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Quelques jours plus tôt... Le quotidien des hommes était bien sombre en ces périodes troubles. Les alliés de jadis étaient devenus ennemis, et les ennemis des alliés. Les factions avaient pris le pas sur les éléments. Mais la guerre ravageait toujours ces terres, plus farouche que jamais. En cette fin de période Campana, tous auraient dû songer aux préparations des fêtes à venir. Pourtant, Festiva était loin des pensées des mortels. En sa demeure de bois, un vieil homme triste grommelait. « - S'entretuer, voilà tout ce qu'ils savent faire. Je leur ai ouvert la porte de ma maison. Je les ai couverts de présents. Pour tout remerciement, ils ont gâché les fêtes. Et cette année, je devrais les regarder faire de même ? Non, c'en est trop. Qu'ils se débrouillent tous seuls. Nous verrons s'ils sont capables de préparer Noí«l sans moi ! » Tout en grognant dans sa barbe, il remplissait une grande malle en cuir. Chemises, shorts, maillots et serviettes de bain s'y entassaient en un désordre parfait. Potion de protection solaire et chapeau de paille vinrent s'y rajouter dans la minute. En peu de temps, le bagage fut bouclé. L'homme enfila alors une légère veste de lin avant de jeter un regard nostalgique vers l'entrée. Son long manteau rouge était pendu là. Il ne servirait pas cette année. Un soupçon de regret dans le cœur, le vieil homme jeta sa valise dans son traineau. « - En route Rudolph. Droit au Sud ! » Sous les yeux médusés des lutins, le Père Noí«l s'envola vers les plages d'Aquatis. Sur le long chemin, des cadeaux tombèrent du traineau cahoté au grès des vents. Des centaines de cadeaux qui ne trouveraient jamais leur destinataire mais rendraient peut-être quelques monstres heureux. Début de la période Festiva, maison du Père Noí«l La porte s'ouvrit sur un lutin couvert de neige. « - Des nouvelles ? », demandèrent en chœur ses confrères et consœurs assis près de la cheminée. « - Aucune... - Cette fois c'est sûr il ne reviendra pas ! - Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps... - Mais que pouvons-nous faire ? - Sans Père Noí«l, pas de Noí«l... - Ce serait une catastrophe ! Il ne peut pas faire ça... hein ? » Les lutins se regardèrent. Nul n'osa répondre. « - C'est une catastrophe ! », finirent-ils pas s'exclamer, d'une seule voix. En une vision d'horreur, ils imaginèrent les conséquences. Il n'y aurait pas de cadeaux. Les verres de lait resteraient pleins sur les rebords de cheminées. Les petits gâteaux aux raisins ne seraient pas à moitié grignotés. Les sabots resteraient vides sous les sapins décorés. Melrath Zorac, IssCaNak, Irliscia, Aeris, Aqua, Ignis, Terra... la terre des éléments toute entière devrait se passer de Noí«l. Mais que pouvaient-ils y faire, eux ? A moins qu'ils n'arrivent à convaincre quelques humains de les aider... Peut-être alors pourraient-ils, ensemble, préparer un Noí«l digne de ce nom ?
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Période Ciella, le 15 [+ 105 AC], de l'autre côté du tunnel Un vieil homme chemine à travers les ruines. A qui sait écouter, il a une histoire à conter. « En des temps immémoriaux étaient deux cités. Elles étaient connues et renommées à travers la terre des hommes. D'aucuns les appelaient même joyaux. Pour cause, jamais villes n'avaient été plus belles. La première, Til'Lunis, était dédiée aux astres lunaires. Située au nord-ouest de l'actuelle région de Melrath Zorac, elle resplendissait à la lueur des quatre lunes. La seconde Til'Ra, était vouée aux quatre soleils. Au sud-est de sa sœur, elle était surtout réputée pour ses magnifiques bassins. On prétend qu'au milieu du jour, la lumière s'y dispersait en faisant apparaitre les quatre couleurs élémentaires. Des ondes bleues, jaunes, rouges et vertes parcouraient alors la surface de l'eau en un merveilleux ballet. Ces deux cités vivaient en paix. Aux jours glorieux de l'espèce humaine, la guerre avait disparue de cette région du monde. En cette situation favorable, sciences et arts purent se développer. Pendant des siècles, Til'Rathiens et Til'Lunides rivalisèrent d'ingéniosité. Ils développèrent des outils plus légers et fiables que ceux des Nains même. Leurs découvertes en matière d'astronomie, de magie, d'alchimie mais aussi de médecine furent renommées jusqu'aux royaumes nordiques des Elfes. Ces derniers montrèrent aussi un intérêt certain pour les Arts des deux cités. Les musiciens de Til'Lunis étaient réputés pour leur douces mélodies. A Til'Ra, on ne voyait que par la peinture. De nouvelles couleurs étaient inventées chaque jour pour satisfaire les artistes les plus exigeants. Cette époque fut sans nul doute l'Apogée de l'espèce humaine. Cela ne devait pas durer. Cette harmonie éveilla la jalousie des Orcs. Les peuples de l'est n'avaient d'attrait que pour la guerre et la désolation. Ils voyaient dans les deux cités un nouveau territoire à conquérir, et en leurs habitants de nouveaux ennemis à soumettre. Ils se mirent donc en marche vers l'ouest. Par miracle, ils n'arrivèrent jamais. Nul ne sait aujourd'hui comment nos ancêtres parvinrent à retenir les barbares aux frontières. Cela fut oublié bien avant notre ère. Toutefois, il semble que cet exploit est aussi précipité la chute de leurs cités. Les dernières archives encore lisibles de nos jours ne mentionnent qu'un fait : l'invasion Orc fut évitée mais le prix à payer fut immense. En examinant les ruines, les historiens sont arrivés à la conclusion que les deux cités avaient été englouties dans les sables du désert. Comment ? Pourquoi ? Sans doute n'aurons-nous jamais la réponse. » Son récit terminé, le vieil homme s'éloigne, puis disparait sous les yeux médusés des présents. Les fantômes avaient peut-être un dernier message à transmettre aux vivants. Leur tâche accomplie, ils vont pouvoir retourner à leur éternel repos. En espérant que nul ne vienne à nouveau les déranger. Dans les profondeurs humides des égouts, une voix s'écrit : « - Til'Ra, c'était donc de là que venaient les contrebandiers ! » Les portes de la cité millénaire sont à nouveau ouvertes.
