Manrek Posté(e) 17 août 2021 Signaler Share Posté(e) 17 août 2021 (modifié) Les Prémices des Jeunes Recrues Des fers qui s'entrechoquent, beaucoup de poussières, des cris de rage, nul doute, c'était bien un entrainement corsé. Deux jeunes hommes s'exercent au maniement de leurs armes, sur une petite plaine verdoyante, non loin du grand et robuste fort de Raghénor. C'était il y a environ 20ans... Le premier semblait légèrement plus vieux avec une armure bleuâtre et une lance en argent. Quant au second, un genou à terre, la lame plantée au sol, un bandeau rouge au-dessus des yeux, il venait de s'incliner en duel. -J'ai gagné ce coup-ci Manrek ! Ce qui nous fait 11 à 9 pour moi Ha ha ! Ce soir c'est toi qui cuisines ! -Hurg... Je dois l'admettre que celle-là est pour toi.... -Ne soit pas trop dur avec lui Baranhor ! Tu as une année d'entrainement de plus que lui ! La jeune fille s'approcha du guerrier au bandeau rouge, rougissant légèrement et l'aida à se relever. -Merci...dame Sélénia -Je t'ai déjà dit d'arrêter de m'appeller "dame Sélénia", tu sais nous avons quasiment le même âge, tu peux m'appeler Sélénia tout court, hi hi. -Bon allez, laisse-le, sœurette, il doit garder des forces pour cuisiner ce soir ! Rentrons, demain nous devons aller voir le capitaine Volker ! Nous allons avoir notre première véritable mission. Les trois acolytes rentrèrent avant la nuit tombée, la ville était paisible, tout semblait calme et serein comme à l'accoutumé. Après un bon débarbouillage plus que nécessaire, il s'allongea un instant sur son lit, l'air pensif, finissant par s'endormir. Il se réveilla soudain, malheureusement un peu tard, enfila un simple débardeur et un caleçon et couru, sous le regard amusé de ses parents, en direction du centre du village. C’est dans une petite maison de village, que vivaient ses deux amis, très souvent seuls. Ils n’avaient plus que leur père, Siménor, un des trois membres de la garde royale, bien souvent occupé au château avec ses responsabilités dus à son grade. Essoufflé il frappa et entra directement, en se pliant en deux, les mains sur les genoux pour reprendre son souffle. -Ah bah tu arrives un peu tard ! Sélénia a voulu te remplacer pour faire à manger ! Tu devrais l'épouser à force qu’elle prenne sans arrêt ta défense ah ah. -Me..merci dame Sélénia...enfin je veux dire... Sélénia. -Ce n'est rien, tu devais être sans doute fatigué, ça ne me dérange pas. Allez hop c'est prêt ! Il se frotta un peu la tête, un peu embêté, et se mit à table sans attendre. -Tu aurais pu au moins mieux t'habiller, il y a quand même une dame à notre table. -Dé..désole je me suis assoupi et... -Hi hi ce n’est pas grave tu sais, j'ai déjà vu Baranhor tout nu quand nous étions petits tu sais. -Heey ! On ne va pas parler de mon anatomie non ! Mangeons avant que ce soit froid. Le repas se déroula sous une bonne ambiance, devant un festin que l'apprentie magicienne avait concocté. Ils se connaissaient depuis pas mal d'années, et partageaient depuis plusieurs mois, la même section de l'armée Raghénorienne. Cette dernière était destinée à entrainer et former les futurs soldats pour défendre le royaume. La soirée finie par arrivée à son terme, le guerrier peu vêtu referma la porte après avoir salué ses amis. Il marcha dans la ruelle, sentant qu’on l’observait, il se retourna vers la fenêtre du deuxième étage. La petite sœur de son ami, lui faisait un signe de la main, qu’il lui rendit un peu timidement, et continua son chemin pour rentrer chez lui. Il n’arrivait pas à fermer l’œil, la tête un peu dans les nuages, peut-être pressé de découvrir ce qui l’attendait le lendemain. Il voulait améliorer son maniement de l’épée, et quoi de mieux qu’une mission en condition réelle pour voir ses réactions en plein combat. Il s’imagina toutes sortes de quête et d’affrontements, et s’endormi, un léger sourire aux lèvres. Ding ding Le tintement des cloches sonne huit heures du matin, il était temps de rejoindre la caserne où l’attend Volker et les autres recrues conviées pour la tâche à accomplir. -Bien je vois que tout le monde est à présent ici, nous allons commencer. Siménor et Manserk m’ont fait part d’un trouble qui sévit aux abords de la forêt Sylianne, les habitants auraient vu une étrange créature dévorer le bétail et s’échapper dans la nuit. Nous allons donc enquêter là-bas, et parfaire votre entrainement, c'est une mission tout à fait à notre portée et sans grande difficulté. S’il y a des désistements c’est le moment! Je ne ferai pas machine arrière sans avoir mené à bien cette mission. Vous êtes l'avenir de notre armée! -Aucun problème ! Ma lance n’en fera qu’une bouchée ! -Bien, c’est la réponse que j’attendais. Donc les recrues conviées pour cette tâche sont : Baranhor, Manrek, Cassy, Bélor, Adonis, Icaro au premier front avec moi. Pour ce qui est de Sélénia, Kélio, Cyria et Sutol, vous n’êtes pas encore en âge pour quelconque conflit, vous serez là en observation et resterez à l’arrière garde, au convoi. Nous partons à midi tapante ! Chacun commença à préparer ses affaires, sans que personne ne se défile. Une première expédition tant attendue pour la plupart, quand soudain le chef instructeur reprit à nouveau la parole et une jeune fille, un peu timide, s’approcha de lui. -Je vais néanmoins faire un écart aux règles ! Malgré son jeune âge et étant son tuteur depuis qu’elle est orpheline, je prends sous ma responsabilité, Nelwen, également pour cette mission. Un moment de troubles et d’interrogations se murmurait à travers les rangs, ce qui rendit mal à l’aise la fillette, qui se cacha derrière son ainé. -Hein ?? C'est quoi ce délire ? -Mais, elle a, à peine, 10ans… -Ce n’est pas un peu dangereux pour son âge… -Seigneur Rähor est au courant ? -L’âge légal c’est 13 ans non ? Tapant dans ses mains pour ramener un peu l'ordre et la discipline, il poursuivi son discours pour rassurer les membres. -Ecoutez moi ! Elle a des capacités que même un adulte ne saurait maitriser ! Elle a un fort potentiel et sera sous notre responsabilité. -Mais… capitaine Volker… et s’il lui arrivait quelque chose ? -Bien, Manrek, vu que tu as l’air de t'inquiéter sur sa survie, je te charge de veiller sur elle à temps pleins ! -Mais…je… -Rendez vous tous devant l’entrée du Royaume à midi ! Volker quitta les lieux pour préparer son voyage, ainsi que la plupart des concernés. Le jeune guerrier au bandeau écarlate resta un peu perdu au milieu de la place, seule Sélénia resta à côté de lui. -Tout va bien ? -Heu..oui oui… Pour une première mission je ne m’attendais pas à devoir surveiller une enfant… Un peu à l’écart et pas trop sûr d’elle, la jeune benjamine approcha de ses récents nouveaux compagnons d’arme. Sur un ton incertain, et une voix assez craintive, elle s’adressa à son ainé. -Bon..bonjour Manrek. J’espère que… je ne serais pas un poids pour vous… D’un petit geste sur l’épaule, il la rassura, et la convia à se préparer du mieux possible pour cette excursion. Un sac de provision, sa lame fétiche en acier, offerte par son oncle, une armure en plaque légère, sans oublier son bandeau rouge au-dessus des yeux. Il était prêt ! Le soleil était quasiment au zénith, le clocher sur le point de sonner, l’heure est venue ! ******* HRP Visuel des protagonistes présents dans ce premier chapitre Manrek Baranhor Sélénia Volker Nelwen Sutol Cassy Adonis Bélor Icaro Cyria Kélio Modifié (le) 21 novembre 2021 par Manrek Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manrek Posté(e) 20 août 2021 Auteur Signaler Share Posté(e) 20 août 2021 (modifié) La Lueur dans l'Obscurité Une douce chaleur accompagnait le convoi des jeunes recrues et de leur ainé, ainsi qu’un semblant de brise, qui venait les rafraichir, de temps à autre. Une atmosphère assez joyeuse et calme, ne pouvait annoncer qu’une bonne journée en perspective. Les plus âgés marchaient à l’avant, accompagné de Volker, le chef de l’expédition, seul Manrek demeurait un peu à l’arrière, en guettant sa jeune protégée. Plus elle le regardait, plus elle avait confiance en lui, de par son intensité dans le regard et sa prestance. Une attention qui ne passa pas inaperçu aux yeux de Sélénia, avec un soupçon de jalousie. Plusieurs heures de marche sur la plaine, le village était visible en contre-bas, ils étaient enfin arrivés, juste avant que la nuit ne tombe. -Bien nous voilà arrivé à notre objectif. Je vais faire le point avec les villageois, pendant ce temps vous érigez les tentes aux abords de l’étable, juste avant l’entrée de la forêt. Pendant qu’il partit quérir les informations pour leur quête, tous se hâtèrent pour établir le campement avant le diner. Chacun commençait à s’installer convenablement devant les cinq tentes. Certains préparaient leur repas, d’autres affutaient leurs armes, ou encore d’autres qui discutaient sur les garçons, comme le font si bien les deux sœurs, Cyria et Cassy. Volker, de retour, fit part du déroulement pour la suite des événements. -Ce soir nous camperont ici, nous attendrons que la bête vienne à nous, et nous ferons un tour de garde toutes les heures. N’agissez pas seul ! Surtout, si vous entendez le moindre bruit, vous venez me prévenir. Il est formellement interdit d’aller dans la forêt tout seul ! D’après ce que j’ai pu entendre sur cette bête, elle n’a rien d’un vulgaire loup… Un regard inquiet se dessinait sur son visage, mais rapidement, il fit bonne figure pour ne pas inquiéter ses jeunes soldats. Le repas fut bref, et tous s’endormirent d’épuisement avec le trajet de la journée. L’ainé, resta éveillé un moment devant les quelques braises restantes. Avant de s’assoupir pour de bon, Icaro entama son tour de garde. Sans menace apparente, ce fut le tour de Bélor de garder un œil sur la sécurité de ses coéquipiers. Il resta debout, à fixer la forêt. -Raah j’ai envie d’en découdre, tu es où sale bestiole… RRAAAACCCHKKkkk Comme un arbre qui venait de s’arracher, subitement, du sol. Le jeune guerrier, fit un pas en arrière, hésitant sur ce qu’il devait faire. -Woooah c’était quoi ça ! D’un rapide coup d’œil en arrière, il s’avança et saisit sa hache. -Tu vas voir Baranhor, qui de nous deux est le meilleur des cadets ! Du haut de ses seize années, il s’élança vers le bois de Sylianne, sous l’œil innocent de Nelwen, qui avait été réveillé par le bruit. -Non… n’y vas pas… Les paroles s’étouffèrent dans le léger brouillard, et la voix de la fillette ne parvint pas aux oreilles de ce dernier, qui s’engouffra de plus en plus dans la forêt. Elle se mit alors à lui courir après, sans réfléchir, pour le ramener à la raison. Légèrement dans les vapes, prit entre le rêve et la réalité, le protecteur de cette dernière, se releva pensant avoir entendu de vagues murmures. Il se tenait debout, devant l’entrée de sa tente, les yeux peu ouverts, scruta l’horizon et distingua comme une silhouette dans la brume. -…Qu’est-ce que c’est... ? Non mais c’est… ! NELWEN ! Le cri réveilla quelques membres, qui se précipitèrent vers Manrek -Que ce passe-t-il ? -Je fonce, pas le choix, elle est en danger ! Adonis avec moi ! Kélio préviens Volker et les autres ! Les deux jeunes guerriers foncèrent sans tarder, transperçant le brouillard, de plus en plus épais. Aaarrrhh Un cri de souffrance parcourait la forêt entière, les deux acolytes s’arrêtèrent un instant, inquiet, et d’un hochement de tête simultané, reprirent leur course dans le bois. La visibilité était de plus en plus difficile, avec elle, son lot de bruits étranges et peu rassurant. Plus rien n’était visible à plus d’un mètre, quand soudain, une lueur, une lumière douce, se dessina entre deux arbres qui leur faisait face. -Vite Adonis ! Allons voir ! En s’approchant d’avantage, il vit ce halo bleuâtre, face à une gigantesque créature dépourvue de membres, comme un énorme serpent en armure. Bélor était au sol, une mare de sang autour de lui, et la fillette, pleine de courage, se tenait face au monstre, les mains devant elle, formant un bouclier spirituel. Elle tenait tant bien que mal face à ce cuirassé géant, pour protéger son compagnon agonisant. Un puissant sort, que seuls les mages confirmés peuvent le maitriser. Le lancer était déjà une prouesse, mais ses forces s’épuisèrent, et elle finit par relâcher les bras puis tomba, les genoux au sol, en larme. -Pardon…. Je ne peux rien faire… La créature, se dressa devant eux, voulant porter son coup de grâce, quand elle se fit interrompre par deux énergumènes, qui se jetèrent à corps perdu, les lames plantées dans sa peau épaisse. -Yaaah ! Prends-toi ça démon ! -Tiens bon Nelwen ! Nous avons vu ton appel ! S’en suivi d’un combat corsé, l’un se tenait devant la bête, tandis que l’autre l’attaquait dans le dos, l’obligeant à changer de cible à chaque taillade. La jeune fille, impuissante, à bout de force, tenta néanmoins de prodiguer quelques soins au blessé. La lutte était acharnée, devant la détresse de Nelwen, les deux guerriers étaient en fureur, tel deux lions enragés. Quand l’un esquivait les crocs, l’autre tranchait la carapace, une tactique assez efficace sur cet ennemi colossal. Sans avoir le temps de reprendre sa garde, Adonis encaissa le choc de l’arrière de la bête, qui le propulsa contre un arbre. Le dernier combattant s’élança, lame tenue fermement avec les deux mains, et planta cette dernière sur le haut du crâne, qui se brisa en deux, lui laissant simplement la poignée en main. Le monstre remua sa tête, avec le reste du fer brisé dans sa chair, quelques oscillations de gauche à droite et fini par s’écrouler sur Manrek, poussait en arrière de justesse, par son ainé. -BON SANG ! PERSONNE NE RESPECTE LES REGLES ! La colère de Volker était légitime, sa filleule en pleurs lui expliqua, par des bribes de mots, ce qui venait de se passer. Mais ce qui inquiéta, le chef de l’escouade, hormis la désobéissance de ses jeunes recrues, c’était cette bête, qu’il avait reconnu. Il ne l’avait croisé que dans les livres, un bestiaire, sur les monstres d’un continent voisin. Un Hatila. Après un sermon, il porta Bélor sur son épaule, ce dernier inconscient, avait une plaie importante tandis que les trois autres le suivirent, avec de légères égratignures. Tourmenté par les évènements, il n’arrêtait pas de réfléchir, comment un tel être était-t-il arrivé à venir vivre ici, dans le bois de Sylianne ? Le retour au camp ne fût que maussade, tout le monde était réveillé par ce tumulte, tous s’inquiétaient de l’état du valeureux Bélor. Un tel incident n’était plus arrivé depuis la refonte du royaume par le premier roi. Volker devra rendre un compte rendu à ses supérieurs, avec cette nuit plus qu’agitée. Un soupire, un dernier souffle prononçant un nom, à ceux, qui avait veillé sur lui depuis son ultime combat. -Ranko… Malgré une mission menée à bien, qui restera gravée dans l’esprit de chacun, le guerrier à la hache, sous les yeux de ses frères d’arme impuissant, ne passa pas la nuit. Le reste de la nuit fût silencieuse, des larmes de tristesse et des visages meurtris, dans le calme le plus profond. Tandis que certains s’en voulait de pas avoir pu agir à temps, ou encore d’autres qui se sentaient totalement anéanti, la benjamine du groupe était inconsolable. C’est alors que Manrek se leva, faisant abstraction de son chagrin et la serra contre lui. -Tu as été très courageuse et tu t’es surpassée ! Grâce à ta lumière, tu nous as guidé jusqu’à toi ! Il était sans doute trop tard pour Bélor, tu as fait ce que tu as pu du haut de tes dix années. Quoi qu'il arrive, désormais, je serai toujours là pour te protéger. Modifié (le) 10 septembre 2021 par Manrek Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manrek Posté(e) 9 septembre 2021 Auteur Signaler Share Posté(e) 9 septembre 2021 (modifié) Un Rapport Inquiétant Un retour au village qui aurait pu être plus festif, avec les quelques présents autour de l’entrée principale du royaume. Mais le corps du défunt, recouvert d’un drap, refroidit cette trentaine de personnes, attendant le retour de leurs proches avec impatience. Sentant que l’inquiétude et la peur montaient peu à peu, le capitaine Volker prit très vite la parole, annonçant la sinistre nouvelle, même si elle était difficile à entendre, en période de paix. Un silence mêlé à plusieurs sanglots, pour le jeune et brave Bélor, régnait désormais. Donnant carte blanche à ses jeunes recrues, afin que chacun puisse retrouver leur famille, l’ainé s’adressa à Manrek. -Avant d’aller donner mon rapport au Seigneur Rähor, je voulais te remercier, Manrek. Sans Adonis et toi, Nelwen ne serait plus… Il posa une main sur le dessus de sa tête, un léger sourire rapide, très vite rattraper par son accablement et ses responsabilités. Il partit en direction du fort, afin de rejoindre la salle du trône, où l’attend le roi et sa garde royale. Le jeune guerrier au bandeau resta un moment immobile, ne savant pas par quoi commencer, la plupart des personnes avaient déjà quittées les lieux. Soudain un jeune garçon s’approcha de lui, les yeux remplis de larmes. -Mon...grand frère…ne reviendra pas… Il comprit alors qu’il avait devant lui le petit frère de, feu, son camarade Bélor. Ne sachant quoi répondre, il était un peu désemparé par la situation. -Je…et bien… sache que ton grand frère était le meilleur d’entre nous… Il s’est battu de toutes ses forces face à cette créature venue d’un autre monde. Il a donné sa vie pour protéger une fille de ton âge, tu peux être fier de lui. -Je veux… le revoir… Sur ces derniers mots, il courut vers une ruelle, à l’abri des regards. Avant qu’il ne puisse réagir, Manrek se fit interpeller par ses amis. -Hey Manrek ! Amène-toi ! Avec Sélénia, Sutol et Adonis on va épier la salle du trône ! Volker doit donner son rapport au Seigneur Rähor et le conseil ! Je veux en savoir plus sur cette histoire ! Tous se dirigèrent vers la salle du trône, mais bien entendu, les deux gardes leur refusèrent l’accès. Cependant, Baranhor connaissait un petit accès discret, situé à l’arrière le bâtiment, entre la salle des gardes et la salle du trône, une sorte de vide sanitaire, dissimulé