Le temps passa. Les étranges choses que laissaient les monstres intéressaient les marchands. Et des habitants qui réclamaient toujours mon aide. Rien n'a changé, rien ne change, et rien ne changera. Ce Monde est étrangement figé. Vide. Monotone. Cela donne vraiment le cafard quand on y pense. Mais bon j'entendais dans ma tête une chanteuse qui disait qu'il fallait garder la positive attitude. Ding dingue Dong. Et cela me donnait un bon mal de tête. Donc je pensais à autre chose : Ma quête de la vérité. Mon ignorance. Mon indécence. Ma naïveté. Mon pacifisme. Je croisais d'autres combattants. Ils étaient de plus en plus nombreux chaque jour. J'osais plus sortir de l'auberge. La crainte de m'endormir pour toujours. Qu'on me décaramellise. Le temps ne signifiait plus rien pour moi. Puis, lors d'une de mes rares sorties, je découvris par terre un ancien tract, parlant de l'Armée d'Eolia. Ils recherchaient des soldats et des prêtresses vénérant Dame Eolia. Je me faisais à l'idée que c'etait une bonne idée de soigner ses amis sur un champ de bataille. Puis, je me demandais s'ils existaient encore. Mais je suis certaine que j'y trouverais un bonheur, une présence pour me rassurer : celle de Dame Eolia. Je me dirigeais donc vers cette fameuse cité à moitié perdue, qui n'est sur aucune carte exceptés les panneaux qui montraient sa direction. Ainsi, plutôt heureuse, et d'un pas nonchalant et distrait, je m'enfonçais dans la forêt avoisinante cueillir quelques belles fleurs pour mes futurs hôtes. Et pas si loin, dans un clairière, se trouvait une balançoire. J'ignorais qui l'avait construise, mais un peu de détente avant un long voyage ne pouvait pas faire de mal. A peine assise dessus, et au moment où je me mis à l'aise, un flash m'éblouit. Sentant le danger arriver, j'ai sautée de la balançoire et quittée cet endroit étrange. A chaque pas, j'accélérais le mouvement; mon cœur battait très fortement. J'allais de plus en plus vite. Je finis par courir, essayant d'échapper à cette étrange impression. Après quelques minutes, j'étais épuisée. Je sentais qu'on m'observait, mais j'étais incapable de voir d'où cela venait. L'atmosphère était oppressante. Ma tête commençait à me faire mal. Des douleurs en moi que je ne soupçonnais pas. Suite à cela, j'ai finie par pousser un cri strident, terrifiant et extrêmement puissant; je me suis évanouie suite à ce choc. A mon réveil, j'ai remarquée de suite que quelque chose en moi avait changé. Cependant, il m'était impossible de dire ce que c'était. D'ailleurs mes pensées étaient toutes autres. Il fallait que je rejoigne cette fameuse cité. Je voulais me sentir en sécurité. Je repris donc ma route, en laissant mes fleurs de coté, en n'embarquant que le strict nécessaire. Les jours ont passés, et ce fut exténuée que j'arrive devant les portes. La première sensation était étrange. Le drapeau qui flottait au dessus de la ville était différent de mon tract. En questionnant le garde, j'ai appris que l'armée d'Eolia n'était plus, qu'elle s'était scindée en deux parties, l'Escorte et le Souffle. Aurais-je fait tout ce chemin pour rien ? J'osais espérer que non. Le garde ne voulait pas me laisser entrer, car je n'avais pas de laissez-passer, et si je voulais entrer, je n'avais pas d'autre choix que de Souffler dans l'Olifant. L'ignorance est-elle une idiotie ? Nul ne le savait. Cependant, je savais très bien que Servir ma déesse, Dame Eolia, était LA solution à mon passé oublié. Suite à mon action, d'étranges soldats ouvrirent la porte : "Bonjour Messieurs, pourriez vous me laisser entrer s'il vous plait ?", dis-je d'une voix totalement essoufflée. "J'ignore qui je suis, mais je suis une représentante d'Eolia, comme la majorité des habitants de votre Cité. Je me suis réveillée dans une tente, dans le désert, avec une sorte de bâton à coté de moi. Quelques instants avant, je croyais même que j'étais