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Normalement corrigé. Si un objet a été oublié, merci de le signaler.
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Bonsoir, Comme cela avait été annoncé, une nouvelle zone vient d'ouvrir en ce mois anniversaire. Cette zone était présente dans le jeu depuis sa création, mais vient tout juste d'être rendue accessible aux joueurs. Vous trouverez son accès quelque part dans les sous-sols de Melrath Zorac. Si vous voulez plus de détails, nous vous invitons à lire le sujet consacré. Bonne exploration.
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Période Ciella, le 12 [+ 105 AC], quelque part dans les égouts Voilà quatre jours que de courageux aventuriers arpentaient les anciennes catacombes. Les fantômes n'étaient plus apparus à la surface depuis. On prétendait même que certains avaient regagné leur tombeau. En apparence, Melrath Zorac avait réglé le problème. Le Père Ekmane avait d'ailleurs quitté la ville pour partir en quête d'un lieu plus approprié à ses recherches. Comme le mystère planait encore sur la venue inattendue de cet homme de foi, les habitants n'étaient pas mécontents de le voir plier bagages. La vie reprenait son cours à la surface. Les esprits s'apaisaient peu à peu dans les souterrains. Pourtant, il demeurait un insatisfait en ces lieux. Le sergent Vorel n'était pas prêt à classer l'affaire. En ce début de soirée, il était occupé à faire les cent pas dans les égouts. Il existait sans doute de meilleurs endroits pour s'adonner à la réflexion, mais le gardien de la prison était un homme de terrain. Et puis, il souhaitait garder un œil sur ces étranges marchandises. Les caisses empilées dans un coin des souterrains n'avaient pas été sa priorité jusque là. Toutefois, les problèmes urgents étant maintenant réglés, il pouvait reporter son attention sur celui-ci. Il avait inspecté la zone avec soin. Tout d'abord, le sol avait été nettoyé dernièrement, fait plus qu'étrange dans un égout. Ensuite, l'absence de poussière sur les sacs et caisses en bois indiquait un récent déplacement. « - Une demi-période tout au plus... » Enfin, il y avait le tunnel. Lui aussi était nouveau. Les gravats n'avaient pas fini d'être déblayés. Les outils boueux jonchaient encore le sol de l'excavation. Les soupçons du sergent avaient grandi à chaque nouvelle découverte. Tout cela ne pouvait être que l'œuvre de contrebandiers. Des marchandises emballées avec précautions, un passage souterrain pour les acheminer discrètement, tout collait. Mais les bandits étaient tombés sur un os, ou plutôt un tas d'os. Ils devaient ignorer que les catacombes se trouvaient là. Ou alors ils s'étaient montrés trop gourmands. Cela n'avait pas d'importance aux yeux de Vorel. Il ne souhaitait qu'une chose : mettre la main sur les mécréants qui avaient mis en danger sa ville et leur apprendre sa façon de penser. « - Ce tunnel doit bien mener quelque part. Si seulement je disposais d'un effectif plus conséquent... » Il jeta un regard désespéré vers Borg, seul soldat affecté à la prison. A deux, ils n'avaient aucune chance de mener cette enquête à terme. Son second n'était pas assez malin pour cela. Il fallait le reconnaître. L'homme s'y connaissait pour maintenir le calme parmi les prisonniers. Mais les Dieux ne l'avaient pas gâté en matière d'intelligence. Aussi, Vorel lui avait-il simplement confié la surveillance du tunnel. Ajouté à cela, l'affaire des catacombes n'était pas totalement close. Le sergent devait garder un œil sur le passage, en attendant qu'une décision soit prise à ce sujet. Deux gardiens, deux entrées à surveiller, voilà qui ne laissait personne pour chercher les contrebandiers. D'autant que nul ne connaissait la longueur du tunnel, et le temps que cela prendrait pour l'explorer. D'ailleurs, où pouvait-il bien conduire ce tunnel ?
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Période Ciella, le 8 [+ 105 AC], aux abords de la prison Le vieux prêtre avait raison. Il se trouvait bien un cimetière à proximité de Melrath Zorac. Sous la ville du désert, se tenaient d'anciennes catacombes. Datant sans doute des jours de gloire de la proche Til'Ra, elles avaient été découvertes puis murées lors de la construction des égouts, deux siècles plus tôt. Un livre poussiéreux juché sur une des nombreuses étagères de la bibliothèque de la ville, aurait pu apprendre tout cela au premier venu. Mais qui lit encore ces vieux ouvrages ? Les gardes de la ville étaient descendus dans les égouts avec le Père Ekmane en fin de matinée. Le soir approchait maintenant, et ils n'étaient toujours pas ressortis. De nombreux badauds se massaient devant la prison sans oser en approcher. Qu'avait-il pu arriver là-dessous ? Les gardes étaient-ils retenus en otage ? Ou pire, étaient-ils morts ? Qui oseraient aller voir ? Comme le temps passait, la foule reculait. Chacun regardait ses voisins en quête d'un volontaire. Tous faisaient un pas en arrière quand ils croisaient un regard un peu trop insistant. De toute évidence, nul ne voulait descendre là-dessous. Le cercle s'était grandement élargi, lorsque les courageux gardes émergèrent enfin de la prison. Le Père Ekmane sortit à leur suite. Profitant de l'attroupement, il annonça : « - Les esprits ont été dérangés. Nous avons subi leur courroux hier. Grâce au courage de nos aventuriers, le pire a pu être évité. Mais cela ne suffit pas. Les morts sont en colère. Tant qu'ils n'auront pas trouvé le repos, une menace pèsera sur la ville. Qui ? Qui osera descendre dans les Catacombes pour aider ces âmes en peine ? » Oui. Qui ?
