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Vous promenant dans les rues, vous apercevez au loin, un conteur descendu d'une autre contrée. Rapportant souvent des légendes oubliées, ils sont rares et leurs histoires souvent incroyables et belles. Vous vous approchez donc et vous glissez dans la foule, ne voulant pas perdre une miette du récit. Le conteur, un personnage vêtu de noir, prend la parole: "Avez-vous jamais entendu parler de la légende du Sombre? Non, bien sûr, elle fut effacée des mémoires par les dieux qui, du haut de leur grandeur, prennent un malin plaisir à jouer avec les vies des pauvres mortels que nous sommes. Ainsi, je vous proclamerais bien haut son histoire, que vous sachiez à jamais le malheur que confère une vie au service des divinités. Les villageois sont surpris par le ton de cet homme, qui semble plutôt annoncer une future fin du monde qu'une légende oubliée. La voix de l'orateur et forte, et d'un naturel autoritaire, son rythme de respiration et de parole sont parfaits. Après un petit temps de silence, il reprend: -Le Sombre n'a pas de nom, ou plutôt n'en a plus: si son histoire est encore racontée très rarement par les quelques sages qui connaissent les récits de ce monde, son nom a par contre été définitivement banni de ce monde. Dès sa naissance, il y a de ça bien trop longtemps pour que ce chiffre ait une quelconque importance, il était destiné à être exceptionnel: fils d'un comte influent et d'une mère autant prêtresse de l'Unique que magicienne, il était né avec des capacités exceptionnelles. Bien que sa stature frêle lui ai valu bien des moqueries, il s'est très vite révélé le meilleur archer connu, surnommé l'Å’il de Faucon. Doté également d'une résonance à la magie, d'une diplomatie sans équivalent et d'un visage bâtit par la détermination, il était destiné à devenir, du haut de ses 15 ans, conseiller du dauphin du royaume, ainsi que son héritier car celui-ci c'était vu naître stérile. Il vécut ainsi et devint ami du prince, ses aptitudes grandissantes au fil des jours. A 17 ans, il était devenu magicien respectable, sans avoir suivi d'instruction particulière, et une des personnes les plus influentes du royaume, en tant que meilleur ami du roi, qui avait entretemps succédé à son père. Hélas, quelques mois plus tard, ce dernier mourut assassiné par son cousin, qui fut pendu pour son crime, éteignant définitivement la lignée royale. Le Sombre fut alors sacré roi, et passa les 3 années suivantes à ordonner le royaume, dont l'économie s'envola. Il prit pour femme une jeune fille avec qui il eut un enfant, qui reçut le nom d'Ephyr. Le royaume se portait pour le mieux et le peuple louait le nom de son dirigeant, et le louait tellement fort, remerciant les dieux de leurs avoir accordé un être pareil pour les aider à traverser les temps difficiles, que ces divinités finirent Elles-mêmes par entendre les cris d'allégresse de ceux qu'Ils avaient créés, et daignèrent alors voir les royaumes humains pour chercher l'objet de cette clameur. Quand Ils virent Le Sombre, Ils furent impressionnés par le pouvoir d'un être humain, et par ses vertus. Ils demandèrent alors au Sombre de devenir leur champion pour asseoir Leur volontés en ce monde, car Eux avaient probablement autre chose à faire. Le Sombre, éduqué de façon religieuse par sa mère, accepta sans hésiter, et abdiqua pour son fils. Les dieux lui donnèrent des pouvoirs supplémentaires, faisant de lui un être semi-divin, et lui ménagèrent une petite place dans Leur royaume céleste, à condition toutefois qu'il n'aille pas Les déranger. Ainsi, durant un an, Le Sombre tenta de son possible de réduire la misère dans ce monde, sans se préoccuper d'autre chose que de sa tâche. Un an passé, il finit, malgré tout, par être fatigué, et s'accorda un instant de repos en regardant de là-haut la vie de la femme qu'il aimait et de son fils, sang de son