Suyvel

On me souffle dans l'oreille que Arcsys fêterait son cent-unième printemps? Bien conservé pour son âge, le gaillard... Bon anniversaire, Arcsys!

Hycate en était encore à tousser pour expulser toute l’eau avalée contre son gré que la grotte, au demeurant plutôt obscure, s’illuminait quelques fugaces instants. Ce qui la poussa à tourner la tête, pour apercevoir alors Selene qui se battait avec la créature. Il n’était pas difficile de deviner ce qui venait de se passer : seule une boule de feu pouvait produire une telle lumière. Restait que le poissonneau, lui, semblait indemne, au lieu de se consumer lentement comme l’aurait fait n’importe quelle autre créature faite de chair, ou même de fuir, par crainte des flammes. La drow eut tôt fait d’en comprendre la raison. C’est un amphibien, sa peau est couverte d’écailles, trempées en permanence... Le feu ne lui fera rien. Et s’il vit dans ce milieu quasi aquatique, il ne doit même pas savoir ce qu’est le feu. Comment pourrait-il en avoir peur ? Plus inquiétant fut l’échec apparent des tentatives suivantes de Selene : ses sorts frappaient le monstre, mais sans le blesser. Hycate finit par s’en alarmer. Serait-il... immunisé à la magie ? Puis elle vit des blessures ouvertes derrière la tête du monstre. Apparemment, un des sortilèges de Selene avait fait des dégâts, limités certes, mais pas moins réels. Si on peut le blesser, il peut mourir ! Elle réfléchit à toute vitesse pour élaborer une tactique. Finalement, elle se décida pour une tentative de sape des forces du monstre. Comme elle sentait ses forces lui revenir, elle se releva, concentra du mana dans son aura et formula un sort : cession d’influx. Ce monstre ne cesse de courir dans tous les sens. Il va se fatiguer, et alors il va avoir la surprise de voir qu’il ne récupère pas aussi vite que d’habitude. Alors qu’elle en était encore à observer les effets du sort sur la bête, cette dernière finit par percuter Selene une nouvelle fois – une de trop. La Terrane avait du mal à se relever et lança un appel à l’aide : « Hey ! T'es encore là? Hycate, viens m'aider, elle est coriace cette bête! » Consciente d’avoir laissé Selene seule un peu trop longtemps, Hycate lança un sceau de souffrance sur le monstre, puis usa de Course surnaturelle sur elle-même. Ainsi, lorsque le poissonneau, furieux de son attaque qu’il avait manifestement bien sentie, la chargea, elle l’esquiva cette fois sans peine et en profita pour se porter à la hauteur de Selene. Elle réitéra sa formule magique de manière à faire profiter sa comparse du même avantage. Ca ne serait manifestement pas de trop ! Comme le monstre revenait à la charge, elle s’éloigna de Selene pour la laisser souffler un peu et attirer leur adversaire à l’écart. Entre les assauts furieux de la créature, elle usa d’une impulsion mentale pour accroître son potentiel offensif, puis lança un énorme Choc Ténébreux sur le poissonneau, qui se le prit de plein fouet. Celui-ci stoppa net, émit un curieux couinement de douleur... et repartit à l’attaque de plus belle. Sidérée, la drow évita l’attaque de justesse. Même une attaque de cette puissance, ça ne lui fait rien de plus que ça ?! Si le monstre avait bel et bien été blessé par le sort, il lui en faudrait de toute évidence beaucoup plus pour l’abattre, ou même simplement le ralentir. Et à propos de ralentir... La Course surnaturelle a des effets limités dans le temps. Il allait falloir trouver autre chose. Hycate cogitait tout en gardant ses distances avec le monstre. Finalement, elle se dit que la solution viendrait peut-être de sa comparse. « Selene ! Il faut le ralentir ou bien on va finir par y passer ! Utilise ta boule de givre ! - Mais ça ne lui fait rien ! - Pas sur lui ! Lance ton sort à ses pieds ! » L’allure replète de la créature trahissait l’existence d’une épaisse couche de lard sous la peau écailleuse. Pas très étonnant, dans ces conditions, qu’une boule de givre ne l’émût guère. Mais il n’en courait pas moins les pieds dans l’eau... Et la drow concentra ses forces en vue de frapper le monstre autant qu’elle le pourrait, dès que les glaces entraveraient les déplacements du poissonneau.

Et hop, on enchaîne avec le jour le plus chaton mignon félin, puisque c'est celui du 'ros minet le plus fameux de ces terres. Et accessoirement mon chef vénéré. Bon anniversaire Tigrou!

C'est le jour du plus sucre des démons... le sucre Daddy bien sûr. ^^ Bon anniversaire, gros méchant au cœur tendre!