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Période Ciella, le 8 [+ 105 AC], aux abords de la prison La soirée avait été longue, la nuit peu reposante. Les fantômes avaient été chassés, au prix d'un lourd tribut. Si certains se réjouissaient, le Père Ekmane savait qu'ils n'en avaient pas fini. Tout en marchant, il ne put s'empêcher de murmurer : « - On ne peut tuer un mort. - Je vous demande pardon ? » A ses côtés se tenait le sergent Vorel, gardien en chef de la prison. Il était venu quérir le prêtre au petit matin pour lui faire part d'une étrange découverte. Trois soldats de la garde les suivaient. « - Rien, rien. Je pensais à voix haute. La nuit a été rude. - En effet. Voilà la prison. La trappe pour accéder aux égouts est à l'intérieur. - Et vous avez vu des fantômes sortir par là hier ? - Oui. Mais ce n'est pas tout. Les égouts étaient jusque là envahis de rats. Aujourd'hui, ils semblent déserts. Alors ce matin je suis descendu voir ce qui avait pu effrayer ces bêtes tenaces. C'est là que je les ai découverts. - Et vous ne voulez pas m'en dire plus ? - Il vaut mieux que vous voyiez par vous-même. » Le Père Ekmane hocha la tête pour signifier son accord. Le sergent le précéda alors dans la prison, puis vers les tunnels humides qui occupaient son sous-sol. Plusieurs minutes plus tard, quelque part dans les égouts Le sergent se tenait près du mur, une torche à la main. La faible lueur du feu suffisait tout juste à éclairer la faille qu'il montrait au prêtre. Un trou de la hauteur d'un homme avait été creusé là récemment. Les bords inégaux trahissaient un travail bâclé. Les gravats sur le sol dévoilaient un arrêt brutal du chantier. Le Père Ekmane fixa Vorel de son regard perçant. « - Est-ce là ce que vous vouliez me montrer ? - Oui et non. L'essentiel se trouve derrière. - Pardon ? - Nous descendons rarement dans les égouts, mais je peux vous assurer que ce trou n'était pas là à la dernière période. Et aucune excavation n'a été ordonnée par les Régentes. Celui qui a fait ça, l'a fait sans autorisation. Il devait chercher quelque chose. Me disant cela, je suis allé voir où conduisait le passage. J'étais loin de me douter qu'il n'y aurait qu'à tendre le bras pour ça. » Joignant le geste à la parole, le sergent avança sa torche dans le trou. Le mur n'était finalement pas bien épais, moins d'un mètre en tout cas. Comme la lumière faisait son chemin à travers la pierre, on distingua bientôt l'autre côté. Là où aurait du se trouver un pan de roche ou de la terre, se tenait un grand espace vide. Curieux, le prêtre suivit le militaire à travers le passage. Les ombres s'égayèrent. Elles avaient de la visite.
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HRP/ Postez ici vos récits des événements en rapport avec l'animation du 7 octobre (et ce qui suivra). Tout texte non RP sera supprimé sans commentaire.
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Période Ciella, le 7 [+ 105 AC], Place des statues de Melrath Zorac La foule se rassemblait peu à peu. Des quatre coins de la place venaient des villageois en colère, bien décidés à mettre un terme à leurs tourments. Les fantômes semaient la pagaille dans la ville depuis plus de cinq jours, il était temps que cela cesse. Ils étaient prêts à en découdre. Si ce maudit prêtre ne les y aidait pas, ils le mettraient à la porte lui aussi. Le vieil homme en question se tenait déjà au milieu de la place. Il se nommait Pit Eurvain Ekmane, mais tous l'appelaient Père Ekmane. Il n'avait pas du prêtre que l'allure, il en portait le titre aussi. Fidèle serviteur de l'Unique, il avait longtemps exercé en l'église du Seuil Sacré, avant de suivre une autre voie. Celle-là même qui l'avait conduit ici ce soir. La foule énervée faisait cercle autour de lui, grossissant comme l'heure avançait. Quand il jugea qu'ils étaient tous là, ou presque, il leva les mains pour demander silence. Il l'obtenu rapidement. D'une voix claire et convaincante, il s'exclama alors : « - Bonsoir à tous. Il n'est guère besoin de rappeler la situation, je pense. Tous, ici, sont maintenant conscients du mal qui ronge cette ville. Ce mal a de nombreux noms. Il se nomme fantôme, esprit, revenant, apparition, spectre, ou encore ghost. Mais il prend aussi de nombreuses formes. Celle que vous avez vue jusque-là n'est que la première d'entre elles, la moins dangereuse. » La foule frémit à ses paroles. Il ménagea un temps de silence pour laisser son auditoire digérer la sinistre nouvelle. « - Oui. Ceci n'est que le premier stade. Les défunts ont été dérangés. Ce n'est pas la première fois que j'observe ce phénomène. J'y ai déjà assisté par le passé. Des profanes avaient osé s'attaquer à un cimetière. Les représailles ne se firent pas attendre. Réveillés en leur éternel sommeil, les morts sortirent de leurs tombes. Cela commença comme ici, par des farces innocentes. Puis les tours se firent plus vils. Certains eurent des conséquences dramatiques. » Tous eurent une pensée pour Madame Michka en cet instant. Le Père Ekmane marqua une pause pour laisser un temps au recueillement. Un citoyen en profita pour l'interpeller. « - Il n'y a pas de cimetière dans le coin vieux fou. Qui nous dit que ce n'est pas toi qui nous joues tous ces tours, hein !? Ça a commencé