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Tout ce qui a été posté par Suyvel
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La venue des adeptes de Niue n'était pas passée inaperçue dans Melrath Zorac. Ils n'étaient pourtant pas les premiers du genre. Bien des hommes de foi traversaient le pays et en profitaient pour répandre la bonne parole sur leur passage. Mais ceux-là en particulier étaient différents des autres. D'abord, ils semblaient vouloir rester dans la région. Ensuite, la garde de Melrath Zorac avait fini par leur interdire de prêcher entre les murs de la ville. Et enfin, des incidents avaient eu lieu. Des altercations, des rixes. Et bien que les missionnaires soient désormais tenus à l'écart, les troubles ne semblaient pas devoir se calmer. Bien au contraire, ils gagnaient en fréquence... et en violence. Suyvel n'en avait cure. L'elfe noire se tenait à l'écart de ce genre de considérations. Elle avait entendu quelques paroles prononcées par lesdits missionnaires et avait vite craint que leur message ne sème la discorde dans la région. Ces hommes tenaient les représentants des Eglises des Quatre Eléments pour responsables du déchirement de ce monde. Du point de vue de la drow, si cela n'était pas totalement dénué de sens "“ après tout, les Seigneurs Elémentaux étaient les architectes de ce monde, mandatés par l'Unique lui-même "“ les blâmer pour l'état actuel du monde semblait relever de l'abus manifeste, voire de la mauvaise foi. Quant à l'idée que l'Unique ait pu les renier, Suyvel en doutait fortement. L'Unique ne les avait-il pas choisi lui-même pour accomplir Sa Vision ? Les Quatre étaient Ses Elus. Les désavouer ne serait-il pas se désavouer Lui-même ? De toute manière, depuis que l'elfe noire avait rejoint les rangs des adorateurs d'Eolia, elle avait trouvé une certaine sérénité. Elle croyait sincèrement en sa bienveillante déesse et comptait bien continuer à lui adresser ses prières, librement et avec sincérité. Personne ne lui dicterait sa foi. Surtout pas une poignée d'illuminés qui prônaient l'intolérance. Il faut dire que cela rappelait de mauvais souvenirs à Suyvel. Tant qu'elle avait vécu parmi ses semblables, elle avait dû adopter leur religion officielle "“ le culte de Lloth. Et la Reine Araignée était une déesse jalouse. Dans la ville souterraine, aucun autre dieu n'avait droit de cité. Pas même les propres enfants de Lloth. Prononcer simplement le nom d'une autre déité que Lloth relevait du blasphème pur et simple. Et les prêtresses de Lloth avaient des oreilles partout. Les malheureux qui bravaient l'interdit risquaient de cruels châtiments, s'ils n'étaient pas tout bonnement offerts en sacrifice à la sombre déesse. Les guerres de religion étaient une plaie sans nom. Si jamais les adeptes de Niue, par leur message, créaient des conflits entre les différentes paroisses de la région, Suyvel s'en tiendrait soigneusement à distance. Elle ne voulait pas finir sur un bûcher pour ses croyances. Déjà qu'on la regardait souvent de travers à cause de ses origines... Mais aurait-elle seulement le choix ? Ce jour-là, elle se rendait en ville, et venait de franchir la porte Ouest des remparts, lorsque son attention fut attirée par une agitation inhabituelle. Une bande d'excités semblait courir après un individu seul. Suyvel tira son capuchon sur son front et voulut continuer son chemin sans se soucier de la scène "“ éviter les ennuis ici lui semblait toujours préférable "“ lorsqu'un détail l'interpella. Elle connaissait la personne traquée : c'était en fait une jeune femme, Lani, qui résidait du côté du lac oriental. Du coup, l'elfe noire arrêta ses pas et prêta attention à la situation. Les poursuivants semblaient lui lancer des invectives au sujet de sa religion et de sa déesse. Or Suyvel était bien placée pour savoir à quoi s'en tenir à ce sujet : Lani était une fidèle d'Eolia. Elles partageaient une même foi et avaient toutes deux régulièrement échangé sur le sujet. De bien plaisants moments aux yeux de Suyvel. Allait-elle laisser Lani dans cette fâcheuse situation ? La laisser se faire... quoi au juste ? Rudoyer ? Battre comme plâtre ? Ou pire... lyncher ? Lapider ? Sans compter que ses poursuivants étaient des hommes. Et dans ce genre de circonstances, les mâles avaient tendance à tout confondre et à laisser parler leurs instincts bestiaux. Suyvel hésita. Sa raison lui criait clairement qu'elle allait s'attirer de sérieux ennuis... mais sa foi en Eolia lui dictait de se porter au secours de la jeune femme. Et si c'était là une épreuve, placée sur sa route par la déesse elle-même ? Pouvait-elle prendre le risque de la décevoir ? Assez tergiversé! La magicienne s'élança entre les bâtisses, en suivant un chemin parallèle à celui de Lani et de ses poursuivants. La jeune femme essayait manifestement de les semer en multipliant les virages dans des ruelles tortueuses. Suyvel avait du mal à ne pas la perdre de vue, ses poursuivants, eux, étaient à la peine. Ils durent se diviser plus d'une fois pour ne pas la perdre complètement. L'elfe noire finit par espérer que la jeune femme s'en tire par ses propres moyens... mais peu après, elle vit qu'un petit groupe allait déboucher d'une rue perpendiculaire et couper la route de Lani un peu plus loin. La jeune femme serait prise entre deux feux. Suyvel n'hésita pas plus longtemps : un léger sifflet attira l'attention de l'humaine et elle découvrit dans un rue adjacente son amie drow qui lui faisait manifestement signe de la rejoindre. Elle n'hésita pas plus d'une seconde avant de se ruer à sa rencontre. Sitôt réunies, les deux femmes filèrent à toute allure dans une autre direction. Pour autant, elles n'étaient pas sorties d'affaire. De petits groupes les avaient repérées et des cris retentissaient régulièrement dans les ruelles, chaque fois que les deux femmes étaient repérées. A un moment, trois hommes surgirent devant elles et elles se crurent bloquées... mais Suyvel usa d'un souffle de magie blanche de faible puissance, non pour les blesser, juste pour les déséquilibrer et les écarter. Et les deux fuyardes reprirent leur course de plus belle. Toujours talonnées par leurs poursuivants, elles finirent par s'engager dans une rue assez longue et dépourvue d'embranchement. Ce fut leur seule erreur. A l'autre bout, un groupe fit son apparition et se porta à leur rencontre. Elles surent presque instantanément qu'elles étaient piégées. Elles s'immobilisèrent, dos à dos, et attendirent l'inévitable. Les hommes étaient nombreux mais à bout de souffle, tant et si bien qu'ils ne se jetèrent pas tout de suite sur les deux femmes. Ils se contentèrent de leur bloquer toute retraite et d'examiner la situation. La présence d'une elfe noire n'était pas prévue. Suyvel doutait que cela les arrête. Les commentaires réprobateurs sur ses origines et sa religion ne tardèrent pas à fuser, lui confirmant qu'elle avait vu juste. Elle allait devoir jouer serré. Rejetant sa capuche et sa cape en arrière, elle incanta un sort qui produisit un bref coup de vent tourbillonnant autour d'elle, bousculant et repoussant les hommes. Elle mit toute son autorité naturelle dans les quelques mots qu'elle prononça. « Arrière ! Je suis mage, alors ne tentez rien que vous regretteriez. Mon amie et moi-même allons partir d'ici en paix, et tout se passera au mieux pour chacun