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Terre des Éléments

Sheelah

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Tout ce qui a été posté par Sheelah

  1. Mes yeux hagards fixaient ce qu'il restait de la tombe de Kaimi. Son corps n'était plus là, mais ce n'était pas une surprise pour moi. Je savais, pour avoir déjà vu ce phénomène à l'œuvre, que certains corps disparaissaient purement et simplement. Je n'avais jamais réellement compris le phénomène. Était-ce vraiment, comme certains avaient tenté de m'expliquer, les Dieux élémentaires qui rappelaient à eux leurs disciples ? J'avais cependant des doutes. Pour Fimine, je pouvais appréhender la chose. Les corps disparaissaient dans la terre, changeaient de forme. Ils étaient toujours là, mais d'une autre façon m'avait expliqué Kaimi. Si elle avait eu raison, alors un jour pousserait ici une nouvelle plante, un nouvel arbre, qui serait elle. Pour les disciples de Vulfume, je m'étais imaginée qu'il suffisait de brûler les corps, chose des plus barbares, surtout après avoir vu mon propre père succomber aux flammes. Mais il devait sans doute y avoir une différence entre brûler un corps mort et un corps vivant... Et puis, rien ne me disait que ce genre de coutume avait cours. Seulement mon imagination débordante. Qui avait imaginé le même procédé pour les disciples de l'eau et de l'air. Je m'imaginais donc des êtres mourants se changeant en eau et, plus difficile, se changeant en air ou en minuscule branleil. Mon père ne m'avait jamais expliqué ce qu'il se passait lors de la mort de quelqu'un croyant à l'Unique. J'étais donc réduite à imaginer la chose, d'autant plus que sa propre mort avait été pervertie par les Dieux élémentaires. Pour Kaimi, la chose avait été plus simple. Je n'avais pas eu de questions à me poser. Elle avait ses propres convictions, et je l'aimais trop pour ne pas les respecter. Et, bien que je sache que sa tombe n'était qu'une enveloppe dans laquelle je ne trouverai plus jamais son corps, seulement les objets qui, à mes yeux, lui étaient rattachés, la voir ainsi, béante, trou noir dégorgeant de terre, la nausée me montait à la gorge. Cette tombe, c'était un peu une façon de la continuer, certes morbide, et de laquelle allait jaillir une nouvelle vie, si elle ne m'avait pas menti. Sur ce dernier point cependant, j'étais des plus sceptiques. Non pas que je n'avais jamais vu la magie de Fimine à l'œuvre, je préférais cependant me dire que la mort comme la création de la vie devait revenir à l'Unique, et uniquement à Lui. En sentant un poids sur mes épaules, un soupir s'échappa de mes lèvres. Le touché était beaucoup trop doux pour être orc. Quand bien même l'aurait-il été que j'étais pour le moment trop lasse et dépitée pour faire quoi que ce soit. Ni signe de rébellion, ni regard vers la personne qui me touchait. Je m'en moquais, tout simplement. Qu'il ou elle fasse ce qu'il ou elle voulait de moi. Je combattrais plus tard cette chape de plomb qui m'engourdissait. Pour le moment, elle était par trop agréable. La voix me parvint comme dans un brouillard, étouffée, mais je la repoussais. Je n'étais pas prête à l'entendre. Petit à petit, mon corps se réchauffa, la douleur reflua, tant celle physique que mentale, bien que cette dernière ne disparu pas complètement. Je ne savais pas ce qu'elle me faisait, cependant, je me laissais faire, sans un mot, sans un geste. Cela me faisait du bien, me ramenait à la réalité, me faisait reprendre conscience de ce qui m'entourait. Cela seul comptait. Reprendre pied. Petit à petit, je sentais que je reprenais le contrôle de mon corps, que j'arrivais à me tenir plus droite, à ne plus fixer d'un air ahuri la tombe béante. Ce fut cependant sa main sur mon bras, sa main chaude, qui irradiait à travers le tissu de ma chemise, qui me fit revenir totalement à moi "“ et prendre conscience de tout ce que j'avais fait. -Suyvel... Je vous connais. Mon visage se tourna vers elle, fixa le sien. Un instant la surprise du se peindre sur mes traits. Je savais pourtant, qu'elle était ainsi. Kaimi m'avait un peu parlé d'elle. Mais il est une chose de se voir esquisser les traits d'une personne et une autre de les voir devant soi. -Kaimi m'avait parlé de vous. Mais l'inverse n'est peut-être pas vrai. -Je suis... Sheelah. D'une main, je montre la tombe violentée. -Ils me l'ont volé.
  2. Agir avec discrétion aurait peut-être été une meilleure idée, une façon de faire plus logique pour une personne seule. Si je n'avais pas agis si vivement, ni laissé mes sentiments prendre totalement possession de moi comme ça, peut-être aurais-je agi différemment. Mais ça n'était pas le cas... Bien au contraire. Je courais et de ma bouche s'échappait un flot d'incantation. J'agissais sans même réfléchir. La colère occupait totalement mon esprit. Je n'arrivais même pas à me rendre compte qu'il n'y avait aucune logique dans mes actes, aucune réflexion. J'agissais, et c'était tout. Ils avaient pillé la tombe de Kaimi ? Et bien, ils devaient payer. Rien d'autre ne comptait. Même pas ma propre sécurité. En temps normal, jamais je n'aurais attaqué une troupe d'orcs, même si la plupart n'avaient que des armes rudimentaires entre les mains. J'avais vu, dans ma course, ce qui pouvait passer pour le chef de leur groupe. Un peu plus grand que les autres, il avait quant à lui une sorte d'épée. Il ne me vint cependant pas à l'esprit de l'attaquer lui en premier, alors même qu'il semblait être le plus dangereux. Passé la surprise de voir une petite chose comme moi leur courir après, les orcs se mirent en position. Mon sort atteignit l'un d'entre eux à la gorge. Il tomba en arrière, les mains sur sa blessure d'où sortait des gerbes de sang. Ses borborygmes furent très rapidement couvert par les cris de ceux qui étaient encore debout. Je tentais de rester en arrière, à quelques pas d'eux, mais ils étaient bien trop nombreux. Ils me coupèrent même la retraite en direction des arbres, consciemment ou non, ce qui m'empêcha de grimper, comme j'avais l'habitude de le faire. L'ineptie de mon action commença à germer en moi lorsqu'un premier coup s'abattit sur ma cuisse droite. Je continuais cependant à distribution sort sur sort, sans voir sur quel orc