quand t'es arrivé, moi je dis ! C'est de la sorcellerie, c'tout ! Va vendre tes sornettes ailleurs et emmène tes sales sorts avec toi ! - Ecoutez, je comprends vos doutes. Il est normal de ne pas croire les paroles d'un étranger. Mais si vous me laissez poursuivre... - Il n'y a rien à écouter, vieillard ! Si tu pars pas tout seul, on va te montrer le chemin de la sortie ! » Trois hommes se dégagèrent de l'assistance et s'approchèrent du prêtre, l'air menaçant. Peu de doute pesait sur leurs intentions. Au diable la religion et le religieux d'abord ! Mouahahahahaha ! Le cri s'éleva du sol même, glaçant l'assistance. Bouhouhouhou !! D'autres hurlements firent échos. Il en venait de toutes les directions. Le soir était tombé sur la cité. Seules les torches éclairaient la place. Dans la pénombre, les ombres se firent lumière. Des points luminescents apparurent. Devant les Melrathiens médusés, les Ghosts prirent forme. La foule, un temps tétanisée, retrouva l'usage de ses jambes. Les habitants s'élancèrent dans tous les sens, hurlant, pleurant. La terreur était sur la ville. Heureusement, des aventuriers avaient aussi été attirés par les récentes rumeurs. Seraient-ils assez nombreux pour vaincre l'armée d'outre-tombe ?
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Période Ciella, le 6 [+ 105 AC], Melrath Zorac Depuis plusieurs jours, les Melrathiens ne trouvaient plus de repos. Les choses étaient allées de mal en pis. Tout avait commencé par de petites farces, attribuées à tort aux enfants de la cité. Des objets disparaissaient, ou étaient déplacés. Des cris s'élevaient au beau milieu de la nuit sans qu'on ne trouve leur source. Puis, le mystère avait pris de l'ampleur. Certains juraient avoir senti un courant d'air, alors qu'ils se tenaient en une pièce close. D'autres affirmaient avoir vu des objets voler. Quand on leur demandait ce qu'ils entendaient par là, ils répondaient, tout pâles : « Il s'est soulevé tout seul, a plané une bonne minute dans les airs, puis est retourné à sa place ». Enfin, Gertrude, la tenancière de l'auberge du centre, certifiait avoir vu un fantôme. A la façon dont elle l'affirmait, le regard vide, la mine sombre, nul n'osait en douter. C'était absurde, non ? Pourtant, de nombreux témoignages étaient venus amplifier la rumeur. L'aubergiste ne fut bientôt plus la seule à crier au fantôme. Les apparitions se multipliaient d'heures en heures. Tous les habitants eurent bientôt leur propre histoire à conter. Au coin de chaque rue on entendait des « Il est sorti du mur, comme ça. » ou encore « Quand j'ai soulevé le couvercle de la marmite, il y avait une tête à l'intérieur. ». Chacun y allant de sa touche personnelle, on apprit bien vite que les revenants adoraient les caisses à outils, les placards à balais et les plats cuisinés. Ils aimaient aussi surprendre les gens dans les lieux les plus farfelus. S'infiltrer dans les rêves des grands-mères était de leurs passe-temps préférés. Mais, ils raffolaient aussi d'enfants pas sages pour diner. Quoique les dits enfants avaient des doutes sur cette dernière affirmation. Des fantômes, il y en avait partout. Les Melrathiens durent vite se résoudre à cette idée : leur ville était hantée. Comment ? Pourquoi ? Par qui ? Ces questions-là demeuraient sans réponse. Toutefois, une pensée plus inquiétante retenait l'attention de chacun : ces esprits farceurs pouvaient-ils devenir dangereux ? L'histoire de Madame Michka avait répandu un vent de terreur parmi les plus âgés. La doyenne de la ville descendait à sa cave quand un garnement invisible lui avait subtilisé sa canne. Elle avait dévalé la quinzaine de marches restantes sans parvenir à se rattraper. Elle était alitée depuis. On ignorait si elle marcherait à nouveau. Ce drame plus que les autres tours des étranges visiteurs était à l'origine de la vague de colère qui se répandait en ville. Les habitants demandaient des réponses, et ils savaient à qui s'adresser. Gertrude avait fini par parler de ce prêtre étrange qui séjournait en son auberge. Son dernier client l'appelait-elle. Le vieil homme ne semblait pas étonné de la présence des fantômes. Certains disaient même qu'il était venu pour eux. De là à croire qu'il les avait amenés dans ses bagages, il n'y avait qu'un pas. Un pas qu'une foule furieuse était prête à franchir. Seul son habit de prêtre protégeait encore le vieil étranger d'un lynchage en règles. Bien conscient de la fureur qui grandissait tout autour de lui, le sage avait pris les devants. Il s'était confié à Gertrude ce matin-là, comptant sur elle pour répandre la rumeur à travers toute la ville. S'il ne s'était pas trompé sur les talents de la tenancière, il avait méjugé de la discrétion des habitants. A travers toute la ville on entendait crier : « - Le prêtre sait comment arrêter les fantômes. Il va nous aider à combattre ces indésirables et libérer la ville. Il tiendra conseil demain soir sur la place des statues. » La nouvelle parvint jusqu'au coin les plus sombres de la cité. Les Melrathiens voulaient endiguer la menace mais étaient-ils seulement conscients de son ampleur ? Les ombres jubilaient. Tant de gens rassemblés, tant d'âmes à terroriser, pour la première fois depuis longtemps elles sentirent le poids du temps et de l'impatience.