derrière un amas de végétaux. Adonis refusa de continuer, craignant une sentence, il préféra jouer la sécurité et partit rejoindre les deux sœurs Cyria et Cassy, qui l’avaient gentiment invité à diner le soir. Sutol, quant à lui, avait vu qu’il était suivi depuis le début. Une fillette aux cheveux argentés et la peau un peu sombre, le guettait constamment, cachée non loin, derrière un tonneau. Il décida alors, de ne pas poursuivre sa progression avec les autres, pour éviter de l’entrainer dans les histoires. -Je vais vous laisser… si je vous suis, je vais embarquer Naelle dans ces histoires…Et vu qu’elle nous suit depuis notre arrivée au village…Vous me raconterez ! Tandis que l’aspirant guerrier rejoignait la jeune fille, les trois autres compères, allèrent dans l’étroit couloir végétal. Quelques ronces, et égratignures plus loin, ils arrivèrent enfin devant l’entrée de cette petite galerie, qui passait sous le sol de la salle du trône. Nelwen se tenait devant l’accès, les attendant patiemment, totalement indemne. -Et mais… ! D’où tu sors ? -Vite dépêchez-vous, ça a commencé ! Ils s’engouffrèrent alors dans l’étroit souterrain, progressant jusqu’à une petite grille d’aération en fer forgé. Sans faire de bruit, ils écoutèrent, aisément avec la résonnance, le discours du roi et des principaux généraux. Le capitaine venait de finir son compte rendu sur la mission, dans la forêt de Sylianne. Une atmosphère tendue régnait dans la pièce. -Un Hatila dans le bois de Sylianne ? Quelqu’un la forcément amené ici ! Nous devons enquêter sur le champ ! -Nous devons avant toute chose, prévenir et accompagner la famille du jeune Bélor. -Il n’avait plus que son petit frère, Ranko. Tous les deux vivaient dans un petit mazet avec une nourrice. -Volker, je te charge d’aller voir la nourrice et le frère du défunt. Plus aucune recrue ne quitte le village jusqu’à nouvel ordre ! Les missions et entrainement se feront en interne, sous peine de sanction exemplaire ! La tension était palpable, et l’inquiétude du roi se lisait à la fois sur son visage et dans ses paroles. S’en suivi un discours autour du mystère sur le monstre apparu. -Sir Rähor, nous devons nous rendre aux bois de Sylianne en vitesse ! Il y a forcément une explication sur l’arrivée de cette bête, venue des terres éloignées. Quelqu’un est derrière tout ça et je dois en avoir le cœur net ! -Quelqu’un ? Vous écartez la possibilité de l’œuvre du démon qui occupait autrefois ces terres ? -Encore vos histoires sur ces légendes, sir Zaein. Je n’ai pas le temps pour le mysticisme et les contes pour enfant. -Vous devriez vous méfiez de cette « légende pour enfant », mon cher Siménor. Le démon Mahzael a changé l’histoire de nos terres, je vous invite à jeter un œil sur ce livre, dans la bibliothèque de notre fort. Même pour un esprit aussi logique que vous, il est parfois bon de s’enrichir des mémoires de nos ancêtres. -Humpf toute chose a une explication, cette calamité en a forcément une également. -Bien ! Sir Manserk, je te charge d’enquêter au bois de Sylianne. Messires Zaein et Siménor, nous allons en salle de réunion, nous devons analyser ça de plus près. Prit de curiosité, Manrek voulu regarder au travers de la grille, ne manqua pas de piétiner son ami Baranhor, et d’effleurer le visage de Sélénia qui rougit légèrement. -Aïe ! Mais bon sang qu’est-ce que tu fous ! Chuchota son compère, le pied écrasé. Mais ce petit murmure résonna dans la salle du trône. Il eut juste le temps d’entrevoir le roi et ses généraux, mais également, une jeune fille qui se tenait aux côtés du seigneur Rähor. A peine le temps de voir la douceur et la beauté de son visage, que son oncle obscurcit la vision en se tenant face à lui devant la grille au sol. Il reconnut son neveu et devant cette situation, il s’exprima avec un léger sourire en coin. -Bien ! Monseigneur Rähor, je partirai une fois que j’aurai chassé les rats qui pullulent notre château. Quelques sueurs et un sourire niais, le jeune guerrier n’en menait pas large, et maintenant qu’il avait été vu, il savait qu’il allait subir une secousse de la part de son ainé. Tous se retirèrent à leur mission respective, les vétérans suivirent les directives du roi, tandis que les jeune recrues s’échappèrent rapidement des lieux avant de prendre un sermon. Il savait que pour lui c'était trop tard, que ce soit son père ou son oncle, dès l'instant où il avait été repéré, il allait passer un sale quart d'heure . Chacun se dispersèrent aux quatre coin de la ville, Manrek quant à lui, décida de retarder l'inévitable, et fit un crochet à la bibliothèque. De nombreux livres meublaient la grande salle, mais après quelques heures de recherche, il était là , devant lui. Un petit livre, poussiéreux, le seul qui évoquait le nom qu'il recherchait : "La légende du démon Mahzael". Rähor Manserk Zaein Siménor Naelle Ranko Modifié (le) 14 avril 2022 par Manrek Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manrek Posté(e) 22 septembre 2021 Auteur Signaler Share Posté(e) 22 septembre 2021 (modifié) La Légende du Roi-Démon Non pressé de rentrer chez lui, il parcourut le petit livre, très peu emprunté à la bibliothèque, de par son film de poussière sur la couverture. Il s’adossa contre l’étagère, dans un coin, seul, et commença la lecture. Sur les premières pages, quelques illustrations sur le continent Asthrälia et quelques explications sur ses différentes régions, telle que Raghénor, Gälya, Kyzall ou encore Myrélis. Pour finir, sur le côté géographie, une jolie mappemonde sur une double page avec l’ensemble du pays. Ensuite, quelques dessins griffonnés, limite brouillons, complétaient le livre. Le démon Mahzael était représenté par de bref croquis, une silhouette sombre avec de majestueuses ailes noires, de grandes cornes droites et une longue queue écailleuse. L’historien avait retranscrit le peu d’informations connue sur cette légende. Il y a environ 300 ans, l’archange Mahzael quitta la demeure céleste et descendit des cieux afin de s’enrichir sur la vie de tous être vivants se trouvant sur le Continent d’Asthrälia. Sous apparence humaine, il vivait parmi les hommes et les femmes qui peuplaient les terres. Cela faisait environ une centaine d’années que l’espèce humaine occupait les régions, sans le moindre conflit entre les différents royaumes. Fasciné par leurs méthodes de vie, les sentiments qu’ils éprouvaient ou encore leur vision sur la mort, il voulait ressentir toutes ces choses. Peu à peu il prit goût à tout ceci, ces émotions qui lui étaient alors inconnues jusqu’à présent. Il explora l’ensemble des terres, parcourut les villes, les monts, les forêts et suivit les nombreuses traditions sur les différentes régions. Cependant, même si les règles divines l’interdisaient, il enfanta trois filles avec trois mères différentes. Nul être céleste ne devait interagir avec le commun des mortels, pour éviter de créer une discorde sur l’histoire des hommes et perturber l’équilibre. Il le savait que trop bien… Durant plusieurs années, il garda le secret, quitte à tuer de sang-froid et faire disparaitre toutes preuves éventuelles, mais un jour, la vérité finie par éclater. Apprenant l’existence de Raphielle, Luthécia et Amazelle, le Divin condamna Mahzael à vivre parmi les humains, lui interdisant un quelconque retour aux cieux. Destitué de son immortalité, il conserva, cependant, une force et une magie arcanique redoutable, qui ne pouvait être révoquée. Fou de rage, il voulut se venger de cette sentence et décida alors, d’extérioriser sa colère, de façonner le monde à son image. Sa peau devint sombre, les ailes perdirent le revêtement blanc, des cornes et une longue queue lui poussèrent sur le corps. D’Archange il devint Démon, être maléfique désirant plonger le Continent dans le Chaos absolu. En l’an 137 d’Asthrälia, il défia le Divin et tua aléatoirement hommes, femmes, enfants ou autres créatures vivants sur le continent. Avide de pouvoir et de contrôle, il poursuivit son existence sur terre, par un asservissement sur tout un peuple, puis un royaume, en commençant par le territoire complet de Zymgär. Le roi Arohl se soumit rapidement, en prêtant allégeance au Démon, le proclamant Roi à sa place afin de lui épargner sa vie. Sa lâcheté et sa faiblesse le conduisit malgré tout à une mort rapide, et le nouveau Roi-Démon Mahzael possédait, désormais, toute une armée à son service. La grande conquête commença ! La région voisine, Kyzall, fût la suivante, ne pouvant lutter face à une armée maléfique, nul homme n’avait la force ni le courage d’occire les ténèbres et le roi de ce territoire, tomba, agrandissant un peu plus la légion des forces obscures. La nouvelle se répandit, et très vite, les derniers Rois s’allièrent pour faire face à cette menace et pour que perdure la vie et la liberté de l’Homme. Mais la puissance du nouveau Roi-Démon était telle, que nulle armée ne pouvait tenir efficacement face à elle. Les morts tombèrent, les collines étaient écarlates, tous semblaient perdus pour cette noble cause. Néanmoins, un dernier rempart vu le jour, entre les monts sur le dernier territoire encore débout, Raghénor avait érigé un gigantesque mur afin de servir d’asile pour les survivants des régions voisines et concentrer l’armée au même endroit. Le rempart d’Almon tenait bon, seul bouclier encore debout, la survie de l’humanité ne dépendait que de sa robustesse. Mais pour combien de temps… Tout était une question de mois, voire de jours, avant que la muraille ne cède, c’est alors que Le Divin décida d’agir, se sentant en partie responsable de ce désastre. Ne pouvant intervenir directement, il fit parvenir à Valör, roi de Raghénor, une lame dévastatrice, capable de pourfendre les cieux, d’embraser les mers et déchirer les montagnes. Ce don divin fut salvateur, devant l’antre du bastion, le combat fit rage entre les deux armées, provoquant, à nouveaux, d’innombrable morts dans les deux camps. Mahzael fini par faire face au dernier roi d’Asthrälia encore vivant, détenteur du « pourfendeur divin ». Un duel épique, digne de rentrer dans les contes et les légendes, et lorsque la lame transperça le cœur du Démon, une explosion de lumière jaillit. La lame éclata en morceaux, disséminant les éclats aux quatre coins du continent, Valör, dernier roi des terres, perdit la vie et Mahzael disparaissait du monde des hommes. Nous sommes en l’An 152 d’Asthrälia, et ce dernier combat marqua la fin d’une guerre entre les ténèbres et l’espoir humain. Le continent devait, à présent, se relever du ravage de la calamité des cieux, la vie devait reprendre son cours et continuer avec les survivants. Malgré cette victoire sur l’emprise maléfique, le monde avait été néanmoins touché par la malice et la haine, qui le plongea dans une tourmente de conflits et discorde des territoires sans précédent. La légende raconte que l’enveloppe charnelle avait disparue, mais l’esprit de Mahzael errait toujours à travers les monts et les collines. Nulle trace de ses filles, mais certaines rumeurs disent qu’elles seraient encore en vie et sur les traces de leur père. Certains vous diront que cette histoire n’est qu’une légende, d’autre le récit de notre monde, à chacun sa perception des choses, mais les ruines du rempart d’Almon sont bien réelles. Post Scriptum : A l’heure de mes écrits, le royaume de Raghénor est sur le point de sombrer, mais une prophétie annonce la naissance de l’héritier salvateur, le descendant de Valör en personne, capable d’apporter la paix dans notre cher pays. An 415 d’Asthrälia Eanor S. A la fin du texte on pouvait voir quelques annotations, écrites avec de légers tremblements. -An 415 : Naissance de Varénor Léark, mon neveu, et décès de ma sœur Algä après l’avoir mis au monde. -An 428 : A 13 ans, il est un véritable prodige au combat et devient capitaine. -An 434 : Décès du Roi régent Dinam, des suites d’une longue maladie. -An 435 : Sacre de Varénor à ses 20ans -An 439 : Restauration du Royaume de Raghénor -An 442 : Grande Purification menée par le chef d’armée Tibérion -An 444 : Restauration du Rempart d’Almon Ce sont surement mes dernières notes, la maladie m’emporte peu à peu et je n’ai plus le courage d’écrire. Mais Je suis heureux d’avoir vu le royaume de Raghénor renaitre de ses cendres et d’avoir élevé Varénor comme mon propre fils, privé de son père mort au combat de sa mère à sa naissance. Mon seul regret et de ne pas avoir vu grandir mon véritable fils, dont la guerre m’a privé, dès ses 3ans. S’il est encore en vie, quelque part, peut être verra-t-il, un jour, mes écrits… A toi, Aron ….. Etrangement le nom de famille avait été raturé, rendu totalement illisible. Comme si quelqu’un avait volontairement retirer le nom de celui-ci pour dissimuler quelque chose. Soudain, alors qu’il venait de finir sa lecture, il se fit surprendre par une voix familière. -Alors comme ça on est venu jouer le curieux, et lire ce magnifique récit sur Mahzael par l’illustre Eanor ? -Je.. et bien c’est-à-dire que… j’ai écouté votre conversation et je voulais en savoir plus… -Hum et alors qu’a tu pensé de cette légende ? J’espère que tu n’as pas un esprit aussi restreint que ce cher Siménor.. -Et bien je n’ai pas pu lire le dernier mot car celui-ci est effacé et… -C’est donc tout ce que tu as retenu ? Le nom de ce cher Aron et Eanor n’a aucune importance. A quoi cela te servirait ? L’important dans ces écrits, est de comprendre comment le monde et l’archange a changé par rapport à ce que le Divin avait instauré comme règle. Le chaos et l’harmonie ne tiennent finalement qu’à un fil, n’est-ce pas ? -Oui…oui Seigneur Zaein. Je cherchais juste à comprendre l’intégralité du texte et de resituer les noms des personnes importantes... -Après tout cela ne changera rien de savoir son nom, la lignée des Soral est éteinte depuis la mort d’Aron. Le regard de Manrek changea tout à coup, les yeux grands ouverts il fixa le Seigneur Zaein sans prononcer un mot. -Et bien, on dirait que tu as vu un revenant ? -Non...non désolé je dois rentrer, il se fait tard. Au revoir seigneur Zaein… Il conserva le livre, courut vers l’extérieur, et emprunta une ruelle peu fréquentée pour éviter d’être suivi. Il marcha prudemment, remettant en place, dans son esprit, toutes les informations qu’il venait d’apprendre. Personne ne pouvait savoir que les Soral étaient encore en vie, pas même le Seigneur Zaein ou même Rahör, étant donné que depuis des décennies, ce nom n’était plus employé en public. Il devait tirer au clair cette histoire et comprendre pourquoi il devait cacher son nom depuis son enfance. Il rentra enfin chez lui, où ses parents et son oncle l’attendait malgré l’heure tardive. Tous les trois remarquèrent le livre qu’il tenait en main, Cléha, sa mère, fit un signe de tête, c’est alors que Fëanor, son père, se leva et s’adressa à lui. -Bien, le temps est venu de parler de ton grand père. Cléha Fëanor Modifié (le) 30 mai 2022 par Manrek Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manrek Posté(e) 28 septembre 2021 Auteur Signaler Share Posté(e) 28 septembre 2021 (modifié) Révélations Nocturnes Cléha verrouilla la porte une fois qu’il descendit les deux marches d’entrée, et contrôla par la petite fenêtre, si un quelconque individu errait dans la ruelle. Manrek s’assit à la table, en face de son père et de son oncle, ce dernier éteignit la seule bougie encore allumée, seule la lune éclairait la pièce désormais. Du haut de ses quinze années, il était temps pour lui de comprendre et connaitre le fin mot de l’histoire, quelque peu à cran malgré tout, il était pressé d’entendre ce qu’ils allaient lui annoncer. -Il est préférable de rester dans la pénombre. Rien ni personne, mis à part nous quatre devons être au courant de ce qui suit. -Tu ne dois faire confiance à personne Manrek, que ce soit Baranhor, Sélénia ni même le roi. La tension était palpable : pas un seul sourire ne se dégageait de leur visage. -Oui...oui je garderai ce secret pour moi.. -Bien, il en va de la survie de chacun. Tu ne peux faire confiance à personne pour l’heure. Fëanor prit la parole et commença alors à expliquer ce qui se cachait derrière ce nom de famille : -Pour commencer, comme tu as pu le voir sur le livre que tu tiens, Eanor est ton arrière-grand-père, et tout ce quiy est écrit, peut s’avérer être vrai. Une malédiction, ou plutôt l’œuvre de Mahzael, sévit sur notre famille, qu’il craint depuis la destruction de son enveloppe charnelle, par feu, notre ancêtre Valör. Il prit une gorgée de sa chope de bière avant de poursuivre. -Avant de s’éteindre, lors de son combat contre le Roi-Démon, notre ainé avait une sacrée relève avec pas loin de cinq enfants. Une lignée qui n’était pas près de disparaître à première vue. Cependant, au fil des années, la maladie, l’assassinat, l’infécondité, et d’autres malheurs touchaient notre famille, la réduisant au fil du temps. La malice de Mahzael frappe ceux qui porte le nom de Soral, ou tout du moins, ceux qui portent ce nom en public. - Je crois que je commence à comprendre… - Eanor le comprit, et cacha son propre fils, Aron, dans un petit village sur le territoire de Gälya, sous une autre identité. Ainsi son neveu, Varénor Léark, reprit le flambeau du Royaume, et sous le nom de son père, il fût préservé d’un destin funeste. Malgré tout, il n’eut jamais de descendant. Quand Raghénor retrouva ses forces et son honneur, Aron revint alors sur le territoire, à l’insu de son père et de son cousin. Dans l’anonymat, il regarda Eanor épauler, accompagner Varénor comme son propre fils, et même si c’était douloureux de voir sa place prise par un autre, pour se préserver, il devait se priver d’un père. Il fit disparaitre le nom de famille sur le livre de son père et fonda une famille, en tirant un trait sur le passé. Il perpétua l’anonymat pour que vive notre lignée. C’est alors que Manserk prit la parole, en coupant un peu la parole à son ainé, et dit sur le ton de la rigolade. - Et c’est ainsi que ton paternel et moi sommes venus au monde, ah ah ! - C’est triste pour grand-père