ils tombaient. Fatigue et douleur étaient bien plus fortes que ma colère, qui retombait petit à petit, me laissant chancelante, affaiblie. Et surtout, tout à fait consciente à présent des risques inconsidérés que j'avais pris, et de ma stupidité. Me soigner ou continuer d'attaquer ? Essayer de fuir ? Me laisser emporter par le nombre ? Soudain, je vis l'orc à l'épée brandir quelque chose de brillant dans sa main. Ma gorge se serra lorsque je compris ce qu'il avait prélevé dans la tombe de Kaimi. Cela permis à ma colère de reprendre le dessus et, bien que blessée, je me mis en devoir d'atteindre l'orc. Une voix parvint à mes oreilles, humaine cette fois-ci, mais mon esprit était trop concentré sur l'ennemi pour que j'y fasse réellement attention. Je le vis regarder derrière moi, comme si je n'existais déjà plus pour lui. L'expression qui passa sur son visage fut trop rapide, je n'étais pas certaine d'avoir bien lu... Ce pourrait-il... Ce pourrait-il qu'il ait eu peur de quelque chose ? Il se mit alors à parler sans qu'aucune de ses paroles ne me soit compréhensible, et les orcs restant prirent la fuite. Je n'y comprenais rien et voulu les poursuivre mais, en voyant l'état dans lequel ils avaient mis la tombe de Kaimi, mes jambes me lâchèrent. J'étais vidée, blessée "“ je sentais du sang couler le long de mon bras droit. L'Unique seul savait où se situaient mes autres blessures, j'étais pour le moment bien trop exténuée et sous le contre coup de mon action pour ressentir la douleur.
  3. Excès de confiance ou perte partielle de mémoire ? Il me semblait à présent que seul un savant mélange des deux pouvaient m'avoir conduit "“ de nouveau "“ ici, dans cet endroit, sombre, lugubre, froid... Cet endroit clos surtout. C'était ça mon plus gros problème finalement. Qu'il fasse sombre ça n'était pas bien grave, je savais créer de la lumière depuis bien longtemps. Froid... Et bien, il suffisait de bouger. Mais clos. Clos ! Fermé quoi. Sans porte. Sans fenêtre. Sans trou. Sans rien ! Clos ! Pourtant, j'avais bien réussi à entrer ici. C'est constatation, si simple, me plongeait dans un abîme de perplexité. Comment avais-je pu entrer quelque part et ne pas arriver à en sortir ? Le pire, c'est que je ne pouvais même pas dire que je ne le savais pas. J'avais presque envie de me cogner la tête contre les murs devant ma bêtise. Surtout en sachant par quel procédé idiot, stupide, douloureux, j'avais réussi à sortir de là la dernière fois... Tout ça à cause de ce maudit fantôme, de cette maudite clé. Et de ma stupidité, et grande envie d'aider les autres. Quelle idée, mais quelle idée ! N'allais-je donc jamais apprendre ? -Ouh ouh... Le silence me répond. Peut-être n'ai-je pas appelé assez fort ? J'ouvre grand les yeux dans le noir, mais n'y voit bien entendu rien. J'allumerais bien une boule de lumière, mais j'ai peur qu'un truc apparaisse d'un coup devant moi. Après... Cela me permettrait peut-être de crier assez fort pour que quelqu'un m'entende. Comme si des gens venaient souvent dans ces catacombes... Je pousse un petit cri aigu. Je suis sûre que quelque chose m'a frôlé ! Vite, je murmure un sort et entre mes mains une boule de lumière apparaît. La lumière vacille un peu "“ pas tellement étonnant vu mon degré de stress. En regardant autour de moi, ma panique grandit. J'aurais peut-être pas du allumer... Maintenant ya des ombres partout. Idiote. Tu es grande, tu as pas peur des ombres quand même ! Mais j'ai beau me fustiger, ma peur ne cesse de grandir. -Je veux sortir ! Ma voix est plaintive, chargée de crainte. Je sens que je vais pleurer si ça continue. Ça ne servira à rien, ça ne m'aidera pas à sortir d'ici, mais la boule de peur qui grandit en moi va fatalement me faire éclater en sanglot. C'est très souvent comme ça, j'ai la larme facile. De toute façon, personne va voir que je vais pleurer... Parce que je suis toute seule. Dans un endroit froid, lugubre, avec des bêtes que je ne connais pas, qui me frôlent les jambes, et les bras, et la nuque. Avec des abrutis de soldats dehors "“ je les ai vu en passant "“ mais qui ne semblent pas s'inquiéter pour moi. Oui, j'ai peur ! Et alors ! Et alors ? Et bien voilà, je pleure. -Ouh ouh ? Ouhouhhh ouhh Mes appels se transforment en sanglot. Je vais vraiment me taper la tête contre le mur, je m'en fous. Je veux sortiiiiir !! Je panique, je panique, je panique. J'ai de la morve plein le nez, des larmes pleins les joues et les yeux, ça s'emmêle avec les toiles d'araignées. Je me prends les pieds dans des tombes. Et si ça réveille les morts ? Et voilà, c'est reparti. Je couine de terreur. Je me trouve pitoyable. Je fais le tour de la catacombe, en tapant sur les murs. Porte magique ? Ouh ouh, petite porte magique ? Et puis je me casse la figure, parce que bien sur, les pavés au sol et bien, ils ne sont pas tous égaux. C'est marrant comme on apprend des choses sur soi dans des moments inopportuns comme celui-là. J'aurais jamais deviné que j'étais claustrophobe sans ça. J'appelle encore à l'aide, d'une voix plaintive, tout en pensant à l'échappatoire que j'avais utilisé la première fois. Je suis prête à me précipiter sur un de ces coffres bizarres, qui me font si mal. Je sais déjà que ça va être douloureux, je sais que je vais mettre quelques jours à m'en remettre, mais c'est la seule solution que je vois. Alors que j'ouvre les bras en grand pour être sûre que la douleur fera quitter mon âme de mon corps, j'entends un « me voilà » un peu discret. J'ai l'impression de recevoir un énorme coup à la tête tout en voyant l'Unique devant moi, tout ça à la fois. Joie et peur s'entremêle, et ça fait un cocktail explosif qui me laisse pantelante, sans que je comprenne trop. Un moment, je me dis même que j'hallucine. Et puis non. Il y a bien quelqu'un devant moi. Un intense soulagement s'abat sur moi. J'en pleure de joie et je me précipite vers lui. Il a une petite mine inquiète au visage, et me dit qu'il a bien fait de me suivre finalement. Je réfléchirais bien à ce qu'il me dit mais je suis bien trop étonnée et secouée pour ça. Il est là, je ne suis plus seule. J'ai envie de hurler ça. Je-ne-suis-plus-seule ! Je danserais bien de joie aussi. Et puis je le vois bouger. Ola ola, pas si vite. Je