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Période Ciella, le 3 [+ 105 AC], auberge Au doux sommeil « - Madame ? Madame, vous allez bien ? » Gertrude ouvrit doucement un œil. Devant elle se dessinait l'ombre d'un visage. Elle sursauta à cette vision. Maintenant bien réveillée, elle bredouilla : « - Que... qui... - Ça va ? » L'aubergiste déglutit en reconnaissant l'un de ses deux clients. Le vieux prêtre, arrivé la veille, était certes étrange, mais un homme de foi ne pouvait pas être bien dangereux. Pour l'heure, il se tenait accroupi à côté d'elle. Une main posée sur son épaule, il la regardait d'un air inquiet. Elle se demanda comment il avait pu entrer dans ses appartements privés avant de s'apercevoir qu'elle était allongée au milieu du couloir. La lumière se faufilait par la porte entrebâillée de la chambre la plus proche. Ce devait être le petit matin. « - Tenez. Buvez, cela vous fera du bien. » Le vieil homme lui tendait un verre d'eau. Sans réfléchir, elle s'en saisit et le porta à ses lèvres. Le liquide rafraichissant l'aida à retrouver ses esprits. Petit à petit, les événements de la veille lui revinrent. Elle se souvint avoir entendu un hurlement. Ensuite, elle était allée voir de quoi il retournait. Elle s'était approchée de la porte, puis elle avait tourné la poignée. Mais, à ce moment-là, quelque chose l'avait surprise. Ses souvenirs s'arrêtaient là. Elle gardait en mémoire le sentiment d'une vision étrange qui l'avait faite reculer dans le couloir. Elle reporta son attention sur le prêtre. Il était toujours là, à ses côtés. Son regard bienveillant ne la quittait pas. « - Je... hum, merci. Mais, euh, que s'est-il passé ? - Je vous ai trouvé là au petit matin. Vous étiez toute pâle. Cela fait plusieurs minutes que j'essaie de vous réveiller. J'avais peur qu'ils ne vous aient fait du mal. - Ils ? Mais de quoi parlez-vous ? - M'est avis que vous le savez mieux que moi, madame. N'en avez-vous pas vu un ? » Elle avait ouvert la porte. Elle l'avait vu. Elle fit un nouvel effort de mémoire, tâchant de se souvenir qui était dans cette chambre cette nuit. Ou plutôt ce qui était dans cette chambre. La vision reprit forme peu à peu dans son esprit. Elle lança alors au vieillard un regard horrifié. « - Oui, c'est bien ce à quoi vous pensez. - Mais, enfin, ce n'est pas possible. Pas ici... Pourquoi ? - Ah ça. J'aimerais bien le savoir. » Le jour s'estompe. Vient la nuit. Melrath Zorac rêve. Et les ombres veillent.
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Période Ciella, le 2 [+ 105 AC], Melrath Zorac Reinha se réveilla d'un bond. Cette fois elle l'aurait juré, c'était bien un cri qu'elle venait d'entendre. Elle sauta hors de son lit. Sans même prendre le temps d'enfiler ses chaussons, elle courut à la fenêtre. D'une main hésitante, elle attrapa le rideau. Doucement, elle releva le bord et jeta un œil dehors. La ville était plongée dans l'obscurité. Ne discernant rien d'anormal, elle souleva un peu plus le tissu. Tout semblait calme. La rue était déserte. Pas la moindre silhouette n'était visible. Pas un bruit ne venait troubler le silence de la cité endormie. Avait-elle rêvé ? Depuis quelques jours elle entendait des bruits bizarres. Et maintenant ça. La fatigue sans doute. Elle remit le rideau en place, puis retourna se coucher. Au coin de la rue, une ombre ricanait. A quelque pas de là, Balour farfouillait dans un de ses coffres « - Où peut bien être ce poignard ? J'étais sûr de l'avoir rangé ici ! Le client va être furieux si je ne lui donne pas sa commande demain. » A genoux devant la longue malle, il sortait pour la troisième fois épées, gantelets, haches et autres armes qui s'y trouvaient, sans plus de succès. « - Encore un mauvais tour de ce maudit Magistus, je parie ! » Alors qu'il maugréait contre la fourberie du tisserand, un courant d'air lui glaça le dos. Instinctivement il regarda vers la porte, fermée. Son regard passa alors d'une fenêtre à l'autre. Il les trouva toutes closes. L'une d'elle avait peut-être claqué. Pourtant, il aurait juré n'avoir rien entendu. Il se leva pour aller vérifier. Puis, il passa en revue les murs en quête d'une fissure, d'une faille, voire même d'un trou percé par un éventuel voleur. Il n'en trouva rien. Résigné, il conclut qu'il avait rêvé. Il n'était pas bon de veiller si tard. Ce n'était plus de son âge. Mais, alors qu'il revenait à son coffre, il y trouva le poignard, posé dans le fond. L'armurier blanchit à cette vision d'apparence anodine. Par le toit, une ombre s'envolait. Depuis plusieurs nuits, l'auberge « Au doux sommeil » ne méritait plus son nom. D'étranges hurlements s'élevaient dans la nuit sans aucune raison. Des clients ne cessaient de se plaindre d'affaires disparues, qui réapparaissaient le lendemain. L'un d'eux avait même prétendu voir un vase voler. Gertrude ne savait plus que penser. Elle avait d'abord cru à de viles plaisanteries des enfants du quartier. Elle avait veillé une nuit entière, guettant à la porte de l'auberge, sans mettre la main sur le fautif. Elle avait fait vérifier les volets, les verrous fonctionnaient. Elle avait fouillé l'auberge de la cave au grenier, sans résultat. Elle en avait conclu que le farceur ne pouvait être qu'un client. Il restait à déterminer lequel. Voilà deux nuits qu'elle veillait sans trouver la moindre trace du coupable. Le nombre de suspects allait s'amenuisant avec sa clientèle. Beaucoup désertaient son auberge. Pour tout dire, ils n'étaient que deux cette nuit, en plus d'elle, à l'intérieur de l'établissement. BouoOUuouH ! Elle courut vers la porte de la chambre la plus proche. Le bruit venait de là. Cette fois elle tenait son coupable. Elle allait lui faire passer un sale quart d'heure, pour sûr. Elle ouvrit la porte brusquement, certaine de surprendre le malotru. « - Que...que... ! » Elle s'effondra sur le sol, inconsciente. Dans l'ombre se dessina un sourire.