Aron…il a vécu en grande partie seul… - Ne t’en fais pas va ! On l’a bien occupé avec ton père ! Il a vite regretté de nous avoir fait !! Ah ah - Surtout ton oncle qui jouait sans arrêt les troubles fêtes. Tiens d’ailleurs ça me fait penser à quelqu’un ça… un jeune garçon qui espionne la salle royale… - Je…heu…je suis désolé… - Ne t’en fais pas mon fils, ces deux là ont fait bien pire dans le passé ! - Il voulait espionner ce fourbe de Zaein. Je suis sûr que c’est lui derrière tout ça ! Il sent le démon à plein nez ! - Manserk, tu ne peux pas savoir, et si c’était Siménor ? Ou même Rähor qui sait ? Zaein est quand même de très bon conseil, fidèle au roi avec une grande sagesse. - Je me méfie de lui… La conversation se poursuivit, au milieu de quelques ricanements et devant quelques bières. Manrek grimpa les escaliers et partit se coucher, les laissant continuer entre adultes. Il en avait suffisamment appris pour ce soir, désormais il devait se méfier de tout le monde et même de ses propres amis. Il resta allongé sur son lit pendant plusieurs heures, écoutant le brouhaha de l’étage inférieur. Il n’arrivait pas à fermer l’œil : tout se mélangeait dans sa tête. Rien ni personne ne devait connaitre son vrai nom et continuer sous son nom d’emprunt. Soudain il entendit quelqu’un ouvrir la porte de chambre. Sa mère entra et s’assit au bord de son lit. - J’étais sûr que tu ne dormais pas. Tu sais, quand ton père m’a demandé de l’épouser et qu’il m’a dit toute la vérité, j’ai mis du temps à trouver le sommeil. Chaque nuit je me demandais si l’esprit de Mahzael allait m’enlever ce que j’ai de plus cher, et quand tu es venu au monde, j’ai su que tout irait bien. - Maman… je ne veux pas vous perdre… tu crois que l’esprit du Roi-démon rôde encore sur Raghénor ? - Tant que nous n’avons pas la certitude de qui il est, quelle enveloppe charnelle il a pris provisoirement, nous ne pouvons reprendre notre véritable nom. Mais le jour viendra où nous pourrons sortir de l’ombre. Le jour viendra où tu pourras dire fièrement que le sang du Roi Valör, qui a terrassé Mahzael, coule dans tes veines ! Je donnerai ma vie pour te protéger, et rien ni personne ne te fera du mal. Elle l’embrassa sur le front, se leva et sortit de la chambre en lui adressant un sourire bienveillant en fermant la porte. Ces quelques phrases réconfortantes lui avait réchauffé le cœur et apaisé son esprit, il rangea le livre dans la table de chevet et trouva finalement le sommeil. Modifié (le) 17 mars 2022 par Manrek Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manrek Posté(e) 1 octobre 2021 Auteur Signaler Share Posté(e) 1 octobre 2021 INTERMEDE Les Dates Clés des Personnages et Evénements dans cette première partie, sur le Calendrier d’Asthrälia An 374 : Naissance d’Eanor An 380 : Naissance d’Algä An 410 : Naissance d’Aron An 413 : Les Régions Kyzall, Zymgär déclare la guerre à Raghénor Départ d’Eanor de la région Gälya Retour à Raghénor An 415 : Naissance de Varénor Décès d’Algä (35ans) An 416 : Naissance de Tibérion An 435 : Sacre de Varénor (20ans) An 439 : Restauration du Royaume de Raghénor Retour d’Aron sur le territoire sous une autre identité An 441 : Promotion de Tibérion en chef d’armée (25ans) An 442 : Grande Purification du territoire menée par le chef d’armée Tibérion Fin du conflit entre Kyzall, Zymgär et Raghénor An 444 : Naissance de Fëanor Restauration du Rempart d’Almon An 446 : Naissances de Manserk et Cléha Décès d’Eanor (72ans) Pacte d'Alliance avec les régions Myrélis et Gälya An 448 : Naissance de Siménor An 456 : Naissance de Volker An 458 : Naissance de Rähor An 471 : Décès de Varénor (56ans) Sacre de Tibérion (55ans) An 474 : Naissances de Baranhor, Bélor, Icaro An 475 : Naissance de Manrek An 476 : Naissances de Cassy, Adonis An 477 : Naissances de Sélénia, Sutol, Cyria, Kélio Décès d’Aron (67ans) An 478 : Naissance de Ranko Arrivée de Zaein dans le Royaume de Raghénor, accompagné de Danae et Halguéran An 480 : Naissance de Nelwen An 481 : Sacre de Rähor (23ans) Naissance de Naelle Assaut du Royaume de Zymgär repoussé par l'armée de Raghénor et ses 3 Généraux Manserk, Siménor et Zaein An 483 : Décès de Tibérion (67ans) An 490 : Première Classe des Jeunes Recrues Mission dans la forêt de Sylianne Décès de Bélor (16ans) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manrek Posté(e) 30 octobre 2021 Auteur Signaler Share Posté(e) 30 octobre 2021 (modifié) En Marche Vers Myrélis Nous sommes en l’An 491 d’Asthrälia, six mois se sont écoulés depuis l’inquiétante et redoutable apparition survenue dans la forêt de Sylianne, emportant avec elle, le jeune aspirant soldat, Bélor. Manrek venait de fêter ses 16ans, en continuant de s’entrainer sans relâche au sein du fort, ne pouvant sortir au-delà des fortifications du village depuis l’incident. Les principales forces de l’armée de Raghénor étaient parties sécuriser et enquêter dans toute la région. Du port d’Elvon, au Sud du Fort, face à des créatures marines gigantesques, jusqu’au rempart d’Almon sur le mont Tamiral, en passant par le bois de Sylianne. Aucun secteur ni village n’étaient laissés au hasard. D’étranges créatures, venues des terres éloignées, sévissaient partout sur le continent, même par-delà la muraille, dans les régions voisines telles que Myrélis ou Gälya. Tout ceci mobilisait énormément de soldats, laissant une poignée d’hommes pour l’entrainement des jeunes recrues et la protection du fort et son souverain. Deux fers s’entrechoquèrent sur le terrain d’entrainement, un énième duel qui oppose à nouveau Manrek et Baranhor. La lance d’argent vacille dans les airs et fini par valdinguer à quelques mètres du chevalier à l’armure azur, complétement essoufflé. -Ouf… fiou… tu as mangé du lion ma parole, où est le Manrek que je battais sans moindre mal… -Je me suis beaucoup entrainé. -4 Victoires d’affilées… tu m’étonnes… tu t’es vachement amélioré depuis notre mission…le score est de 13 à 11 -Je ne me relâche pas depuis Bélor… Je dois devenir plus fort pour que ça ne se reproduise plus. -Hey ne te tracasse pas ! C’est une triste disparition sachant qu’on le connaissait depuis qu’on était gamin, mais il ne voudrait que tu finisses comme lui. Regarde-toi, on dirait un zombie avec tes cernes, tu ne dors plus ou quoi ? -Très peu…j’ai beaucoup de mal à trouver le sommeil ces derniers temps. -Hey ça va ? Tu veux en parler ? Tu peux tout me dire tu sais. D’un air méfiant il fronça légèrement les sourcils, se rappelant des paroles de ses ainés. Désormais il ne devait faire confiance à personne, même à ses propres amis. -Non…non ça va aller. Quelques flocons lui caressèrent le visage, en cette période hivernale tout semblait normal, mais ces derniers provenaient d’une mystérieuse magie. Cette petite fraîcheur sur sa peau lui faisait du bien, lui qui paraissait calme en apparence, intérieurement il se sentait tel un volcan sur le point d’imploser. Il ferma les yeux savourant cet air et ces petits éclats frais, quand une douce voix s’immisça entre les deux jeunes hommes. -Alors ? Comment vous trouvez cette nouvelle magie que j’ai apprise ? Elle a des propriétés guérissantes et apaisante. -Ouais c’est pas mal sœurette, mais tu devrais quand même te servir de ta lance autrement, un bon coup dans le thorax de l’ennemi et vlan !! -Merci Sélénia, ce sort m’a fait du bien. La jeune aspirante magicienne rougit devant le guerrier au bandeau écarlate, et poursuivit. -Je connais aussi quelques sorts offensifs que je réserve pour mon vaurien de frère ! Les trois compères rigolèrent ensemble, mais ce moment de réjouissance fût de courte durée lorsqu’un lieutenant, grièvement blessé, passa à proximité d’eux en direction de la salle du trône. Ni une ni deux ils le suivirent, passèrent le seul garde un peu désemparé devant la situation, afin d’écouter ce que le malheureux avait à annoncer. Seul le roi, sa jeune protégée et Zaein étaient présents pour écouter ce brave homme. Le discours fut court et sans appel, une escouade d’une dizaine d’homme située au rempart d’Almon, fut massacrée. -Seigneur Rähor… l’escadron mené par le capitaine Osgar est tombé…Nous avons été encerclé par une horde de créatures… elles avaient huit bras, quatre jambes, la peau verdâtre manipulant plusieurs armes à la fois… Il y avait aussi des monstres similaires à celui du Bois de Sylianne… Je suis le dernier survivant… -Des Hatilas et des Gardabras…encore des entités venues des terres éloignées. -Ils semblaient être dirigé par un homme vêtu de noir… une fois le carnage terminé, me laissant pour mort, j’ai entendu dire qu’ils se dirigeaient vers la cathédrale de Myrélis… Sur ces derniers mots, le roi fit signe afin qu’une équipe médicale soigne le malheureux, pendant que le visage de la jeune fille à ses côtés se figea, comme paralysé par la peur. Son regard se perdit au fond de la pièce, et fini par croiser celui de Manrek. Ce dernier ressentait une détresse en elle, il commença à s’avancer devant le trône, hypnotisé par cette dernière aux yeux d’un bleu intense et à une magnifique chevelure sombre aux reflets violines. -Seigneur Rähor…Je m’inquiète pour ma tante… -Oui je me doute bien Naéhlya, mais nous n’avons plus assez d’effectifs pour envoyer un escadron porter assistance à l’impératrice Sanéa. Après le décès de tes parents, ta tante t’a confié à moi pour assurer ta protection et l’avenir de Myrélis. -Je sais… Mettant un genou à terre, sa lame plantée devant lui, le jeune guerrier prit la parole. -Seigneur Rähor, laissez-moi y aller ! -Malgré tes progrès au combat, je ne peux te laisser y aller, Manrek. Toi et les autres êtes trop jeune pour y aller seuls, le capitaine Osgar et ses hommes étaient des vétérans de guerre. -Laissez-moi prouver ma valeur, laissez-moi porter le blason de Raghénor et porter notre aide au nom de notre Royaume. Je ne vous décevrai pas, je partirai avec les plus téméraires et vaillantes recrues. -Monseigneur, Danaé les accompagnera, elle est également prête pour le combat, j’ai perfectionné son entrainement jusqu’à sa majorité. Sa puissance est sans pareille à son âge. Naéhlya ne cessa de fixer le guerrier au bandeau écarlate, laissant son visage se décrisper avec un léger sourire. Devant l’insistance du téméraire Manrek et les yeux pleins d’espoir de sa jeune protégée, le roi fini difficilement par céder et ne manqua pas de le mettre en garde.-Bien, j’admire ta bravoure ainsi que ton dévouement pour notre Royaume et ses principes. J’espère ne pas faire une erreur en te laissant y aller et que les yeux de la charmante Naéhlya ne t’ai pas aveuglé devant la difficulté de cette mission. Vous devrez absolument éviter le contact avec l’ennemi avant d’arriver à la cathédrale de Myrélis et attendre que je vous envoi les renforts. Je te laisse une heure pour rassembler et former ton groupe. Néanmoins tu seras responsable de ton équipe et sache que la plupart des soldats expérimentés sont déjà en mission. Il leva son bras et d’un geste de la main il l’invita à se relever et de se mettre en route. -Va et présente-moi ton équipe avant votre départ. -Je vais prévenir ma petite Danaé, elle vous attendra ici. Sans plus tarder, Manrek le remercia de cette confiance d’un signe de tête et se hâta pour rassembler les meilleurs éléments, il rejoignit ses deux compères qui l’attendait au fond de la pièce. -Mais tu es malade ! Qu’est ce qui t’a pris ? Je viens avec toi, bon sang, obligé de veiller sur ton petit derrière ! -Je viens avec vous, je ne supporterais pas qu’ils vous arrivent quoi que ce soit. Cette Naéhlya ne t’a pas lâché du regard… j’espère que tu es sûr de toi, tu as notre vie entre tes mains. -Je vous remercie tout les deux, vite nous n’avons pas une minute à perdre, il faut rassembler les meilleurs d’entre nous. Parcourant les salles d’entrainements, les bibliothèques ou encore le dortoir, ils se dépêchèrent de motiver la plupart des jeunes soldats. Certains refusèrent trouvant la mission périlleuse, d’autres hésitèrent devant le risque, mais une bonne poignée repondèrent présent, voulant prouver leur valeur et servir la cause du Royaume. Il est midi, beaucoup de tumulte devant la salle du trône, beaucoup de familles inquiètes mais fières de la volonté et le courage des vaillants jeunes volontaires. Manrek rejoignit Danaé, qui attendait déjà devant le roi et présenta alors les membres de son équipe. -Voilà donc ce fameux Manrek, plutôt mignon… Ne tombe pas sous mon charme tu risquerais de perdre la raison ah ah. -Je ne suis pas là pour toi ! Nous avons une mission ! -Brrrr quel caractère et détermination, j’adore ça ! Oh mais ne me dis pas que c’est pour les beaux yeux de Naéhlya… comme c’est touchant. Rähor hésita une dernière fois, puis acquiesça et lança le début de l’opération, finissant par un petit discours pour avertir les proches et les curieux aux abords de l’entrée du trône. -Cher Raghénoriens, chère Raghénoriennes, l’heure est grave pour le territoire allié Myrélis. L’impératrice Sanéa est en danger de part leur faible effectif d’armée et la menace qui est en marche à leur insu. Nous devons épauler nos alliés et apporter notre soutien au mal qui ronge notre cher continent. Raghénor possède la meilleure armée, c’est pourquoi il est de notre devoir de protéger les autres. L’attroupement qui faisait face au roi, approuva les paroles de ce dernier. Il poursuivit alors pour présenter et d’honorer l’héroïsme et l’audace de ses fervents soldats. -Tous nos soldats sont déjà en rude missions sur tout le territoire, j’ai donc décidé d’envoyer nos dernières forces. Nos vaillantes jeunes recrues, qui se sont portées volontaires, partent dans l’heure pour avertir l’impératrice et contenir l’ennemi en attendant les renforts. Veuillez saluer le courage de cet escadron qui représente le futur de notre armée, mené par le valeureux Manrek, neveu de notre général d’armée, ainsi que Danaé, disciple du général des forces arcaniques. Sans oublier leurs compagnons d’arme, qui sont Baranhor, Sélénia, Cassy, Adonis, Kélio, Icaro, Cyria, Sutol, Kazzhir et Lysandra. De vifs applaudissements les accompagnèrent et encouragèrent jusqu’à l’entrée de la ville. A peine les premières foulées hors du royaume, que les gigantesques portes se refermèrent derrière eux. La pression montait d’un cran, l’excitation et la crainte montaient en lui. Il marcha en première ligne, devant les deux chevaux qui trainaient le chariot, aux côtés de Danaé, Baranhor et Sélénia. Ils empruntèrent le chemin principal pour se rendre jusqu’au Rempart, sous les paroles plus qu’ambiguës du disciple de Zaein à son partenaire au bandeau rouge. Ce qui rendit folle Sélénia qui ne manqua pas de lui faire savoir. -Lâche-le un peu, tu veux ! On n’est pas ici pour ça ! -Hum, je vois que tu es jalouse, je devrais peut-être te faire des avances à toi ma jolie. -Sans façon… -Ah ah tu ne sais pas ce que tu loupes avec moi. Oh mais je vois, Manrek a charmé Naéhlya et toi, j’ai un sérieux concurrent. Tout à coup, sentant qu’il était observé depuis le départ sous les couvertures et chargement du chariot, Manrek souleva un drap. -Nelwen ? Qu’est ce que tu fais ici ? -Je t’ai dit que je ne te quitterai pas d’une semelle désormais ! Je t’accompagne inutile de me ramener au fort ! -Ah ah ah, elle est mignonne. Trois demoiselles pour ce guerrier coincé, je sens que cette expédition va être palpitante ! Naéhlya Danaé Modifié (le) 14 avril 2022 par Manrek Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manrek Posté(e) 4 novembre 2021 Auteur Signaler Share Posté(e) 4 novembre 2021 (modifié) Tentation et Mauvais Présage Pressant le pas et en limitant les temps de repos, afin de rattraper la horde infernale, ils ne mirent que deux jours pour rejoindre le Rempart d’Almon. Une scène macabre décorait le paysage, mélangeant une poignée d’hommes et quelques créatures, comme le décrivait le survivant de l’escadron d’Osgar. Danaé examina le sang frais au sol, pratiqua un sort sur le corps sans vie du capitaine complétement ensanglanté. Elle lui chuchota quelques mots, le malheureux se releva, lui murmura quelque chose d’à peine audible et retourna au royaume des morts. -Quel dommage, enfin… L’ennemi a un peu moins de six jours de marche devant nous. Le combat fut rude et ils ont ralenti la progression vers la Cathédrale, profitant de quelques cadavres pour reprendre des forces. -Hum… Nous n’avons malheureusement pas le temps pour enterrer nos frères d’arme. Nous devons nous hâter pour réussir à les rattraper. Sans tarder ils reprirent la route en direction de la Cathédrale de Myrélis, en coupant à travers la forêt de Jihil pour gagner un peu de temps. La fatigue se faisait de plus en plus ressentir parmi les membres, certains esprits commençaient à s’échauffer. -Bon Manrek, on prend une pause là on n’est pas tes larbins ! -Doucement Kazzhir, ne t’énerve pas… -Hey personne ne t’a obligé à venir ok ! -Calmez-vous, il faut qu’on reste soudé… -Si vous vous entretuez, dites-vous que je jouerai avec votre corps ensuite ah ah ! Devant ce tumulte, il se devait de réagir et mobiliser ses troupes. -Ecoutez ! Je sais que c’est dur, la fatigue nous gagne, je vous demande encore un petit effort avant que la nuit ne tombe et nous ferons une halte. Encore une bonne heure de marche et nous nous relâcherons un peu. -Tu vas prendre un carreau dans l’épaule plutôt oui ! Pointant son arbalète, Kazzhir menaça Manrek, quelques-uns tentèrent de calmer le jeune rôdeur, mais se firent très vite foudroyés du regard. Devant cette atmosphère pesante et inquiétante, le silence régnait, laissant les deux hommes face à face. -Calme toi Kazzhir, nous sommes frères d’armes, inutile de nous entretuer. -Humpf…Tu parles ! C’est moi qui devrais être à la tête de cette mission, je suis plus âgé ! Nous aurions pris le chemin principal et terrassés tout ce bazar ! Tu me laisses le commandement ou je te décoche un carreau ! -Quel tempérament ! Alors mon chou ? Tu vas le laisser te prendre ta place à mes côtés… -Silence toi aussi ! Ou la suivante est pour toi ! -Pour la dernière fois