de nous. » Il y eut un léger flottement dans les rangs des poursuivants... mais aux murmures désapprobateurs, Suyvel sut que la partie allait être tendue. « ... saleté de drow... » « ... finissons-en avec tous ces adorateurs des Elémentaires... » « ... maudits hérétiques... » « ... nous sommes les serviteurs de l'Unique, il nous protège... » « ... Niue est avec nous, nul ne nous arrêtera ! » Et lorsqu'elle s'avança, de l'allure la plus assurée qui soit, elle comprit que cela ne suffirait pas. Peu d'hommes s'écartèrent. Les autres se saisirent de toutes sortes d'objets, du genre lourd et contondant, et firent face. Suyvel s'arrêta sur place. La confrontation était-elle inévitable ? Ce qu'elle craignait finit par se produire : un des hommes leva brusquement un bâton de manière menaçante à son égard. L'elfe noire avait eu l'intention d'éviter soigneusement la violence et toute effusion de sang, afin de ne point envenimer les choses. Mais une menace directe sur sa personne changeait la donne. Si Suyvel n'était pas agressive, elle n'était pas du genre à se laisser tuer sur place. L'individu encaissa un direct à la mâchoire aussi foudroyant qu'imprévu, qui l'envoya plusieurs pas en arrière. Ce qui aurait dû suffire à dissuader les autres, mais vu leur avantage numérique écrasant, ils n'en avaient cure. Ils avancèrent sur les deux femmes, prêts à refermer leur cercle. La magicienne chercha désespérément une solution à leur situation désormais critique... et un sortilège bien précis lui vint à l'esprit. Aussitôt, sans plus y réfléchir, elle laissa les mots de l'enchantement s'envoler de ses lèvres. Châtiment de l'Unique. C'était un pari osé, à plus d'un titre. D'abord, elle n'y avait encore jamais eu recours. Ensuite, c'était un sortilège de magie divine, qui recourait à la puissance de l'Unique. Comme Suyvel ne lui adressait pas ses prières, elle n'était pas sûre qu'il répondrait favorablement à sa requête. Et enfin, les individus sur lesquels l'elfe noire appelait le Châtiment de l'Unique se prétendaient les serviteurs du dieu. Soi-disant ses seuls authentiques serviteurs. Si c'était la vérité, l'Unique aurait certainement à cœur de les protéger, ou à tout le moins de ne pas contribuer à leur perte. Bref, pour toutes ces raisons, le choix de ce sortilège était pour le moins contestable. Seulement, c'était la seule attaque avec un vaste effet de zone que connaissait la magicienne. Et puis, malgré le risque d'échec que cela représentait, elle voulait voir s'il fonctionnerait, ou si l'Unique protégeait ces hommes. Dans ce cas, la situation des deux femmes deviendrait sans doute désespérée... mais au moins seraient-elles fixées sur les forces en présence. Tout en récitant la litanie, Suyvel distribua quelques coups de poing et de pied bien placés, de manière à tenir leurs agresseurs le plus en respect possible. Mais elle ne pouvait être partout et derrière elle, Lani, si elle se débattait tant qu'elle le pouvait, était déjà en sérieuse difficulté. Et surtout l'incantation restait sans réponse, ce qui augurait mal de leur avenir immédiat. Un des agresseurs tenait une corde et la passa vivement autour du cou de l'elfe noire, puis il tira brutalement, tentant de la déséquilibrer. Celle-ci porta une main à la corde pour résister tant bien que mal et rester sur ses jambes. Suyvel ne voyait plus d'issue à la situation et se disait que la partie était jouée lorsqu'une flammèche s'alluma sur l'épaule de son agresseur. Ce dernier, surpris, prit peur et lâcha sa corde pour tenter d'éteindre la flamme. A ce moment, plusieurs cris s'élevèrent dans le groupe d'hommes... et tous finirent par lever les yeux au ciel. Le firmament virait au cramoisi. Des traits de feu en tombaient, droit sur le groupe. Un vent de panique souffla sur les rangs des assaillants. Ceux-ci se dispersèrent en grand désordre, fuyant pour leur vie. La peur de finir brûlés vifs était bien plus puissante que l'animosité religieuse qui les animait. Certains, touchés par les flammes célestes, hurlaient de terreur ou se roulaient au sol, dans l'espoir de les éteindre. Suyvel, presque ébahie, contemplait la scène sans plus bouger. Alors voilà le visage du Courroux de l'Unique ! C'était une chose de lire la description du sort Châtiment de l'Unique dans un grimoire, c'en était une autre d'en découvrir les effets sur le terrain. La scène était dantesque. Et la zone d'effet, un peu plus étendue que la magicienne le croyait. La pluie de feu atteignait quelques bâtiments de la rue, qui risquaient fort de s'embraser sous peu. Des cris d'alerte retentissaient déjà dans les rues avoisinantes. Ce n'est pas le moment de prendre racine dans le coin ! Comme plus personne ne s'intéressait à elles pour l'instant, Suyvel se saisit du poignet de Lani et l'entraîna vivement le long de la rue provisoirement déserte. Elles purent franchir sans encombre la porte Est de la ville. De là, Lani pourrait rentrer chez elle sans encombre. Néanmoins, Suyvel aurait bien parié qu'elle n'était pas sortie définitivement d'affaire. Lani vivait seule, sa famille ayant été décimée par une épidémie de peste, il y a plusieurs années. Et sa demeure était connue des gens de la région. Ses agresseurs pouvaient fort bien la retrouver. L'elfe noire lui suggéra donc d'aller chercher refuge dans le seul endroit où sa foi ne lui vaudrait aucun ennui : au pays d'Aéris. Lani sembla d'abord réticente à quitter sa chaumière, puis finit par admettre que ce serait plus prudent. Elle remercia vivement son amie pour son aide. Les deux femmes se serrèrent dans les bras l'une de l'autre une dernière fois et se quittèrent. Une fois qu'elle fut seule, Suyvel eut la possibilité de méditer à loisir ce qui venait de se passer. Châtiment de l'Unique lui avait été accordé, c'était donc que l'Unique ne reconnaissait pas particulièrement les individus qui l'avait agressé comme ses fidèles. Ou du moins qu'il ne les protégeait pas spécialement. Peut-être désapprouvait-il leurs actes ? L'elfe noire songea alors aux deux prêcheurs, les adeptes de Niue. Si elle appelait le Châtiment de l'Unique sur leurs têtes, lui serait-il accordé également ? Un instant, elle envisagea la possibilité de se livrer à cette expérience, au vu de tous. Car si la colère de l'Unique s'abattait sur eux, ce serait la preuve éclatante que ces missionnaires se fourvoyaient, voire trompaient tout le monde. Malheureusement, même dans ce cas, elle doutait que leurs suivants aient encore assez de lucidité pour s'en rendre compte. Tout ce qu'elle obtiendrait comme résultat, ce serait d'offrir deux martyrs à leur cause. Leurs fidèles y puiseraient la justification de leur message d'intolérance et n'en deviendraient que plus radicaux. Et si par malheur la pluie de feu les épargnait, cela constituerait la preuve que les adeptes de Niue étaient les protégés de l'Unique. Ce serait leur accorder un statut reconnu, un prestige certain, et une aura auprès de la population locale, qui n'en serait que plus facile à convertir. Non, décidément, c'était une mauvaise idée. Suyvel reprit donc le chemin du village du Souffle d'Eolia. Ce périple fut sans histoire, et pourtant la magicienne ne se sentait guère sereine. Peut-être était-elle agitée par de sombres pensées sur les évènements à venir. Peut-être ne pouvait-elle pas s'empêcher de s'inquiéter pour l'avenir de ces terres...