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Période Dea [+ 105 AC] Plus d'une période s'était écoulée depuis l'avertissement divin, d'un battement léger, le temps s'était égrené, appelant à lui l'inéluctable moisson. En son office d'Aqua, le grand prêtre Oniaron, en sa longue robe d'un cérulé étincelant, pouvait être satisfait. Les fidèles du Dieu des mers et des océans avaient œuvrés avec foi. Ils avaient récolté plus de pierres qu'il n'en fallait, la statue de Posicillon serait sans nul doute la plus majestueuse de la terre des éléments. Plus encore, il avait reçu de nombreuses propositions de textes pour l'éloge. Aussi bons poètes qu'ouvriers, ses ouailles avaient su faire œuvre de pénitence. Sur la plage au cactus, la construction allait bon train. Bientôt, tous pourraient venir se recueillir au pied de la statue divine. Tout irait pour le mieux maintenant, il en était persuadé. Au creux des laves froides, au nord d'Ignis, le grand prêtre Negmar bouillonnait, son regard enflammé par la colère. Il avait entendu parler du succès des aqueux, et ne pouvait se consoler d'avoir fait moins bien qu'eux. Bien conscient que Vulfume ne se contenterait pas d'une moitié de statue, il avait du demander de l'or à maître Zamlos pour combler le manque. Heureusement, certains fidèles avaient su faire preuve de foi, il disposait en effet d'un choix de texte convenable à graver en guise d'éloge. Dans les hauteurs de Suspendia, la grande prêtresse Elirith connaissait les mêmes déconvenues, rouge d'indignation, elle avait eu grand mal à garder son calme. Sage parmi les sages, elle avait toutefois su tirer le meilleur du peu de pierres que ses ouailles avaient consenti à lui envoyer. La statue de la grande déesse Eolia serait creuse. Ainsi le chant des cieux en sortirait chaque fois que le vent divin s'y engouffrerait. Assise au pied du socle, au centre des quatre piliers sacrés, elle s'évertuait à choisir le texte qui y serait bientôt gravé. La grande prêtresse Rocclya était de tous la plus embêtée, voire même la plus atterrée. Non seulement les Terrans étaient de moins en moins nombreux mais, en plus, ils ne comblaient en rien leur minorité par un zèle fort prononcé envers leur Déesse. Si peu de pierres étaient parvenues à Terra, qu'il avait fallu se servir sur place. Ainsi avait-on ratissé la ville pour récolter le moindre petit gravier. La misère se faisait aussi sentir en matière de poésie, seuls deux textes orneraient le socle grisâtre. Bien loin de là, en un lieu que nul mortel ne connaîtra jamais, Posicillon pavanait en ses plus belles parures, contemplant ses pairs à la mine maussade. Eolia, tristounette, soupirait, jouant avec ses longs cheveux d'or fin, le regard perdu dans le vague. Vulfume, bouillonnant de jalousie, maugréait après ses enfants qui n'avaient pas su relever le défi, vociférant pour lui-même. Fimine enfin, son joyeux sourire évanoui, restait inerte, atterrée, n'arrivant à comprendre pourquoi ses enfants lui témoignaient si peu de reconnaissance.
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Merci de ne poster qu'un seul et unique texte par compte IG. Le doublon a été supprimé.
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Vulfume (Dieu du feu) C'est le dieu du feu, des métaux et de toutes les matières fusibles, des volcans et des forgerons. C'est le plus laborieux des dieux. Les armes prises à l'ennemi lui étaient consacrées. Sur les monuments, ce Dieu est représenté barbu, la chevelure un peu négligée, à moitié couvert d'un habit (parfois une peau de bête) qui ne lui descend qu'au-dessus du genou, portant un bonnet rond et pointu. De la main droite, il tient un marteau, et de la gauche, des tenailles. Bien que, selon la fable, il fût boiteux, les artistes supprimaient ce défaut ou l'exprimaient à peine sensible. Ainsi, il se présentait debout, mais sans aucune apparente difformité. Il n'en était pas moins laid et difforme, ce qui le rendait agressif, méprisant et belliqueux. Fidèles de Vulfume, postez ici vos poèmes pour le concours de l'animation "Les moissons divines".
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Posicillon (Dieu de l'eau) C'est le dieu des Mers et des Océans, ainsi que du règne aquatique. Sur les monuments, ce Dieu est représenté de noble allure, paré d'habits étincelants que l'on dit composés à partir des richesses perdues dans les mers. Dans la main droite il tient un trident. D'un caractère fort, ce Dieu pourtant bon peut être sujet à des colères subites. Fidèles de Posicillon, postez ici vos poèmes pour le concours de l'animation "Les moissons divines".