Hycate ne fit pas dans le détail ni la subtilité. Considérant que les poulpeuses n’étaient que deux face à elle, elle choisit d’en terminer rapidement, avec des sorts offensifs puissants. Quitte à prendre quelques risques – et les blessures qui allaient avec. Elle aurait préféré se battre aux côtés de Selene, pour appuyer sa comparse, et c’était exactement ce qu’elle allait faire, dès qu’elle se serait débarrassé de ces deux créatures. Or, une fois qu’elle se fut défait desdits monstres, il s’avéra que Selene avait fait de même. Hycate leva un sourcil surpris. C’était une bonne surprise, certes, mais une surprise tout de même. On dirait qu’elle a progressé depuis notre partie de chasse à l’Académie... C’était toujours une possibilité. Pas la plus plausible, mais possible tout de même. Face aux Félicus, Selene avait bataillé ferme, et elle pouvait très bien avoir gagné en expérience et en puissance. Ou bien au contraire, elle avait pu réaliser une contre-performance face aux félins, et retrouver son niveau habituel ici. Et puis, il y avait eu le rituel du sceau de résurrection, qui leur avait permis à toutes deux de progresser. Peut-être même que le gain avait été plus sensible du côté de Selene que du sien ? Cela aussi, c’était envisageable. De toute manière, c’était très positif et rassurant pour l’avenir : sa complice n’était pas à court de ressources, ni dépassée par leurs adversaires. Sauf que... Sauf que son intuition lui soufflait que c’était étrange. Qu’il avait quelque chose derrière cela. La Terrane ne lui laissa guère le temps d’approfondir ces réflexions. Manifestement très fière d’elle, elle lui lança : « Haha, elles ne font pas le poids, regarde! Viens, il faut avancer! » Et elle joignit le geste à la parole. Elle se serait presque pavanée devant la drow, pour un peu. Toujours légèrement dubitative, Hycate lui emboîta le pas. Elle oublia très vite ses doutes, distraite de ses pensées par l’apparition d’autres poulpeuses. Les deux magiciennes les taillèrent en pièce méthodiquement en continuèrent à progresser dans la grotte sous-marine. Et elles n’étaient pas au bout de leurs surprises... « Hycate, il y a autre chose ici, ça semble plus gros, ces créatures surveillent sûrement l'endroit où sont les potions! » L’interpellée leva un œil améthyste sur le nouvel arrivant. L’œil en question s’agrandit de surprise. La créature qui se tenait sur leur route défiait toute description. Replète, pour ne pas dire bouffie, elle était manifestement d’origine aquatique, et amphibienne. Sa peau évoquait celle des dauphins, ou des épaulards, mais elle était bleue, et blanche sur la région du ventre. Sa tête était ronde et dépourvue de cou, attachée directement sur les épaules, plutôt étroites. Deux grands yeux jaunes et ronds étaient tout ce qui ressortait de son visage. Deux yeux qui clignèrent en direction des deux femmes. On aurait pu dire que l’expression de ce regard était parfaitement neutre, Hycate, elle, lui trouvait un côté bonhomme à la limite du comique. Par ailleurs, elle n’avait pas la moindre idée de ce que pouvait être cette étrange bestiole. Jamais rien vu qui ressemble à ça, de près ou de loin... La créature ne semblant pas hostile, Hycate choisit d’approcher lentement et d’essayer de communiquer avec elle, à tout hasard. « Bonjour... tu comprends ce que je dis ? » Aucune réaction, si ce ne fut un nouveau clignement d’yeux. « Je m’appelle Hycate. Hy-cate. Et toi ? » Elle avait accompagné sa question d’un geste, pointant son doigt vers elle-même, puis vers la créature. Celle-ci, se voyant désignée, sembla réagir en ouvrant une petite bouche ronde, garnie de dents acérées... Et le poissonneau frappa. Pour un être de sa corpulence et doté de membres courtauds, il était vif, très vif même. Il faillit bien prendre la drow au dépourvu mais les réflexes de celle-ci la sauvèrent de justesse. Pas complètement néanmoins : alors que le monstre passait à côté d’elle, il étendit un bras doté de nageoires pour faucher sa cible au niveau du cou. Hycate amortit l’attaque tant qu’elle put, mais n’en fut pas moins renversée et alla voler quelques mètres plus loin, avant de boire la tasse. Se relevant sur ses mains et ses genoux, elle toussa et cracha l’eau qui s’était infiltrée dans sa bouche. A cet instant, elle n’était pas en mesure de se défendre d’une nouvelle attaque. Le poissonneau se prépara à la charger de nouveau... et reçut un sortilège juste derrière les ouïes. Bien qu’il ne fût pas sérieusement blessé, la douleur le poussa à faire volte-face. Selene lui faisait face, calmement. La créature chuinta de manière hostile et chargea la Terrane, oubliant momentanément sa cible première.

Une petite bulle est venue me souffler à l'oreille que c'était un jour particulier aujourd’hui: celui de la reine des bulles. Bon anniversaire à Shorion, notre petite fée préférée!

C'est le jour de l'Unique, notre Dieu à tous. Le grand, le seul, l'irremplaçable Keril ! Bon anniversaire à notre auguste admin.

