Le désastre des Astres d'un Jour qui...

[Sayanel]

... ont sombré en une nuit sans lendemain.

Rappel des épisodes précédents:

Depuis un temps certain des voix s'élevaient de plus en plus nombreuses contre les exactions des Astres, notamment depuis la venu de membres masculins, laquelle avait, sans doute, altérée l'équilibre d'une féminine sérénité.

Des aventuriers se voyaient alors pourchassés par des êtres avides de sang qui n'hésitaient pas à trucider avec très souvent des rapports de force totalement déséquilibrés qui ne laissaient pas la moindre chance à leur gibier.

Conséquence à cette situation:

Dans le plus grand secret, l'Alliance, gardienne du code de l'honneur ainsi que tous ceux qui en avaient assez de ces exécutions sommaires qui ruinaient l'intérêt qu'ils portaient à se promener en les Terres élémentaires, se joignirent pour apporter un ultimatum devant la tente des Astres d'un Jour.

Déroulement de la mission "Boum-Boum":

But: Affaiblir à moitié la tente des Astres pour montrer que l'on n'était pas de doux rêveurs puis leur poser l'ultimatum de ne plus attaquer les trop faibles par rapport à eux.

Ce que l'on ne voulait pas: détruire leur tente.

Le hic en cette histoire... Les Astres refusèrent l'ultimatum.

De là, nous fûmes embêtés... Certains voulant continuer l'attaque, d'autres laisser là de peur que les Au-Delà finissent la tente après notre départ. L'engouement avait de fait diminué, les attaques contre la tente se firent moins fortes et des membres partirent...

On en était donc à se dire que cela suffisait peut-être quand... les Au-Delà sont venus aider les Astres... Cela fut tel un réveil pour tous les indécis et, combattant à la fois, les Astres et leurs nouveaux alliés Au-delà, les coups sur la tente se mirent à pleuvoir...

et... elle fut rasée.

Moralité: en voulant aider les Astres, les Au-Delà ont provoqué la destruction de leur tente... Voilà étrange retournement d'une finalité d'un départ non recherché.

ps: je n'ai malheureusement pas beaucoup de screen et ces derniers illustrent plus qu'ils ne suivent l'histoire... je laisse à d'autres le soin de poster les leurs qui seront plus en harmonie avec les étapes de la mission "boum-boum"...(enfin... le nom est encore sujet à discussion ^^)

Modifié (le) 27 févier 2012 par Sayanel

[Sayanel]

Dans le village de Pitlow, à quelques lieues de l'une des plus terribles batailles de ces temps derniers, un conteur public s'était arrêté au coin du feu pour réchauffer ses vieux os engourdis.

Alors qu'il relisait ses textes, un petit blondinet vint tirer la manche du vieil aède.

- Dites M'sieur, c'est vrai que le repère des vilains po beaux qui tuaient tous les gentils gens du village a été rasé planche après planche ?

L'homme lâcha ses textes et adressa un sourire bienveillant à l'enfant.

- Oui, c'est vrai mon petit et on parlera sans doute encore de cette bataille de la vertu contre le vice pendant bien des siècles.

L'enfant ne comprenant pas tous les mots du vieux monsieur et étant très curieux poursuivit.

- Ah... euh, vieil homme, s'il vous plait, expliquez moi ce qu'est le vice et la vertu... ?

- Hum, fit le conteur, cherchant des explications adaptées à une oreille d'enfant, la vertu, vois-tu, c'est ce qu'il y a de meilleur en chaque être, comme faire passer les autres avant soi, protéger les plus faibles de la tyrannie de certains puissants, se comporter en ses actes et ses paroles avec honnêteté et respect.

- Mais alors, les vertueux sont de nobles chevaliers !

Cela fit rire le vieil homme qui acquiesça.

- Oui, c'est un peu cela, leur âme est belle et ils ont un certain sens chevaleresque.

L'enfant semblait se satisfaire de la réponse avant de se rappeler.

- Et le vice Monsieur, c'est quoi ?

- Ah, hum... et bien, disons que c'est le contraire de la vertu... Cela concerne les personnes qui ne pensent qu'à elles et à leur propre plaisir même si pour cela, elles font beaucoup de mal. Elles ne respectent pas leurs paroles et n'hésitent pas à pourchasser les plus faibles, cela les amuse de gâcher la vie des autres.

La mine du petit garçon devint plus renfermée.

- Ce sont donc des monstres, cruels et couards, acheva-t-il.

Pendant que le conteur expliquait, les autres enfants de l'auberge s'étaient rassemblées autour de lui. Une petite fille, tout en se tenant une tresse pour se rassurer, vint à sa hauteur.

- Monsieur le Conteur, mon papa dit que l'on doit la destruction des vilains pas beaux à l'Alliance et à ses héros, c'est vrai ?

