Le lutin au grelot
Lupvnik le lutin boudait, comme à son habitude. Il boudait, cette fois-ci, car il n'avait pas eu le cadeau qu'il voulait pour noí«l. Il se moquait bien de savoir que ses parents avaient fait leur possible, qu'ils n'avaient que très peu de temps, comme chaque année, à cette période ci. Qu'est-ce qu'il pouvait en avoir à faire, des autres enfants, et de ce fichus père noí«l ? Il ne connaissait pas les premiers, et ne voudrait jamais - oh grand jamais ! - travailler pour le second.
Il boudait, donc. Au départ, il était resté bouder dans la maison de ses parents, pour leur montrer à quel point il était énervé. Mais ils semblaient s'en moquer. Alors, énervé plus par leur indifférence que par cette histoire de cadeau finalement, il était sorti, trouver refuge dans les bois.
Il marchait rageusement, tapant du pied dans tout ce qu'il pouvait afin de se défouler.
Il prit même une branche de sapin, arrachant avec fougue les aiguilles pour se retrouver avec dans les mains une branche nue dont il se servit pour taper se qui se trouvait autour de lui. Ses bottes commençaient à être mouillées à cause de la neige qui couvrait le sol, mais il n'en avait cure.
Il tapait. Tapait.
Branches.
Cailloux.
Neige sur le sol.
Tronc d'arbre.
Tout ce qui passait sous son bâton recevait un coup.
C'est ainsi qu'il reçu un énorme tas de neige sur lui, en tapant la mauvaise branche. Sous la surprise, il resta immobile, ne sachant comment réagir. Ne pouvant réagir. Il se sentait soudain las. Triste aussi. Et tout mouillé maintenant. Il avait froid aussi. Alors il laissa son bâton, sorti de toute cette neige et alla un peu plus loin, s'assoir sur un tronc d'arbre.
Il était là, seul, triste, prêt à pleurer, lorsqu'il sentit sur son épaule une main chaude. Il releva la tête, et vit une femme, belle. Elle était tout de blanc vêtue et, autour de ses pieds, la neige avait fondue tandis que des fleurs semblaient pousser, fleurir, comme par magie.
Elle lui sourit tendrement, prit son bonnet, qui sécha rapidement entre ses mains, et fit apparaître à son bout un petit grelot. Elle remit ensuite le bonnet sur la tête du petit lutin, le fit grelotter puis émit un petit rire.
-Ne sois pas triste petit lutin. C'est noí«l...
La déesse lui sourit une dernière fois, puis disparut dans un rayon de lumière.
Lupvnik, après avoir compris ce qu'il venait de se passer, remua la tête pour faire chanter son grelot. Cette douce musique apaisa son cœur. Il revint alors, le cœur léger chez ses parents.
C'est ainsi que les lutins découvrir les grelots. Depuis ce jour où la Déesse Fimine apaisa le petit Lupvnik, les lutins ne peuvent résister à l'appel des grelots.