Ce soir-là, comme Selene faisait son entrée dans la taverne, Hycate ne put s’empêcher de remarquer quelque chose d’inhabituel. Comme si sa comparse avait quelque peu changé. C’était une sensation fugace et peu précise, mais son aura de magie semblait vibrer d’une intensité nouvelle. La drow oublia bien vite cette impression lorsque la Terrane lui parla d’un possible magot à déterrer... Hycate était toujours partante si le gain en valait la peine. Ses yeux étincelèrent à la mention des potions sources de vie. Les deux femmes se mirent d’accord pour aller faire un tour sur place le lendemain. Et ainsi firent-elles. Il leur fallut quelques heures d’efforts et d’investigations, notamment auprès d’un bègue dont l’aide se révéla finalement fort précieuse, mais elles arrivèrent devant le plan d’eau qui devait masquer l’entrée du lieu où sommeillait, du moins l’espéraient-elles, les potions tant convoitées. Les deux femmes échangèrent un regard interrogateur puis se décidèrent à se jeter à l’eau – au sens littéral. Nageant entre deux eaux, Hycate finit par détecter un trou dans la muraille de roche, un passage noyé. Elle s’y engagea et au bout de quelques instants, elle vit que le sol comme le plafond de pierre s’élevaient rapidement, pour céder la place à la surface du plan d’eau. Il y a une poche d’air ici. Peut-être même bien plus que ça. Sans hésiter, Hycate remonta et en profita pour inspirer à fond. Elle avança encore un peu et constata qu’elle avait désormais pied. L’endroit était si obscur que même l’infravision de la drow peinait à lui en dévoiler les dimensions. C’est une grotte sous-marine. Et si je ne peux pas en voir les parois, c’est qu’elle doit être vaste. Selene venait de la rejoindre. Elle lui lança une furtive recommandation : « On risque de facilement se perdre de vue ici. Reste à mes côtés. » La Terrane ne parut guère impressionnée par l’endroit ou même la possibilité de se trouver isolée. Elle passa devant Hycate et avança d’un pas déterminé. La drow fronça le sourcil, se demandant d’où pouvait bien lui venir ce supplément d’assurance. Ce n’est pas le moment d’être insouciante. Ou imprudente. Au bout de quelques mètres, le sol redevenait horizontal : les deux femmes se trouvèrent à patauger dans une eau d’une profondeur stable, qui leur montait aux genoux. La drow s’arrêta et murmura à sa comparse : « Cette grotte doit être inondée. En outre, je ne vois rien de particulier – enfin, pour autant que je puisse voir quelque chose ici. Mais s’il y a eu des potions, je doute que nous puissions encore les trouver. Elle ont dû être emportées, ou bien – Un clapotis venait de parvenir à ses oreilles pointues et elle s’interrompit, les sens aux aguets, tâchant de déterminer d’où était venu le bruit et ce qui avait pu le provoquer. De légères rides à la surface de l’eau finirent de forger son opinion. Nous ne sommes pas seules ici. Comme en écho à cette conclusion, deux silhouettes monstrueuse se dressèrent soudainement devant elles. Il s’agissait de créatures amphibiennes, dotées de nombreux tentacules. Hycate se remémora en avoir lu la description dans quelque recueil de zoologie. Des poulpeuses ! Ce n’était pas une bonne nouvelle. Il s’agissait de prédateurs assez redoutables, qui n’avaient aucune peur de l’homme, et qui chassaient à peu près tout ce qui leur passait à portée de main – pardon, de tentacule. Hycate se concentra pour accumuler des réserves de magie en prévision du combat qui s’annonçait, et allait pour rejoindre Selene, lorsqu’une intuition lui fit tourner la tête sur la gauche. Elle ne put retenir une exclamation de surprise : « Selene, il y en a deux autres ! Elles veulent nous couper toute retraite ! » Un détail du volume de zoologie lui revenait en mémoire : les poulpeuses chassaient en groupe. Cela ne semblait pas perturber outre mesure Selene qui s’apprêtait manifestement à engager le combat avec les deux premières. Hycate hésita un instant, puis se décida à faire face aux deux autres. Cela ne lui plaisait pas de laisser sa comparse seule avec deux de ces monstres, qui étaient plus dangereux que des Félicus, par exemple. Depuis leur partie de chasse à l’Académie, Hycate entretenait quelques doutes sur les capacités de Selene à rivaliser avec des créatures de cette force.