Le vieille homme se leva, fit signe aux enfants de venir en demi cercle devant lui puis s'assit.

- Il est temps, je crois que je vous conte toute l'Histoire, l'histoire de ce jour où l'Alliance et tous les preux se levèrent pour donner une leçon aux félons Astres.

Tous les enfants en chœur se réjouirent et l'homme dû attendre que leur joie soit un peu moins démonstrative avant de commencer.

- Il était une fois, en nos Terres Elémentaires des spadassins sans foi ni loi qui ne respectaient qu'une chose, leur bon plaisir. Ils faisaient beaucoup de mal à tous ceux plus faibles qu'eux qui croisaient leur route mais ils s'en fichaient ou peut-être étaient-ils trop primaires pour s'en rendre compte.

Arriva le jour où un rôdeur de l'Alliance...

L'Alliance ! L'Alliance ! L'Alliance ! scandèrent avec joie les enfants, sa réputation de défense de la veuve et de l'orphelin étant connue de tous et de nombreux enfants espéraient un jour franchir les portes de la légendaires forteresse.

- ... donc, euh, oui, arriva le jour où un rôdeur de l'Alliance, depuis peu en ses murs, décida que les exactions avaient par trop duré et il fit appeler le Grand Conseil.

Oooooh !!! firent les enfants en chœur une seconde fois, le Grand Conseil était le conseil où tous les plus grands bretteurs et maitres des arcanes de l'Alliance se réunissaient.

- ... le Grand Conseil suivit l'avis du rôdeur car il n'avait qu'un cœur et que ce dernier n'avait que trop saigné devant les bas agissements des Astres.

Les enfants étaient suspendus aux paroles de l'aède, à tel point qu'ils n'osaient presque plus respirer.

Mais ce n'était pas tout, le rôdeur alla aussi répandre la nouvelle à ses frères d'une vie passée, à ceux qui comme lui avaient avant tout soif de justice, d'honneur et de noblesse et ses frères étaient pour la plupart des membres du Souffle.

Le Souffle ! Le Souffle ! Le Souffle ! Vive Eolia ! reprirent à l'unisson les enfants qui connaissaient aussi de réputation la faction qui avait su œuvrer pour la paix en ces Terres et les figures légendaires du Tigrrr, patron des petits enfants et de la belle Ysabeau, celle qu'ils auraient tous voulu comme maman... enfin tout de même après leur maman car leur maman, c'était tout de même leur maman adorée.

- Encore une fois, tous ceux qui étaient en état de répondre offrirent leur service au nom de l'amour qu'ils portaient à leurs terres et à la vie de ses habitants.

- Et ils détruisirent la tente des vilains pas beaux qui tuent nos amis ! s'avanca un garçonnet un peu plus âgé que les autres.

Le vieil homme tempéra d'un regard appuyé un peu l'emportement du gamin qui, un peu honteux, se rassit sagement.

- Une fois l'ordre de marche lancé, tel un souffle d'azur où se reflétaient-les armures magiques miroitantes, les épées scintillantes, ils convergèrent au devant de la tente des « vilains pas beaux ».

Et la suite est une chanson :

Cérulé en l'onde légère d'un vœu à Posicillon

Amarante en la passion ardente de Vuflmune

Mordoré telle une promesse des cieux d'Eolia

Sinople d'une terre meurtrie aux appels de Fimine

Quatre éléments, quatre nuances d'un même coeur

Tous Unis, tous Assemblés pour nous protéger

Tous Unis, tous Assemblés pour nous délivrer

En leur vie déposée, pour nous tant de fois risquée

Des sombres tourmenteurs de nos terres ils vainquirent

L'Alliance et ses nobles et vertueux alliés triomphèrent

Et les Astres aux vices noués de rancœur se confondirent

En la poussière de leur repaire qui retourna en Enfer

Les enfants applaudirent et se remémorèrent la chanson, chanson d'un espoir, d'une réalité, celle du triomphe du cœur, celle de l'Alliance et de ses nobles alliés... celle de tous ceux qui combattaient, combattent et seront toujours prêts à risquer leur vie pour que eux, assis au coin du feu, puissent encore rêver et croire en l'âme humaine.

Modifié (le) 28 févier 2012 par Sayanel

[Salaha Luvia]

Le 26, Période Uniqua, 105 AC, en une certaine zone du marais.

Prologue

Depuis quelques temps une ombre planait sur le Marais d'IssCaNak. Un danger mortel y guettait les plus frêles habitants de la contrée. Sans garde rapprochée, l'honnête cueilleur était condamné au trépas. Sans escorte, le jeune aventurier ne faisait guère plus d'un pas. Seuls les combattants aguerris avaient leur chance en ces lieux, l'ombre s'écartant devant eux. La menace grandissait un peu plus chaque jour. Quand les massacres cesseraient-ils ? Quand on y mettrait fin.