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Fimine (Déesse de la terre) C'est la déesse de la terre, des vignes et des plantations. Son culte étant lié au vin, il amène l'Homme à s'écarter des principes. Sur les monuments, cette Déesse est représentée vêtue uniquement d'une tunique blanche. Parée d'une couronne de raisins, elle tient également une serpe dans la main droite et une amphore dans la gauche. D'un caractère toujours enclin à la fête et la débauche, cette Déesse n'en sait pas moins jouer de ses charmes et de son vin pour séduire ses ennemis et les rendre dociles. Fidèles de Fimine, postez ici vos poèmes pour le concours de l'animation "Les moissons divines".
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Eolia (Déesse de l'air) C'est la déesse de l'air et de la légèreté. Ses plus grands adorateurs vont même jusqu'à penser qu'elle est à l'origine de tous les bienfaits du monde. Sur les monuments, cette Déesse est drapée d'une robe vaporeuse de couleur bleue/grise. D'une beauté sans égale, elle tient un nuage dans sa main droite. D'un caractère stable et doux, cette Déesse est réputée pour tous ses bienfaits. Fidèles d'Eolia, postez ici vos poèmes pour le concours de l'animation "Les moissons divines".
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Quelques jours plus tard Les solides bâtisses des humains avaient résisté à l'assaut des éléments. Les dommages, superficiels, furent vite réparés. Toutefois il ne s'agissait là que d'un avertissement, les prêtres en étaient persuadés. Sous le choc des catastrophes, les habitants semblaient plus à même de les écouter. Ainsi la construction d'une statue fut-elle envisagée dans les quatre villes élémentaires. Ces humbles cités manquant de ressources pour accomplir ce projet d'envergure, des émissaires furent envoyés vers Melrath Zorac pour quérir l'aide des expatriés. Outre l'apport en pierres, leur aide était aussi souhaitée pour rédiger l'épitaphe qui y serait inscrit. Forts de leurs nombreux voyages, on les jugeait plus aptes à écrire pareille prose. Les habitants d'Aqua, Aeris, Ignis et Terra se chargeraient, eux, de la construction du monument. On annonçait le début du chantier pour le 13 de la période Flamba, les ressources devraient être rassemblées d'ici là.
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Tard ce soir-là, salle des officiers d'Aqua Derrière son bureau, le seigneur Vromir relisait les derniers rapports. La mer s'était finalement retirée, revenant à un niveau proche de la normale. Cette nouvelle aurait du le soulager, pourtant l'inquiétude persistait sur son visage. Garde Seigneur, le prêtre est arrivé. D'un signe de tête, le saint homme fut invité à entrer. Vromir, Maître de l'élément Eau On m'a fait savoir que vous souhaitiez me parler d'une affaire importante. Je ne doute pas qu'elle le soit, toutefois, comme vous le savez, la soudaine montée des eaux a laissé bien des dommages. Il y a beaucoup à faire et je m'inquiète de la suite des événements. Aussi, je n'aurais que quelques minutes à vous accorder. Oniaron, Grand-Prêtre de Posicillon Certes. Soyez en remercié. Il est intéressant que vous abordiez le sujet de cette « soudaine montée des eaux ». C'est justement de cette affaire que je souhaite m'entretenir avec vous. Peut-être pourrais-je même vous éclairer sur la suite des événements. Vromir, Maître de l'élément Eau Vraiment !? Que savez-vous à ce sujet ? Au même moment, village de Suspendia Dans la chambre des officiers, la même discussion semblait prendre place. Elirith, Grande-Prêtresse d'Eolia Je méditais près des piliers lorsque le vent se leva. Il faisait encore sombre, ce devait être au milieu de la nuit. Un étrange murmure se glissa dans les premières bourrasques. Je tendis l'oreille alors que les rafales redoublaient. Ainsi l'entendis-je clairement. La Grande Déesse nous a fait parvenir un message. Lilouien, Maître de l'élément Air Cette tempête, un message divin ? C'est là la plus loufoque de toutes les explications que j'ai entendue aujourd'hui ! Sur ces mots, la foudre gronda. Dans les alentours d'Ignis Comme la lave semblait avoir regagné son lit, les habitants cheminaient vers la cité. A l'avant de la file somnolante, un homme et une femme s'entretenaient vivement. Negmar, Grand-Prêtre de Vulfume Depuis des années, nous avons délaissé le Divin Vulfume. Aujourd'hui nous devons souffrir son courroux. Ici s'exprime la colère du Dieu pour son peuple infidèle. Combien ? Combien de nos ouailles adressent encore leurs prières aux cieux ? Combien louent les mérites du Feu Divin ? Combien de mécréants ont oublié nos lois ? Et combien s'abaissent même à frapper leurs frères ? Nous avons attiré sur nous la fureur divine, les fléaux vont s'abattre sur nos âmes indignes ! Zamlos, Maître de l'élément feu Si vous dîtes vrai, il doit bien y avoir un moyen d'apaiser cette colère. J'imagine que vous suggérez la prière ? Dans les yeux de la dame se mêlaient incrédulité et ironie. Pourtant, elle commençait à douter. Nulle autre explication n'avait été avancée sur cette soudaine « inondation de lave ». Au milieu de la nuit, chambre des officiers de Terra Le seigneur de Terra, fatigué après cette terrible journée, écoutait la prêtresse débiter son serment. Elle venait d'en terminer avec les erreurs humaines et la colère divine, et abordait maintenant le chapitre des offrandes. Roclya, Grande-Prêtresse de Fimine La prière ne suffit plus. Trop longtemps nous l'avons délaissée, aujourd'hui la Grande Déesse exige bien plus que de simples mots et de vaines promesses. Nous devons lui prouver notre foi par les actes autant que les paroles. Regardez donc ce qu'est devenue cette ville, où sont passés les représentations de la Belle Fimine ? Pas même un autel ou un temple. Nous nous sommes montrés indignes des faveurs divines, les prières ne rachèteront pas nos fautes. Zwon, Maître de l'élément Terre Que suggérez-vous alors ? Roclya, Grande-Prêtresse de Fimine Bâtissons une Statue en l'honneur de la Déesse. Alors, des quatre coins de la terre des humains s'élevèrent ces mots : Que chacun œuvre de ses mains pour renouveler ses vœux, Que le plus habile architecte dessine les lignes de cette idole, Que les amateurs de la prose rédigent un divin hommage, Ainsi expierons-nous nos fautes !