Hycate contemplait dans le creux de sa main le sceau de résurrection arraché à un Félicus, au prix d’une véritable boucherie. Les cadavres de félins jonchaient les pelouses de l’Académie sur un large rayon. « Enfin, nous le tenons ! » Ella adressa un sourire en coin à sa comparse, satisfaite de leur trouvaille. Ce n’était pas pour leur propre usage : il s’agissait en fait d’une commande. « Allons trouver notre commanditaire. Il me tarde de me faire payer... » Nouveau sourire. Le commanditaire en question était une sorcière qui rôdait dans les parages de l’Académie, mais qui n’y était pas bienvenue, d’où la nécessité de recourir à des mercenaires pour cette chasse au Félicus. Selene et Hycate avaient d’abord montré un enthousiasme très modéré devant cette proposition, mais la sorcière avait fini par leur faire miroiter une part sur le bénéfice escompté : une augmentation de leurs pouvoirs. Déjà bien plus motivées par cette carotte, les deux comparses avaient accepté le travail. Maintenant qu’il était accompli, l’heure de la paie avait sonné. Et aucune autre perspective n’aurait pu mettre la sombre drow davantage en joie. Les deux femmes se hâtèrent donc vers l’enceinte de l’Académie, d’où elles gagnèrent les tunnels, et finirent par y trouver une grotte dissimulée aux regards trop curieux où leur employeuse devait les attendre. De fait, la sorcière était là, et les accueillit avec une impatience évidente. « Ah ! C’est vous. Alors ? - Nous l’avons. - Formidable ! Montrez-le moi ! - Certainement. » Hycate dévoila le sceau qu’elle avait tenu enveloppé dans une étoffe. La sorcière le dévora du regard un moment, comme hypnotisée, et finit par tendre la main pour s’en saisir. Aussitôt, la drow le recula suffisamment pour l’en empêcher. La sorcière, interloquée, demanda : « Mais à quoi jouez-vous ? - Nous avons votre sceau. Et vous, avez-vous notre salaire ? - Hé bien... pas encore, mais – Hycate fit illico disparaître le sceau dans sa besace. La sorcière s’écria : « Que faites-vous ? C’est mon sceau ! - Pas tant que vous ne l’avez pas payé. Et vu que vous n’avez pas l’air en mesure d’honorer notre accord, j’envisage sérieusement de trouver un autre acheteur. Un qui ait les moyens de nous payer, pour commencer... » La sorcière passa nerveusement un bout de langue sur ses lèvres desséchées. Alors que Hycate faisait demi-tour, elle grommela : « C’est bon, je peux vous payer ! Il faut simplement que j’accomplisse le rituel que j’avais mentionné. Ensuite, je pourrai vous en faire profiter. » Hycate marqua un temps d’arrêt, puis pivota vers la sorcière. « Et vous avez besoin du sceau pour le rituel, à ce que vous m’aviez dit. - Effectivement. Je ne peux rien faire sans lui. - Très bien... alors soyons claires : le sceau est à vous, mais je reste avec lui tant que je n’ai pas mon salaire. A prendre ou à laisser. » La sorcière y songea un instant. La décision fut vite arrêtée. « Très bien, si cela peut vous rassurer... vous pouvez rester le temps du rituel. Après, je vous paie et nous sommes quittes. C’est d’accord ? - C’est une affaire entendue. » La sorcière se lança donc dans divers préparatifs plutôt exotiques, tandis que la drow observait d’un œil méfiant et posait parfois une question d’un ton suspicieux : « Le rituel consomme-t-il le sceau de résurrection ? - Ah oui, il ne peut être utilisé qu’une seule fois. - Et si le rituel échoue ? Le sceau sera détruit et vous ne serez pas en mesure de nous payer... - Le rituel n’échouera pas ! J’ai bien étudié la question, dans les moindres détails. Je suis sûre de mon affaire. » Ce disant, elle désignait un grimoire ouvert devant elle, dont les pages étaient surchargées de notes. Lorsqu’elle fut prête, elle ordonna : « Déposez le sceau au milieu du pentacle, je vais commencer. » Hycate sembla y réfléchir encore un instant, puis s’exécuta. Après quoi elle sortit du cercle et se positionna derrière la sorcière qui entama une litanie sombre et obsédante à l’oreille. Le rituel ne dura pas bien longtemps : la voix de la sorcière s’étouffa dans un gargouillis de sang lorsque le katar de Hycate lui perça les côtes. Selene, affolée, s’écria : « Mais... tu es folle ?! - Non, au contraire. Je protège nos intérêts. - Quoi ?! - Le sceau n’est utilisable qu’une fois, c’est elle-même qui l’a dit. Quand bien même elle nous aurait donné le secret de son rituel – ce dont je doute – nous en aurions été quittes pour nous trouver un autre sceau. Tu as envie de recommencer notre petite partie de chasse ? - Non, mais... - Et même si on en avait décidé ainsi, tu crois vraiment que cette sorcière nous aurait laissées partir en vie ? Ce rituel accroît la puissance magique. Sur qui crois-tu qu’elle aurait étrenné ses nouveaux pouvoirs ? Quand elle a dit « après, je vous paie et nous sommes quittes », j’avais une idée assez précise de la forme de paiement qu’elle envisageait... - Hum... Bon, tu as peut-être raison... mais qui va nous payer maintenant ? - Nous allons nous payer nous-mêmes, ma belle ! Je n’espérais qu’une chose en disant vouloir veiller sur mon bien : obliger cette vieille peau à accomplir le rituel devant nous, afin que je le comprenne et que je sois capable de le reproduire. Mais comme elle a eu l’amabilité de tout consigner dans son grimoire, à quoi bon la laisser faire ? Il était plus simple de la tuer, de garder le sceau, et de réaliser le rituel à notre profit. » Pendant que Selene réalisait à quel point sa complice pouvait être retorse – et accessoirement cachottière, vu qu’elle n’avait pas cru bon de l’informer de ses réels projets – la drow relisait le grimoire. Elle fit signe à la Terrane d’approcher, et lui enjoignit de répéter les formules – ce qu’elle fit avec précision. Alors que le rituel avançait, l’énergie surnaturelle contenue dans le sceau de résurrection commença à en rayonner. Les deux magiciennes lancèrent alors l’ultime incantation d’une seule voix : « LAY VEL HEUP !!! » Et l’énergie du sceau fut attirée par leurs auras respectives, qui s’en gorgèrent allègrement.

C'est le jour de notre "Gros Bill" préféré. Bon anniversaire à Malicius!