sang. Hélas, là-bas, le petit Ephyr étant trop peu âgé, avait eu en régence de mauvais conseillés, dont beaucoup avait tenté de l'assassiner. Sa femme était pressé à se remarier par nombres de courtisans, qui espéraient ainsi acquérir le pouvoir quand le petit prince aurait un "accident". Le Sombre, n'ayant pas le droit de prendre parti dans les affaires politiques humaines, demanda de l'aide aux dieux, qui lui firent avec une subtilité déconcertante comprendre qu'il s'en fichaient totalement. Ainsi, il décida finalement de désobéir aux ordres et se précipita pour aider sa famille. Durant quelques années, il tenta dans l'ombre de protéger son fils et sa femme des manœuvres sournoises des avides de pouvoir, jusqu'à que se déclenche un coup d'état du maréchal des armées, aidé du conseiller personnel du roi. Le Sombre pris alors lui-même la tête des armées restées fidèles au roi, et fit face à son propre peuple pour le bien de sa famille. La guerre dura 7 ans, 7 longues années durant lesquels Le Sombre instruisit en même temps son fils sur l'art de la royauté, son fils étant aussi perspicace qu'il l'avait été. Au bout de 7 ans de carnage, il arriva enfin à capturer les traîtres, appliquant la justice de mort aux chefs et le choix de la rédemption pour les autres. Ainsi fut rétabli sur le trône le roi véritable, qui se chargea de soigner ces terres de désolation. Le Sombre décida alors de revenir dans son royaume céleste, après avoir eu un deuxième enfant avec sa femme: une fille, nommée Encre, de 6 ans la cadette de son frère. Mais de retour au royaume des dieux, il vit que les ceux-ci, même s'ils ne regardent pas souvent dans la direction d'en bas, avaient remarqué son absence et ses actes. Et, au contraire de remercier ses services pour avoir fait pendant un an complet le travail qu'eux n'avaient pas voulu faire, ils qualifièrent de parjure cet acte et l'emprisonnèrent dans une sphère divine, ainsi que sa femme, espacés d'assez de pas pour qu'ils puissent se voir mais non se parler. La sentence fut proclamée dans le monde mortel par la voix résonnante des dieux, et le nom jusqu'alors chanté fut alors fui, il fut surnommé le Parjure, L'Infidèle, le Roi Fou, le Sombre, et son vrai nom est maintenant oublié...Même par lui. Et sa torture continue, continue, durant l'éternité, ne le laissant même pas s'incliner à sa condition de naissance. Un silence se fait parmi l'assistance. Beaucoup de villageois semblent agacé de la manière dont cet homme qualifie les dieux, mais néanmoins, sa figure, sa gestuelle et sa voix sont tels que personne ne se manifeste. On dirait presque qu'il a un contrôle sur la foule. -Ici fini le conte pour la plupart, mais il y a une suite à cette... sombre histoire. Après quelques millénaires d'emprisonnement, les dieux finirent par lâcher la surveillance de leur divertissement préféré et retournèrent procrastiner pour l'éternité. Le Sombre en profita pour libérer tous ses pouvoirs, qui lui permirent de se libérer de ses chaînes. Hélas pour lui, cet effort lui coûta tous les pouvoirs que lui avaient donné les dieux, sauf un: l'immortalité. Il ne put donc libérer sa femme, qui continue, à ce jour, de se perdre encore plus chaque jour dans les méandres de sa solitude et de sa démence engendrée par l'enfermement. Le Sombre est revenu maintenant sur cette terre, et cherche à tout prix à libérer sa femme. Le dernier mot tombe, comme un accord dramatique sur une symphonie pathétique, à la limite du dérangeant. L'homme maintenant se tait, et les villageois doucement s'écartent sans lui donner un seul sous pour son récit, dans une vague cohue grommelant. Le conteur continue de les fixer à travers son regard glacé. Soudain, il tourne son regard vers vous, et vous sentez comme si vos pensées étaient scrutées. A peine le temps de faire un geste vers lui qu'il disparaît dans une ruelle, suivie de sa longue cape de couleur sombre.