Les festivités de Festiva

[Guest Onirie]

Festiva. Mois dont le son appelle les festivités. Et cette année, il y en aura! Car tout a été prévu, organisé, planifié, codifié. Depuis si longtemps....

L'être baille, il faut dire qu'il a veillé toute une partie de la nuit. Son regard ensommeillé traverse la pièce qui lui sert d'abri en ces temps troublés. Enfin, ce qui est troublé, c'est surtout sa vue. La chopine qu'on lui a offerte la veille à la taverne ne devait pas être très fraiche... Une tentative d'empoisonnement par un ennemi sous le manteau d'un frère?

Peut être... On ne peut plus faire confiance à personne de toute façon. Un bruit de pot cassé se fit entendre à l'extérieur, et il se précipita à la fenêtre, armé d'un bâton et prêt à déloger n'importe qui serait venu tenter de s'en prendre à lui.

La créature le regarda avec l'air le plus vicieux dont elle était capable, selon lui. Un bruit de mastication accompagnait le feu de son regard, et l'être senti la menace.

Ce mouton le provoquait !

Après maints coups de bâtons dans le vide et bêlements de mécontentement, la vie repris son cours normal. Ou presque. Pris d'une furtive angoisse, l'être poussa son lit, et ouvrit la trappe qui était en dessous. Il en sortit une boite sur laquelle il composa un code, puis un second qu'une clé autour de son cou déverrouilla.

Enfin il tourna et retourna une forme cubique jusqu'à ce que chaque face ait la même couleur et l'ouvrit. Un papier minuscule, plié avec soin s'y trouvait. Le secret pour vaincre l'ennemi.

Il songea à ces pauvres habitants de Melrath Zorac et ses environs, qui ignoraient tout de ce qui se préparait. Tant d'ignorance était d'une tristesse... Enfin surtout pour eux, parce que l'être, lui, jubilait.

Il referma toutes ses sécurités et retourne à sa table, vérifia que tous ses compagnons seraient présent pour l'assaut. Il fit le compte des munitions dont ils disposeraient. Et les armes... Les meilleures forcément....

Le jour se couche sur la réalisation de ses rêves qui se rapproche, alors qu'il couve du regard cette neige encore immaculée, sans trace venant altérer sa pureté.

Bientôt....

[Guest Onirie]

Lorsqu'il se réveilla ce jour-là, il avait le sourire aux lèvres. Sa nuit avait été pleine de promesses, de gloire et de richesses. Il avait entrevu une victoire, dont il détenait la clé. Il posa la main sur celle qui pendait sur son torse. Le succès était entre ses mains, il en était persuadé. Il n'y avait aucune raison que leurs ennemis les battent.

Toute la journée, il travailla d'arrache-pied. Aidé par des compagnons, ils arpentèrent les hauteurs couvertes de neige de part en part, avec le plus de discrétion possible. Repérant les lieux, il découvrit aussi la douleur que produisait un dérapage sur le lac gelé, et décida d'éviter au maximum cette zone lors du combat. Il n'avait plus l'âge pour ce genre de péripéties....

Autour de lui, il voyait les sourires fleurir sur tous les visages, mimiques qui lui rappelaient son enfance. Chacun à sa manière appréhendait l'attaque avec un grand délice. Chacun pour ses raisons.

La nuit tomba tôt, et ils rentrèrent puiser un peu de chaleur avant de se séparer. Il ne fallait pas qu'ils soient trop ensemble, avant. On pourrait se douter de quelque chose! Ou ils pourraient se trahir par un mot de trop...

L'un d'eux l'interpella avant de partir.

« - Ça va être terrible, hein, Ed? »

« - Oui. Une lutte sans pitié. Ils n'auront aucune chance, avec l'organisation qu'on a. »

« - Ouais... On va les écraser, leur mettre une raclée, les faire pleurer, les... »

Le dénommé Ed se mit à rire en l'entendant.

« - Garde donc tes énergies pour la bataille! Trop fanfaronner c'est un coup à tomber en premier ça!»

Une lueur farouche passa dans le regard de ceux qui avaient entendu. Car oui, ils savaient que sûrement certains d'entre eux seraient touchés. C'était normal, le lot de toute lutte. Mais chacun espérait secrètement être le dernier debout, à contempler le sol foulé de mille pieds, et le silence qui s'abat d'un coup, sur vous.