Les Félicus n’étaient pas des adversaires à prendre à la légère, Hycate s’en rendait bien compte. Ces grands félins ne la valaient certes pas sur un plan individuel, mais il aurait été sot de les sous-estimer pour autant. La présente bande vivait de ses chasses sur les terres de l’Académie, au milieu d’autres créatures aussi dangereuses, si ce n’était plus : abeilles psychopathes, escargros, vautours... ce n’étaient pas les rivaux qui leur manquaient. De plus, leurs proies favorites étaient du genre coriace, voire mortel : étalons, voletous, moutons poussiéreux... rien que des animaux dangereux. Pour survivre, les Félicus avaient dû développer leurs atouts naturels : une grande vivacité, une forte vitalité et des techniques de chasse en groupe, bien plus efficaces que celles en solo. C’était d’ailleurs le principal problème qui se posait à Hycate. Elle avait commencé par attaquer un individu isolé et l’avait abattu sans trop de problèmes. Puis elle avait poursuivi avec un duo, et s’était rendu compte que d’autres félins lui tournaient déjà autour. Loin de fuir le danger, les Félicus se regroupaient pour combattre. Etait-ce par solidarité envers les membres de leur groupe ? Etait-ce parce qu’ils étaient affamés ? Ou était-ce l’odeur du sang qui attisait leur instinct de prédateur ? Hycate n’en savait rien. Et même, elle s’en moquait éperdument. En fait, la question n’effleurait même pas son esprit. La drow était concentrée sur une seule chose : abattre ses adversaires. Et déjouer leurs ruses, accessoirement. Les Félicus avaient tendance à tourner autour de leurs proies jusqu’à ce que celles-ci les perdent de vue à cause du nombre. Alors un des félins se jetait sur sa victime d’un bond puissant pour la déséquilibrer et la mettre à terre. Ensuite, il la lacérait des ses griffes aigües pour l’affaiblir et tentait de la mordre à la gorge pour l’achever. Après quoi, la meute pouvait festoyer... et Hycate n’avait aucune intention de servir de hors-d’œuvre. Avisant un Félicus qui tentait de la contourner, elle le frappa d’un sort, puis d’un second, tout en reculant pour éviter l’encerclement. Ce fut à ce moment qu’elle lança une mise en garde à Selene, qui se battait de son côté et qui risquait de se faire prendre au petit jeu des félins. La Terrane grogna une réponse qui n’invitait pas Hycate à poursuivre sur ce terrain, aussi se focalisa-t-elle sur ses adversaires. La drow se concentra de façon à canaliser tout le mana qu’elle pourrait. Et son aura s’étendait de jour en jour, ce qui lui permettait d’endurer des combats plus longs, ou de lancer des sorts plus puissants, selon ses besoins. En l’occurrence, elle se mit à enchaîner les frappes sur tous les Félicus qui s’approchaient un peu trop d’elle. Une pluie de sorts destructeurs s’abattit alors sur les fauves. Ces derniers eurent beau se regrouper, ils ne parvinrent pas à trouver la faille : Hycate voyait tout, prévoyait tout, contrait tout. Les cadavres commençaient à s’amonceler et de part et d’autre, la soif de sang atteignait son paroxysme. Ivres de fureur, les fauves grondaient et tentaient attaque sur attaque, pour se briser les crocs sur une Hycate intraitable. Il aurait été inexact de dire qu’elle dominait le combat : en cet instant, la drow était le combat. « Hycaaate?! » Le cri la tira de sa transe guerrière. Selene venait de se faire mordre au mollet et le Félicus, malgré les ripostes de la magicienne, ne semblait pas vouloir lâcher prise. La Terrane était visiblement à bout de souffle, trop fatiguée pour se défendre efficacement. Profitant de ce que ses propres adversaires lui laissaient un moment de répit, la drow frappa le félin d’un Sceau de souffrance qui le fit lâcher Selene, avant de l’écarter violemment d’elle par l’entremise d’un Tornadion parfaitement ajusté. Le félin vola en arrière de quelques mètres et chut lourdement. Selene n’était pas pour autant sortie d’affaire, car d’autres Félicus l’entouraient. Hycate, jugeant parfaitement de la situation, déploya un Cercle maléfique autour de l’humaine, frappant d’un coup tous les fauves un peu trop collants. Ceux-ci se tordirent de douleur et rompirent les rangs, offrant un petit répit à Selene. Hycate lui lança un regard interrogateur, se demandant si elle était en mesure de poursuivre le combat...

Et j'ajouterai: à laquelle vous n'aviez jamais fait attention avant.