lui cours après, m'accroche à ses habits. -Me laissez pas ! Et lui qui me répond de pas paniquer. Ahah ! Il croit quoi ? Je panique pas-du-tout ! C'est sûrement pas crédible mais je m'en fiche. De toute façon, ma fierté là, elle est si pied sous terre. C'est pas du tout comme ça que j'imaginais me faire sauver un jour... Toute sale, pleine de poussière, de toiles d'araignées, écorchées d'un peu partout, morve et larmes joyeusement mêlées sur mon visage, et sûrement l'air complètement cinglée. Un moment, nous restons là, tous les deux, sans rien dire, plantés à ne rien faire. Enfin, moi, je m'essuie discrètement le visage, et lui, il regarde le mur. Un ange passe... (*) Je suis un peu calmée maintenant. Le nécromant me regarde. -Et si on sortait par où on est entré ? Je le regarde, une expression sûrement très idiote au visage. Puis je regarde le mur. Puis je le regarde. Puis je me sens terriblement bête. Et je passe par le trou dans le mur, direction la sortie... -- (hrp : merci à Keril pour l'idée de titre merci à Anauelle, l'ange (*), d'avoir proposé cette solution si simple, sortir par là où je suis entrée... et merci à Lolokito d'être venu me sauver)
  4. Sans bruit, je quitte la taverne du lac, avec un dernier regard en direction de l'archer. Un léger sourire que je n'arrive pas à cacher est monté à mon visage depuis quelques jours. Douce parenthèse à mon visage, qui m'aurait semblé impossible il y a encore quelques semaines. Je ne sais comment elle a fait, peut-être est-ce un simple concours de circonstance, que je me suis simplement réveillée au bon moment. Elle ne peut pas être à l'origine de leur arrivée, ce serait lui donner un pouvoir qu'elle n'a pas. Mais je ressens quand même le besoin d'aller la voir, de la remercier, puisse-t-elle m'entendre ou non. Une légère appréhension flotte tout de même en moi, n'hésitant pas à m'envahir au moindre faux pas, à la moindre légère baisse d'attention de ma part. On ne sort pas si facilement d'un deuil. Il y a des choses ancrées en moi, des peurs, des angoisses qu'un rien peut faire réapparaître. Des choses qui existaient bien avant sa mort à elle. La plus forte, celle qui m'a faite me recroqueviller, là-bas, tant de mois, je la connais bien. Je ne me leurre même plus à son propos, sans pour autant le crier à la face des gens. L'abandon. Cette peur, terrible, qui s'insinue parfois en moi sans que j'y prenne garde. Qui me glace le sang, me fait parfois suffoquer. Et pourtant, alors même que je me serais accrochée aux jupes de Kaimi si je m'étais écoutée, je l'avais laissé. Juste comme ça, comme si c'était simple. Comme si ça allait de soi. La laisser partir, ne plus lutter. Pleurer en silence ma douleur. Ne pas lui cacher ces larmes. Mais ne pas les transformer en chantage. Il ne pouvait pas y avoir de chantage entre nous. Elle ne me demandait pas de prier Fimine, sa Déesse, je ne lui demandais pas de l'abandonner pour moi. Sa mort ne devait pas, ne pouvait être différente. Je ne pouvais lui abandonner ma vie, et elle me donner sa mort. Quand bien même était-ce là ce qui nous aurait permis de rester ensemble. -Je t'entends dans tes silences. Mais tu es morte à présent, tu n'es plus là pour entendre. Et pourtant, mes pas me dirigent tout de même vers ta tombe. Parce que, même si je ne suis plus seule, même si tu as accompli ma dernière volonté, ma dernière demande, même si tu m'as montré la voix, montré d'autres personnes vers qui tendre, j'ai tout de même besoin, parfois, de me retourner vers toi. Et par-là même de retourner en moi-même. Peut-être te dirais-je juste merci, peut-être t'en dirais-je un peu plus, peut-être même rien. Retrouver tout simplement le calme de la fontaine, au cœur des bois. Ce secret enfoui en deux cœurs différents. Je crierai. Je hurlerai. Je me débarrasserai de cette souffrance qui m'engourdit, puis je reviendrai, comme si de rien était, avec ce sourire à mon visage. Jusqu'au prochain cri qu'il me faudra pousser. La vie est un cycle, ma douleur à l'identique. -Tout nous vient de notre enfance. Je me demande si le guerrier a su à quel point cette petite phrase a résonné en moi. En silence, je me coule dans la forêt. Mes membres se délient. Retrouvent avec plaisir les sensations que seuls les arbres peuvent leur donner. Le sable qui coule partout là-bas, de l'endroit que je viens de quitter, n'a plus raison d'être ici. Je me fais l'effet d'être une autre, plus libre. Un frémissement d'impatience me gagne, ma gorge vibre. Un cri en sort. De rage d'abord, de douleur. Un cri pour expulser tout ce que j'absorbe et que je vais devoir apprendre à délivrer ailleurs qu'en forêt. Puis un cri de joie, un rire. Mes bras s'ouvrent en grand, ma tête se penche en arrière. Je respire la forêt, je respire ce lieu que je connais depuis ma naissance, ce lieu avec lequel j'ai appris à vivre. Ce lieu dont il faudrait que je me détache un peu plus, afin de mieux savoir vivre là où les arbres ne sont pas rois. Mais l'heure n'est pas à l'apprentissage. Je cours vers la fontaine, les yeux brillants. Je sais qu'elle ne sera pas là-bas, mais je suis tout de même contente d'y retourner. Joie et course sont stoppées nettes par les images qui apparaissent entre les branches du saule pleureur. J'ai l'impression de recevoir un coup au ventre, ma respiration se bloque, je me plie en deux. Devant moi, pillant la tombe de Kaimi, plusieurs orcs. Mon souffle n'est retrouvé que pour crier. Un cri de rage, bien plus fort que celui poussé un peu plus tôt dans la forêt. Je n'arrive pas à réfléchir correctement, à me dire qu'il y en a trop pour une personne seule, de ma force. Toutes pensées cohérentes disparaissent. Je me précipite vers eux, incantant un sort avec toute la rage qui me possède.
  5. Je donne/vends divers esprits (selon les récoltes, j'en aurais plus ou moins) et autres bidules qui ne m'intéressent plus. Si vous êtes intéressés, merci de me mp sur le jeu. un grimoire de prières et de serpent à langue fourchue Je tiens à signaler que je peux, pour des raisons rp, refuser de donner un ou plusieurs esprits à ceux que je considère comme mes ennemis. Et aussi ceci : mais je tiens à dire que la personne à qui je le donnerai devra m'offrir un rp en échange.
  6. Sheelah