calme toi Kazzhir… -Ok tu l’auras voulu ! Son doigt enclencha le mécanisme et avant même que le carreau ne parte, le guerrier dégaina sa lame et envoya un coup qui fendit l’air. La fente pulvérisa le carreau, et fini sa course sur le visage de ce dernier qui n’eut le temps d’esquiver le coup. Une bonne balafre au niveau de son œil droit, par chance, la blessure n’était que superficielle. Nelwen et Lysandra lui firent les premiers soins, sous les grommellements du rôdeur qui ne prononça plus aucun mot après ce coup. Soudain, un semblant d’odeur de fumée interrompit cette incartade. -Hum ça n’annonce rien de bon… Adonis, Icaro et Sutol, partez vers le Nord-Ouest en éclaireur. Je pense que cela provient des avant-postes de l’armée Myrélienne. Vous nous rejoindrez à la nuit tombée, nous allons avancer un peu et dresser un campement en attendant. -Très bien nous partons. Tandis que les trois nommés partirent rapidement en direction de l’objectif, le reste du groupe reprirent le chemin à travers le bois de Jihil. L’odeur s’intensifiait de plus en plus, et au travers de la cime des arbres, on pouvait distinguer plusieurs signaux de fumées. Aux abords d’un petit ruisseau, quand le soleil commença à décliner, ils montèrent des tentes pour passer la nuit et attendirent le retour du reste des membres. Pour rester en totale discrétion, aucun feu ne devait être allumé malgré la fraicheur et l’humidité que la nuit amenait. Certains se réchauffaient comme ils le pouvaient que ce soit par des couvertures ou encore par chaleur corporelle. Ce qui satisfaisait amplement Danaé, elle qui adorait, d’une certaine manière, le contact humain, elle se rapprocha de Lysandra et Kazzhir. Tandis que Cassy attendait patiemment Adonis, Kélio et Cyria partagèrent quelques anecdotes, Manrek discuta avec Baranhor et Sélénia pendant que Nelwen dormait dans sa tente. Un moment de calme avant la tempête… -Tu es sûr que ça va Manrek ? Avec Sélénia on te trouve bizarre en ce moment. -Oui…oui ça va. -Tu es sûr ? Tu sais je m’inquiète beaucoup pour toi…tu es comme… Posant sa main sur son genou, hésitant un instant, elle poursuivit. -Tu es comme mon frère… -C’est gentil à vous deux…merci Sélénia, moi aussi je tiens à toi tu sais. Je crois que s’il vous arrivait quelque chose, je deviendrai complétement fou. La jeune magicienne rougit, mais elle savait que les sentiments qu’elle éprouvait pour le guerrier n’étaient pas réciproques, ou du moins différents. Elle l’avait d’autant plus remarqué à la salle du trône lorsqu’il avait la vu la ravissante jeune fille aux côtés du roi. Ses doutes et ses pensées se confirmèrent rapidement. -Désolé si je vous inquiète. Il y a d’abord Nelwen, que je dois surveiller, elle serait prête à me suivre partout même en Enfer ! J’ai sa vie entre mes mains, je dois être vigilant. Il y aussi cette fille…Naéhlya… Je ne sais pas…son regard… Je me devais de lui venir en aide. Désolé si je vous ai mêlé à tout ça. -T'en fais pas vieux ! On forme une équipe ! -On sera toujours là pour toi ! -Merci, je ne sais pas ce que je serai devenu sans vous ! Il se leva, avec un léger sourire, les salua d’un geste de main, et partit au bord du ruisseau se changer les idées et éviter de dévoiler le secret familial, en attendant patiemment ceux qu’il avait missionnés. Peu à peu tout le monde s’endormit, le temps semblait long pour lui et l’inquiétude montait aux fils des heures, espérant qu’ils ne leur soient rien arrivés. Scrutant toujours l’horizon avec la Lune pour seule lumière, une main se glissa sur son épaule tandis qu’une voix envoutante lui murmura à l’oreille. -Ce n’est pas prudent de rester tout seul mon mignon. Laisse-moi te tenir compagnie, tu ne seras pas déçu. -Danaé… Tu en loupes pas une… -Tout le monde dort, un jeune homme comme toi ne peut pas rester seul… Tu sais que ton côté ténébreux de me laisse pas indifférente. Laisse-toi aller, ça sera notre petit secret rien qu’à tous les deux... -Ecoute Danaé, c’est très flatteur, tu es une jeune femme séduisante et pleine d’entrain mais… -Chut ! Ne va pas dire des bêtises ! Comme paralysé par son envoutement il n’arrivait plus à se défaire de son emprise, se retrouvant dos à un arbre, elle s’avança alors, mit sa main derrière sa tête et l’embrassa. Totalement dépourvu de volonté et immobilisé, il ne pouvait qu’accepter ce langoureux baiser qui fût malgré tout de courte durée lorsqu’il vit au loin, trois silhouettes. C’est alors qu’il reprit ses esprits et écarta doucement la jeune femme avenante pour retrouver le fameux trio qui revenait de mission. -Voilà nos compagnons ! Un peu restée sur sa faim, elle poussa un soupir de déception et d’agacement. -Quelle chance… -Allons leur demander ce qu’ils ont vu ! -Oui, oui je sais, je dois écouter, obéir à Zaein, prendre mes responsabilités bla bla ! Je sais ! Ne crois pas que tu vas m’échapper comme ça, je compte reprendre notre entrevue, tu m’as bien compris ? D’un signe de tête il lui demanda de la suivre en faisant semblant de ne pas avoir entendu sa demande. Ils les rejoignirent rapidement, et demandèrent alors les informations sur ce qu’ils avaient pu voir. -Au rapport ! Quelles sont les nouvelles ? -C’est un véritable carnage… Les trois jeunes hommes étaient assez sous le choc de ce qu’ils avaient vu, et Icaro reprit. -Nous avons aperçu les trois avant-postes de Myrélis, enfin ce qu’il en reste. Du haut de la colline nous n’avons vu que des ruines, et le dernier avant-poste brûlait, de nombreux cadavres servaient de repas ou de défouloir. Ils sont à un peu plus d’une journée de marche de la Cathédrale, si nous pressons le pas nous devrions arriver quelques heures avant eux ! -Bien, beau travail. Je pense qu’ils vont attaquer de nuit pour l’effet de surprise, reposez-vous, nous partons avant l’aube, il nous faudra arriver avant le prochain couché de Soleil. Tous rentrèrent en tente pour profiter des derniers instants de repos avant de reprendre la route. Manrek rejoignit son couchage également, sous le regard insistant de la sulfureuse nécromancienne qui ne manqua pas de l’interpeler discrètement avant qu’il ne referme sa tente. -Ne rêve pas trop de moi, mon joli. On reprendra là où on en est restés… -Bonne nuit Danaé… Ne cherchant pas à rentrer plus loin dans son jeu, il ferma la toile et s’endormit avec sa cape écarlate en guise de couverture, laissant le meilleur couchage à sa jeune protégée qui dormait déjà à poings fermés. La nuit fût reposante et calme dans l’ensemble, malgré quelques rêves étranges, la fraîcheur et la douceur nocturne étouffa la nauséabonde odeur de fumée. Avant que le premier rayon de soleil ne pointe son nez, le guerrier se leva pour prévenir l’ensemble des membres des dernières actualités et pour un départ imminent. Tout le monde pressait le pas pour les derniers préparatifs, une rapide collation, avant de reprendre la route. Le convoi reprit alors son chemin, progressant toujours un peu plus vers leur objectif final. Manrek marchait plusieurs pas devant, seul, en mettant une main sur son front, comme affecté par une migraine. Il était assez silencieux depuis le départ, ce qui ne passa pas inaperçu auprès de certaines qui s’inquiétèrent pour lui. -Tout va bien Manrek ? -Je…oui…oui juste une sale migraine, ça va aller. -Tu as fais un rêve agité, tu parlais pendant ton sommeil et tu étais en sueur. Tu n’arrêtais pas de parler de Danaé et Naéhlya, je me demande si… Rougissant d’un coup avec un mal de tête qui s’intensifia, Il coupa la parole à sa jeune protégée. -Bien ce n’est pas le moment de parler de ça, nous devons rester concentrer sur notre principal objectif. Nelwen posa sa main sur sa tête et apaisa les maux du guerrier, avec un sort à la fois frais et relaxant. Sélénia, quant à elle, mit en garde ce dernier. -Tu devrais te méfier de Danaé… elle ne m’inspire pas confiance. Kazzhir et Lysandra la suivent comme des toutous depuis ce matin, ça ne serait pas étonnant qu’elle use de malice pour arriver à ses fins. -Oui j’ai vu ça. -Sois tranquille, Baranhor et Adonis la surveille, elle ne t'a pas lâché du regard depuis ce matin… Après plusieurs heures de marche, limitant les pauses, ils virent enfin les portes de la Cathédrale de Myrélis en contrebas de la colline. Le soleil commençait à décliner, mais aucun signe de combat ni de présence du groupe ennemi n’étaient visible. La première étape de leur mission fut un succès, mais le pire restait à venir. Dévalant la pente, ils se hâtèrent aux portes de cette magnifique bâtisse, où deux gardes protégeaient son accès. A la vue de l’étendard de Raghénor et après de brèves présentations, les sentinelles laissèrent passer les jeunes soldats, qui au vu de l’urgence gagnèrent aussitôt la salle du trône, afin d’informer l’impératrice Sanéa, sur la situation délicate à venir. Les choses sérieuses allaient bientôt commencer. Lysandra Kazzhir Modifié (le) 6 novembre 2021 par Manrek Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manrek Posté(e) 12 novembre 2021 Auteur Signaler Share Posté(e) 12 novembre 2021 (modifié) La Bataille de Myrélis La Cathédrale de Myrélis est un des plus beaux monuments du continent d’Asthrälia. Sa salle du trône est également resplendissante avec de nombreux objets de cultes liés au Divin, de grandes statues de marbres représentant ce dernier, ainsi que les précédents empereurs. Les treize Raghénoriens entrèrent dans la pièce principale, éblouis par tant de lumières et de merveilles, il faut dire qu’ils n’avaient pas l’habitude de ce genre de décors dans leur région. L’impératrice Sanéa se tenait face à eux, debout, devant son siège royal, avec à ses côtés son jeune fils, d’environ 5ans, et deux chevaliers d’une grande prestance. Manrek s’avança de quelques pas, plia le genou, se releva et présenta brièvement son groupe et la raison de leur venue. Le temps était compté, il devait aller à l’essentiel pour gagner du temps sur un plan de défense rapide. -Nous devons nous hâter, l’ennemi sera là dans la nuit. -C’est affreux… nous ne sommes pas réputés pour notre armée, le gros de notre armée se trouve aux avants postes et au port de Chyron. Nous subissons depuis plusieurs jours, des attaques de Vipères Aquatiques gigantesques sur nos bateaux et nos citoyens. J’ai dû mobiliser une bonne partie de mon armée pour sécuriser les lieux. Seule ma garde rapprochée et une trentaine d’hommes sont restées ici. -Il ne reste plus rien des avants postes, si vous venez d’apprendre la nouvelle c’est qu’aucun soldat n’a été épargné. De plus, nous ne pouvons quérir l’aide des hommes situés au port, il sera déjà trop tard. Nous devons nous préparer maintenant avec notre effectif actuel ! -Vous avez raison ! Rolendo, Garius préparez les défenses, les soldats ! L’ennemi est à notre porte dans quelques heures ! -Bien Dame Sanéa. -Nous joignons nos forces avec vous, nous sommes jeunes, certes, mais nous sommes des soldats confirmés, à Raghénor nous ne plaisantons pas avec l’entrainement ! -Merci à vous, que le Divin vous bénisse ! Sans s’attarder davantage, ils suivirent la garde royale pour se préparer à contrecarrer l’offensive ennemie. Au-dessus de la porte principale, sur les remparts, se trouvaient des archers et quelques magiciens Myréliens, auxquels Icaro, Kazzhir, Lysandra et Cyria apportèrent leur appui. Dans la tourelle, les seuls nécromanciens Danaé et Kélio, invoquaient des entités squelettiques à l’extérieur devant l’entrée du fort, sur une importante nappe d’huile. Dans la cour intérieure, les guerriers Myréliens, menés par deux gardes royaux, se préparaient à combattre en cas d’entrée forcée de l’ennemi. Manrek, Baranhor, Adonis, Cassy et Sutol étaient également présents avec eux, au premier front, en dernière ligne plus en retrait, Sélénia et Nelwen étaient prêtes pour un soutien magique. Tout était prêt, dans l’obscurité et le silence de la nuit qui assombrit au fur et à mesure la future scène de guerre. Aucune torche d’allumée, pour laisser à l’adversaire cette impression d’attaque surprise, tout le monde resta dans un mutisme en attendant le moment fatidique. La tension montait d’un cran aux grognements et bruit des pas que faisaient les créatures, qui se rapprochaient de plus en plus vers la grande porte principale. Des tambours faisaient vibrer le sol, mettant dans un état de furie les Gardabras qui foncèrent, à cet instant, sur le géant de bois. UUUUUAAARRRRRRRHH !!!! Le cri de guerre de l’ennemi donna le signal aux assiégés pour passer à l’offensive. Manrek fit un signe de tête à Icaro qui déclara instantanément les hostilités. -TIREZ ! Tous les archers envoyèrent flèches et carreaux enflammées sur l’imposante nappe d’huile, qui embrasa l’ennemi. On pouvait alors distinguer pas moins d’une cinquantaine de monstres assoiffés de sang, hurler dans la fournaise. Lysandra déchaina la foudre, Cyria déclencha un véritable brasier sur la horde, Danaé et Kélio réanimèrent leurs invocations de squelettes, qui prirent part au combat. Le plan se déroulait comme prévu, une contre-attaque qui porta ses fruits, faisant tomber une à une les créatures, mais les réjouissances ne pouvaient s’éterniser et l’homme à la capuche noire sortit de l’arrière garde. -Hum vous étiez donc au courant de notre venue, bien essayé… mais la chance va tourner. Il plaça ses mains devant lui, prononça quelques mots et une imposante boule de feu surgit, grandissant de plus en plus. -Vite tirez lui dessus ! Il ne doit pas finir son incantation ! Aucun projectile ni magie n’arrivait à transpercer la gigantesque flamme sur le point de partir. Le repli était la seule solution. -On va se la prendre ! Déguerpissez d’ici ! À peine le temps de s’écarter du rempart, que la boule de fournaise partit à vive allure sur la porte et le rempart qui éclatèrent en morceaux, emportant avec elle, une bonne partie des soldats Myréliens. Une quarantaine de Gardabras ainsi qu’une poignée d’Hatilas, totalement enragés, entrèrent dans la cour, accueillis par l’infanterie au sol. Un cri de guerre poussé par Rolendo, s’ensuivit d’une bataille acharnée au corps à corps ! -AVEC MOI MYRELIENS, RAGHENORIENS ! CHARGEZ ! Les coups de lames et de masses volaient de tous les côtés, chaque créature devait mobiliser quelques hommes. Cassy sous des débris, le bras et la jambe droite coincés, était à la merci d’un Gardabra, qui s’approcha de sa proie pour se délecter de son sang. Comme un coup de tonnerre, Adonis voyant le destin de son amie sur le point de s’achever, transperça la ligne ennemie et trancha la tête de ce dernier qui n’eut le temps de lever un bras pour porter le coup fatal. -Je ne laisserai quiconque s’approcher de toi, Cassy ! Pendant ce temps, Sutol profita de l’expérience au combat de Rolendo pour lui apporter un appui offensif et venir à bout d’un Hatila. Sélénia et Nelwen, après avoir appliqué les premiers soins aux blessés, envoyèrent des sorts de glaces et entraves auriques sur les derniers Hatilas encore debout. Situé en plein centre, terrassant leur troisième Gardabra, Manrek et Baranhor allièrent leurs forces comme à l’accoutumée, un duo solide et incisif. Au fil des heures, le combat prenait une tournure favorable devant l’effectif ennemi qui réduisait, mais les réjouissances étaient de courtes durée… Juste avant que le premier rayon de soleil n’éclaire le champ de bataille, une horde d’une douzaine d’adversaires aux multiples bras déchainèrent leur furie. Une ombre funeste les accompagnait, se faufilant au travers du champ de bataille jusqu’aux portes du trône. Le garde royal Garius s’interposa devant la porte pour lui barrer sa progression. -Toute tentative est vaine misérable ! Il faudra me passer sur le corps avant de toucher un cheveu à l’impératrice ! -Qu’il en soit ainsi… Le chevalier frappa de toutes ses forces avec sa hache, mais l’homme en noir esquiva, tel un brouillard, il disparut sous la puissance du choc. Son arme coincée au sol, il n’eut le temps de la débloquer et de se retourner, que son ennemi direct se retrouva derrière lui, sa longue dague plantée dans son cœur. Pendant que le brave guerrier rendait son dernier soupir, son bourreau lui murmura à l’oreille. -Voilà qui est fait… ton impératrice sera la suivante. Il pénétra alors dans la salle du trône sous le regard pétrifié des deux jeunes magiciennes, qui se tenaient là, à quelques mètres. Sélénia reprit ses esprits et avant de poursuivre l’individu, elle s’écria. -MANREK !! Le combat était rude pour tout le monde, les blessés et les morts par dizaines, mais le hurlement résonna dans toute la cour. Rolendo prit au piège par deux assaillants, ne pouvait se défaire de ses adversaires et comprit que sa souveraine courrait un danger. Il implora alors de l’aide pour lui porter secours. -PROTEGEZ DAME SANEA, JE VOUS EN CONJURE ! Baranhor et Manrek, étant les plus proches, foncèrent alors dans la direction du trône, très vite bloqués par plusieurs immondices. -Manrek prend appui sur ma lance, je vais te projeter au-dessus d’eux ! -Et toi ? -T’occupe pas de moi, ils ne savent pas encore à qui ils ont affaire !! Une petite horde de squelettes surgit soudain du sol. -Un petit coup de main mon chou ? Voilà quelques sbires pour t’offrir une diversion mon joli. Danaé était descendue de la tour aider les deux guerriers. -Parfait ! C’est le moment Manrek ! FONCE ! Propulsé à l’aide de sa lance, il passa au-dessus des ennemis et atterit devant les marches menant à la salle du trône. -Tu as intérêt à rester en vie, tu me dois encore quelque chose ! Il fonça droit devant en lui répondant d’un signe de main et entra dans la pièce faisant face à une situation des plus délicate. Selenia se tenait encore debout malgré de multiples taillades et brûlures, complétement à bout de force. Derrière elle se trouvait Nelwen faisant un sort de barrière magique, afin de protéger le jeune garçon et l’impératrice de Myrélis qui gisait dans son sang, au sol, avec une plaie importante au ventre. Devant cette scène, la rage emporta le guerrier au bandeau écarlate qui devint totalement hors de contrôle. -LAISSE LES ! TON ADVERSAIRE