« Mais tu...? Comment as-tu fait, comment tu es entrée ici? Et pour la tenue? - La réponse devra attendre un peu, cours donc ! » Ce qu’elles firent toutes deux. Pourtant Selene ne cessa pas d’interroger sa comparse, pour finir par conclure : « C'est déloyal ! - Vu qu’en matière de stratégie, les manœuvres les plus efficaces sont les plus déloyales, je le prends comme un compliment. Merci, ma chère. Mais maintenant, silence ou tu vas nous faire repérer ! » Hycate craignait fort que les deux intruses soient interceptées avant d’avoir pu quitter les lieux. Non seulement plusieurs patrouilles devaient actuellement quadriller la caserne en tous sens, mais les gardes empoisonnés à l’encens avaient dû reprendre leurs esprits et relancer l’alerte en voyant le cadavre du capitaine ! Certes, il était peu probable que l’on s’attende à les trouver à la chaufferie, mais une mauvaise rencontre était toujours possible. Toutefois, elles atteignirent le canal tant espéré sans croiser un soldat. Là s’arrêtait leur chance. Car au bout du canal, une lourde herse noyée leur interdisait la sortie. Hycate gronda de contrariété en découvrant l’installation. Aucun doute qu’elle avait été placée là pour interdire l’accès à la caserne depuis la rivière. Elle examina promptement l’ouvrage défensif : massif et immergé, il n’avait pas grand-chose à redouter de la part des deux magiciennes. Mais la drow remarqua que la herse était mobile : on devait pouvoir la lever en cas de besoin... Elle se mit à examiner les lieux, et trouva rapidement ce qu’elle espérait : un treuil auquel était attachée une lourde chaîne, qui allait se perdre dans les murs du fort. Impossible de savoir à quoi elle était reliée, mais Hycate croyait le deviner – du moins, elle l’espérait vraiment très fort ! S’arcboutant sur les leviers du treuil, elle se mit en devoir de l’actionner, alors que Selene l’accablait de reproches pour le avoir menées dans une impasse. Hycate, les dents serrées, grogna : « Mais aide-moi donc, au lieu de jacasser ! » La Terrane sembla réaliser ce que sa comparse était en train de faire et se joignit à elle. Soufflant, jurant, elles s’échinèrent jusqu’à ce que le treuil daigne enfin s’ébranler. Et alors la herse fit de même, commençant à disparaître dans l’arcade de pierre qui recouvrait le canal. Elle s’était levée d’environ un tiers de sa hauteur lorsque des bruits de pas se firent entendre distinctement, ne laissant guère de doutes à l’ouïe fine de la drow : on venait par ici, et ce ‘on’ était nombreux ! Avisant le système qui permettait de caler le treuil, Hycate le gratifia d’un coup de pied qui l’activa dans l’instant. Aussitôt, elle lâcha les leviers et murmura d’un ton qui n’en était pas moins impératif : « Filons, vite ! » Selene, qui fixait la herse du regard, protesta : « Mais il faut la lever davantage... - Trop tard ! On fonce !!! » Et courant comme des dératées jusqu’au bord du canal, elles y plongèrent tête la première dans un bel ensemble alors qu’une patrouille d’arbalétriers faisait irruption dans la chaufferie. S’efforçant de nager tout au fond, elles se glissèrent sous les pointes de la herse alors que plusieurs dondaines passaient non loin d’elles, fort opportunément mal ajustées ou déviées par l’entrée dans l’élément liquide. Dès qu’elles furent entrées dans le passage protégé par la herse, les tirs d’arbalète cessèrent, car les gardes n’avaient plus de vue directe sur leurs cibles. Les fuyardes atteignirent ainsi indemnes le bout du canal qui donnait sur la rivière, dont elles crevèrent la surface afin de reprendre un bol d’air salvateur – un air qui portait de surcroît le parfum de la liberté ! * * * * * Le lendemain, à la taverne du Crâne Fendu. Remises de leurs émotions après une bonne nuit de sommeil – suivie d’une grasse matinée fort bienvenue étant donné l’heure de coucher pour le moins tardive – les deux comparses discouraient devant un déjeuner chaud et une chope d’hydromel. Hycate éclairait notamment la lanterne de Selene quant à son plan et ses actes avant leur rencontre dans la caserne. « ... comme je t’avais vue en train d’entrer en tapinois, je me doutais que tu te ferais repérer tôt ou tard. J’y avais réfléchi de mon côté, et je n’avais pas trouvé de solution satisfaisante pour circuler longtemps dans la caserne sans me faire arrêter. J’avais bien pris possession de l’armure d’un garde qui trainait en ville, et de nuit je savais que le subterfuge serait moins détectable, mais dès que quelqu’un m’adresserait la parole, je serais grillée... à moins bien sûr que leur attention soit entièrement tournée sur quelqu’un d’autre que moi. » Hycate sourit finement, très contente de sa clairvoyance, et poursuivit : « Lorsque tu as disparu à l’intérieur de la caserne, j’ai donc choisi ce moment pour m’intégrer en douce aux rangs d’une patrouille qui tournait autour. Lorsqu’elle est rentrée, j’ai suivi le mouvement, et nul n’a remarqué qu’il y avait un soldat de plus. Par contre, j’ai vu que l’on barrait les portes derrière moi, je savais déjà que je ne pourrais pas ressortir par là... puis la patrouille est passée à côté de la chaufferie et j’ai compris que c’était ma meilleure chance en cas d’évacuation d’urgence. Ensuite, l’alerte a été donnée, j’ai participé activement aux recherches, autant pour te trouver que pour repérer notre cible, et tu sais ce qu’il est advenu alors : c’est le capitaine qui m’a menée à toi... » Fière de son plan retors et de sa réussite insolente, la drow sirotait son hydromel avec satisfaction, sans voir les regards furieux de Selene. Hycate avait remporté la petite compétition qui les avait opposées, mais pour cela, elle avait donné un coup de canif dans la belle amitié – la complicité en toutes choses, même – qui liait les deux femmes...