    Belette

    Boulay et Oyoyel arrivèrent ensemble à la taverne, comme de coutume. Ils n'étaient pas frères ni n'appartenaient à la même famille, et pourtant on ne les voyait jamais l'un sans l'autre. Ce soir là, ils s'installèrent non loin de la table de la Belette et de son père. C'était un peu leur divertissement, les soirs où ils étaient là. Boulay trouvait que c'était une famille de dingue, mais une dent en moins lui avait appris à ne pas le dire devant le père. Selon Boulay, le père prenait la mouche pour rien, ou plutôt pour tout, ce qui expliquait le problème de dent qu'il avait. En fait, Boulay avait carrément une théorie sur le père, selon laquelle il venait ici se battre pour ne pas taper sa fille à la place. Un genre d'exutoire. Mais les gens à qui il en avait parlé n'avaient pas semblé apprécier de trop cette histoire. De toute façon, les gens fermaient toujours gueules et yeux dans ce genre de situation. Il en savait quelque chose, jamais personne avait rien dit "“ lui le premier, quand son père cognait sa sœur. C'était peut-être un rituel Tellurique, un genre de coutume pour rendre les filles bien dures comme la terre. Ou les mecs, disait Oyoyel quand Boulay marmonnait ce genre de choses. Dans ces moments-là, Boulay ne comprenait pas trop la lueur goguenarde qu'il lisait dans les yeux de son pote. -Taper un mec, c'est pas pareil Oyoyel, qu'il lui répondait. Quand il emmerdait trop Oyoyel avec ses histoires, ce dernier lui répondait invariablement la même chose : -Si ton père avait cogné moins fort, tu comprendrais p't'être mieux tout ça, et on t'appelerait pas Boulay. Cette réponse suscitait toujours une totale incompréhension de la part de Boulay. Oyoyel tapotait alors son épaule avant de commander une autre pinte. C'est qu'à force de se faire appeler comme ça, Boulay avait cru que c'était véritablement son prénom. Même son père avait oublié celui qu'il avait pu lui donner un jour. Ce soir-là, Boulay arrivait pas à quitter des yeux la Belette "“ pour elle aussi il pensait que c'était son véritable prénom. Oyoyel lui avait bien conseillé de rester discret, mais c'était plus fort que lui, il y avait quelque chose chez cette fille qui l'attirait. Et puis, en dehors d'Oyoyel, elle était la seule personne à ne s'être jamais moquée de lui et qui se comportait aimablement avec lui. Oyoyel pensait que cette gentillesse à son égard participait grandement à l'attention de Boulay pour la Belette. Une autre grande partie venait de ce que Boulay appelait « les tours de Belette ». A chaque fois que la Belette le voyait, elle lui faisait un petit tour de magie. Il ne lui fallait pas grand-chose pour être heureux, au Boulay. Boulay ne quittait donc pas la Belette des yeux, attendant avec impatience son tour du soir. Il espérait que personne ne parlerait de Quen, ou de tout autre sujet provoquant fatalement l'énervement du père, avant que sa fille n'ait accompli son tour. Un simple tour d'horizon de la taverne ce soir-là lui fit comprendre qu'il n'était pas le seul à attendre. Dans ce coin reculé de Terra, les gars voyaient soit la mine, soit le travail du bois, alors ils avaient vite compris que le père là, il leur offrait un peu de distraction en amenant sa fille. Oh, non pas qu'elle fut la seule distraction du coin. Dehors, un peu plus loin, attendaient d'autres types de filles "“ ou d'hommes, mais la distraction proposée n'avait rien à voir. Boulay n'arrivait pas à déterminer l'âge de la Belette. Plus jeune que lui, mais de combien... Ils ont fini de manger, la serveuse ramasse les écuelles et, en passant, adresse un clin d'œil à Boulay. Ça lui plaisait bien que sa sœur bosse ici. Bon, il ne pouvait pas avoir ses bières gratuites comme il se l'était imaginé, mais au moins, elle était plus dépendante de leur père. Sa sœur, elle n'était pas devenue toute dure à force de se faire frapper. Elle était restée toute tendre. C'est ça qui lui faisait penser que la Belette pouvait bien se faire frapper aussi. Oyoyel n'était pas de son avis. -La belette, faut te méfier, elle est pas si tendre que ça, qu'il lui disait. T'as eu de la chance, c'tout, qu'elle soit comme ça direct avec toi. Mais les autres c'pas pareils. T'as trop d'gravats dans les yeux pour le voir c'est tout. C'pas parce que la fourrure des belettes est douce que la douleur des griffes s'atténue. Mais Boulay s'en moquait et lui répondait que, vu où ils vivaient tous, valait mieux pour une femme savoir se défendre. Le père de la Belette a sorti de sa poche une sorte de graine, qu'il a donné à sa fille. Son air toujours renfrogné participait à la légende du personnage dans le coin, et seule sa fille savait le dérider. C'est quand le père regardait la Belette que Boulay retrouvait des similitudes entre eux. Tout son visage se détendait alors, et ses yeux prenaient la même teinte noisette que ceux de sa fille. D'après les anciens, ceux qui se souvenaient de sa mère, la jeune femme avait hérité d'elle ses cheveux châtains, mais Boulay ne se souvenait pas assez d'elle pour en être certain. La Belette les laissait détachés, ou alors elle les nattait. Ou les tressait. Boulay n'avait jamais trop compris la différence. La seule fois où il l'avait vu en robe, c'était pour la fête de l'Unique. Elle avait mis une robe toute blanche, dans