C’EST MOI ! Se jetant sur lui multipliant les coups de lame, l’homme en noir fût surpris par tant d’ardeur et de fureur. Devant un tel acharnement il ne put esquiver tous les assauts et se vit entaillé à plusieurs endroits, l’obligeant à reculer. -Quelle puissance… Il y a bien longtemps que mon sang n’avait pas coulé… Très intéressant… Manrek fonça à nouveau sur lui, la lame pointait en avant. Sentant que le jeune garçon allait peut-être avoir raison de lui, le mystérieux mage leva son bras en direction de Sélénia et invoqua une boule de feu, le sourire en coin. -Ma mort emportera ton amie avec moi… Il bifurqua alors de direction et se jeta sur la trajectoire du brasier qu’il prit de plein fouet. Son armure et son bras étaient complétement calcinés mais il se releva tant bien que mal en s’aidant de son épée. -La vie de ton amie est donc plus précieuse… c’est dommage de finir ainsi. Ta faiblesse c’est ton cœur et tes sentiments et c’est précisément ce qui te perdra. Tandis que Sélénia ne manqua pas de laisser couler quelques larmes et essaya de lui prodiguer un sort apaisant sur les brûlures, Il se retourna vers elle en la stoppant sur son incantation. -Filez… de là… Maintenant… -Non je ne te laisse pas… Il la repoussa légèrement et avança vers le mage noir qui leva ses deux bras pour invoquer à nouveau un brasier. Il saisit son épée des deux mains avec ses dernières forces, et envoya sa lame sur la main gauche, qu’il réussit à transpercer malgré le sort de feu. Manrek se laissa tomber à terre, avec un léger sourire. -AAARRHHHH, TU VAS QUAND MÊME MOURIR ! Pointant à nouveau son autre bras encore en état, il commença à produire un nouveau brasier quand une voix menaçante l’interrompit dans son élan. -Par ordre du Seigneur Rähor, je condamne cet acte par la mort ! C’est terminé ! -Manrek… Pris de colère, le Général Manserk sera son poing et avança vers l’individu en noir. -Je vais t’anéantir ordure ! Du brouillard commençait alors à envahir la pièce. -Inutile de résister, toute ta clique roupille en Enfer, tu es le prochain ! -L’heure est venue pour moi de vous laisser… Ne vous en faites pas, je reviendrai. Le nom de Vadamar n’a pas fini de vous hanter… Il disparut dans un écran de fumée mêlé au brouillard qui se dissipa rapidement, le combat était à présent terminé. Le moment était venu de panser les blessures et d’enterrer les défunts, les renforts venus de Raghénor, aidaient tous les valeureux combattants. Deux jours passèrent pour dégager les débris, apporter les premiers soins aux blessés et notamment suivre l’état de santé de l’impératrice Sanéa très affaiblie. Ne pouvant mobiliser davantage autant de Raghénoriens sur les lieux, Le Général Siménor s’exprima au chevet de la souveraine. -Mes respects Dame Sanéa. Je vous annonce notre départ imminent pour retourner en Raghénor et soigner nos blessés. -Je comprends… Je ne vous remercierai… jamais assez…que le Divin vous bénisse… -Nous avons fait notre devoir au nom de notre Alliance et de notre Roi. Le Général Manserk restera quelques jours de plus avec une poignée de soldats afin de s’assurer que Vadamar ne revienne pas finir son œuvre. Nous devons ramener nos jeunes recrues et les soigner, par chance nous déplorons aucune perte parmi nos jeunes recrues dans cette mission suicide. -Ne les blâmez pas… je leur dois la vie… Félicitez-les de ma part… pour leur bravoure… ce jeune garçon… a de véritables talents… j’espère qu’il va bien… -Pour l’heure il est toujours inconscient, c’est le seul dont nous ne pouvons encore nous prononcer sur son pronostic vital, mais je vais m’assurer qu’il bénéficie de nos meilleurs soins. Nous devons partir sur-le-champ pour agir au mieux au plus vite. -Bien… oh une dernière chose… je vous en prie… Mon royaume n’étant pas au meilleur de sa forme… et ma santé également… Puis-je vous demander une faveur ? -Bien évidemment. Elle regarda alors son fils les yeux larmoyants, qui était déjà au courant de la décision de sa mère. C'est avec une voix tremblotante et le cœur serré qu'elle poursuivit, pensant fermement qu'elle serait la meilleure solution pour lui. -Pouvez vous prendre soin de mon fils ?... Je sais que Naéhlya… sa cousine est déjà à vos côtés… depuis le décès de ma sœur… Je serai plus sereine qu’il soit… en sécurité à Raghénor… Pouvez-vous le prendre sous votre aile ? Etonné par cette demande aux premiers abords, il comprit rapidement qu'elle agissait pour le bien de son fils, malgré la douleur que peut éprouver une mère en confiant son enfant pendant une longue période. -Et bien… heu oui oui… Je vais tout faire pour qu’il soit en sécurité. Il s’avança alors vers le jeune garçon qui pleurait, s’agenouilla et pour tenter de le rassurer un peu, il s’adressa à lui. -Tu viens avec moi ? Tu verras j’ai aussi deux enfants qui pourront te faire visiter tout Raghénor et ses nombreux jardins, et puis nous reviendrons voir ta mère dès que possible. C'est d'accord ? Il s'essuya ses quelques larmes et tendit timidement sa main vers l’homme en regardant un dernier instant sa mère, et avança vers lui. -En route ! Mais au fait, je ne t’ai pas dit mon prénom. Je m’appelle Siménor, Général de l’armée Raghénorienne, et toi quel est ton nom ? -Je m’appelle Aokan… Sanéa Aokan Garius Rolendo Vadamar Modifié (le) 28 janvier 2022 par Manrek Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manrek Posté(e) 21 novembre 2021 Auteur Signaler Share Posté(e) 21 novembre 2021 (modifié) L'Ombre Funeste Raghénor était en flammes, des corps parsemés de toutes parts et une fébrile voix l’appelait au milieu du carnage. Naéhlya était agenouillée au centre du brasier, sa peau mutilée, elle était en larmes, tenant dans sa main l’emblème de la région de Gälya. Une scène apocalyptique qui rendait le guerrier totalement impuissant, il prit alors la jeune femme dans ses bras qui disparut tel un écran de brouillard. D’autres voix se mélangèrent dans sa tête, comme un supplice auquel il ne pouvait échapper. -Tu arrives trop tard Manrek… Tout est de ta faute ! -Le Royaume a sombré et tu n’as rien fait ! -Tu me déçois mon mignon… Moi qui pensais que tu voulais être avec moi… -Stop… s’il vous plait…. -Je t’aimais…Tu as tout détruit… -Naéhlya comptait sur toi… Tu faisais quoi avant qu’elle ne meure ? -Tu n’es pas digne d’être un soldat de Raghénor. -Tu étais où … ? -Manrek… Je croyais que nos sentiments étaient partagés… mais tu m’as laissé mourir… -STOP ARRETEZ !! Sa peau commençait à brûler, il hurla en se mettant les mains sur les oreilles pour ne plus entendre toutes ces voix qui se bousculaient dans sa tête, était-ce un cauchemar ? Tout semblait si réel. Soudain il entendit une voix familière, comme un murmure, l’appeler. -Il est en sueur, il a de la fièvre… Il s’agite beaucoup… -Manrek réveille-toi… Il entrouvrit les yeux, il se réveilla, tout ceci n’était qu’un mauvais rêve. Il se redressa légèrement du lit sur lequel il se trouvait et distingua deux silhouettes. Sa mère se tenait à ses côtés ainsi que sa jeune protégée, Nelwen. Il reprit un peu ses esprits, avec encore une douleur dans son bras en écharpe et finit par s’adresser à eux. -Ma tête… Je suis où ? J’ai l’impression que j’ai dormi une éternité… -Juste trois semaines dans cette petite chambre d’hospice, tu as reçu des soins suite à tes blessures et tes brûlures. -Tu ronflais même par moments. -Désolé… Je me souviens de mon affrontement avec cet homme… puis le trou noir… Cléha expliqua alors ce qu’il s’était passé durant son moment d’inconscience. Il faut dire que plusieurs évènements se sont passés depuis la défense de la Cathédrale de Myrélis, notamment des signalements sur l’individu qui répondait au nom de Vadamar à la frontière de la région de Gälya. -Beaucoup de personnes se sont inquiétées et sont venues te voir, je vois que mon fils est populaire et a du succès auprès de certaines. Le voyant gêné en se frottant la tête, elle se mit à sourire et continua. -Il y a eu bien sûr ton amie Sélénia, mais aussi cette fille un peu insistante, Danaé, sans oublier cette gentille Naéhlya. Elles sont venues tous les jours voir ton état, et se faisaient du soucis, tu ne me cacherais pas des choses par hasard ? -Heu… eh bien non non… -Manrek en pince pour Naéhlya et peut-être même pour Danaé, il dit leur nom pendant son sommeil. Il s’est aussi jeté sur la boule de feu, à destination de Sélénia, pour la protéger. -Merci Nelwen… -Ha ha je vois, tu es bien comme ton père, un bon samaritain. Fais attention à ne pas te perdre dans les méandres de l’amour. Bien quand tu auras fait le point sur tout ça et que tu seras en état de marcher, le Seigneur Rähor désire te voir, il t’attend dans la salle du trône. Elle les laissa alors tous les deux dans la pièce, à peine la porte refermée, Manrek regarda la jeune magicienne et soupira. -Il fallait que tu parles un peu trop… -Hi hi c’est marrant de te voir embarrassé. Allez dépêche-toi ! le Roi et sa protégée t’attendent. J’en connais une qui sera contente de te voir sur pied. Il se prépara rapidement, et se dirigea vers la salle du trône. Sur la route il ne vit que très peu de soldats patrouiller, ou même de garde devant les entrées. Il devait se tramer quelque chose pour qu’autant d’effectifs manquent à l’appel. Il entra enfin dans la pièce où il était attendu, la jeune fille avait un sourire radieux et le Roi s’exclama haut et fort quand il s’approcha. -MANREK ! Te voilà enfin et en forme ! Nous t’attendions. -Je suis si contente que tu ailles bien. Je suis venue te voir une fois ou deux… Il rougit légèrement devant elle et attendit l’annonce de son Roi. -Bien, je voulais te voir pour deux choses. La première, te féliciter pour cette mission menée à bien avec courage et rigueur, un véritable succès ! La deuxième c’est une récompense et pas des moindres. Aux vues de tes prouesses au combat, de ton sang-froid et de ton instinct de leader, j’ai décidé de te nommer capitaine, avec l’approbation des généraux également. -Sir… Je… -Félicitations Manrek ! -Merci…j’avoue que je ne sais pas quoi dire… Arrivant également dans la pièce en s’approchant de lui, une main se glissa sur son épaule et des lèvres se posèrent sur sa joue, sous les yeux accusateurs de Naéhlya. -Bravo mon joli, je vois qu’on a le même grade à présent. Il faut qu’on fête ça, hein. -Oh…et bien j’ignorais que vous vous fréquentiez… -Et oui ma belle, les missions ça rapproche tu sais… -Non…mais je ne… Raaaahh Mais ce n’est pas vrai ! Devant la scène, il se dirigea vers la sortie sous les ricanements du Roi qui trouvait la situation amusante. Puis il se retourna un bref instant. -Sir Rähor ? Où sont passés tous les soldats ? -J’ai envoyé presque tous nos hommes sur les régions de Myrélis et Gälya suite à plusieurs signalements de ce dénommé Vadamar. Notre Royaume étant en sécurité, je me suis permis d’aider nos alliés et d’en finir avec la menace que représente cet individu. -Je vois. A cet instant un soldat raghénorien entra essoufflé dans la salle du trône. -SIR RAHOR ! L’ENNEMI NOUS SUBMERGE ! NOUS AVONS PERDU ENORMEMENT D’HOMMES SUR GALYA ! -MAIS C’EST IMPOSSIBLE ! Devant cette annonce inquiétante et urgente, le Roi ne perdit pas de temps et mobilisa le restant de ses troupes et le Général Siménor pour adopter la meilleure des stratégies. -Siménor ! Pars sur le champ avec la trentaine d’hommes qu’il nous reste et prête main forte à Zaein et Manserk. -Sir laissez-moi y aller également… -Manrek c’est hors de question tu n’es pas en état. Tu restes ici avec quelques jeunes soldats qui n’ont également pas encore récupéré. -Bien ! Seigneur Rähor, je pars dans l’heure ! C’est alors que le Général partit en direction de Gälya accompagné de ses hommes, laissant tout juste une poignée d’hommes, au sein du fort. Les heures défilèrent, il tourna en rond dans le village, se remémorant son cauchemar avant son réveil brutal, jusqu’au coucher de soleil. Il finit par rentrer chez lui, où sa mère et Nelwen l’attendaient pour diner. Le repas fut assez silencieux et il se dépêcha de monter en chambre cogiter un peu. La nuit tomba amenant avec elle, calme et fraicheur dans les ruelles, la fenêtre de l’étage ouverte, il était assis là, ne pouvant fermer l’œil il contemplait les étoiles. Soudain il entendit un petit murmure qui l’invita à descendre de son perchoir. Hésitant un peu il se décida malgré tout et sauta du premier étage afin de rejoindre la ruelle d’où provenait la voix. Le regard de braise, une chevelure aux reflets écarlates et une gestuelle séduisante, elle l’attendait ici. Il se sentit alors paralysé comme l’autre soir au bord de la rivière dans la forêt de Jihil, était-ce un sort ou bien l’intimidation, il ne bougeait plus d’un pouce. -Allons mon chou, détends-toi, je suis venue marcher et parler avec toi. Je ne te sauterai pas dessus pour une fois ah ah, enfin… qui sait… Il accepta d’un signe de tête et marchèrent tous les deux sous la lumière de la lune. -Tu sais, c’est rare que quelqu’un me résiste et me plaise autant que toi. -C’est flatteur mais on ne peut forcer les sentiments, c’est quelque chose d’incontrôlable. -Je pourrais aisément te lancer un sort et m’amuser avec toi comme je l’ai fait avec Kazzhir ou encore Lysandra, après tout j’ai cette part démoniaque en moi. Mais bon, à quoi bon, ça ne serait pas sincère si je devais forcer les choses. -Je me disais bien que par moments j’étais immobilisé… Je trouve que tu es avenante, peut-être un peu trop, mais tu n’as pas mauvais fond. -Oh tu sais, tu ne connais pas grand-chose de moi… -Tu n’as rien de néfaste, je pense que tu as besoin de compagnie, subir l’entrainement de Zaein ne doit pas être facile tous les jours. Elle se rapprocha de lui en soupirant, son attitude changea un peu, laissant timidement échapper quelques confidences sur sa vie qu’elle dissimule derrière son masque. -Ce vieux ne me laisse rien faire, mais bon c’est grâce à lui si j’en suis là. Je vivais dans la région de Gälya, mes parents ne s’occupaient guère de moi, trop occupés visiblement à travailler pour leur Seigneur. Apprenant des sorts obscurs dans mon coin, Zaein me remarqua et me proposa de le suivre à mes 5ans. Sans regarder derrière moi je le suivis, accompagné de cette brute d’Halguéran et nous sommes arrivés ici. D’après les rumeurs, mes parents m’ont cherché plusieurs années, mais bon vu le peu d’importance que j’avais à leurs yeux j’en doute fortement. Enfin bref… ils ont dû tourner la page depuis, j’ai appris que j’avais une petite sœur, une dénommée Nyxea Ah ah ah. -Je suis désolé pour toi Danaé… Tu n’as pas dû avoir une enfance facile… -Je t’interdis d’éprouver de la pitié pour moi, sinon je t’étripe ! -Désolé, je ne voulais pas te froisser. -Je sais, triple andouille ! Tu es l’opposé de moi, tu n’as que des pensées bienfaitrices pendant que je sème trouble et confusion. Je suis malsaine, j’ai l’incarnation du mal en moi… -Mais non ne dis pas ça… Je ne te savais pas si pessimiste. La voyant pas comme à son habitude, un brin songeur et abattu, il la prit contre son épaule pour la réconforter un peu. -C’est tellement rare qu’on me réconforte ainsi… d’autant plus quand c’est sincère… Il lui sourit et il vit une larme descendre lentement le long de sa joue. -Tiens, mais il ne faut pas pleurer. C’est tout naturel un peu de compassion. -C’est la première fois… quel sentiment étrange… Elle essuya sa larme, soupira un bref instant et poursuivit. -Je sais ce que tu éprouves pour Naéhlya… Mais j’aimerais avant tout, te faire une confidence. Sans attendre sa réponse, elle lui vola un baiser langoureux puis se leva et commença à partir en direction du fort. -Cette fois je n’ai pas usé de sort… Au moins j’aurais eu droit à un dernier baiser avant que tu ne tombes dans ses bras, à moins que tu ne changes d’avis d’ici là...dans ce cas… Elle lui fit un clin d’œil avant de s’éclipser. -Bonne nuit mon joli. Il resta sur le banc un peu stoïque, il avait un léger sourire en pensant que même la personne la plus extravertie avait un côté sombre et douloureux qu’il fallait juste un peu éclairer. Il continua de marcher, seul, dans les rues du village en pensant à son cauchemar de l’autre soir et à Naéhlya. Soudain, des gouttes de sang au sol parsemées le long d’une ruelle étroite l’intrigua, il décida instinctivement de les suivre sans tarder. Une trace de main sur le mur, deux caisses et un drap dissimulaient une scène macabre. Le messager qui était venu alerter le Roi gisait au sol, mort depuis plusieurs jours. Un frisson parcourut tout son corps, comme si ce mauvais rêve avait finalement une signification, il comprit alors que ce n’était qu’un piège depuis le début. Il courut tant bien que mal avec son bras encore immobilisé, vers la salle du trône. A peine arrivé dans la pièce, il ressentait une présence malsaine, cherchant dans la pénombre, il finit par distinguer un individu sur le mur du fond. Des symboles dessinés sur les parois, comme un préparatif d’incantation, cela n’annonçait rien de bon, il s’écria alors, pour stopper ses manigances. -HALTE-LA ! CESSEZ VOTRE ACTIVITE ! Surprit par ce vacarme, la silhouette se redressa aussitôt et fit face à Manrek. -Voilà qui est embêtant… Ce merveilleux plan qui tombe à l’eau… -C’est terminé ! tu n’iras nulle part ! Qui es-tu ? -Savoir mon nom ne changera pas ton destin…mais bon si tu insistes… Je suis Sigrith. -Sigrith … ? Que viens-tu faire ici ? -Ah ah je suis venu t’envoyer dans l’autre monde ! Pointant sa main vers le mur, une flamme commença à parcourir le long de son bras, quand soudain, une puissante magie aqueuse déferla sur la personne aux intentions malsaines. Les torches dans la pièce s’allumèrent une à une, la luminosité était établie, éclairant ainsi la mystérieuse femme. -Tu ne le toucheras pas ! -C’est fini ton destin s’achève ici, qui que tu sois ! Par chance, le cri de Manrek avait réveillé les personnes aux alentours, notamment le Seigneur Rähor et Naéhlya. La magie aux propriétés aquatiques de cette dernière impressionna le guerrier. Ils descendirent l’escalier pour en finir avec cette menace, mais