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Au bout d'un moment, Suyvel finit par lâcher la guerrière et se recula un peu, toujours souriante. Ce fut à cet instant que tout se joua. La magicienne aurait pu demander à Elfe dans quelles circonstances exactes elle avait perdu l'écrin, et si la guerrière lui avait donné l'information, elle se serait sans doute étonnée qu'Elfe ne le lui restitue que maintenant. Seulement voilà, Suyvel était juste trop ravie pour songer à ce genre de détails. Et puis il se passa une chose qui détourna définitivement son esprit de la question. Un cri emplit soudainement les cieux. Le cri d'un oiseau de proie. Un piaillement gigantesque. Il était si vaste qu'il emplissait tout l'espace. Un instant, l'air, chargé des vibrations du cri, leur sembla solide. Les deux elfes le ressentirent jusque dans leurs os. Suyvel lança un regard ébahi vers le ciel. De quelle gorge un cri aussi puissant peut-il bien jaillir ?! Alors que les deux femmes fouillaient la nuit du regard, elles aperçurent deux ombres immenses qui se découpaient sur le ciel nocturne, qui cachaient des pans entiers de la voûte céleste, qui éteignaient les étoiles par centaines. Des silhouettes d'oiseaux, sans aucun doute. Elles évoluaient lentement, décrivant des cercles, comme si elles chassaient. En dépit de leur taille apparente qui laissait imaginer une courte distance, elles semblaient évoluer très haut en altitude, ce qui donna le tournis à Suyvel. Quelle envergure peuvent bien atteindre ces oiseaux ? Cinquante mètres ? Davantage... ? Non loin d'elles, l'oisillon, jusqu'alors placide, sembla pris soudainement d'une agitation incontrôlable : il sautillait dans tous les sens et poussait des piaillements frénétiques. Il finit par décoller à tire-d'aile, et prit rapidement de la hauteur, manifestement décidé à rejoindre les deux silhouettes aériennes. A ce stade, les deux aventurières avaient compris ce qui se déroulait devant elles. Elles virent la silhouette de l'oisillon, toujours plus petite dans le ciel, décrire des courbes autour des deux géants, les frôlant régulièrement. Ceux-ci semblaient réagir à l'identique. Un concert de piaillements joyeux leur parvint. Et les trois silhouettes entamèrent un gracieux ballet aérien, offrant aux deux Aérides un spectacle inattendu et sans précédent sur ces terres. Aucune des deux ne pouvait détacher les yeux de ce qui se passait au-dessus de leurs têtes. Ce furent les oiseaux qui y mirent fin. Reprenant un vol rectiligne, ils s'éloignèrent vers le nord, et eurent tôt fait de disparaître derrière les pics enneigés des Cimes. Lorsque la voix lui revint enfin, Suyvel articula lentement : « Les Oiseaux Roc... vont-ils revenir sur ces terres ? » Ils avaient quitté ces contrées depuis fort longtemps. Ces trois-là n'étaient-ils que de passage ? Avaient-ils été simplement retenus ici un moment par la capture de l'oisillon ? Ou bien leur présence était-elle le signe du début de leur retour ? Le signe qu'Eolia, de nouveau, leur envoyait ses enfants ? Le signe qu'à nouveau, la Dame de l'Air se penchait sur ce pays brisé par la guerre ? Qu'elle lui accordait à nouveau son attention ? Qu'elle le bénissait ? Suyvel sourit en songeant qu'un jour prochain, les dragons de Melrath Zorac pourraient bien avoir la mauvaise surprise de découvrir que la maîtrise des cieux leur était contestée. Avec de tels rivaux, leur règne sans partage ne serait plus que souvenir lointain... Ceci n'est pas la FIN, c'est un nouveau commencement.
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Bonjour Zekrein, D'abord bienvenue sur le jeu. Il est vrai qu'il peut être tentant de créer plusieurs personnages pour découvrir un jeu sous différentes facettes, par exemple voir quelle classe de personnage on préfère. Comme Guix te le dit, la seule solution est de créer un personnage que tu effaceras au bout d'un certain temps, pour en créer un autre, et ainsi de suite jusqu'à temps que tu sois fixé. C'est évidemment bien plus long de découvrir le jeu de la sorte, mais si les administrateurs ont mis en place cette restriction, c'est qu'ils ont de sérieuses raisons. De nombreux abus seraient possibles sans cela (personnages qui servent juste de soutien au personnage 'principal', pour stocker ses objets ou espionner les ennemis). Je pense en particulier au système d'artisanat du jeu, très développé, qui repose sur la collecte de ressources de 4 métiers différents: lorsque l'on a plusieurs personnages (un de chaque métier par exemple), il n'y a plus aucun intérêt à la chose, puisque l'on peut faire tout seul tout ce qu'on veut... Cela nuirait au côté multijoueur. Il existe des garde-fous pour éviter cela, mais on sait qu'il y a des failles dans le système. Le plus efficace pour les admins est donc de limiter fortement les multi-comptes. Je ne peux que t'encourager à faire abstraction de cette limitation, car moi je joue au jeu depuis bientôt 3 ans, et je n'en ai pas fait le tour. Cela te donne une idée de de la taille de son univers et de sa richesse. Après, si tu souhaites des informations pour t'aider à faire les bons choix dès le départ, tu peux toujours me contacter dans le jeu. Tu as dû également te voir attribuer un parrain. Je te souhaite bon jeu.
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Joyeux anniversaire, Selene !