laquelle Boulay l'avait trouvé vraiment jolie. Le reste du temps, comme ce soir, elle était en pantalon-chemise, comme son père. Bottée ou nue pied, elle allait et venait, la plupart du temps seule. Elle était par contre bien plus petite que son père. Ce soir, les cheveux de la Belette étaient détachés, ils bougeaient légèrement, comme si le vent venait les soulever. Boulay ne savait pas, des mains ou de son visage, quoi regarder. Ces dernières étaient au dessus de la table, un peu écartées l'une de l'autre. Entre elles, soutenue par rien semblait-il, flottait l'étrange graine. Elle avait la taille d'un œuf de caille, et émettait une faible lueur. Rapidement, Boulay jeta un coup d'œil dans la salle. Les conversations s'étaient tues. Lorsqu'il reposa ses yeux sur la graine, celle-ci avait doublé voire triplé de volume et les mains de la Belette s'étaient écartées, comme pour lui laisser la place de grandir. De ses mains semblait partir de fines lumières vertes. La voix de la Belette s'éleva alors, le faisant sursauter. -Ainsi fut le commencement. L'Unique, Lumière de vie, créa Fimine, Déesse de la Terre. La graine grossit encore, et devint verte. A son sommet, elle sembla s'ouvrir avec lenteur. La coque verte devint feuilles larges et rondes tandis qu'apparaissait en leur centre un bourgeon rose. -Du don que donna l'Unique a Fimine naquit une nouvelle sorte de vie. Lentement, au rythme de ses mots, les pétales roses s'ouvrirent. Le nénuphar, flottant toujours dans les airs, était à présent éclos. Nulle lueur cependant ne provenait plus de lui. -Les Hommes ne virent là que la beauté de Fimine... Les feuilles du nénuphar les premières perdirent de leur vigueur, de leur beauté, se flétrirent. Un « oh » de déception parcouru la salle en voyant que les pétales suivaient. -Cependant, certains Hommes n'oubliaient pas ce qu'il en était vraiment. D'entre les pétales, une vive lueur apparut et, tandis que la plante se flétrissait totalement, une boule de lumière en sorti. Elle resta là, à flotter, tandis que la plante devenait poussière. Et, sous l'oeil approbateur de son père, la Belette termina : -Les Dieux et Déesses passent, seul l'Unique reste. Elle rapprocha ensuite ses mains, prenant la lumière au creux de ses paumes, avant de l'éteindre doucement. Un long silence s'ensuivit. Les gens étaient à la fois épaté par le sort, et étourdit par les paroles. C'était bien la première fois qu'on l'entendait parler comme son père. Boulay ne savait pas quoi en penser non plus. Sans la quitter des yeux, il se pencha vers Oyoyel et lui dit, d'une voix qui se fit un peu trop forte : -Ce serait pas du genre de ce que l'autre avait dit là, Niue ou je sai... Il ne put finir sa phrase, Oyoyel avait vivement plaqué sa main sur sa bouche. Certains l'ayant entendu s'étaient tournés vers lui, la mine mécontente. Du côté de la Belette et de son père, rien ne laissait voir qu'ils avaient entendu Boulay. Oyoyel lui murmura alors : -Prononce pas c'nom là Boulay, prononce pas. Va pas lui mettre en tête des idées qui pourraient trop lui plaire, ça serait bon pour personne. Et de rajouter, pour être sûr de bien se faire comprendre : surtout pour la Belette Boulay, surtout pour la Belette. La vieille folle, l'oiseau de malheur, avait quant à elle tout entendu. Trop occupés à regarder le tour, personne ne s'était soucié d'elle. Même le père, dont la fierté en écoutant sa fille se lisait sur le visage. Ça lui dégoulinait à la face, et la vieille en avait été choquée. Pendant quelques temps, elle avait cru avoir réussi à détourner la fille des croyances de son père. La petite avait même dépassé ses espérances en se mettant à prier à tout va les quatre dieux élémentaires. Mais, et la vieille s'en apercevait maintenant, ça n'avait été que la curiosité d'une jeune fille pour de la nouveauté, et une fois cet attrait disparu, une fois sa curiosité rassasiée, elle avait repris ses anciennes croyances. Ça faisait quelques temps qu'elle voulait agir, ça ne pouvait plus attendre... Discrètement, elle sorti de la taverne, et alla, comme cette nuit de Dea, chez le père de la Belette. [...] Sheelah se tient debout, devant la maison dans laquelle elle habite depuis sa naissance. Elle a cessé de s'agiter, de crier à l'aide, de chercher à arrêter le feu. Elle ne peut rien faire, même pas espérer une quelconque aide, qu'elle n'appelle plus depuis qu'elle a compris. Elle ne prie pas ces Dieux élémentaires non plus, dont elle voit l'existence ce soir-là. Vulfume semble rire dans les craquements du bois en feu. Eolia chante de son vent qui attise les flammes. Posicillon la nargue de ses nuages lourds dont nulle goutte ne semblait vouloir s'échapper. Et Fimine... Fimine brille par son incapacité à faire quoi que se soit pour sauver son père. Bientôt ne subsiste plus que le craquement du feu. Même les oiseaux s'étaient tus. La voix de sa mère s'élève alors, comme si elle se trouvait ici, à ses côté, bien vivante. Elle semblait avoir suivi les pensées de sa fille. -Tu n'as pas besoin de tous ces dieux pour devenir celle que tu dois être. Du cœur du brasier lui vient celle de son père : -Vois l'œuvre de Quen ma fille, vois les dieux œuvrer ensemble, comme Il le souhaite. Ainsi est la voix de Quen. A toi de décider si tu veux la suivre...
  7. Sheelah