Acte I "“ Opération « Boum, Boum »

En sa chambre d'auberge, Salaha relisait la missive reçue trois jours plus tôt. Les mots sonnaient l'appel aux volontaires. L'objectif était des plus simples. Le plan, bien ficelé, ne pouvait échouer. Il suffirait de faire passer le message. La force devait aider là où la parole avait échoué. Pourtant, quelque chose n'allait pas. Alors que le moment fatidique approchait, un doute naissait en l'esprit de la magicienne. La confrontation apporterait-elle la solution ?

On frappa à sa porte. Un coup d'œil à la pendule lui rappela qu'il n'était plus temps pour la réflexion. Elle rangea rapidement le parchemin, prit une grande inspiration et sortit. Le village était désert en ce début de soirée. Seuls quelques cliquetis d'armure indiquaient un mouvement de troupe à l'ouest. Elle accéléra le pas pour rejoindre le groupe. L'Alliance était venue en nombre pour mener à bien son opération « Boum Boum ». Elle sourit presque en repensant à ce nom de code pour le moins farfelu. En d'autres circonstances, elle aurait trouvé ça drôle. Mais l'heure n'était pas au rire.

Elle arriva finalement près des piliers. Ce lieu jadis synonyme de paix était maintenant perverti par le mal qui s'y abritait. La casemate se tenait là, au milieu de la clairière. A l'intérieur se trouvaient sans doute ceux qui avaient fait couler tant de sang ces derniers jours. Derrière, on apercevait tout juste la base du trébuchet. Voyant que les autres commençaient à entourer le bâtiment, Salaha les imita. Elle ne reconnaissait qu'un seul visage parmi les présents. Elle devinait l'identité de certains. D'autres restaient pour elle de parfaits inconnus. Il faudrait remédier à cela, plus tard. Une voix familière la ramena au présent. Ysabeau les rejoignait maintenant, suivi de peu par Tigrrr, Siiix et quelques autres de ses compagnons de route. L'assemblée vit son nombre croitre en quelques minutes. Ils furent bientôt une vingtaine à encercler la bâtisse.

L'ordre fut donné. Tous sortirent leurs armes. épées, fléaux, arcs, arbalètes, magie blanche comme noire, chacun usa de son talent pour ébranler l'édifice.

Salaha hésita un instant. La violence n'était pas de ses habitudes. Même attaquée, elle préférait bien souvent la fuite. Mais pouvait-on fuir éternellement ? Non. Tendre l'autre joue n'avait jamais conduit à la paix. Du peu qu'elle savait de ce monde, à trop plier sous les coups on finissait par périr. Il était temps de faire passer le message. Ils devaient comprendre. Elle regarda à nouveau la bâtisse. Ce n'était que du bois après tout. « Des poutres et des planches ». Elle s'en convainquit mentalement, et joignit enfin sa magie à l'effort commun.

Sa frappe céleste ne laissa qu'une fine rayure sur le mur. Autour d'elle, les autres essuyaient les mêmes déconvenues. A ce rythme là, ils y passeraient une bonne partie de la soirée. Pourtant, nul ne semblait se décourager. Ils étaient ensemble, et ensemble ils parviendraient à leur but.

Acte II "“ L'Ultimatum

Le temps s'écoula au compte-gouttes. Les alliés poursuivaient leurs attaques incessantes sans que nul ne vienne troubler l'opération. Quelques curieux jetèrent bien un œil indiscret en leur direction. Toutefois ils repartirent aussi vite qu'ils étaient venus. Une heure avait du s'écouler quand le Général de l'Alliance annonça le passage à la deuxième phase du plan. Le bâtiment était bien amoché maintenant, même s'il demeurait fermement ancré sur ses fondations. Le moment était venu de lancer l'Ultimatum. Sayanel, en sa qualité de lieutenant, fut désigné comme intermédiaire. Alors que tous s'éloignaient du fortin, il sortit son écritoire. Salaha vint tapoter son épaule.

- Dites, vous comptez vraiment rester là ?

Il lui jeta un regard agacé, peu ravi d'avoir été dérangé en ses réflexions. Elle lui montra l'engin diabolique qui se tenait derrière eux.

- Ils vont utiliser la machine. Si vous ne souhaitez pas être transformé en crêpe, vous devriez peut-être vous écarter.

Il la suivit sous les arbres un peu plus loin, où la majorité du groupe se tenait déjà. Enfin un moment de répit. Elle aurait bien aimé discuter un peu, mais le rôdeur avait déjà repris sa tâche. Elle espérait que tout ceci prendrait bientôt fin.

Pendant les négociations, le trébuchet donna le rythme. Un tir toutes les deux minutes exactement pour que nul n'oublie les enjeux de cette soirée. Le message était clair. Si les massacres cessaient, la bicoque restait debout. Sinon, il n'en subsisterait rien au matin. Les Astres avaient un quart d'heure pour se décider.