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Suyvel repartait, plus décidée que jamais à aller recouvrer son bien, lorsqu'Elfe la héla une fois de plus. Cette fois, ça commence à bien faire. Bon, elle trouvait plutôt flatteur que la guerrière s'inquiète ainsi de sa personne, mais là, elle finissait par devenir un peu trop insistante. Voire collante. Elle allait lui fermer son clapet une bonne fois et reprendre sa route vers le marais. Sauf que, quand elle se retourna, ce qu'elle vit la laissa sans voix. Elfe tenait une petite boîte qui lui semblait terriblement familière. Sous la lumière des étoiles, elle percevait le faible éclat des gemmes serties. Et l'aura magique qui l'entourait était faible mais indéniable. Suyvel en resta abasourdie quelques instants. Juste après, elle se précipita sur l'objet pour s'assurer de la réalité de ce qu'elle voyait. Mais l'écrin était là, tangible, dans ses mains. Fébrilement, ses doigts en parcoururent la surface, à la recherche d'une éventuelle fêlure, d'un choc ou d'une pierre absente. Mais son inquiétude était sans objet : l'écrin était intact. Soupir de soulagement, suivi d'un rire de joie. Le regard de Suyvel sautait de l'écrin à Elfe, sans arrêt. « Tu l'as retrouvé ! » Elle n'en revenait pas. Elle n'avait jamais imaginé que la guerrière puisse lui être d'une quelconque aide dans cette situation. Et voilà qu'elle résolvait le problème toute seule ! Un vrai sentiment de gratitude envahit l'elfe noire, ce qui était suffisamment rare pour être signalé. Un sentiment qui la poussa à agir sans réfléchir. Ce qui était préférable : dans le cas contraire, elle aurait sans doute hésité sur la conduite à tenir, n'étant pas familière de ce genre de sentiment et de circonstances. Mais là, elle laissa son intuition la guider, sans se soucier de savoir si son comportement était approprié ou non. Elle sauta au cou de la guerrière. « Elfe... tu es la meilleure ! » Suyvel croisa ses bras sur la nuque d'Elfe et la serra contre elle avec effusion, joue contre joue. Se méprenant totalement sur les circonstances dans lesquelles Elfe avait mis la main sur l'écrin de Cinq-Ents.
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Tu vas cruellement manquer à cet univers que tu as contribué à rendre si vivant. Merci Orus.
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Sayanel, j'ai failli croire à tes bêtises. Mais lorsque tu as dit que Keril jouait Tranduil, là ce n'était plus crédible. Trop gros. ^^ Merci de m'avoir fait rire en ces heures pas très joyeuses. Plus sérieusement, si je suis sur TDE, et de façon assidue, depuis bientôt 3 ans, c'est que le jeu possède d'indéniables atouts et que j'ai rencontré dans sa petite communauté des gens attachants (je ne donne pas de noms pour éviter de faire des jaloux ). Et puis il y a les autres: les râleurs, les casse-pieds, les provocateurs, les tueurs de BL... (la liste des comportements qui m'agacent est longue). Pour autant, suis-je partie? Non. Je me concentre sur mes interactions avec les personnes que j'apprécie et j'ignore (autant que possible) ceux qui m'insupportent. Cela dit, tout le monde pourrait-il en faire autant? J'en doute. Nous n'avons pas tous le même caractère. Alors si nous ne pouvons pas tous garder notre self-contrôle, examinons les options qui nous restent: - rebooter le jeu? Je ne suis pas sûre que cela soit une solution, car les relations entre personnes ne seront pas remises à zéro... Cela dit, si cela pouvait solutionner le problème, je voterais pour (même si j'avoue que cela me coûterait de faire une croix sur 3 années de jeu). - mettre en place une modération stricte? Ce serait évidemment le mieux. Reste que les admins n'ont pas de temps à consacrer à ce genre de choses... Alors comment faire? - enlever la criaillerie? Pourquoi pas... cela dit, le forum est également source de problèmes et de conflits réguliers. Va-t-on le fermer? Pas très réaliste. - instaurer des jurys populaires? Pas facile à mettre en place car ils devraient être au-dessus de tout soupçon (objectivité, impartialité, incorruptibilité). On pourrait envisager que les admins, en cas de souci sur le comportement d'un joueur, proposent une sanction et créent un sondage ouvert à tous. Pour un verdict populaire, avec la règle de l'approbation de la proposition de sanction par les 2/3 (ou les 3/4) des votants. Mais l'idée des sanctions ludiques me plait bien. Exiler les contrevenants aux règles de courtoisie dans des zones bridées niveau 30, avec des tâches à accomplir pour pouvoir en sortir (par exemple, tuer 200 monstres niveau 20, sans gain d'xp ni de butin). Et des sanctions qui s'alourdissent pour les récidivistes (la fois suivante, c'est 400 monstres). Je pense que ça serait réellement dissuasif, et en plus cet exil temporaire offrirait un peu de répit aux autres joueurs. J'en appelle à tous ceux qui aiment TDE. Venez proposer vos idées pour sortir le jeu de cette mauvaise passe! TDE vivra!
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La sarbacane ne demande pas une aptitude particulière pour pouvoir s'en servir?
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Tranduil, ta remarque est logique, mais... nos aptitudes évoluées sont rattachées à une discipline donnée (armes tranchantes / contondantes, arme manuelle / mécanique, magie des mots / des objets). Moi qui ai les aptitudes de la magie des objets, si par exemple je prend une épée, je ne peux pas utiliser mes aptitudes de la magie des objets. Et je ne peux pas non plus me servir correctement de l'épée parce qu'il faudrait que j'apprenne les aptitudes relatives aux armes tranchantes (qui elles sont réservées à la classe des guerriers). Dès lors, à quoi réserver les armes M2 à une classe nous avancerait-il?
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Bon anniversaire Tigrou!