    Belette

    Un jour de Dea, année inconnue "“ il est de ces évènements qui marquent peu de vies et qui ne méritent pas d'être retenus. Un cri dans la nuit, synonyme de vie, et pourtant, un cri qui dérange dans cette forêt, un cri que l'on n'entend que peu par ici. Quelques heures plus tard, un oiseau de mauvais augure arrive. Cape noire, orbe à la main, l'oiseau frappe. Cette espèce là est du genre persévérant, quand d'autres ont compris que ça ne servait à rien. La lourde porte de bois de la masure s'ouvre. Quelques raies de lumières arrivent à s'échapper, mais la plupart sont bloqués par la carrure de l'homme qui a ouvert. Il a la mine sombre, et la vue de l'oiseau n'arrange rien à l'affaire. Même un aveugle sentirait qu'il n'est pas content de la venue de la femme. Seulement, elle, elle s'en moque. Elle est envoyé qu'elle dit, elle apporte la parole de la Déesse, elle a su par les arbres et la terre et le roc qu'un enfant était né. L'homme fronce les sourcils. Il n'aime pas ce que la femme lui raconte. Il n'aime pas que l'on se mêle de choses qui ne regardent que lui et sa femme. Il n'aime pas cette vieille folle qui n'a toujours pas compris qu'il n'existait aucune Déesse à ses yeux. -Ce serait pas plutôt le ventre arrondi de ma femme qui vous aurez dit qu'un enfant allait venir au monde ? Croyez pas que je vous ai pas vu, oiseau de malheur ! Vous tournez autour de chez moi depuis des semaines maintenant, à attendre qu'elle accouche ! Alors vos cailloux, vous les laissez là où ils sont, et vous nous foutez la paix ! On n'a pas besoin de vous par ici ! Et il va pour fermer la porte, avec rage. Mais la vieille ne s'avoue pas vaincue. C'est sa destinée, elle le sent, depuis que le ventre s'arrondit, elle doit être là, elle doit sauver le petit à naître, ne pas le laisser dans cette famille d'hérétique. Elle se sent investit d'une mission, et cette idée là la renforce. D'une main, elle retient la porte "“ son poignet se fait douloureux mais qu'importe. L'homme est surpris, il rouvre la porte, la toise "“ pas bien difficile au vu de sa taille. -Je ne partirais pas sans l'avoir vu et l'avoir béni. Elle hausse le menton, le regard ferme, sûre de son bon droit. Mais elle n'a pas affaire avec n'importe qui. Ils semblent aussi butés l'un que l'autre. L'homme se met alors à grogner, et la sorcière est prise de tremblements. On l'avait prévenu, au village, on lui avait dit de le laisser tranquille, lui et sa femme. Bien sûr qu'on sait qu'il est étrange, pas comme les autres. Bien sûr qu'on sait qu'il ne croit pas en Fimine, juste en l'Unique, et que quand on le taquine avec ça, ça finit forcément en bagarre. Qu'est-ce qu'elle croit la vieille ? On le connait depuis plus longtemps qu'elle au village. On sait d'où il vient, pourquoi il est comme ça. Et on sait surtout qu'on le changera pas, et que tant qu'on le laisse tranquille, il ennuie personne avec ses histoires. Mais elle n'a rien voulu entendre. C'est sa destinée. Alors elle se redresse autant qu'elle le peut et le fixe d'un air décidé. Elle n'aura pas peur, elle ne partira pas. Il peut grogner tant qu'il veut. Elle s'en moque. Et le voilà qui se baisse et, sans qu'elle ne s'en rende compte, elle rentre la tête dans les épaules. -Elle est née au mois de Dea, elle est déjà bénie, sorcière. Le neuvième mois, et le mois de l'Unique. Elle a pas besoin d'autre chose comme bénédiction. La voix de l'homme est forte, directe. Et la porte se ferme tout aussi strictement.
  8. Ça fait plaisir de lire de nouveaux rôlistes ! Amaya, comme je te l'ai dit en privé, j'aime beaucoup tes écrits, et j'ai hâte de voir comment tu vas t'en sortir avec tous ces hommes ! J'ai aussi beaucoup aimé lire Elessar Din, vraiment facile à lire tant la plume semble aisée. Et puis les moins nouveaux, Ignis comme d'habitude j'adore te lire, ravie que tu continues à nous faire part de ta plume. Et Mach Gulam... Et bien, ça faisait longtemps que je ne t'avais pas lu ici ou sur le forum EnferS, vivement le prochain texte !
  9. Episode 3 : principe Tellurique : un peu de lumière suffit à la vie La mort de Kaimi m'avait mis un sacré coup au moral, d'autant plus que je n'avais plus de nouvelles de Aiakos, et que Zethyr semblait ne plus avoir envie de sortir. Ce dernier était occupé à je ne sais trop quelles affaires et nous ne nous voyions plus vraiment. Notre petit groupe Tellurique semblait donc battre de l'aile. Je passais tout mon temps dans la forêt d'Irliscia, cachée près de la fontaine que Kami m'avait fait découvrir. Rares étaient les missives que j'arrivais à recevoir ici "“ personne, mis à part Suyvel, ne savait que je me trouvais ici. Personne... Et pourtant. Zethyr survint un jour, pestant après les diverses créatures qui le séparaient de moi. Je ne savais pas comment il avait réussi à me retrouver. Le mystère de nos retrouvailles était presque aussi grand que le mystère concernant sa personne. Il ne fallait certes pas le sous-estimer, ou ne voir en lui qu'un coureur de jupon un tantinet énervant. Cette idée que je me faisais de lui avait cependant bien des fois du mal à rester à mon esprit, tant ses manières étaient déconcertantes. Il n'y alla pas par quatre chemins, comme à son habitude. C'était d'ailleurs un trait de son caractère que j'appréciais. -Je me suis remis à l'entrainement, me dit-il pour tout préambule. La surprise de sa venue ici, ajoutée à son abrupte façon de m'aborder fit que je ne pus tout d'abord guère dire mieux qu'un « oh » vaguement surpris et désintéressé. C'était très bien pour lui, mais je ne voyais pas ce que ça pouvait bien changer pour moi. J'avais plus envie de me morfondre sur l'absurdité de la vie et toute la clique d'idée qui allait avec, et il me fallait le lui faire comprendre. Je tentais donc un « et alors » bougon qui n'eut guère le résultat escompté. Pas démonté par ma réponse brève et peu enthousiaste, il se fendit d'un grand sourire avant d'asséner d'une voix emballée : -Et alors, euh, tu viens ? -Tu dragues encore ? Ma question avait fusé sans que j'y fasse attention. Moi qui me pensais finie, sans intérêt pour ce que j'avais connu... Je me rendais compte que j'attendais peut-être juste quelque chose qui me sorte de cet état. Quelque chose d'immuable, qui me montrerait que la mort d'un être cher ne changeait pas tout. Et ce quelque chose était en fait quelqu'un. -Bien sûr, répondit-il en rigolant. Bien sûr... Cette réponse me fit sourire, et puis finalement rire. Un léger étonnement me prit lorsque je m'en rendis compte. Je savais encore rire. Ce n'était pas moi qui étais morte. C'était Kaimi. J'étais bien vivante, encore capable de ressentir des choses autres que de la tristesse. C'était étonnant et bon. -Bon, si tu es là alors je reviendrai. -Cool, comme ça je pourrai te re-draguer. Oui, vraiment, il y avait des choses qui ne changeaient pas...
  10. Sheelah