La porte de la pièce s’ouvrit à la volée pour laisser le passage à un torrent furieux de gardes. C’était une des patrouilles de nuit, qui faisait là une entrée remarquée. Lau exulta et s’écria : « Elle est là ! Je la tiens. Ne la laissez pas s’échapper ! » Encouragement d’ailleurs superflu puisqu’aussitôt, plusieurs fantassins braquèrent leurs piques vers l’intruse, tandis que des arbalétriers se rangeaient en ligne derrière eux avant de braquer leurs armes chargées. La salle étant assez exigüe, elle se retrouva noire de monde en quelques instants, plus question de passer en force à travers le rideau humain des soldats. Selene n’y songea même pas et annonça sa reddition. Les gardes se concertèrent un instant et finalement, l’un d’entre eux partit en courant, tandis que les autres gardaient de près leur prisonnière, au bout de leurs armes. Aucun ne fit mine de l’approcher : soit ils avaient reçu des consignes en ce sens, soit ils se méfiaient de la magicienne – non sans raison. Le garde finit par revenir avec un officier. Il s’agissait – ô ironie ! – du capitaine des arbalétriers qui avait été désigné comme cible du pari. Ce dernier prit le temps d’examiner la prise de ses hommes. « Hum, on dirait bien que c’est elle, la criminelle recherchée... la fameuse Selene... » Un petit sourire en coin et il ajouta : « Drôle d’idée d’être venue ainsi se jeter dans les bras des représentants de l’ordre. Une mauvaise initiative, à ce qu’il me semble... » Puis d’un ton sec, redevenant instantanément sérieux : « Qu’êtes-vous venue faire ici ? Quelle mauvaise manigance aviez-vous en tête pour prendre un risque pareil ? Avouez, et il en sera tenu compte. » Seul le silence lui répondit. Le capitaine finit par reprendre : « Vous ne voulez pas parler ? Vous commettez là une erreur. Cette sotte attitude ne joue pas en votre faveur. Gardes... Emmenez... » Sa voix était devenue traînante. Il tenta de reprendre sa phrase inachevée : « Emmenez-la aux... » Il ne l’acheva pas. Selene le fixa avec plus d’intensité et remarqua le regard absent. Le capitaine ne bougeait plus : il restait là, les bras ballants et la bouche encore ouverte. Selene ne comprenait pas. Puis elle vit que ses soldats avaient les mêmes yeux vides et ne la regardaient plus vraiment, et sa surprise devint stupéfaction. Elle ne comprit ce qu’il se passait que lorsqu’une odeur douceâtre d’encens vint flotter à ses narines. De l’encens hypnotique ! C’était une recette d’hermésiste, un composé très puissant qui transformait momentanément ceux qui l’inhalaient en légumes. Selene retint immédiatement son souffle, mais il était déjà trop tard : elle en avait respiré. Elle ne pouvait déjà plus vraiment bouger. Malgré tout, luttant pour conserver ce qu’il lui restait de ses facultés, elle vit l’un des gardes, derrière le groupe, qui tenait entre ses doigts plusieurs bâtonnets d’encens allumés. C’est lui qui... ? Mais pourquoi ? Le garde se déplaça pour venir vers elle. Dans l’ombre de son casque, ses yeux étaient presque invisibles. Deux yeux améthyste que Selene connaissait trop bien pour ne pas les reconnaître malgré tout. Elle aurait voulu hurler c’est toi ? mais l’encens l’en empêchait. Le garde ôta son casque, libérant une cascade de mèches blanches. Il portait un masque d’herbes sur sa bouche et son nez, pour se protéger de l’encens, mais cela ne suffisait pas à masquer son identité. Hycate !!! La sorcière – puisque c’était bien elle – tira une fiole de sa poche et la déboucha avant de l’agiter sous le nez de Selene. « Ca va aller, ne t’inquiète pas. Respire ça, cet antidote contrecarre les effets de l’encens. » L’odeur atroce qui s’en dégageait ne l’y encouragea certes pas, mais elle fut tout de même salutaire. Selene sentit que ses muscles revenaient à la vie. La drow sourit à l’humaine. « Dans quel guêpier es-tu venue te fourrer, ma pauvre... Heureusement que je suis là pour veiller sur toi. » Un léger clin d’œil, et elle enchaîna : « Oh, et au fait... j’ai gagné notre pari. » Et tirant une dague de son fourreau, elle pivota sur elle-même pour la planter presque nonchalamment dans la poitrine du pauvre capitaine des arbalétriers. Celui-ci émit un brusque hoquet avant de s’effondrer comme une poupée de chiffons. Hycate eut un large sourire de satisfaction, mais qui ne dura pas. Elle pressa Selene : « Les effets de l’encens sont éphémères. Les gardes vont vite se reprendre, il faut partir de suite. Secoue-toi ! » Selene, encore trop engourdie pour parler, lui désigna la fenêtre d’un signe de tête. Hycate la rabroua : « Quoi ! La falaise ? Tu veux l’escalader sous le feu des arbalétriers ? Très peu pour moi, merci. Non, il faut redescendre au rez-de-chaussée. Derrière la salle des officiers, il existe une chaufferie, pleine de conduites d’eau, qui sont alimentées par un canal. De là, on peut rejoindre la rivière. » Tirant Selene par le poignet, elle l’entraîna hors de la pièce. « Les autres issues sont fermées ou surveillées, c’est notre seule chance ! »

Je ne l'aurais pas vu, je n'y aurais pas cru... Keril est tellement fort qu'il peut soulever une vache à la force des bras!

* hésite * Hé bien... tu peux toujours essayer, j'imagine. Un traitement de choc est parfois salutaire.

Niveau 20. Deux nouvelles recettes au catalogue: grand élixir amplificateur de précision, et grand élixir amplificateur de résistance. J'ai ajouté également 3 recettes de potions utiles pour des quêtes: potion d'abrogation des charmes et fiole d'acide, plus l'essence de Leiden. Je complète mon offre avec les équipements d'hermésiste: anneaux et pendentifs.

Calyso, ne te fatigue pas: Guix est incurable!

Une très bonne année 2016 sur la Terre des Éléments. Meilleurs vœux à vous tous!

Lorsque Selene s’en vint vers la table de jeu, désertée par les quatre officiers, elle n’était qu’une ombre furtive. Et il ne semblait y avoir aucun témoin potentiel de toute manière. Donc, selon toute apparence, aucune chance qu'elle soit remarquée. Comme quoi les apparences étaient souvent trompeuses. Car deux yeux scrutaient avidement la table de jeu depuis des heures. Depuis des jours, même. Depuis toujours, serait-on tenté de dire. Deux yeux qui ne pouvaient manquer de voir venir la Terrane, aussi discrète fut-elle. Mais… qui est-ce ? La pénombre jouant en la faveur de l’intruse, les yeux ne l’identifièrent pas. Le doute n’en vint pas moins les habiter, surtout lorsque la magicienne se mit en devoir d’emplir le verre d’un officier. Que fait-il ? Il vient servir les officiers à table ? Mais alors, pourquoi cette allure de conspirateur… ? Et lorsque l’empoisonneuse tourna les talons, jetant des coups d’œil inquiets alentour, le doute se fit soupçon. Au-dessus des yeux, deux sourcils se froncèrent. A quoi tout cela rime-t-il ? En tout cas, ça a l’air louche… L’intruse ne fut pas trahie par le bruit de ses pas, car elle fut l’incarnation du silence durant toute la scène. Néanmoins, avant de réussir à regagner le couloir dont elle était venue, elle croisa un rai de lumière issu d’une des rares lanternes de la pièce. Sa silhouette devint plus distincte l’espace d’un instant, ses formes se révélèrent sous la cape noire, sa chevelure s’illumina de quelques reflets blonds. Toujours dans l’obscurité, les yeux aux aguets s’écarquillèrent. Une femme ? Mais… je la connais !!! Les yeux s’étaient déjà posé sur elle par le passé, et plus récemment sur un portrait d’elle, dessiné sur une affiche placardée sur le mur de la salle de garde. Un portrait avec une somme rondelette en dessous d’une mention sans équivoque : Selene – recherchée pour meurtres – forte récompense assurée pour toute aide à sa capture. Alors les yeux quittèrent brusquement leur point d’observation où ils se tenaient dissimulés depuis des heures à épier la table de jeu. Ils furent aussitôt suivis par un corps, qui s’esquissa dans la pénombre de la pièce. Sous les yeux, une bouche s’ouvrit, et une voix puissante résonna à travers toute la caserne. « Alerte ! C’est elle ! Selene ! A la gaaaaaaaarde !!! » C’était celle du garde Indlam. Grand amateur de jeu, son grade lui interdisait de se mêler aux officiers, même si la fièvre du jeu le dévorait depuis longtemps. Alors, faute de mieux, il passait tout son temps libre à observer les joueurs, rêvant d’accéder un jour à ce paradis interdit. Il se tenait toujours dans le même recoin sombre, immobile et silencieux de manière à ne point déranger les officiers – sans quoi il se serait fait éjecter manu militari. Et c’était à cause de cela que Selene n’avait pas détecté sa présence.