morte. Après de nombreuses épreuves difficiles, j'ai pu rejoindre la capitale, afin de retrouver ma condition physique d'avant. Et c'est désormais chose faite, vu que j'ai réussie à venir ici en un seul morceau. D'ailleurs, vous pouvez le constater, je suis magicienne, toujours là pour son prochain, en quête de la Vérité sur cette guerre des Éléments. C'est dans cette optique que je voudrais vous rejoindre. Cependant, mon passé je l'ignore, et je veux absolument le retrouver aussi, c'est pourquoi j'aurais tendance à sortir de mon propre chef, de manière taciturne et solitaire, au grès du vent, et autres Signes de Dame Eolia. J'ai d'ailleurs trouvée par hasard, en ville, un parchemin parlant de l'Armée d'Eolia et de votre Cité. J'ai vraiment galéré, j'ai passée des jours entiers à trouver les panneaux et à venir ici. Donc s'il vous plait, laissez moi entrer, et indiquez moi, si possible un endroit pour dormir. Je suis toute courbaturée et fatiguée. Je vous remercie." Les Soldats ne disaient rien, et ne bougeaient pas. Ce ne fut que quelques minutes après que la situation se débloqua un peu lorsque l'un des résidents rentra de chasse, il s'était servi d'un rocher comme promontoire et me souhaita la bienvenue. Il dit à l'un de ces étranges soldats d'appeler le Général - hummmm, comment déjà - Shyri, Shiru, Shiryu - c'est ça ! - le Général Shiryu. Puis il s'approcha de moi, en sortant de son sac des gâteaux et une gourde pleine d'eau, qu'il voulait me donner. Mais en essayant de me retourner et de dire quelques mots en même temps, je m'évanouis à nouveau. Suite a ma chute, le rêve que j'ai alors fait était étrange : Je me voyais autre part. Au loin devant moi, caché dans les nuages, se trouvait la cité où j'étais encore quelques minutes. Et juste devant moi un campement. Vide de tout activité humaine. J'attendais tranquillement lorsque une magicienne fit son apparition. Je m'approchais d'elle et je me suis présentée. Elle semblait à première vue étonnée de ma présence, et un peu méfiante, me montra le chemin vers une étrange grotte, qui servait de lieu d'habitat du Souffle. Sur le chemin j'ai croisée un félin un peu guerrier qui me salua brièvement. "Surement un garde", pensais-je. Je continuais a suivre la prêtresse, qui m'emmena dans une salle taillée dans la roche, et je m'y suis présentée à ses occupants. ... Pendant tout ce temps, le Soldat de l'Escorte m'a transportée sous un arbre, et durant ma sieste il sortit une pipette contenant un liquide étrange, de la liqueur de racine d'arnica. Avec cela, je planais grave, et, de manière lente et difficile, je bus l'eau de sa gourde, tout en étant endormie. Surpris mais heureux, il décida de me tenir compagnie et s'endormit à mes cotés... Le lendemain, après une dizaine d'heure de sommeil, je me suis réveillée sous un pommier, avec comme voisin la personne qui m'avait accostée hier. Voyant que l'accès à la ville m'était toujours refusé, j'ai décidée de partir vers d'autres horizons, vers le Souffle d'Eolia, me basant sur ma "vision". En était-ce vraiment une ? Tout était si réel pourtant ! Il fallait que je le voie de mes propres yeux. Mais avant toute chose il fallait que je remercie ce guerrier vêtu de rouge. Je sortis donc ma plus belle plume et lui laissa un message, que je mis dans sa poche avant de m'en aller. Le voyage dura 16 jours. Je n'aurais jamais pensé que cela aurait été aussi loin. Mais quand j'arrivais dans la clairière dudit campement, une sensation de déjà-vu me glaça le sang. Tout était identique à mon rêve. L'emplacement des arbres, le cimetière, même la "grotte" ! A peine entrée à l'intérieur, j'entendais des voix. Tous les membres (ou presque) étaient réunis et parlaient de moi et de mon adhésion. La majorité était pour. Suite à cela, je suis allée les voir et je les ai remerciés. Depuis ce moment là, Caramel arbore fièrement le blason du Souffle d'Eolia...