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Période Ondilla [+105 AC] Les quatre soleils gagnaient peu à peu les cieux, étendant leurs rayons sur le vaste monde. Dans la ville de Terra, les habitants ouvraient les yeux en leurs paisibles chaumières. La journée s'annonçait radieuse. Depuis la fin de la guerre, la région goutait à une paix bien méritée. Pourtant, en ce jour anodin quelque tumulte se préparait. Alors que les retardataires délaissaient enfin leurs rêves, un grondement sourd se fit entendre. Tout droit sorti des entrailles de la terre, il s'éleva de la vieille forêt en direction de la cité. Il fut suivi de près par une secousse sans précédent. Le sol se mit à vibrer sous les pieds fébriles des humains. Les murs résonnèrent en rythme en un frénétique tremblement. Dans les chaumières, le mobilier se prit d'une soudaine envie d'escapade et de nombreux objets vinrent finirent leur vie sur le plancher en un terrible fracas. La terre tremblait ! A plusieurs kilomètres de là, au sommet des plus hautes montagnes, le vent soufflait sur Suspendia. Un de ces vents à faire envoler les toiles des tentes et glacer les plus robustes de leurs occupants. Froid et puissant, il s'acharnait sur la cité aéride emportant avec lui pots de fleurs et tentures. Les nuages eux-mêmes semblaient fuir devant la tempête. Jamais de mémoire d'hommes on avait souffert pareilles rafales. Entre deux cris d'horreur, on pouvait entendre l'écho d'un « le ciel nous tombe sur la tête ! ». Bien plus à l'est, les résidents d'Ignis n'étaient guère mieux lotis. Tôt dans la matinée, beaucoup avaient été réveillés par une inhabituelle chaleur. Certes les températures étaient élevées en cette région volcanique, mais pas à ce point. Comme le temps passait, la canicule s'installait de plus en plus étouffante. Puis, vers le milieu de journée, l'alerte fut donnée. Le niveau des rivières de lave avait atteint un point inquiétant, et il continuait d'augmenter. Déjà le liquide brûlant venait lécher le plancher des ponts. Inexorablement, le flux ardent avançait vers les habitations. Chacun craignit bientôt pour sa vie, aussi l'évacuation fut ordonnée et la population partit se réfugier vers les hauteurs. Bien au sud cette fois, les pêcheurs se plaignaient du manque de poissons. Ils étaient revenus bredouilles en cette saison d'habituelle abondance. Quelque chose se tramait, ils en étaient persuadés. Comme 14 heures sonnaient, le sort leur donna raison. Ce fut d'abord un simple murmure au large, puis le grondement s'intensifia. La mer se retira peu à peu dévoilant le sable humide. Elle descendit bien plus bas que de coutume, et certains craignirent la sécheresse. Quand le court s'inversa brusquement, dévoilant un mur d'eau fonçant à vive allure vers la côte. Le cor raisonna dans la baie, les habitants coururent s'abriter dans la salle des gardes. La porte fut fermée comme la vague heurtait le mur de la grande bâtisse. Tous étaient saufs, mais l'eau progressait inexorablement vers les étages. Ainsi frappèrent les quatre fléaux en ce sinistre jour !
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La sombre silhouette avançait dans la blancheur froide des neiges éternelles. Son souffle résonnait en un murmure dans la brise matinale des Cîmes. Elle avait parcouru bien des lieues depuis les lointaines contrées du Nord. Elle avait longé la mer de Sraí« à travers les landes désertiques, évitant le domaine des Elfes Sylvains. Puis, elle avait traversé la longue chaine des Kalahs, frôlant les territoires des Gobelins. En arpentant ces contrées vides de vie, elle avait forgé ses desseins. Elle était fatiguée, mais plus déterminée que jamais. Elle avait quitté sa terre natale quelques semaines plus tôt, sans l'accord de la Matriarche. Son départ avait du susciter de nombreuses controverses. Elle s'en moquait. Elle savait quel chemin emprunter. Bientôt ses sœurs comprendraient, et enfin elle prendrait la place qui lui revenait. Elle attendait ce jour depuis si longtemps. Un grognement s'éleva dans le silence de glace. A quelques mètres devant elle, un loup des neiges achevait sa proie. Elle sourit. Ainsi devait être le monde, les faibles n'existaient que pour servir les puissants. Elle poursuivit son chemin sous le couvert des arbres. Quelques heures plus tard, elle se trouvait au bord de la falaise. Sous son regard implacable, la lueur des quatre soleils se répandait sur les sables brillants du désert. Seuls les remparts de la ville de Melrath Zorac venaient briser la planéité du paysage. Au loin, une tâche sombre brisait la ligne d'horizon. Une lueur traversa le regard d'Alekto comme elle entamait sa descente vers la terre des Hommes. Elle toucherait bientôt à son but. Elle releva sa capuche et resserra sa cape pour s'abriter des rayons solaires. Elle serait plus à son aise quand elle aurait gagné le couvert des bois. De l'autre coté des sables brûlants, Irliscia l'attendait.