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La drow avait pressenti en l'humaine une alliée plutôt qu'une ennemie. Lorsque celle-ci lui souhaita la bienvenue dans le monde physique, elle comprit deux choses : d'abord qu'elle ne s'était pas trompée à son sujet, et ensuite qu'elle savait qu'elle n'était pas... l'autre. Cela confirmait ses soupçons : elle l'avait probablement fait venir délibérément. Elle devait l'attendre. Comme pour lui donner raison, Selene choisit cet instant pour annuler l'enchantement qui la maintenait captive du piège végétal. La drow voulut se rétablir sur ses pieds... et s'affaissa aussitôt au sol comme une marionnette dont on aurait coupé les fils. Un juron en elfique noir s'éleva vers la cime des arbres, faisant fuir quelques oiseaux alentour. La drow n'était manifestement pas au point quant au contrôle moteur de ce corps. De rage et de frustration, elle frappa le sol du poing. Elle avait voulu prendre une posture digne devant l'humaine, et voilà qu'elle se retrouvait à plat ventre devant elle. í” cruelle ironie. Mais son attention se porta soudainement sur ce qu'elle venait de faire. Mon poing ! Son poing avait réalisé très exactement le geste qu'elle avait voulu lui imprimer. Elle était donc parfaitement capable de se faire obéir de son corps. La colère l'y avait certainement aidée. Un peu de concentration ferait tout aussi bien l'affaire. Elle avait réussi à maîtriser un ensemble de muscles aussi complexe que ceux de la phonation, elle n'allait pas se laisser arrêter par des muscles aussi simples que des biceps, triceps et autres quadriceps. Et effectivement, au prix de quelques tentatives incertaines, de tâtonnements et de gestes approximatifs, la drow parvint à se relever. Elle se tourna enfin vers Selene, qui patientait tranquillement en l'observant. L'humaine s'adressa de nouveau à elle : « Souhaites-tu te restaurer? Ou explorer à ta guise cet endroit...? Pour tout te dire, je ne savais pas exactement qui tu étais, j'en avais juste un peu assez du gâchis de potentiel que s'imposait Suyvel... » La drow prit le temps de songer à ce que pourraient être ses projets immédiats. Lorsqu'elle répondit, sa voix était plus assurée, et également quelque peu différente de celle de Suyvel... Bien que ce soient toujours les mêmes cordes vocales qui étaient à l'œuvre, il existait pourtant une différence subtile, mais avérée. « Hmm... j'ai bien quelques souvenirs de cet endroit mais... j'ai l'impression qu'il me reste largement étranger... Peut-être pourrais-tu m'en dire un peu plus à ce sujet ? Je n'ai jamais réellement arpenté les royaumes humains, c'était... l'autre... » Ses souvenirs étaient communs à ceux de son alter ego jusqu'à son départ de Menzoberranzan. A ce moment-là, la drow était devenue une entité à part, indépendante... mais sans accès au monde physique et à la mémoire de Suyvel. Elle prit un air sombre. « Je suis bien loin de mon foyer, de ma famille, de mon monde... » Un mot, parmi ceux qu'avaient prononcés Selene, lui revint à l'esprit. Gâchis. La drow eut un sourire qui tenait davantage de la grimace. Ce mot-là sonnait juste dès qu'il s'agissait de décrire les actes de son alter ego. Elle lui avait gâché la vie. Gâché ses projets d'ascension sociale dans son monde natal. Gâché ses relations avec sa famille, et même perdu la faveur de Lloth, sa noire déesse. Gâché ses talents de sorcière, en se tournant vers la magie blanche. Oui, tout dans les actes de son double tenait du gâchis. Un épouvantable gâchis. Dans un rictus, la drow articula : « Tu ne crois pas si bien dire quand tu parle de gâchis... Ce mot définit parfaitement cette idiote ! » Une pensée fit alors irruption dans son esprit, la frappant de panique. Un instant ! Et si elle me gâchait aussi cette chance qui m'est donnée... ?! Car la drow n'oubliait pas que son alter ego avait jusqu'alors tenu les rênes de leur vie commune entre ses mains, et n'avait que trop rarement écouté ses conseils. Son double qu'elle méprisait tant lui avait imposé sa volonté et sa vision des choses, aussi stupide fût-elle. A tout instant, elle pouvait fort bien revenir à la charge, reprendre le contrôle de ce corps et chasser la drow. En fait, il était même étonnant qu'elle ne l'ait pas déjà fait. Est-ce l'anneau qui l'en empêche ? Et pour combien de temps... ? La drow ignorait tout des pouvoirs de cet artefact. Il lui était néanmoins évident qu'il portait un ou plusieurs dweomer (1) créés par quelque prêtresse de Lloth. Par une haute prêtresse, peut-être. Car l'anneau semblait puissant. Elle en sentait le pouvoir irradier dans son doigt. Mais elle doutait que cet anneau puisse la protéger bien longtemps. Quand son alter ego allait-il revenir à la charge ? Il fallait qu'elle sache. Qu'elle se prépare au mieux. Elle se força à se plonger en elle-même, à fouiller son esprit à la recherche de son double. Celui-ci était-il inconscient ? Endormi pour l'heure ? Juste entravé ? Et pour combien de temps encore ? Ses investigations ne donnèrent rien. Rien du tout. La drow finit par s'en étonner. Nulle part elle ne trouvait trace de son double. En fait... elle ne sentait même plus sa présence. Comme si elle avait été chassée de sa tête. Comme si... elle n'avait jamais existé. La drow était désormais seule. Elle baissa un regard incrédule "“ et empli de respect "“ sur l'anneau qui rayonnait toujours à son doigt. La drow finit par jeter la tête en arrière et laissa fuser un rire de joie sauvage. Elle exultait. « Partie ! Chassée ! Oblitérée ! Cette idiote a fini de me gâcher l'existence !!! » Elle en levait les bras au ciel et se lançait dans une valse improvisée. « Je suis liiiiiibre ! » Et elle entraîna Selene dans une farandole sauvage. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- (1) Enchantement drow destiné à conférer des propriétés magiques à un objet quelconque.
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Niveau 13. Deux nouvelles recettes: élixirs dégénérateurs de force et d'adresse.
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Effectivement, une revalorisation pourrait être intéressante. Je pense notamment aux récompenses liées à certaines quêtes... Exemple: une de celles de MZ (l'entomologie de Vilnex) demande de tuer 30 fourmis soldats, qui sont vraiment de sales bêtes. Pour la faire, à l'époque, j'ai attendu de monter en niveau, et j'y suis allée avec un soigneur. Hé ben ça a été chaud quand même! Le pauvre Mythras s'est quasiment vidé de ses PI en soins sur ma personne. ^^' Mais au moins cette quête constitue un vrai défi à relever. Problème: à la fin, on gagne... 21.000 points d'XP. Et 1.200 PO. J'ai cru que Vilnex me refilait un pourboire avant la récompense de la quête, mais non, il n'y avait rien d'autre... Bref, il serait bon que les récompenses reflètent la difficulté de ce qui est demandé.
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Bon anniversaire à notre co-régente.
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Ce serait aux admins de le confirmer, mais je crois avoir déjà lu que nous sommes dans la situation 1. Néanmoins, Sizzle, j'ai bien aimé les règles de calcul de la situation 2. Daddy, oui cela s'équilibre sur le long terme, voire le très long terme, mais certaines carences demeurent. C'est le problème des statistiques: ce ne sont que des statistiques. Ca ne garantit rien du tout. Tranduil, on a tous connu cela, un monstre qui te donne peu d'esprits d'un type, et même à l'échelle d'une faction parfois. C'est anti-statistique, mais ça arrive. Quant au test que tu proposes, il peut être indicatif, certes, mais il ne prouvera malheureusement rien (toujours le problème des statistiques).
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Bon anniversaire à Keril, alias l'Unique ! S'il n'existait pas, il faudrait l'inventer...