    Kaimi

    -Le feu... Le feu... Murmure angoissant, frissons qui me prennent. Les branches se tendent vers moi. Me couvrent. Me cachent... Ouvrent un passage devant moi, tout en me protégeant des regards indiscrets. Elles savent où je vais... Mon visage se lève, s'offre au vent environnant. Nulle odeur de brûlé, et pourtant... -Le feu... Murmurent les arbres autours de moi. Le feu. Et je murmure à mon tour que je sais, que j'ai vu. Il se gausse. Simple profiteur ou éternel enjôleur ? Il fascine. Il réchauffe. Et puis il blesse. Le feu, le feu... Les larmes du saule s'écartent lentement devant moi, révélant la fontaine. Celle où je l'ai laissé. Tellurique bien aimée qui m'a apprivoisé. L'eau est calme. Pas les arbres. Ils crient à présent. Sans doute ressentent-ils mon humeur. Si je peux à présent faire crier leurs ramures, que pourrais-je faire en m'entrainant assez ? Pas la ramener à la vie... Elle appartient maintenant à la terre pour toujours. Pourquoi certains meurent et reviennent dans ce monde quand d'autres disparaissent pour toujours ? Pourquoi toi ? Tu ne deviendras pas poussière. Je m'en suis assurée. Et cette vie qui part de toi n'est qu'une sorte de continuité. Pas celle que j'aurais souhaitée. Mais c'est tout ce que je peux faire. Pour te garder un peu parmi nous. Tu vas renaître. Ta forme ne sera simplement pas la même. Ton esprit à jamais inatteignable... Pourquoi faut-il toujours que tu t'enfuis après m'avoir laissé t'approcher si près... Ton esprit ne reviendra pas. Tu n'as pas eu besoin de me le dire pour que je le comprenne. Et le mien est coincé ici, sans espoir de pouvoir te retrouver en un ailleurs. Le destin ne nous réunira plus. Je n'aurai plus à te deviner sous d'autres traits. Tu n'auras plus à m'apprivoiser, me faire baisser les armes. Homme ou femme, peu m'importait au final. Tu étais. A présent que je me sais seule, il ne me reste plus qu'à trouver un autre feu où me brûler. Un autre océan où me noyer. Un autre ciel où me perdre. J'aurais dû te demander de ne pas partir où je ne pouvais te suivre. Mais il est trop tard maintenant, et je voudrais juste que tu fasses une dernière chose pour moi... Que tu me montres qu'il y a encore pour moi quelque chose ici. Quelqu'un.
  11. - Crabe marron : tous -Branleil : tous -Flamèches : tous -Poulpe : tous - Tigre sauvage : tous -Abeille tueuse : tous
  12. J'ai trouvé un gros trou en plein Melrath : Il existe aussi quand on est à la prison, tout en haut à gauche, pas pour aller en haut, mais pour aller à gauche.
  13. Sheelah