La magicienne retenait son souffle à chaque nouvel assaut du trébuchet. Ils allaient forcément céder. Qui préférerait voir sa maison réduite en miette plutôt que de se résoudre à épargner ses plus frêles adversaires ?

Les quinze minutes devinrent bientôt trente. Provocation, reproches, effarouchement, insultes à demi voilées, aucune discussion ne semblait possible. Les alliés du soir s'apprêtaient à se résoudre à terminer ce qu'ils avaient commencé quand la Générale astrale se manifesta enfin. La seule personne raisonnable en cette faction allait-elle éviter le pire ?

Salaha ne comprenait pas. Ils ne leur demandaient pas la lune pourtant. Nulle reddition n'avait été exigée. Pas de rançon, pas d'excuses, pas de chantage... Non, la seule requête était que les Astres aguerris s'engagent à épargner les plus jeunes aventuriers qui avaient le malheur de croiser leur route. Négocier une protection pour les plus faibles, là était le seul but de cette démonstration de force.

Cinq minutes furent encore laissées, sans plus grand espoir de voir la raison l'emporter.

Acte III "“ De la folie humaine

L'ultimatum n'eut finalement pas l'effet escompté. Les Astres avaient décidé de leur sort. Pour sûr ils avaient profité du temps laissé, mais point pour se réunir. Comme la patience des justiciers du soir commençait à s'effilocher, l'ennemi pointa le bout de son épée. Vinrent d'abord deux lieutenants astrales, suivis de peu par une poignée de mercenaires.

Cinq, six, peut-être sept, Salaha ne parvint pas à les compter dans la pagaille qui s'installait. Combien de combattants pouvait-on rassembler en trois quart d'heure ? Ce n'était pas le moment d'y penser. Le combat s'engageait à l'est de la casemate. Les combattants les plus aguerris faisaient front pour protéger les moins expérimentés. Elle vint se placer derrière cette première ligne, soignant les plus mal en point. Elle fit de son mieux pour aider, malgré sa maigre expérience des batailles. Elle aveugla aussi quelques adversaires pour protéger le trébuchet. Toutefois, elle n'attaqua aucun des humains présents. Frapper contre du bois mort était une chose, blesser un être pensant en était une autre. Elle resta fidèle à ses valeurs même lorsque sa vie fut menacée.

Elle était une proie facile pour ces soldats de longue date. En outre, comme le combat avançait, elle se retrouva vite moins bien entourée. Vint alors le moment fatidique, celui où elle dut regarder la mort en face. était-ce la fin ? Que l'Unique soit béni pour la seconde chance qui lui fut offerte. Revenant d'une nécropole pas si lointaine, elle retourna sur le champ de bataille sans hésiter.

Elle reprit sa place devant le trébuchet, prête à donner sa vie autant de fois qu'il le faudrait, pour peu que les dieux ne l'abandonnent pas en cette folie. Oui, folie, il n'y avait point d'autre terme pour qualifier ce qui se tramait ici. Quel genre d'êtres pouvait préférer l'appel du sang à la chaleur d'un foyer ? Les mercenaires combattaient pour l'or. Les Astres, eux, sacrifiaient leur refuge pour le seul plaisir de tuer, encore et toujours. Cette pensée l'attristait plus que tout, mais il était maintenant trop tard pour reculer.

Les alliés du soir iraient au bout. A défaut de sécuriser la zone, ils montreraient à tous que les opprimés avaient encore en ces terres de farouches défenseurs.

Acte IV "“ Tragique issue

Le trébuchet joua son rôle jusqu'à la dernière seconde. Les lieutenants de l'Alliance l'avaient manié tour à tour tout au long de la soirée. Quelques blessures ne les arrêteraient pas. Beaucoup firent bouclier de leur corps pour protéger l'arme de siège. Au-delà de cet effort commun, leurs opposants de la dernière heure ne semblaient pas la viser particulièrement. Salaha en vint à se demander s'ils étaient vraiment venus sauver les meubles, ou juste assouvir leur soif de combat. Quelle importance ? L'issue était proche, autant que fatale.

Comme le jour finissait, la casemate s'effondra dans la poussière et le sang.

épilogue

Alors que le silence reprenait ses droits, chacun gagnait un refuge pour la nuit. Nulle gloire n'emplissait les cœurs des vainqueurs, juste la satisfaction d'un devoir accompli. Les jours à venir seraient surement rudes, pourtant les présents ne regrettaient rien.

Alors qu'elle gagnait sa chambre en l'auberge de ce maudit marais, la magicienne se souvint d'un proverbe de son ancien monde.

« On ne récolte que ce que l'on sème. »

Elle le trouva fort à propos.