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Suyvel se tordait les mains d'impatience anxieuse. L'oiseau était parti depuis peu, mais rarement attente aussi brève lui avait paru aussi longue. Quatre minutes plus tard, l'oisillon surgissait de nouveau devant elle, puis virait pour retourner en arrière, avant de se poser plus loin. Suyvel le suivit en courant. Il lui semblait avoir perçu un cri étouffé. Se pouvait-il que... Elle s'arrêta en voyant une mince silhouette qui se relevait. « Elfe ? » hasarda-t-elle, trouvant cela presque trop beau. Mais lorsque, après avoir prononcé son nom, la silhouette se jeta sur elle pour la serrer dans ses bras, elle sut à quoi s'en tenir. C'était bien du genre de l'impulsive guerrière. Elle n'en fut pas moins surprise. Suyvel resta figée, les yeux écarquillés. Dans la culture drow, de telles manifestations de joie et des attitudes aussi familières n'existaient tout bonnement pas. Si Elfe avait été une de ses semblables, elle l'aurait sévèrement reprise. Dois-je la gifler ? La réprimander ? La repousser simplement ? Mais elle savait que ce serait déplacé. A force de fréquenter les humains, elle n'ignorait pas que ce genre de comportement était répandu par ici et même parfaitement accepté. Elle n'avait vu personne se formaliser d'un tel geste. Simplement, Elfe se révélait plus rapide qu'elle à adopter les us et coutumes des humains. C'était un de ces moments délicats pour l'elfe noire qui ne savait pas vraiment comment se conduire en pareil cas. Si la situation lui paraissait étrange, elle n'était pas désagréable. Seulement, elles n'avaient jusqu'alors guère agi l'une envers l'autre comme des proches. La veille au soir, elles étaient encore des quasi-inconnues l'une pour l'autre. Considérant ce qu'elles venaient de traverser, la donne avait grandement évolué, mais pas à ce point-là tout de même. En fait, Suyvel se sentait un peu mal à l'aise devant une telle effusion de joie. Elle finit par décider qu'elle était plus gênée qu'autre chose. Comme Elfe prolongeait son étreinte, l'elfe noire écarta gentiment les bras d'Elfe avant de reprendre un peu de distance. Mais alors sa main vint se poser sur le poignet d'Elfe, et l'expression qui passa sur le visage de la guerrière ne lui échappa pas. Une véritable douleur. Suyvel, l'œil rond, s'exclama : « Tu es blessée ? Et tu ne le disais pas ?! » Sans attendre de réponse, elle examina l'articulation. Celle-ci était en mauvais état. Suyvel détecta des fractures, légères mais multiples. Il fallait au moins un soin de bien-être pour réparer de tels dégâts. Elle entama la litanie sans tarder. Lorsqu'elle eut terminé, elle s'assura d'avoir soigné complètement le poignet et la main d'Elfe. Satisfaite, elle relâcha le bras de la guerrière et voulut ranger Cinq-Ents, son orbe. Et elle poussa un cri de désolation. Elle venait seulement de rendre compte de l'absence de l'écrin de Cinq-Ents. Et elle eut beau vider sa besace, elle ne put remettre la main dessus. La perte de l'objet finit par s'imposer à elle comme une évidence. « Par tous les démons, ce n'est pas vrai ! » La colère la prit, mais Suyvel savait bien qu'elle ne la mènerait nulle part. Elle savait ce qu'il lui restait à faire. « Elfe... je retourne vers le marais et l'entrée des tunnels de mine. J'ai dû perdre l'écrin de Cinq-Ents là-bas, à un moment de notre périple. Il faut que je le retrouve. » Et jetant son sac sur son épaule, elle s'éloigna en direction des galeries qui menaient à IssCaNak.
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Distraite par de sombres pensées, Suyvel ne vit pas venir la menace. Elle se sentit brusquement entravée, incapable de bouger, et même soulevée du sol. Alors qu'elle se débattait, elle vit approcher la responsable. « Encore toi ?! » Elle avait pensé ne plus revoir Selene. La Terrane, malgré cela, semblait ne pas partager sa vision des choses : elle revenait à la charge. " Eh bien, comme on se retrouve... Tu aurais pu rendre les choses un peu plus faciles et moins contraignantes pour toi en acceptant mon présent... Mais bon, je m'arrange autrement, tu finiras par me remercier de permettre à ta vraie nature d'avoir libre cours..." Suyvel haussa les sourcils de surprise. Son présent ? Où diable l'humaine avait-elle pu se procurer un anneau drow ? Quoi qu'il en fût, Selene s'avançait déjà, l'objet entre les doigts, prête à le passer au sien. A cette pensée, une vague de panique envahit l'esprit de l'elfe noire. Non ! Ça, non ! Pas question !!! Elle s'agita en tous sens, espérant se libérer de l'étreinte végétale, mais l'ensemble défiait ses capacités physiques. Elle comprit que seule la magie pouvait encore la sortir de ce guêpier. Mais était-il encore temps ? Selene était proche, toute proche... Suyvel prononça les premiers mots d'une invocation destinée à appeler un secours surnaturel. Elle sentit alors les mains de la Terrane qui se posaient sur la sienne et tentaient de se saisir de son annulaire. Elle ferma le poing et se débattit encore, espérant retarder Selene, tout en accélérant son incantation. Les mots se précipitèrent hors de sa bouche. Etaient-ils encore corrects ? La formule allait-elle faire effet dans de telles conditions ? Elle ne le sut jamais. Selene venait de réussir à s'emparer de son doigt et y enfila promptement l'anneau. Aussitôt, Suyvel se cambra dans sa prison de lianes, son invocation réduite à un long hurlement continu. Son esprit subissait une attaque d'une puissance hostile, et la douleur indescriptible qui l'accompagnait était incapacitante au dernier degré. Résister était futile. Elle eut l'impression de tomber, de sombrer dans le néant... * * * * * Très loin de là, et pourtant si près... Aux frontières du monde physique et du plan astral. Une noire entité rôdait inlassablement devant une barrière qu'elle désespérait de franchir. La seule porte qu'elle connût vers le monde physique lui était interdite par un barrage mental, la seule chose capable de la repousser, d'ailleurs. Car c'était une entité purement spirituelle. Une conscience désincarnée, que nous appellerons "˜la drow'. Oh, elle avait bien trouvé quelques failles, au cours de ces dernières années, et avait réussi à s'infiltrer passagèrement... mais elle avait toujours été refoulée au final. Elle avait réussi à se faire entendre par son alter ego du monde physique, mais pas à se faire écouter. Et son double avait au fil du temps dressé ce barrage mental qui n'avait guère fait que se renforcer, sauf en de brèves occasions. Au grand dam de la drow. Qu'elle soit maudite ! Elle vouait une haine féroce à son double du monde physique. Son alter ego si faible, qu'elle méprisait tant, et qui pourtant repoussait ses assauts. Qui avait érigé ce mur infranchissable pour elle. Et alors l'impensable se produisit. La barrière mentale parut se gondoler sous l'effet d'un assaut à la puissance incommensurable. Mais cet assaut ne venait pas de la drow, ni même du plan astral. Il venait du monde physique. Par les Neuf Enfers, que se passe-t-il donc là-bas... ? La drow n'en avait pas la moindre idée. Et voici que la barrière s'éventrait, se