    Hakima

    Bienvenu, bon retour
  14. Épisode 2 : Zethyr et l'art floral Zethyr est un homme très particulier. Il a, quoi qu'on en dise, un petit côté attachant dans sa façon de faire. Même si, j'en conviens, le mot attachant peut ne pas être le premier mot qui nous vient à l'esprit lorsque l'on pense à lui. En fait, il me semble que j'ai entendu bien moins de fois le mot attachant que le mot pervers. Bon. Peut-être un peu au premier abord. Avec sa manie de toutes nous trouver belles. Mais ça n'est pas non plus suffisant pour le traiter de pervers. C'est plutôt aimable de sa part, de nous dire comme ça, quand il nous voit, qu'il nous trouve belle. Il est un des rares à le faire. Après, il n'est pas non plus le seul. Loin de là. Avec plus de subtilité. De façon plus intime aussi, pas à la vue de tous. Ce qui peut nous laisser croire que la dite personne ne nous le dit qu'à nous. Contrairement à Zethyr, qui le dit à toutes les femmes. Et c'est justement là que les gens doivent commencer à trouver que le mot pervers lui convient bien. Ou vil flatteur. Mais il faut bien se dire que, au moins, Zethyr est quelque part sincère avec nous dans sa façon de faire. Nulle entourloupe. Il ne se cache pas. Avoue, sans honte, qu'il aime toutes les femmes. Qu'il les veut toutes. Il ne nous ment pas. Et, de cette façon, nous, femmes, ne nous attendons pas à quelque chose d'autre. Il serait donc presque illogique de lui en vouloir. Là où ça se gâte, c'est quand il essaie d'embrasser. Je passe sur le fait qu'il demande à toutes les femmes qu'il croise de l'épouser. Zethyr est donc plus un sorte de Don Juan qu'un réel pervers. Même si le fait qu'il ait demandé à Aiakos de l'aider en enlevant des jeunes femmes puisse, encore une fois, laisser à penser que pervers lui conviendrait mieux. Aiakos n'a pas dit ce que Zethyr lui a proposé en échange. Et je ne sais pas trop si j'ai envie de me renseigner. Bon, une part de moi si, en bonne curieuse. Et puis, Zethyr m'aide pas mal. Sans que je lui demande forcément quelque chose. Il est donc plutôt gentil. Et assez prévenant avec moi. Les autres je sais pas, mais avec moi, il est plutôt bien. La plupart du temps. Et, à d'autres moments... Disons qu'il se montre à la fois agaçant, attachant, et étonnant. Comme maintenant par exemple. Agaçant parce qu'au lieu de me laisser dormir tranquillement là où j'étais lorsque je m'étais couchée, à savoir près de lui, de Shiver et de Aiakos, monsieur a décidé de m'emmener dans un coin. Le même que hier après-midi quand il m'a couru après. Il est du genre buté. Obstiné. Borné. Je comprends pas tout de suite que je suis plus là où je m'étais endormie. Je m'assoies, m'étire et vois Gésouaf et Géfin s'approcher en voyant que je suis réveillée. Je vois l'arme de Shiver dépasser plus loin, Aiakos qui dort. De l'autre côté de la salle. Mes sourcils se froncent en voyant ça, mais je n'ai pas eu le temps d'y réfléchir parce que Gésouaf me tend un bol de chocolat chaud que je prends sans réfléchir en le remerciant. Géfin me donne à son tour des gaufres et de la chantilly sous mes yeux éberlués. Petit déjeuné offert par Zethyr me disent-ils. Et voilà. Voilà comment est Zethyr, pensé pervers par beaucoup. Surprenant et gentil. Mais il peut être chiant aussi, je ne l'oublie pas. Mais pervers, bof. A peine ai-je fini de manger que Géflora arrive avec un bouquet de rose. Rouges. De Zethyr encore une fois. Ça me fait sourire, et je ne peux m'empêcher de penser que l'on pourrait refleurir Terra avec tous ses cadeaux. Voilà encore la preuve que Zethyr peut être tout à fait charmant quand il le veut. Et puis Gésouaf vient à nouveau me voir, un verre de champagne accompagné d'un petit mot. Et je suis en train de me dire qu'il en fait quand même un peu trop, lorsque je me rends compte qu'il n'en est pas l'auteur. Une légère rougeur monte à mes joues tandis que je cherche du regard l'homme qui vient de m'offrir cette coupe. Mais il est déjà parti. J'ai presque envie de réveiller Zethyr pour lui montrer. Qu'il voit que la simplicité, ça marche tout autant. Mais bon, il fait des efforts, alors je vais juste attendre, et je lui dirai merci. Mais il verra pas mon dos pour autant.
  15. Épisode 1 : l'auberge L'auberge de Kiar Mar n'est pas du genre peuplée. A part les quelques vendeurs et les lutins, il n'y a bien souvent que Aiakos et Zethyr. Parfois Shiver, lorsqu'il descend nous voir. Ce soir, il n'y a que Zethyr et moi. Aiakos doit être dans sa chambre, ou en train de chasser. Zethyr est un peu plus calme ces derniers temps. Sûrement que la venue dans la forêt de la magicienne toute verte n'y est pas étrangère. Je suis en train de rêvasser, lorsque je sens quelqu'un qui m'attrape par derrière. Un petit cri de surprise s'échappe de mes lèvres tandis que je tourne la tête pour voir qui est celui qui me soulève de terre pour m'emmener plus loin. Zethyr. J'aurais du m'en douter. Je me débats et il me lâche. J'en profite alors pour courir loin de lui. Mais il insiste le bougre ! Et me voilà à courir dans tous les sens, sous le regard mi ébahie mi moqueur des vendeurs. Ils pourraient m'aider un peu ! Lui faire un croche pied, un truc du genre ! Zethyr ne semble pas comprendre que je ne suis pas d'accord pour le suivre dans un coin de la pièce. Il me poursuit, avec un petit sourire au visage. J'arrive pas à deviner si c'est un petit sourire pervers, ou juste amusé de me voir le fuir. Je commence à fatiguer. Et à en avoir marre en fait. Je ralentis un peu la cadence. Mauvaise pioche. Le voilà sur moi. Et cette fois, il emploie les grand moyens : il me met carrément sur son épaule, comme un sac, et il m'emmène. Un moment, je me débats, avant de me dire que ça me sert à rien. Il a une idée derrière la tête, et il n'arrêtera pas. Pas la peine de me faire mal en essayant de me libérer. Finalement, je ne peux pas m'empêcher de lui demander où on va. Après m'avoir répondu qu'il allait dans le coin derrière la marchande de fleur, le voilà qui me dit de me taire. Ce qui réveille ma colère. Enfin il me dépose au sol. Je me tiens devant lui, les bras croisés sur la poitrine pour montrer mon mécontentement. Et le voilà qui m'offre une rose, pour m'amadouer sûrement. Et puis finalement, ce n'est pas une rose, mais une dizaine de fleurs qui me tombent dessus. J'en ai partout. Dans les cheveux, entre les mains, sur les épaules et à mes pieds. En fait, je trouve ça joli. C'est peut-être un peu exagéré toutes ces fleurs, mais je trouve ça gentil qu'il m'en offre. Même si ça doit être un plan drague pour que j'accepte ses avances. Sacré bonhomme. Mais je ne dis toujours rien. Il m'a dit de me taire, je l'ai pris mal, et je suis têtue. Et puis, le voilà qui en rajoute une couche. Il est doué le bougre. Il présente une rose sous mes yeux. -M'aimes-tu ? Je ne réponds rien. -Si tu ne parles pas, cela veut dire que oui. Pendant quelques secondes, je suis trop estomaquée pour répondre quoi que ce soit. Je crois que j'ai même envie de... Je sais pas, le taper par exemple. -Ça ne marche pas comme ça ! J'ajouterais bien un « idiot », ou bien encore « crétin ». Ma réponse n'a pas l'air de le perturber. Comme souvent en fait. Et je le vois courir de l'autre côté de la salle en me criant de rester là où je suis. Et il revient, courant toujours, avec une coupe de champagne à la main. -Tu crois que les bulles vont me faire changer d'avis, je demande. Il est quand même drôle. Et peut-être que finalement, il le prend pas forcément bien. Il a l'air vexé. Ca m'ennuie un peu. Jusqu'à ce qu'il se mette à parler. -Non, dit-il. Va-t-en. Et ça m'énerve. Et je le vois qui va boire plus loin. Alors je m'en vais, comme il me le demande, énervée, et les fleurs de mes cheveux volètent dans mon sillon.
  16. J'ai un problème du même genre. J'ai reçu une fleur de Aiakos et j'ai eu un petit message en orange disant : -que j'avais refusé, puis : -que j'avais accepté, puis : -que j'avais déjà décidé de cette offre
  17. Sheelah

    Distinction

    C'est joliment dit, merci
  18. Sheelah

    Distinction

    Bonjour, je me posais juste une question, pourquoi certaines distinctions nous vouvoient, et d'autres nous tutoient ? "vous avez massacré... " "tu as atteint ..."
  19. Bonjour, c'est pas un grand problème, mais bon...
  20. Sheelah

    Sheelah

    Ah oui c'est mieux excuse moi
  21. Sheelah

    Sheelah

    Merci Badacknanasplit ou je sais plus trop comment
  22. Sheelah

    Sheelah

    Merci merci ! Et oui j'aime bien tes bavouilles Tapate o: Merci parrain de Zethyr o:
  23. Chante une sérénade à Orus.
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