Bien vite, l'homme se retrouva solitaire en sa demeure, méditant. Plus que quelques poignées de longues heures, et viendrait le moment du grand chambardement.

Il l'attendait de pied ferme.

[Guest Onirie]

A la faveur de la nuit précédent la lutte, il se glissa dehors. Il n'en avait parlé à aucun des compagnons, mais Edrazoch était un homme plutôt secret. Et il tenait à ce que tout soit parfait pour eux tous. Que ce soit un moment qu'ils reverraient encore et encore, à chaque fois qu'ils fermeraient leurs paupières.

Aussi, avec le cœur à l'ouvrage, il entreprit de dissimuler les outils nécessaires au combat à divers endroits du terrain, de façon à ce qu'ils puissent se jeter dessus à plusieurs sans se gêner. Il mit longtemps à façonner la neige, à recouvrir son labeur avec d'épaisses couches pour que les passants ne s'aperçoivent de rien. Il avait calculé que, avec la chaleur du jour, la couche supérieure fondrait à temps pour permettre à la neige de révéler ses secrets.

Satisfait seulement après avoir arpenté les quatre coins des cîmes, il fit claquer sa langue, effrayant un louveteau dans son sommeil agité. Les créatures risquaient de s'enfuir si l'assaut était trop rude, trop bruyant, ce qui ne serait pas une mauvaise chose. Se faire happer une jambe par un renard alors qu'on est aux prises avec quelqu'un qui vous menace n'est jamais très agréable.

Assis à la table de sa chambrée, il se perdit dans la contemplation de la flamme produite par sa bougie, voyant dans sa danse celle des corps qui s'affronteraient bientôt.

Lorsque la cire coula jusqu'à brûler sa peau, il ne bougea pas.

Quand la flamme vacillante s'éteignit faute de mèche, il ne réagit pas plus. Seul son regard brillait encore dans la nuit, comme la lame au soleil du guerrier qu'il avait pu être, alors que son esprit revivait d'intenses batailles.

[Guest Onirie]

L'heure est venue. Ils sont tous là. Ses compagnons, de vrais mômes, qui l'ont adopté. Et leurs adversaires. Ils trépignent comme seuls des gosses savent le faire.

Normalement, il n'aurait pas dû prendre parti, mais peu importe. Son élément était celui de ses compagnons et tous le savaient. Chacun attendait le signal....

Plus duveteuse que jamais est la neige des cîmes en cette saison. A certains endroits on peut s'y enfoncer jusqu'aux genoux.

Elle est fine aussi, et se compacte très bien. Trop bien... Pour un enfant, il n'y a rien de plus plaisant que de jouer dans la neige. Parfois pour les plus grands aussi.

C'était le cas d'Edrazoch. Et de tous ceux qui étaient ici.

Alors, tous prirent conscience des étranges tas à proximité, et, en un instant, tout s'embrasa.

Depuis votre quotidien, vous entendez un son qui résonne sur le monde. Le rire d'un gamin qui éclate comme le tonnerre, l'écho d'un second, son adversaire du jour, trempé de neige. Et de tant d'autres qu'on croirait entendre le monde se déchirer! Vous vous figez, vous demandant ce qui se passe. Avez-vous donc perdu l'habitude d'entendre rire?

Et si pour une fois, vous tombiez les armes et alliez voir ce qui est matière à telle joie?

A moins que vous ayez peur. On ne sait jamais. Ça pourrait être dangereux.... Vous risqueriez de vous amuser.

[Yteyk Amris]

Ed' avait bien ri, en observant la bataille. Quel bonheur, quelle joie simple, que cet échange de projectiles indolores!

Il était temps de passer à la deuxième partie de son plan. Il réunit ses acolytes, et se lança dans la confection des édifices à la gloire de l'hiver qui feraient la gloire des quatre éléments.

Un pour chacun. Normal. Que chaque camp puisse ériger un monument à sa propre grandeur, pour fêter sa victoire, ou sa défaite, mais toujours dans la bonne humeur!

Un monument de neige, haut comme deux hommes et large de même. Il se contentera d'en faire la première ébauche, et que tous, après, viennent mettre la main à la pâte pour que le leur soit le plus grand, le plus gros, le plus beau de tous les bonshommes de neige de la Terre des Éléments!

Quoi de tel qu'un concours de bonhomme de neige pour passer de bonnes fêtes de Festiva ?!