disloquait, se désintégrait ! Une voie royale vers le plan matériel apparaissait devant elle. On lui ouvrait grand les portes. Elle avait peine à le croire ! Encore plus incroyable, elle ne sentait plus aucune résistance de la part de son alter ego. Elle était assaillie d'interrogations légitimes, mais pas au point de ne pas profiter d'une aubaine qu'elle appelait de ses vœux depuis si longtemps. Au fond, elle se moquait éperdument du pourquoi de la chose. Seule comptait la victoire. Alors elle prit son essor vers le monde physique. * * * * * Conscience. L'idée la frappa et s'imprima profondément en elle alors qu'elle investissait ce corps matériel. Un flot de sensations incontrôlé se déversa en elle, menaçant de l'emporter. La chaleur corporelle. La faim. L'impression de flotter. La drow résista, lutta pour adapter son esprit et le connecter correctement au corps qu'elle tentait d'apprivoiser. C'était comme chevaucher un étalon sauvage ! Si elle le laissait la mettre à bas, il pouvait fort bien la piétiner. Et jamais auparavant elle n'avait tenu les rênes. Toutefois, sa volonté était grande. Patiemment, elle guetta les sensations, les analysa, jusqu'à ce qu'elle en reconnaisse certaines. Alors elle les isola du flot et les guida vers les zones de son esprit qui lui paraissaient convenir. Les informations sensorielles ici. Les informations motrices là... Et au bout d'une éternité d'efforts laborieux, le contact s'établit. Elle parvint à interfacer correctement son esprit avec le corps. Ce fut comme une naissance. Une immense douleur. Une épreuve terrifiante. La lumière qui lui frappait durement les yeux. L'air qui lui brûlait les poumons. La drow s'accorda un répit pour encaisser le choc et s'habituer au flot continuel de sensations, maintenant plus canalisé mais toujours grondant dans sa tête. Puis d'autres sens se connectèrent à leur tout. Le toucher tout d'abord. La sensation de ses vêtements sur son corps. L'odorat, juste après. Le parfum de l'air, de la canopée encore humide. L'ouïe, ensuite. Le chant des oiseaux. La vue, enfin. Une silhouette devant elle. Je ne suis pas seule... ? Il s'agissait d'une femme, mais pas de sa race. Une humaine de taille moyenne et de silhouette commune, sans particularité frappante. Yeux verts, cheveux clairs, d'un blond qui tirait légèrement sur le blanc sous la lumière de midi. La femme portait une chevelure mi-longue. Quant à sa tenue... elle s'était drapée dans une cape noire, bordée de vert, et portait un pendentif vert émeraude autour du cou. Un symbole y était gravé. La drow eut une étrange impression de déjà-vu, bien que cette glyphe lui semblât totalement inconnue. La drow prit une inspiration et se lança. Puisqu'elle n'était pas seule, il fallait qu'elle tente de s'adresser à elle. C'était une étape essentielle, qu'elle appréhendait un peu. Elle n'avait jamais communiqué autrement que d'esprit à esprit. Elle ouvrit prudemment la bouche et... laissa entendre un babillage informe et inepte. Contrariée, la drow se tut aussitôt en serrant les dents. C'était difficile de parler. Incroyablement complexe. Les mots à former et à transmettre au corps, les multiples petits muscles à actionner, la coordination du tout... il fallait une patience et une précision d'orfèvre pour réaliser tout cela ! Et une volonté colossale. Si mon idiote de double y parvient, il n'y a aucune raison que je n'y arrive pas ! Il lui fallut quelques minutes d'essais frustrants mais lorsqu'elle parvint à articuler : « ... qui... es... tu ? » ... elle sut que le plus dur était fait. De plus, sa vision de plus en plus précise de l'humaine semblait ranimer quelque souvenir en elle. « Je... t'ai... déjà vue, non ? » Une image s'imposa à elle. La rencontre avec cette femme, aux abords d'un village. « C'est toi... toi qui provoquais... l'autre ? » Un sourire de satisfaction. Elle était en train de s'approprier la mémoire de son alter ego. Les souvenirs commençaient à lui venir. « Tu es... Selene, c'est ça ? » Une pause, puis : « Est-ce toi qui m'as... appelée ici ? » La drow voulut s'approcher de l'humaine, et ce fut à cet instant qu'elle prit conscience de la position qui était la sienne. Ses sourcils se froncèrent. « Qu'est-ce que je fais ici, empêtrée dans ce fouillis de saletés ? » Là encore, un souvenir émergea. Une branche qui s'enroulait autour de son poignet... non, du poignet de l'autre. « C'est ton œuvre, hein ? » C'était moins une question qu'une affirmation. Accompagnée d'un sourire approbateur, et pourtant dérangeant.
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Pour avoir testé le soin mineur, je suis d'accord avec Kaimi: de ridicule (environ 20 pdv par soin), il est devenu très performant (je soigne 400 pdv sans problème). A tel point que: 1) Il fait de l'ombre aux 3 autres sorts de soins qui ont un coût plus élevé (même s'ils ont une portée et une puissance accrue, leur coût en PC/PI est double, et la fatigue devient vite handicapante: de 5 pour le soin mineur, on passe à 12, 20 puis 30), 2) Tout le monde peut désormais soigner efficacement et en plus enchaîner les soins sans souci. Or comme l'a souligné Kaimi, les mages ont des compétences de boost en moins en échange des sorts de soin. Cela n'est pas dérangeant si les compétences de soins rendent les mages utiles dans un groupe, et plus durables en PvP. Au vu des possibilités offertes à tous par le soin mineur, ce n'est malheureusement plus le cas: désormais, on peut allègrement se passer d'un mage dans un groupe. Bref, je serais d'avis de réajuster le soin mineur. Que tout le monde ait un sort de soin, parfait. Que tout le monde puisse soigner autrui, je n'y vois pas de problème. Que la puissance du sort augmente avec le niveau du personnage, très bonne idée. Je pense que c'est plutôt la puissance du soin mineur qu'il faudrait modérer, de façon à ce que même à haut niveau, le soin prodigué reste limité. Voici une base de départ, par exemple, qui me semblerait raisonnable pour un niveau 200: - soin mineur: 100 pdv - soin médium: 300 pdv - soin de bien-être: 700 pdv - soin éthérique: 1.500 pdv Salaha, personnellement, je n'ai pas testé le soin médium, et en plus je ne l'ai pas développé (par manque de points d'aptitude).
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Je suis d'accord avec Selene. En tant que mage, ça manque de place pour les icones. Je n'ai pas encore acheté toutes mes aptitudes et déjà je suis obligée d'en cacher certaines que je voudrais garder visibles...
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Normalement jusqu'à jeudi soir minuit. Mais nous allons laisser un délai supplémentaire. Une annonce à ce propos va suivre sous peu.
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Comment doit-on interpréter cela...? Tranduil... tu sors. (et ne ferme pas la porte, j'arrive).
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Un nouveau souci d'affichage que je viens de rencontrer: l'item symbolisant sur une carte qu'un ou plusieurs objets se trouvent au sol n'apparait plus du tout. Pour savoir si un objet se trouve sur une case, il faut aller dessus. Assez gênant. J'utilise FF.