Une araignée prise en plein repas... En être rendue à manger un PNJ qui végète dans une grotte depuis des années, il faut vraiment avoir faim... blêêêêh!

Iniorel a trouvé ce jour un outil de récolte au nord de l'oasis. Il semblerait que les crapauds aient joué un vilain tour à un malheureux aventurier... S'il se reconnaît, il peut contacter Iniorel directement dans le jeu pour récupérer son bien.

Suyvel lisait d'un œil incrédule le tract distribué par l'employé de la mairie. Non mais c'est dingue! Un ou plusieurs vandales avaient tenté de brûler les locaux et s'en étaient même pris aux livres de la bibliothèque. Et pour l'amoureuse des livres qu'était Suyvel, il n'y avait guère pire comme crime. Elle songea aux bandits qui sillonnaient la région, mais écarta très vite cette hypothèse. Ca ne se tient pas. Des brigands auraient volé des objets de valeur, ils n'auraient pas saccagé les lieux pour ne rien prendre... Elle s'orienta donc sur la piste d'un vandale. A ses yeux, il ne pouvait pas s'agir d'un magicien ou d'un nécromant: tous étaient lettrés et passaient de nombreuses heures en étude, le nez dans des livres. Ils n’auraient jamais fait une chose aussi barbare... Donc... c'est un guerrier ou un rôdeur. Un illettré, de toute façon. Ou alors un obscurantiste? A moins que ce ne soit les deux à la fois. Barbare et adepte de Niue, ce n'est pas incompatible... Elle songeait aux adeptes de Niue qui avaient fait leur apparition dans la région. Dans leur empressement à répandre leur foi et leur intolérance, ils semblaient tout à fait capables de ce genre d'actes. Suyvel songea qu'il fallait trouver le coupable et l'empêcher de récidiver. Aussi se décida-t-elle à agir de son propre chef. Quelques heures plus tard, des sylphes volaient dans toute la ville et ses environs, portant les paroles de la magicienne aux oreilles de tous ceux qui passaient par là: "Un acte inqualifiable a été commis à la bibliothèque de la ville. Celui qui permettra d'identifier ou d'arrêter le coupable sera largement récompensé. Suyvel Ayflesh, magicienne d'Aéris, s'y engage personnellement." Dans le même temps, un doute horrible vint envahir l'esprit de l'elfe noire. Et si c'était un membre de ma faction...? Elle n'aurait su y croire. Mais le doute était permis. Tant pis. C'est trop grave... je ne saurais tolérer cela, même d'un proche. Celui qui a fait cela doit être châtié, quel qu'il soit. S'il fallait s'adresser au général de sa faction pour obtenir que justice soit rendue, cela ne l'inquiétait pas - quitte à mettre en cause un frère d'armes. La magicienne ne pouvait pas supporter l'idée d'appeler 'frère' un mécréant de cet acabit... Le crime devait être puni.

S'étant heurtée à la porte close de la Mairie, Iniorel hésita un moment puis se décida à rédiger un bref message. A Madame le Maire J'imagine que la mairie est fermée pour des raisons valables et sérieuses. J'attire toutefois votre attention sur le fait que les habitants de la région se voient de la sorte interdire l'accès à plusieurs services qui n'ont pas leur équivalent dans les environs: je pense à la banque, mais aussi et surtout au vendeur de parchemins. Je vous invite donc à envisager une solution rapide à ce souci. Si la mairie peut rouvrir rapidement ses portes, ce sera parfait. Dans le cas contraire, peut-être les services en question pourraient-ils être temporairement déplacés en un autre local de notre belle cité? Merci de votre attention et de votre diligence, Iniorel. La jeune nécromante glissa la missive sous la porte. Nul doute que les services de la mairie ne la trouveraient très bientôt. Et elle reprit le chemin des Cimes, se demandant ce qui avait bien pu se passer ici. Jamais encore la mairie n'avait dû fermer ses portes. Tout ceci était bien étrange...

[Annonce]> Suyvel Ayflesh devient Hermésiste de niveau 20 Et voilà, c'est chose faite. Aujourd'hui, lundi 07 décembre 2015. Après presque 5 années d'efforts, j'ai percé les derniers secrets de l'hermésisme. Il m'aura fallu la bagatelle de 509 productions pour y arriver. La recette que j'aurai le plus réalisée est l'huile de gaulthérose avec 77 productions. A cette heure, cette recette a été faite 178 fois, j'y ai donc contribué à hauteur de 43%... quand même! ^^ Assez parlé: pour fêter ça, tournée générale!!!