celle-ci se releva rapidement malgré le choc du sort. -Bien ce n’est que partie remise… Profitant d’un écran de brouillard, elle courut vers la sortie pour s’échapper et filer hors des murs du fort. La menace c’était donc volatilisé dans la nature, la brume se dissipa peu à peu, redonnant une visibilité convenable. Le convalescent expliqua alors toute la situation et la catastrophe qui fut évitée. Le Roi identifia les symboles sur le mur, qui n’était autre qu’un puissant maléfice destiné à plonger l’ensemble du village dans un brasier sans fin. Il posa sa main sur ces derniers, et désamorça ce début d’incantation. Malgré l’inquiétude, le seigneur Rähor félicita et remercia le jeune guerrier pour avoir su déjouer ce traquenard funeste. Après quelques instants, les choses revinrent à la normale, mais tous restèrent sur le qui-vive. Manrek raccompagna en chambre, celle qui lui avait porté secours un peu plus tôt. -Très courtois de ta part, tu as peur qu’il m’arrive quelque chose ? -Et bien…heu… enfin si, je m’assure qu’il ne t’arrive rien… -Ce n’est pourtant pas moi qui ai le bras en écharpe. -Hé hé oui tu marques un point. Bien je vais te laisser te reposer, mon devoir a été accompli. Elle lui retint la main avant qu’il ne ferme la porte de chambre. -Si tu veux… il y a un petit canapé derrière le paravent, tu peux rester dormir… après une heure si tardive tu dois être épuisé… -Je n’oserais pas te déranger… Je ne peux pas me permettre de rester, ça ne serait pas correct… -Je ne voulais pas en arriver là mais… Avec un sourire en coin et un ton autoritaire et supérieur, elle poursuivit. -Capitaine Manrek ! Par ordre du Roi, je vous demande de monter la garde dans ma chambre, pour assurer ma protection pendant mon sommeil ! Il se frotta la tête, un peu gêné et mal à l’aise, il finit par accepter sa requête. -Bon, bon tu as gagné… -Hi hi hi Parfait, merci monsieur le guerrier ! Ils passèrent un petit moment à parler de tout et de rien, se racontèrent quelques anecdotes chacun, puis vint le moment de se reposer, après une nuit pour le moins agitée. -Bien je vais te laisser dormir, et rejoindre ce fameux canapé qui m’attend. -Oui tu as raison, et puis tu dois être fatigué. Rompez soldat ! J’ai assez abusé de votre gentillesse, vous avez gagné un repos bien mérité ! Hi hi . Elle lui glissa un baiser sur sa joue et rejoignit son lit. -Bonne nuit Manrek. Il ne pouvait cacher son sourire et rougir à la fois, il se précipita alors derrière le paravent et rejoindre également son couchage afin de ne pas montrer son émoi. -Bonne nuit… Naéhlya. Sigrith Modifié (le) 14 avril 2022 par Manrek Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manrek Posté(e) 2 décembre 2021 Auteur Signaler Share Posté(e) 2 décembre 2021 (modifié) L'Orpheline de Gälya Les nombreuses recherches ne donnèrent rien durant plusieurs mois, comme si les deux individus aux intentions néfastes avaient disparu des terres. Les troupes parties en mission jusqu’au Royaume de Gälya, rentrèrent enfin et bien évidement sans moindre mal. Le stratagème de Sigrith n’aura finalement pas abouti avec ses fausses informations, pour tromper l’armée du Seigneur Rähor. Manrek venait de fêter ses 17ans en cette année 492 d’Asthrälia, en compagnie de ses proches, et plus particulièrement Naéhyla, avec qui il partageait de plus en plus de choses depuis l’attaque nocturne. Tout allait pour le mieux ces derniers temps, le nombre de créatures infames diminua radicalement, ce qui apaisa l’atmosphère environnante et un soupçon de répit. Le seigneur Zaein rentra un peu plus tardivement, avec son bras droit Halguéran mais aussi d’autres lieutenants tel que cette fine lame de Tiirzal ou encore Erzssak l’homme serpent. Alors que le guerrier au bandeau marchait en compagnie de la protégée du roi, ils les croisèrent aux abords de la salle du trône, en pleine discussion avec Danaé. Le sujet de cette conversation devait être assez douloureux à entendre, car c’était une des rares fois où cette dernière versait des larmes. Ils restèrent alors à l’écart pour ne pas les déranger, attendant la fin de leur entretien avant de l’approcher. -Danaé, tout va bien ? -Vous êtes là… « les tourtereaux » qu’est-ce que vous voulez ? -On t’a vu attristée, du coup on s’inquiétait. -Pfff qui s’inquiéterait pour moi ? Toi et cette chère Naéhlya ? -Je sais très bien que tu te caches derrière un voile arrogant… Libère ton poids, qu’est que Seigneur Zaein t’as dit pour te mettre dans cet état ? Elle sécha ses larmes en s’essuyant avec ses mains. -Mes parents sont morts… Je ne devrais même pas pleurer… -Allons Danaé, c’est tout naturel de se sentir ainsi… -Peu importe ! Je pars sur le champ à Gälya, personne ne m’en empêchera ! La nécromancienne se dirigea directement vers la sortie du village d’un pas décidé, sous le regard peiné de ses deux interlocuteurs. -Naéhlya… -Oui, j’ai compris -Je ne peux pas la laisser y aller seule tu comprends ? J’ai un mauvais pressentiment... -Je sais bien mais je t’accompagne, ne dit-on pas que les « missions rapprochent » ? En plus, je n’ai jamais visité la région de Gälya, ça tombe bien. -Que va dire le Roi ? -A la fin de cette année je vais fêter mes 16ans, je suis en âge de partir en mission depuis un moment, il comprendra, et puis… je pars avec son nouveau capitaine. Il esquissa un sourire et accepta sans rechigner. -Bien, rendez-vous à l’entrée du village d’ici trente minutes, nous rattraperons Danaé. Elle retorqua sur un ton amusé -A vos ordres ! Chef ! Tous deux prirent le temps de préparer leurs affaires et d’informer leurs proches pour cette petite escapade. Bien évidemment une certaine magicienne ne manqua pas la conversation entre Manrek et ses parents, et se prépara en toute discrétion. Il prit sa lame de bonne fortune, quelques vivres, une bourse d’or et rejoignit l’entrée du village rapidement. Il aperçu au loin plusieurs personnes, qui attendaient sagement, il ne pouvait s’empêcher de sourire en s’avançant car il avait compris ce qui se tramait. -Nelwen, Baranhor, Sélénia quel plaisir de vous voir, vous attendiez quelqu’un ? -Nous partons nous balader jusqu’à Gälya, tu veux venir ? -Tiens, quelle coïncidence justement nous allons là-bas avec Naéhlya. -Ah ah tu es un petit rigolo toi ! Nelwen nous a tous raconté, tu croyais te retrouver seul avec Naé ? -Il faut qu’on vienne avec toi pour te surveiller, tu vas encore te blesser sinon. Tous rigolèrent en se moquant un peu de Manrek, même sa complice ne pouvait s’empêcher de ricaner avec les trois autres. -Vous êtes drôle. Bien, alors pas une minute à perdre, nous avons environ cinq jours de marche, et nous devons rattraper Danaé entre temps. Ils se mirent en route sans tarder dans un esprit assez détendu et sans rencontrer de grandes difficultés durant le trajet. Cependant, à l’approche du Rempart d’Almon, quelques signes inquiétants dessinaient le paysage. Des végétaux calcinés ou bien encore des animaux morts parsemaient le décor qui les entourait. Une scène assez macabre qui s’intensifia au fur et à mesure que le groupe se rapprochait de leur destination. La nécromancienne resta introuvable, mais ils supposèrent qu’elle était à l’origine de tout ceci, même si Manrek espérait se tromper. Au crépuscule du cinquième jour, ils arrivèrent dans la forêt d’Horland, vaste étendue d’arbres qui encerclait le fort de Gälya. Ils passèrent donc la dernière nuit en extérieur, avant de rejoindre le village à l’aube. Le jeune capitaine avait un mauvais pressentiment, il n’arrivait pas à fermer l’œil et resta au coin du feu quelques heures. Il fut rejoint au beau milieu de la nuit par Naéhlya qui ne le voyait pas rejoindre la tente. -Tu n’arrives pas à dormir ? -Non… je repense aux paroles de Danaé et du décor sans vie qui nous a accompagné durant le trajet. Je me demande si… -Hum... tu penses à quoi ? -Je me demande si elle ne serait pas venue pour elle… Soudain un cri de jeune fille resonna au loin dans la forêt. -Vite réveillons tout le monde ! Elle est venue pour sa petite sœur, mais sous cette colère elle risque l’impensable. Sans prendre la peine de ranger le camp, tous se levèrent et prirent la direction des cris d’effroi, qui se rapprochaient de plus en plus. Tout à coup une fillette jaillit d’un buisson en courant et trébucha devant Manrek. -Non, non s’il vous plait… Ne me faites pas de mal… -Hey ça va aller, tu n’as rien à craindre. Une ombre surgit derrière elle à l’aspect menaçant. -Viens là ma petite Nyxea ! Ma chère petite sœur…. Les deux guerriers s’interposèrent face à Danaé, une main sur leur lame. -Danaé ? Qu’est ce qui te prend ? -Tu es complétement dingue toi ! -Poussez-vous ! Tout ça c’est de sa faute ! -Comment une fillette peut être la cause de la mort de vos parents ? Regarde la, elle est complétement apeurée… -Ils sont morts pour la protéger… ils sont morts à cause de sa faiblesse… -Elle n’a que 7 ans Danaé… Calme toi, c’est la seule famille qu’il te reste… Ce tragique incident ne met pas en cause Nyxea. La nécromancienne finit par s’écrouler au sol en sanglots, relâchant sa dague, elle semblait complétement anéantie. La jeune fille s’approcha alors d’elle tout en restant à côté du guerrier. - C’est…c’est toi ma grande sœur ? Papa et Maman me parlaient beaucoup de toi…Tu leur manquais terriblement… J’ai toujours voulu te connaitre et… -Tais-toi… Je ne veux rien savoir… Je ne serai pas la sœur dont tu rêves… Ma haine, ma jalousie pour l’amour que tu as eue de leur part, ont failli te couter la vie. Mon âme est à jamais damnée, restes loin de moi, si tu veux rester en vie… La folie peut revenir me hanter… Nyxea s’écarta alors doucement retournant auprès de Nelwen, Sélénia et Naéhlya à l’arrière du groupe. Le jeune capitaine s’approcha alors de Danaé pour lui tendre sa main pour la relever. -Lève-toi, c’est fini… Nous la ramènerons à l’aube au fort de Gälya. -Humpf pas la peine d’y aller, elle était placée chez une nourrice, malgré la place importante de nos parents au sein du trône, ils ne sont pas foutus de s’occuper des enfants… pitoyable. -Que veux-tu dire ? -Mes parents étaient responsables du consul des arcanes magiques, ils étaient cependant peu présents pour moi… Ils sont morts il y a quelques mois, le roi n’a pas eu la présence d’esprit de prendre Nyxea sous son aile… Elle était chez dame Vélianne, une femme d’un âge assez avancé maintenant, qui s’occupe de quelques enfants seuls au sein du fort. -Je vois… -Manrek ? Prends ma petite sœur sous ton aile, tu es le seul qui pourra m’empêcher de lui faire du mal si je deviens incontrôlable. Le fait de penser au passé peut à nouveau me faire perdre la raison. -Hein ? Mais attends, je ne peux pas prendre tout le monde sous mon aile… -Ce n’était pas une question mon mignon, elle sera bien mieux encadrée ainsi. Les premières lueurs du soleil illuminaient cette clairière où ils se trouvaient, au loin, on pouvait distinguer l’imposant fort de Gälya et ses cimes légèrement enneigées. A la vue du paysage, Nelwen était comme hypnotisée par celui-ci, elle s’avança vers la nécromancienne. -Hum… Qu’est ce que tu veux ma jolie ? Tu veux faire le chemin retour main dans la main ? -Je m’occuperai de Nyxea. J’ai l’impression de connaitre cette région, n’ayant pas de souvenirs sur mes origines, je pense que ta petite sœur pourra m’éclairer sur mon passé. -Humpf…si tu le dis, du moment que tu l’écartes de moi… Si jamais tu veux venir voir sa grande sœur de temps à autres ah ah. Elle lui sourit, et retourna auprès de la jeune Nyxea pour discuter un peu avec elle et la réconforter. Elle échangea quelques mots avec son ainée et se sentit très vite en sécurité et à son aise. Quand elle lui demanda si elle voulait les accompagner au Royaume de Raghénor, elle acquiesça assez rapidement. -Je n’ai plus personne ici… Mais j’ai ce sentiment de sécurité avec vous… j’aimerais aussi connaitre ma grande sœur, bien qu’elle me fasse un peu peur… -Reste loin de moi Nyxea, ça vaut mieux pour toi ! Bien je vais vous quitter là mes jolis, je pense que je ne retournerai plus sur la tombe de mes parents, étant donné le grabuge que j’ai semé cette nuit, je ne suis plus la bienvenue ah ah. Elle prit le chemin retour sans attendre, Manrek fit un signe de tête et son compagnon d’armes comprit instinctivement. Baranhor et Sélénia escortèrent l’instable et sulfureuse Danaé, jusqu’à leur fort. Les autres accompagnèrent la fillette à Gälya pour clarifier sa situation auprès de sa tutrice temporaire. Devant les arguments avancés par les trois raghénoriens, la vieille dame, rassurée, accepta de leur confier Nyxea. Ils restèrent néanmoins quelques jours dans la région, faire le plein de provisions ou encore visiter les lieux pour peut-être éveiller les souvenirs d’enfance de Nelwen. Un dernier recueillement auprès de la tombe de ses parents, son sac d’affaire rempli, elle était prête à les suivre jusqu’à Raghénor. -Bien, nous partons ! Direction chez nous ! Finalement je me retrouve indirectement, responsable de Nyxea par l’intermédiaire de toi, Nelwen. Je te remercie de te préoccuper de mes occupations pour pas que je m’ennuie. -Hi hi, elle est plutôt rusée ta petite protégée, heureusement que tu n’as pas d’enfant. -Hey doucement ! Je n’ai pas encore atteint ma majorité que tu me parles déjà d’enfants ! Les deux filles rigolèrent ensemble sur le dos du guerrier embarrassé, sous le regard amusé de la future jeune apprentie magicienne. Nyxea Modifié (le) 14 avril 2022 par Manrek Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manrek Posté(e) 18 janvier 2022 Auteur Signaler Share Posté(e) 18 janvier 2022 Confrontation au Port d'Elvon Plus d’un an s’écoula assez paisiblement, depuis les derniers évènements au Royaume de Gälya, chaque habitant de Raghénor vivait sans crainte, l’esprit tranquille. La menace de Sigrith et Vadamar ne faisait plus parler d’elle ces derniers mois, cela n’empêcha pas le roi de rester vigilant et laisser plusieurs troupes aux aguets, tout autour du Royaume. Durant cette période de calme, chacun occupait sa journée comme il l’entendait, notamment pour les jeunes soldats. Nelwen passait son temps avec Nyxea et Sélénia, afin de parfaire leur maitrise magique mais également bavarder pendant des heures. Icaro prit sous son aile le jeune myrélien Aokan, pour l’entrainer dans le maniement de l’arc. Cyria prit enfin la décision d’arrêter d’être en concurrence avec sa sœur, Cassy, pour les beaux yeux d’Adonis en les laissant tous les deux partager des moments intimes. Elle n’en resta pas moins seule puisqu’elle passait son temps aux côtés de Kélio, le jeune nécromancien prometteur. Danaé, quant à elle, resta en retrait et silencieuse, souvent accompagnée de Kazzhir et Lysandra pendant les périodes d’entrainement. Manrek profita de se retrouver un peu seul avec Naehlya afin de se rapprocher davantage sur le plan sentimental. Il laissa de côté les exercices de combat avec Sutol et Baranhor quelques temps, cependant, lors d’une promenade en compagnie de cette dernière, il se fit interpeller. - HEY MANREK !! Il se retourna suite à ce cri et aperçut une bande d’enfants tous survoltés. Il comprit rapidement ce qui l’attendait. - Ouh là, que me vaut cette interpellation par une tribu de pygmées sauvages menée par ce cher petit frère de Bélor ? - Moi et ma bande tu vas nous entrainer au combat !! Tandis que sa complice rigolait à la vue de cette scène, le guerrier au bandeau se gratta la tête, un peu embarrassé, il en reconnut néanmoins quelques-uns comme Ranko, Nykios ou encore Naelle, la jeune fille qui ne quittait jamais d’une semelle le guerrier azur, Sutol. - Mais pourquoi moi ? Je ne suis pas un instructeur… Et puis vous êtes encore un peu jeune… - On sait que depuis la bataille de Myrélis, l’an passé, tu étais l’un des meilleurs ! Tu es même passé capitaine à ton âge ! - Entraine nous !! - C’est-à-dire que… Naehlya, amusée par l’engouement des jeunes dont la moyenne d’âge ne devait pas dépasser les dix années, s’adressa à son compagnon. - Vas-y Manrek, ils n’attendent que ça ! Je vais y aller de toute façon et voir comment se débrouille la jeune Nyxea avec ses deux tutrices. On se retrouve ce soir, à plus tard. Lui déposant un baiser sur ses lèvres, elle partit, le laissant entouré d’une dizaine d’enfants tous prêt à en découdre. -Bien…Je suppose que je n’ai pas le choix… Je vous consacre mon après-midi, pas plus. Pris de pitié, Sutol et Baranhor ne manquèrent pas d’accompagner le jeune capitaine pour occuper les futures recrues. Un après-midi qui se déroula sans encombre et dans une bonne ambiance dans laquelle on pouvait voir une Naelle assez douée dans le maniement de l’arc, un Ranko turbulent qui était toujours là à donner et recevoir des coups. Mais aussi le jeune Nykios, calme et discret, qui épiait les mouvements de lame de son ainé ou encore. Un après-midi qui se déroulait plutôt bien sous un soleil chaleureux, mais c’est alors que Danaé arriva pour interpeller le jeune guerrier au bandeau. -Quelle ardeur, quelle fougue, toujours aussi attirant mon cher Manrek. -Tiens Danaé, que me vaut ce plaisir ? Tu étais discrète depuis des mois. -Tu m’intimides qu’est ce que tu veux. Je suis venu te voir car il y a du grabuge au port d’Elvon, un bateau a amarré depuis quelques heures et leur ‘’capitaine’’ est quelque peu gênant. Nous ferions mieux d’aller voir. À peine eut-il le temps de finir sa phrase que l’apprenti guerrier au marteau s’écria. -Génial !!! Première mission ! On va aller lui régler son compte !! -Je pense que les empêcher de venir avec nous sera une perte de temps, allons-y Manrek. Tout le petit groupe se dirigea vers le port, à l’encontre du navire et de ses occupants. Une fois arrivé sur place, un homme parlait assez fort sur un ton plutôt tranchant, sur plusieurs habitants. Sans tarder, ils appréhendèrent l’individu et sa bande aux allures agressives et peu cordiales. -Je vous demande de cesser immédiatement d’importuner les habitants. Qui êtes-vous ? -Ah parfait ! Bien que je ne cherche pas de jeune adulte comme toi, je vois que tu as