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Fort longtemps, j'ai envié aux humains leurs élans Et j'ai espéré en éprouver la puissance Aujourd'hui pour la première foi en moi ils dansent En une valse qui me grise et m'effraie tout autant Bien que mon âme résiste encore quelque moment, Son enivrant parfum d'homme, sa mâle présence, Son regard franc et doux, sa tranquille assurance, Ont-ils déjà fait naître en moi des sentiments ? Perpétuel séducteur, éternel soupirant, Haute et sombre silhouette, obscur nécromant, Pourrais-tu être le messager du bonheur ? Toi qui me fais si belle cour, veux-tu me tenter ? Toi qui m'obsède, viens-tu seulement me hanter ? Oserai-je un jour simplement t'ouvrir mon cœur ?
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Suyvel chutait toujours. Et elle était à court de ressources et d'idées. En dépit de sa vision nocturne, elle ne parvenait toujours pas à discerner le sol "“ elle avait atteint une grande vélocité et les vents lui attaquaient durement les yeux, lui brouillant la vue "“ mais elle se doutait bien qu'il ne devait plus être très éloigné. Ce fut alors qu'elle l'entendit. Un cri animal. Juste après, sans que la magicienne ait eu le temps de tenter quoi que ce soit, elle sentit une grande douleur dans son dos. Des griffes qui lui déchiraient la peau et lui labouraient l'échine. Une prise semblable à un étau. Elle ne put retenir un cri, de douleur et de surprise. Se faire attaquer au beau milieu d'une chute mortelle était somme toute assez rare et guère prévisible. Alors, des battements d'aile résonnèrent à ses oreilles. Aussitôt, elle ressentit qu'on la tirait vers le haut et que sa chute se ralentissait. Manifestement, elle était la proie d'un assaillant ailé, qui semblait avoir dans l'idée de l'emmener ailleurs... sauf que sa vitesse décroissait assez lentement. Elle sentait bien que son agresseur déployait de grands efforts pour changer leur trajectoire "“ le battement frénétique des ailes l'indiquait clairement "“ mais qu'il n'en était pas vraiment payé de retour. Ce fut alors qu'elle le vit. Le sol !!! Pour la première fois, elle distingua une surface sombre et plane sous elle. Et elle se précipitait droit dessus à une vitesse qui ne lui laissait que peu d'espoir... Suyvel chercha follement une idée pour échapper au sort funeste qui lui tendait les bras. Mais le temps lui manquait désormais. Aussi répéta-t-elle sa dernière tentative : elle rassembla ses forces déclinantes pour lancer un nouveau Souffle de magie blanche. Cette fois, en direction du sol. Le recul ralentit effectivement sa chute, mais c'était un peu tard. Elle parcourait les derniers mètres. La drow ferma les yeux. Ce fut alors qu'elle le sentit. Le contact du sol. Le choc fut rude, expulsant brutalement l'air de ses poumons. Suyvel roula de côté, les bras autour de la tête. Lorsqu'elle se fut immobilisée, elle se risqua à ouvrir les yeux. Ce fut alors qu'elle le comprit. Je m'en suis sortie... vivante ! Vivante, mais pas indemne. Elle avait récolté plusieurs blessures aux membres et à la hanche. Ceci dit, elle n'allait pas se plaindre ! Bénéfice supplémentaire : son assaillant l'avait lâchée. Elle était libre. Un instant ! Où est-il passé ? Après tout, le fait qu'il ait perdu sa proie ne signifiait pas qu'il y avait renoncé. Suyvel se releva en grimaçant et jeta un coup d'œil alentour. De fait, elle n'était pas seule ! Elle repéra une silhouette qui ne devait pas être celle d'un humain, plus loin, immobile. Fronçant les sourcils et s'attendant à tout, elle usa de sa vision nocturne. Ce fut alors qu'elle le reconnut. L'oiseau roc ! Elle s'approcha lentement de lui. « Alors c'est toi qui m'a agressée...? » L'oisillon, posé au sol, la dévisageait de son œil rond et noir, brillant d'intelligence. Il n'avait absolument pas l'air hostile. Il attendait, simplement. « Non... tu as voulu me... sauver ? » Ayant peine à le croire, Suyvel le regarda tout en passant une main dans son dos, qu'elle ramena poisseuse de sang. Elle considéra alternativement sa main et l'oiseau, puis finit par articuler à voix basse, comme pour elle-même : « Bon... je crois que je te dois une fière chandelle, toi. » Piochant une fiole dans son sac, elle la but pour reconstituer ses réserves de mana, puis s'occupa de se soigner. Elle ne revenait pas de sa surprise. L'oiseau était-il, en dépit de son jeune âge, assez malin pour comprendre que celle qui l'avait libérée avait été en grand danger ? Qu'il pouvait la sauver ? Eprouvait-il de la reconnaissance ? Etait-ce sa façon de lui dire merci ? Les questions se bousculaient sous le crâne de la drow. En fait, la magie pouvait y être pour beaucoup. Par deux fois, Suyvel avait usé sur l'oisillon du sort d'empathie animale. Et en peu de temps. Il était donc concevable que les liens entre leurs esprits ne se soient pas encore totalement dissipés. L'animal avait fort bien pu ressentir la détresse de la drow et se porter à son secours. Bien entendu, il y avait une autre possibilité... que derrière l'oiseau se cachait une intelligence plus grande. Que ce dernier n'avait été que l'émissaire, le bras d'une volonté bienveillante envers l'Aéride. Mais cela, elle ne pourrait sans doute jamais le savoir avec certitude. Néanmoins, l'idée d'une intervention divine s'imposait à son esprit. Suyvel leva les bras vers les cieux et rendit grâce à Eolia. « í” Grande Déesse, sois remerciée de tes miracles. » Un son lointain et indistinct fit tourner la tête à la drow et à l'oiseau au même moment. Suyvel n'aurait su dire ce que c'était, mais elle se rappela brusquement qu'il manquait une personne à l'appel. Elfe ! Etait-ce elle qu'elle avait entendu ? Elle n'aurait pu le dire. Quoi qu'il en fût, elle se devait de la secourir... s'il était encore temps. Sauf qu'elle ne pourrait par grand-chose pour elle. Alors... elle se tourna vers le seul capable d'agir, espérant que, si c'était la volonté d'Eolia qui l'avait guidé, celle-ci n'avait pas encore détourné son regard divin. « Elfe ! Tu te souviens d'Elfe ? Elle a besoin d'aide ! Va l'aider ! Trouve-la ! Va !!! » L'oiseau manifesta quelques signes de nervosité devant l'agitation de la drow, mais ne donna aucun signe de vouloir bouger. Ou même d'avoir compris quoi que ce soit. í€ cet instant, un cri étouffé par la distance résonna le long de la falaise. L'oisillon tourna la tête et scruta la nuit. Déployant ses ailes, il fit quelques pas rapides et s'arracha du sol, s'éloignant rapidement.