quelques jeunes guerriers avec toi. Je suis Sévras, j’arpente les continents à la recherche d’esclaves ou jeunes combattants pour mon Maitre. Je suis prêt à mettre un bon prix pour cette jeune fille et ces deux garçons ! Pointant du doigt Naelle, Ranko et Nykios, le marchand ambulant appela un de ses sbires en claquant des doigts, ce dernier portant un sac rempli d’or. -Voilà pas moins de deux cents mille pièces d’or pour ces trois jeunes. -Hum…laisse-moi l’écorcher vif, Manrek, et prenons-lui son or. -Non, Danaé. Il va repartir de suite d’où il vient avec son sac et son équipage. Nous ne marchandons pas des vies humaines en Raghénor ! -Je suis prêt à vous donner ce sac d’or contre seulement la fille, son regard me rappelle étrangement cette jeune fille que nous avons depuis peu. La petite Shay-Ra est une vraie bête sanguinaire, je serais curieux de les confronter. Pointant sa lame vers l’homme insistant, il reprit son interlocuteur. -Je vous le redis une dernière fois, repartez d’ici immédiatement ! -Ho ho tu veux employer la force ? Ce n’est pas une poignée de guerriers qui va nous faire peur moi et mes hommes ! Il s’approcha de lui, sabre en main, mais sans qu’il n’ait le temps de lever son bras pour défier le jeune capitaine, un vif coup d’épée trancha ce dernier. En un rapide coup de lame, Manrek lui coupa sa main. -AAaahh ORDURE !! -Tu pourras y mettre un crochet et jouer les pirates maintenant, ceci est mon dernier avertissement avant que la prochaine chose que je ne tranche soit ta tête ! Ni une ni deux, il recula sous la douleur et se mit un grossier bandage sur sa plaie. Il rappela ses hommes et ils retournèrent tous sur leur bateau, proférant des injures. -On se retrouvera ! Je reviendrai sois en sûr ! -Déguerpissez d’ici ! Par ailleurs, tu devrais libérer cette jeune fille que vous détenez, ainsi que les autres captifs. -Ce ne sont pas tes affaires ! Allez, rentrons au port d’Irliscia ! En avant, bande d’incapables ! En un rien de temps, le navire reprit la mer sous un ciel orangé. L’embarcation disparaissait au loin sous ce doux crépuscule. La sulfureuse nécromancienne s’approcha du guerrier, lui passant une main dans son dos remontant jusqu’à sa nuque. -On peut dire que tu me plais toujours autant, mon cher Manrek. -Danaé lâche-le un peu, son cœur appartient à une autre, fais toi une raison. -Bon sang Naéhlya !!! Je vais être en retard à notre rendez-vous !! Je file ! Il fonça sans tarder vers le fort Raghénor, laissant sur place Danaé, Baranhor et les autres sans prendre le temps de dire au revoir. -Ah ah sacré Manrek. Bon allez venez, ce soir on mange tous au port, c’est moi qui régale ! Nykios Sévras Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manrek Posté(e) 8 févier 2022 Auteur Signaler Share Posté(e) 8 févier 2022 (modifié) Vers un Avenir Serein ? Les choses avaient bien évolué depuis leur première mission en tant que jeune recrue. Le temps avance et amène avec lui, l’expérience, la maturité et surtout, son lot de sentiments. Ce fut le cas pour Manrek, qui approchait à grand pas de ses vingt années et vivait depuis quelques temps avec Naéhlya dans une petite chaumière à quelques rues de ses parents. Il ne cachait plus ses sentiments et sa relation avec elle depuis un moment, si bien, qu’à quelques jours de souffler sa bougie, cette dernière lui annonça quelque chose qui allait chambouler sa vie. Elle se regarda une dernière fois dans le miroir, prit son courage à deux mains et rejoignit sa moitié dans le salon. -Manrek… tu as un instant ? -J’allais partir à mon entrainement et voir le seigneur Rähor. Il devait me dire quelque chose d’important visiblement, mais dis-moi, quelque chose ne va pas ? -Et bien… n’as-tu rien remarqué chez moi depuis plusieurs jours ? Marquant un temps d’hésitation, afin de ne pas sortir de bêtises qui pourrait la froisser, il répondit à sa question. -Je n’osais pas t’en parler mais… maintenant que tu me le dis… tes cheveux ternissent... ta chevelure violine disparait… Tu souffres de quelque chose ? Elle sourit, puis l’invita à s’asseoir sur le divan à côté d’elle. Il posa son barda devant l’entrée et s’exécuta légèrement inquiet. -Je vais te parler un peu de mes origines. Savais-tu que dans ma famille, nous avons une particularité ? -Et bien… mise à part ta tante, l’impératrice Sanéa et toi je ne connais pas vraiment tes proches… -Ah ah oui, c’est exact ! Nous avons la particularité de naitre avec une chevelure éclatante, en général pourpre, violine, parfois un peu bleuté. -Hum... dans mes souvenirs, l’impératrice de Myrëlis n’avait plus une couleur aussi vive mais plutôt bleue, assez terne… -Oui, lorsqu’elle est tombée enceinte d’Aokan, ses cheveux ont perdu leur éclat. Parfois ils gardent un soupçon de couleur, assez terne d’autres fois ils blanchissent radicalement, c’était le cas pour ma mère. -Oh je vois, je comprends mieux pour ta tante et pour… Attends ! Que… quoi ? Devant son visage qui pâlissait à vue d’œil, il était devenu blanc comme neige, elle se mit à rire devant sa réaction et son étonnement. Elle savait qu’au fond de lui il était heureux d’entendre cette nouvelle, avec un zeste de stresse néanmoins, qui rendait la situation amusante. Il se leva en faisait les cents pas tout en répétant sans cesse. -Je vais être père ?!? Peu à peu son visage reprit des couleurs et il se mit à rire tout seul en prenant sa compagne dans ses bras. Mais cet instant de réjouissance fut interrompu par l’arrive de son frère d’arme, qui frappa à la porte. -Manrek ! Nous devons nous rendre à la salle du trône, Sir Rähor veut nous voir maintenant. Il embrassa sa compagne, lui adressa un dernier sourire avant de rejoindre Baranhor à l’extérieur. Ils s’empressèrent de rejoindre le Roi. Arrivés devant leur Seigneur, il se mirent alignés devant lui, les mains dans le dos, prêt à l’écouter. A côtés des deux guerriers se trouvait également Adonis, Icaro, Danaé ou encore Cassy, s’en suivit du discours tant attendu. -Mes chers soldats, si je vous ai fait venir à moi c’est pour plusieurs raisons. Suite à une mésentente et un désaccord, le Général Manserk a décidé de prendre la mer d’ici peu, je souhaite malgré tout que nous lui souhaitons bon voyage sur un continent voisin qui a pour capitale Melrath Zorac. Il nous donnera de ses nouvelles ainsi que des informations s’il venait à en apprendre plus sur les créatures infâmes et les origines de nos ennemis. Le visage de Manrek s’assombrit légèrement devant cette déclaration, attristé par le départ soudain de son oncle. Néanmoins, il resta concentré sur la suite du discours. -D’autre part, nous avons eu des informations sur Vadamar et Sigrith sur leur repère, j’ai donc décidé de moduler notre armée avec des personnes de confiance et expérimentées dans l’art du combat. C’est pourquoi, j’ai assigné mes meilleurs jeunes capitaines aux généraux Siménor et Zaein pour mener à bien les prochaines missions. J’ai donc pour projets de vous faire évoluer en grade dans un futur proche, c’est pourquoi Adonis, Icaro et Danaé vous serez sous les ordres de Zaein pour le moment. Manrek, Baranhor et Cassy vous suivrez les directives de Siménor. Préparez-vous, vos objectifs vous seront assignés dans les prochains jours. Profitant d’un temps calme après l’annonce du Roi, Manrek s’avança vers lui afin lui faire part de son ressenti, un genou à terre. -Sir, je viens vers vous car j’ai une faveur à vous demander. Je vais bientôt être père et ayant déjà pas mal de responsabilités en tant que capitaine, je souhaiterais ne pas évoluer et avoir davantage de tâches… Je suis désolé de vous demander cela mais je souhaite profiter au maximum avec et… Frappant le sol de son épée, encore dans son fourreau, il lui coupa la parole. -Assez, tu n’as pas à te justifier. Je comprends parfaitement ce que tu ressens, ton père m’avait tenu un discours similaire lorsque j’ai voulu le promouvoir au rôle de Général. Je suis heureux que Naéhlya soit avec un homme tel que toi, à la fois courageux, brave et talentueux. -Sir…Je ne sais quoi dire…Merci… -Relève toi Manrek ! Pour l’heure nous devons à tout prix mener à bien les missions, pour l’avenir de nos proches et de ton futur enfant. Je veillerai sur ta compagne soit sans crainte, au vu de l’objectif, tu devrais être revenu bien avant la naissance de ton enfant, soit en sûr. Sur ces dernières paroles, Manrek salua d’un signe de tête le roi et prit congé l’esprit tranquille et serein. Il rejoignit son foyer afin d’expliquer à sa compagne la situation et les choix qu’il avait fait pour l’avenir. Elle ne voulait pas qu’il sacrifie son évolution au sein de l’armée, mais elle était malgré tout heureuse et rassurée par la décision qu’il avait prise bien déterminé à assurer son futur rôle. Néanmoins, il devait préparer ses affaires, le Général Siménor avait prévu un départ aux aurores pour le lendemain et ce durant quelques mois. Il profita alors des derniers instants avec elle jusqu’au soir. Le soleil se leva timidement, à peine un léger rayon parcourait le ciel clair. Il la réveilla en douceur, lui effleurant la joue, un baiser sur ses lèvres et lui annonça son départ. -Je dois partir…Mais sois sûr que je reviendrai bien assez tôt te retrouver et voir la naissance de notre enfant. Je donnerai tout pour accomplir la mission rapidement afin de rentrer à la maison au plus vite, j’en fais le serment. Il l’embrassa une dernière fois avant de prendre la route, tout deux se faisant un sourire mutuel avant de refermer la porte derrière lui. Le lieu de rendez-vous se trouvait au port d’Elvon sur lequel deux navires étaient affrétés. C’est à ce moment là qu’il vit son oncle, Manserk, prêt à prendre le large sur le plus petits des deux bateaux. Le jeune guerrier l’interpella. -Mon oncle !! -Ah c’est toi gamin, tu es venu souhaiter bon voyage à ton vieil oncle ? -J’ai appris la nouvelle hier…Et te voilà déjà sur le départ… Je n’ai pas eu le temps de te dire que je vais être père… -C’est formidable ! Avec cette charmante Naéhlya vous formerez une belle famille. Pour ce qui qui est de mon départ, oui, Nous avons eu quelques différents avec le Roi et surtout avec ce malandrin de Zaein… Je ne peux rester ici plus longtemps. Je vais mener ma propre enquête sur ce continent voisin, et rassembler des informations à Melrath Zorac. Un homme s’approcha d’eux à cet instant, ce dernier dissimulait son visage derrière un masque, évoquant un batracien. Il semblait en aucun cas malsain, mais une aura étrange et mystérieuse émanée de lui. -Sir Manserk nous allons lever l’encre, il est temps de prendre la mer sans tarder. -Bien, Sir Zacharie, j’arrive de ce pas. L’ainé se retourna alors vers son neveu, prenant son barda sur son épaule. -Je dois y aller Manrek. Je vous enverrai de mes nouvelles soit sans crainte. -D’accord… je comprends… Bon voyage mon oncle, j’espère que l’on se reverra… Sentant une douleur sur son épaule, il grimaça un peu, puis rajouta ses quelques mots. -Un conseil, Manrek… Méfie-toi de Zaein… reste vigilant et protège ta compagne et ton futur enfant. Sous sa prestance et sa bienveillance se cache un véritable démon… Crois moi, je découvrirai tôt ou tard sa véritable nature et les preuves de ce que j’avance. Adieu mon cher neveu… Sans se retourner, il monta à bord du navire en compagnie de quelques hommes et cet individu qui dissimulait toujours son visage. Attendant quelques instants devant ce navire qui prenait le large, il rejoignit enfin le Général Siménor qui observait la scène au loin. Il fit un signe de tête au guerrier au bandeau écarlate, comme pour lui montrer son soutien puis il commença à compter les soldats. Cette équipe comptait environ une cinquantaine de membres, ce qui représentait une grosse partie des effectifs totaux de l’armée de Raghénor. Parmi eux, Manrek retrouvait quelques visages familiers comme celui de Baranhor et Cassy qui étaient également convoqués en même temps que lui, pour assurer leur rôle de capitaine. Mais aussi son mentor, Volker, ou encore ses amis de longue date tels que Sélénia, Kélio ou encore Cyria. Les autres compagnons d’armes, avec qui il avait l’habitude de partir en mission, étaient sous les ordres du Général Zaein, partis la veille. Siménor rassembla ses troupes et débuta son discours. -Mes chers Raghénoriens ! L’heure est venue d’éradiquer la menace qui plane au-dessus de nous depuis bien trop longtemps ! Nous avons eu des informations sur les deux individus qui menace notre Royaume et les territoires alliés. Pendant que Sir Zaein est parti, avec le reste des troupes, dans la région de Zymgär afin de tirer au clair, la position et intentions, du Roi Gabrön, vis-à-vis de la menace. Il semblerait que Sigrith et Vadamar errent dans cette région, il est donc temps de clarifier les choses. De notre côté, nous allons nous rendre sur les terres neutres de Kyzall, afin de rencontrer le Souverain Lyhrus et traiter une éventuelle alliance. Pour se faire nous allons amarrer sur la côte, proche de la Forêt morte d’Ishga et la traverser, afin de rejoindre le Château. C’est une mission qui devrait nous prendre environ trois mois si tout se passe comme prévu, il faudra rester vigilant dans cette zone sauvage. Bien !! Raghénoriens en Avant !! A la fin du discours du Général, tous prirent le navire et se mirent en route sans tarder. Direction : les Terres neutres de Kyzall, où l’avenir de Raghénor allait être bouleversée. Zacharie Modifié (le) 16 févier 2022 par Manrek Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manrek Posté(e) 16 févier 2022 Auteur Signaler Share Posté(e) 16 févier 2022 (modifié) La Forêt Morte d'Ishga Le voyage dura quelques jours, sous le moindre nuage, une eau des plus calmes et paisibles, tout se déroula sans encombres pendant la traversée. A défaut de port dans la région désertique de Kyzall, le navire largua les amarres dans une petite crique, aux abords de la forêt morte d’Ishga, la frontière qui sépare ces Terres sauvages avec le Royaume de Zymgär. Le soleil était à son zénith et avec lui, une chaleur assez étouffante. A peine le temps de prendre une gorgée d’eau et un encas, que l’ensemble des soldats pénétrèrent dans cette étendue d’arbres morts. Au loin, on pouvait distinguer quelques silhouettes, trois tentes, un gibier encore sur les braises. Siménor fit signe de progresser prudemment en restant vigilant au contact de ses autochtones, puis laissant derrière lui le gros des troupes, il s’approcha d’eux avec Manrek et Baranhor. Six individus, d’une corpulence imposante, semblable à celle d’Halguéran le bras droit de Zaein, semblaient partager une proie rudement chassée. L’un d’eux se leva et s’avança vers les trois chevaliers, une main posée sur sa gigantesque hache. -Que fait un si grand groupe de soldats sur ces terres sauvages ? -Je me nomme Siménor, Général de l’armée Raghénor, nous venons en paix. Nous souhaitons traverser la forêt morte d’Ishga afin de quérir le Seigneur Lyhrus pour conclure d’une alliance entre nos Royaume. -Je m’appelle Jingäo, chef du clan barbare d’Ogda, mon ainé. Nous vivons ainsi depuis des décennies, mais si j’étais vous je ne m’aventurerais pas plus loin. La forêt grouille de créatures colossales et sanguinaires ainsi que Ojiji iku. -Ojiji iku ? Qu’est-ce que c’est ? -Un homme en noir semblable à une ombre, il sème la mort autour de lui. Lyrhus a fermé les portes de son château depuis qu’il est apparu sur ces terres. Nous avons également perdu bon nombre d’entre nous, vous devriez rebrousser chemin. -C’est sans aucun doute Vadamar. -Je vous remercie pour ces informations, nous allons poursuivre notre chemin et nous éradiquerons cette menace et vengeront également vos défunts. -J’admire votre courage et votre bravoure homme cuirassé, néanmoins, faites attention dans cette forêt, les arbres ne sont pas tous morts, certains bougent encore… Le clan barbare d’Ogda vous souhaite bonne chance et vous salue. L’armée de Raghénor poursuivit sa progression et s’enfonça davantage dans cette forêt où les arbres morts se comptaient par milliers. Très peu de végétation, des carcasses d’animaux et créatures décoraient le paysage sans le moindre point d’eau à l’horizon. Ils avancèrent prudemment, sans rencontrer de réel problème durant plusieurs jours, en maintenant une marche assez souple pour préserver leur énergie en cas de conflit. Cela faisait environ vingt jours qu’ils étaient partis de leur royaume natal. La fatigue se faisait malgré tout ressentir, avec les nuits passées sur le bateau ou encore dans les campements assez rudimentaires et arrivèrent enfin aux portes du château de Kyzall. Deux gardes étaient postés en haut des tours de l’entrée et interpellèrent les soldats. -Qui va là ? -Je me nomme Siménor, Général de l’armée de Raghénor, nous souhaitons une audience avec le Seigneur Lyrhus pour rallier nos deux causes. -Le Seigneur a fermé les portes à toutes personnes étrangères à nos concitoyens, nous avons pour ordre de n’ouvrir sous aucun prétexte. Vous feriez mieux de repartir, ces deux individus qui sèment mort et désolation, rôdent toujours. Un homme d’une trentaine d’années assez bien vêtu, un long bâton torsadé faisant office de canne et d’artefact magique, apparu derrière le corps de garde du château. -Je suis le Seigneur Lyrhus, je vous demande de repartir d’où vous venez. Nous ne voulons pas que les royaumes voisins nous ramènent leurs problèmes avec leurs lots de morts et désolations. Siménor légèrement agacé par le comportement de ce dernier, répliqua aussitôt. -Vous ne comprenez pas, mais ce n’est pas seulement les autres royaumes qui en pâtissent, derrière vos murs, c’est tout un peuple qui souffre à vivre dans la crainte. Vos ressources s’amenuisent de jour en jour, combien de temps allez vous fermer les yeux sur ça ? Le roi de la région hésita quelques instants avant de répondre, quand soudain, sous un épais nuage de poussière et de sable, des cris retentissaient à l’arrière du groupe. Cette violente tempête arriva à une telle allure, que personne n’eut le temps de s’y préparer. Le général adopta une formation défensive, se regroupant, dos aux portes du château, pour faire face à la menace qui se présenta. -Tenez votre position soldats ! L’ennemi approche ! Ouvrez l’œil ! Trois mages s’avancèrent pour tenter un sort de clairvoyance, afin de dissiper la tempête de sable, mais cette tentative s’avéra être un échec et rapidement, les trois valeureux périrent sous cette nuée beige. La situation semblait critique c’est alors qu’il s’écria. -Si nous restons ici nous sommes condamnés ! Seigneur Lyrhus, ouvrez-nous cette porte au nom de notre future Alliance, je vous en conjure ! Ce dernier, complétement apeuré, retorqua instinctivement. -Vous apportez la mort à mes portes !!! Il fallait partir ... !! Nous sommes condamnés !! Il disparut aussitôt avec les quelques gardes de l’entrée, pour se réfugier au sein de son fort, laissant les portes closes à l’armée de Raghénor. -Mais ce n’est pas vrai, le lâche !! -Enfer et damnation… La conjoncture semblait être à sens unique, ne distinguant pas l’ennemi, les pertes allaient être nombreuses. C’est alors que Manrek eut une idée de dernier recours. -Siménor ! J’ai une idée si vous voulez bien ! -Hâte toi ! -Il faut miser sur un retrait tactique et non l’offensive directe, sinon nous allons tous y passer. Sélénia il nous faudrait un peu de neige et de brume, si nous sommes aveuglés autant rendre à l’ennemi la pareille à notre tour. Nous progresserons le long des remparts en positionnant nos boucliers face à la tempête, puis, nous regagnerons les monts afin de s’abriter le temps que cette calamité cesse. -Parfait, cela semble être la meilleure option. Nous n’avons pas le choix, en avant ! Ni une ni deux, Sélénia exécuta un sort parfait pour aveugler, à son tour, l’adversaire. Cette diversion leur permit de progresser le long des remparts, tout en protégeant leur flanc gauche. La traversée fut non sans moindre mal, mais les pertes furent minimisées et un peu plus de la moitié des effectifs arrivèrent aux pieds des monts. La visibilité encore difficile, ils finirent malgré tout par trouver une grotte afin d’attendre l’accalmie. Une trentaine de survivants gagnèrent cet abri de bonne fortune, patientant un bon moment en profitant de soigner les blessés. La tempête de sable continua son œuvre quand tout à coup, deux silhouettes se manifestèrent devant l’entrée de la caverne. Tous les Raghénoriens se mirent en position de combat, pensant à une possible attaque ennemie et notamment, Sigrith et Vadamar. Les mains se relâchèrent doucement sur les lances et les épées quand un des colosse du clan barbare, portait sur ses épaules, leur chef Jingäo aperçu devant l'entrée de la forêt morte d'Ishga. Epuisé, il s’écroula de fatigue après avoir prononcé ces quelques mots. -Tora demande... sauvez frère… Sélénia et deux autres membres spécialisés dans la magie curative, administrèrent les premiers soins aux deux titans. Des traces de lutte et de combat, parsemaient leurs corps, ils étaient sans aucun doute les derniers survivants de leur clan. La tempête se calma au fur et à mesure et le Général Siménor s’adressa à ses soldats. -Nous ne sommes pas en mesure de faire front tant que nous n’avons pas analysé notre ennemi. Dès que la situation et la visibilité sera revenue correctement, nous avancerons en direction du Nord-Ouest, vers le passage d’Athména. Ainsi, si nous tombons de nouveau sur l’ennemi et que les conditions le permettent, nous mènerons l’assaut ! En revanche, si les choses tournent mal ou que nous sommes dépassés, ne cherchez pas le contact, nous devons rentrer en Raghénor et faire notre rapport au Roi dans les deux cas. L’heure n’est plus à la diplomatie et à une alliance avec un couard, mais d’un retrait stratégique. Quelques heures passèrent, la situation extérieure était redevenue calme, les deux colosses hors de danger, étaient néanmoins toujours inconscients, et les Raghénoriens remis sur pied. Manrek sortit le premier de la grotte, scrutant l’horizon, il vit cette silencieuse forêt abritant plusieurs corps étendus au sol, plus loin, une fumée noire, le château de Kyzall était consumé par les flammes. Il était trop tard pour secourir des lâches, le temps était venu de reprendre la route, dans la plus grande des vigilances. Jingäo Lyrhus Tora Modifié (le) 17 févier 2022 par Manrek Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manrek Posté(e) 2 mars 2022 Auteur Signaler Share Posté(e) 2 mars 2022 (modifié) Le Gouffre de l'Espoir Ils quittèrent la grotte, en laissant les deux colosses dans cet abri le temps qu’ils reprennent leurs esprits. En descendant des monts, chacun vit le même paysage macabre, tapissé de cadavres et d’odeur de cendres. Le château de Kyzall, au loin, était toujours sous une épaisse fumée, on pouvait imaginer que le Seigneur Lyrhus était tombé. -Bon, nous n’avons malheureusement pas le temps d’enterrer nos frères d’armes, profitons que l’ennemi ait les yeux tournés vers le château pour regagner les terres de Gälya en passant par le Nord-Ouest. Vadamar semble bien plus puissant et nous ignorons la taille de son armée, nous devons faire notre rapport à Sir Rähor et revenir avec une armée plus imposante. En avant ! Le Général Siménor mena donc le reste de son armée à nouveau dans la forêt morte d’Ishga en se dirigeant vers le passage d’Athména. Cet accès est réputé pour être périlleux, sinueux et étroit, de par ses immenses falaises de part et d’autre, laissant le sentier juste assez large pour laisser une caravane tout au plus. La troupe progressa assez rapidement, terrassant les quelques créatures de passage comme des coques brulantes, sablobosse ou encore des vers des sables. Des monstres tous droits venus des terres éloignées de Melrath Zorac, à en croire le petit carnet de Cyria dans lequel elle répertoriait, depuis plusieurs mois, toutes les informations sur ce continent voisin. A l’aube du deuxième jour de marche consécutif, ils virent au loin les falaises qui séparent l’autre moitié du continent. Rien qu’une petite heure de trajet les séparait de ce chemin étroit pour regagner les terres alliées et enfin pouvoir souffler un peu. Mais c’est alors qu’en passant les derniers arbres de cette forêt, que trois d’entre eux se mirent à bouger, écrasant de leurs gigantesques branches, une poignée d’hommes. Baranhor était touché à sa jambe droite, criant de douleur il était totalement immobilisé, pendant que l’on pouvait compter déjà cinq morts et autant de blessés. -Des Entys ! Ne restez pas à côté ! -REPLIEZ-VOUS !! Tandis que l’arrière garde reculait, se mettant hors de portée des arbres hostiles, deux Hatilas surgirent du sol accompagné de cinq Gardabras. Une silhouette apparut également derrière ces redoutables créatures, Siménor le reconnut aussitôt. -C’est Vadamar ! Tenez vos positions ! Pendant ce temps, Manrek à l’avant-garde, se jeta sur l’ennemi qui faisait front à Baranhor, et lui trancha sa plus grande branche avec laquelle il frappait. Trainant son ami pour le tirer d’affaire, il se fit surprendre par un autre Entys qui leva son membre boisé, prêt à asséner un coup mortel. Relâchant son ami un instant, il s’apprêta à encaisser comme il pouvait, l’intensité du choc, tenant solidement sa lame, fermant les yeux, il savait que le coup allait être dévastateur. Ne sentant pas le courroux arriver, il entrouvrit un oeil et vit la créature fendue en deux. -Jingäo paye sa dette pour vos soins. -Tu ne peux pas mieux tomber… Tora exécuta le troisième Entys libérant ainsi la voie pour rejoindre la route d’Athména. Le Général, qui se trouvait face aux autres immondices et l’ombre funeste, recula en maintenant sa garde avec les quelques soldats qui l’accompagnaient. Voyant que le combat semblait perdu d’avance, le repli était préférable au vu des nombreuses victimes et blessés. Il s’écria alors. -Manrek, Sélénia ! Partez devant avec les autres ! Nous devons nous replier sur les terres de Gälya maintenant ! Bien évidemment, Vadamar s’approcha de plus en plus des quelques soldats encore debout, bien décidé à ne laisser aucun survivant fuir vers les régions alliées. Jingäo porta Baranhor, évanoui de douleur, sur son épaule pendant que Cyria, Kélio et Cassy aidèrent les quelques soldats blessés à grimper dans la charrette que Volker conduisait. -Vite faites les grimper ! On doit filer ! Manrek regarda son amie d’enfance qui avait les yeux larmoyants, il comprit. -Nous devons aider ton père, Sélénia… Il se retrouve avec seulement deux de nos hommes… -Tora va aider homme cuirassé pour la jeune fille aux cheveux bleutés. Tora doit sauver honneur pour son clan ! Vous partir avec frère Jingäo maintenant. D’un seul bond, le colosse parcourut la cinquantaine de mètres qui séparait le convoi avec le Général qui se retrouvait en mauvaise posture, seul, face à l’ennemi. Non mécontent de trouver un allié de taille, il lui murmura quelques mots dès son arrivée au front, de sorte à ce que personne n’entende. -Tora c’est bien ça ? -Oui, brave homme cuirassé. -Nous devons empêcher l’ennemi d’atteindre le convoi, tu as la force nécessaire pour ébranler le sol ? Tandis que Manrek et Sélénia coururent en direction de Siménor et du titan, pour prêter main forte, ce dernier leva son immense marteau en l’air, obligeant à stopper net leur progression. -Tora comprendre. Avec son gigantesque marteau, il frappa de toutes ses forces le sol, lequel s’ébranla de toute part, laissant tomber d’immense amas de roche et de terre dans les ravins. Le guerrier au bandeau et sa complice reculèrent de plusieurs pas pour ne pas tomber dans le précipice. Une trentaine de mètres les séparaient du combat, avec ce gouffre immense provoqué par le colosse. Manrek comprit alors ce que Siménor avait murmuré à son partenaire de bonne fortune. -Bon sang…Il empêche l’ennemi de progresser d’avantage… -Papa… Le chariot cessa alors d’avancer, laissant le temps aux deux jeunes guerriers d’observer le combat, totalement impuissants. Dans un long mutisme, Sélénia et Manrek regardèrent au loin, le combat que menait le Général et le barbare. L’affrontement faisait rage devant ce nouveau précipice où le moindre faux-pas menait à une mort certaine. Les derniers Gardabras qui étaient jusqu’alors debout, se firent rapidement massacrer par ce duo. L’issue de ce combat semblait tourner en leur faveur, dès lors que Tora arriva à bout d’un hatila sur deux. Mais Vadamar démontra alors sa véritable puissance dévastatrice… -C’en est fini de toi, Vadamar. Il est temps pour toi de te repentir de tes actes ! -Ah ah ah , crois-tu sincèrement qu’un simple humain a la moindre chance face à un descendant divin ? Face au descendant d’Amazelle, fille du Roi-Démon Mahzael !! Ton âme ira le nourrir, pour son retour tant attendu sur ces Terres ! Quelques secondes de silence total, comme si le temps s’arrêtait, tout le monde retenait son souffle, puis il leva son bras vers le haut, concentrant de l’énergie dans sa main. Soudain, des flashs puis des éclairs venaient parsemer le ciel qui se déchirait de plus en plus, sous l’intensité de la magie emmagasinée. Il le rabaissa d’un coup sec en direction des deux braves combattants, qui étaient complétement figés devant ce spectacle funeste. La foudre s’abattit instantanément… L’onde de choc lumineuse ravagea tout sur un vaste périmètre, si bien que, Manrek et Sélénia furent projetés de quelques mètres en arrière. Quand la visibilité revint après quelques instants, une scène macabre se dessinait à l’horizon… Le dernier hatila restant était bel et bien mort, sa carcasse, jonchant le sol, fumait encore. Tora agonisant tendit sa main vers son frère, puis en serrant son poing, il s’écroula au sol rendant son dernier souffle. Vadamar se tenait debout, malgré ses brulures et ses marques de faiblesses, il était face à un Siménor au bord du ravin. Sa cuirasse était lourde, son manque de force l’empêcha de se relever, son destin était scellé. -Bara…nhor…..Sélé…nia…. … -Tes petits protégés te suivront tôt ou tard, ne t’en fais pas, le moment viendra. -Tu…le…paie..ras…. … … Sous les yeux remplis de haine et de chagrin, Manrek et Sélénia regardaient la scène, totalement impuissants. L’ombre funeste sortit sa lame lentement et la planta dans le thorax du Général en le fixant dans les yeux. Sous un air narquois, il releva la tête vers les deux raghénoriens et poussa Siménor dans le ravin. -PAPA !!!! ... .... Papa… -NOOONN !! TU ME LE PAIERAS, VADAMAR ! Sous un rire des plus sadiques il rétorqua. -Ah ah vous le rejoindrez prochainement, n’ayez crainte. Je vous facilite les choses pour vous éviter un enterrement inutile. Tandis que la jeune magicienne s'effondra en sanglots, le guerrier ardent, fou de rage, voulait en découdre de suite. La haine le transforma radicalement, après le dénouement tragique de cet affrontement. C'est alors que le colosse s'interposa entre Manrek et le gouffre. -Jingäo ne te laissera pas aller plus loin. Mon frère Tora et l'homme cuirassé ne doivent pas mourir en vain, nous devons rejoindre vos amis. La vengeance devra attendre... Ce dernier ne montra pas de signe de tristesse, bien qu'au fond de lui le chagrin l'envahissait fortement, il en faisait abstraction. Devant cette force de caractère et ce sang froid respectable, le jeune capitaine acquiesça alors aux propos du titan, aidant sa compagne d'arme à se relever. Ils retournèrent au chariot, sans se retourner face à un Vadamar provocateur et arrogant. Au fur et à mesure qu'ils progressaient en direction de Gälya, la voix de cet ennemi redoutable s'estompa peu à peu, pour au final disparaitre totalement. Avec cette haine qu'il éprouvait, Manrek n'avait pas les mots pour soutenir Sélénia durant cette épreuve. Il était incapable de prononcer le moindre mot, de faire le moindre geste. Tous étaient sous le choc de tous ces évènements survenus en si peu de temps. Un silence de mort régnait dans ce petit convoi aux multiples blessures physiques et morales. A peine une dizaine de survivants tout au plus, dont la plupart la survie n’était pas encore acquise, ce fut le cas pour Baranhor qui était toujours inconscient avec son importante blessure à la jambe. Après trois jours de marche, ils arrivèrent enfin dans la région de Gälya, où ils trouvèrent un petit village situé au pied des Monts où se situe la grotte de Vhéno. Cette grotte était célèbre pour ses galeries infinies, ses reflets violâtres et sa végétation bien particulière et mystérieuse. Très peu d’informations étaient connues sur cet étrange lieu qui attirait bon nombre de curieux, ce fut le cas pour cette vingtaine de villageois qui avaient bâti ce petit hameau. Malgré l’arsenal et le colosse de trois mètres, les habitants les accueillirent à bras ouverts, comme s’ils faisaient partie des leurs. Volker et Manrek se présentèrent rapidement et expliquèrent la situation. -Nous sommes des Soldats de Raghénor, nous venons en paix. -Nous avons des blessés, nous sommes prêts à vous acheter des vivres et des soins pour nos malheureux. Une vieille dame s’approcha alors, le visage souriant. -Oh mais vous êtes surement des amis à cette très chère Nelwen, elle nous a parlé de vous. Venez donc, vous pouvez prendre un peu de repos et des vivres. Pour ce qui est des soins, mis à part cette sorcière dans la grotte qui connait le remède par les plantes, nous n’avons pas de guérisseurs compétents. Mais votre amie pourra vous en parler. -Nelwen ?!? -Que fait-elle ici ? -Elle est arrivée il y a deux semaines environ, une très gentille petite et serviable. Elle doit surement se trouver dans la grotte de Vhéno avec la sorcière de la grotte. -Je vous remercie pour ses renseignements, bien hâtons-nous. Manrek décida de se rendre à cette fameuse caverne aux milles galeries, Sélénia voulant rester auprès de son frère, il parti en laissant également Volker, Kélio et Cyria avec les blessés, dans une hutte de bonne fortune. Il se rendit alors avec Cassy et Jingäo à l’entrée de cette mystérieuse grotte dont la beauté les émerveilla, ainsi que les couleurs dont elle regorgeait. Les végétaux étaient pour la plupart phosphorescents, des améthystes et du quartz, gisaient de toutes parts, un décor à la fois curieux et séduisant. Au fond de la première galerie, la jeune magicienne discutait en compagnie d’une jeune femme, aux allures d'aventurière. Ses cheveux étaient blancs comme le lys, et ses yeux d'une couleur étrange, proche de celle des gemmes de la caverne. Cependant, elle se mit en retrait dès lors qu’ils approchèrent de Nelwen, gardant une prudente distance et visiblement sur ses gardes. -Oh tiens Manrek, Cassy ! Je vois que vous vous êtes fait un ami de taille. -Oui c’est une longue histoire… mais que fais-tu ici ? -La dernière fois que nous sommes venus dans la région de Gälya, j’ai eu des visions et des flashs comme si quelque chose m’attirait, m’appelait… Je suis sûre d’en apprendre plus sur mes origines, et notamment avec cette charmante drow. Nelwen montra la mystérieuse silhouette, réduisant à néant ses efforts pour se faire oublier. Elle s’approcha avec méfiance, tout en gardant une certaine distance et fixa le guerrier au bandeau écarlate. -Je crois que ton amie ne m’apprécie guère… -Oh non…disons qu’elle est un peu marginale… Elle se méfie de tout le monde…. Moi-même j’ai eu du mal à l’approcher. Mais quand j’ai mentionné certains mots comme par exemple origines et Bathen, le dialogue fut plus…ouvert. -Bathen ? Qu’est-ce que c’est ? -Oh mais laissez-moi vous présenter… Lui coupant la parole, l’étrange aventurière s’avança vers Manrek avec assurance et s’exprima. -Tu es bien bavarde, ma chère Nelwen… Bonjour guerrier, puisque notre amie commune semble incapable de tenir sa langue, autant que je me présente moi-même. Je me nomme Suyvel, Suyvel Ayflesh. Suyvel Modifié (le) 2 mars 2022 par Manrek Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manrek Posté(e) 7 avril 2022 Auteur Signaler Share Posté(e) 7 avril 2022 (modifié) Les Confessions d'une Nuit Le colosse ne cessa de scruter la jeune femme, l’observant de haut en bas, sur toutes les coutures, ce qui la dérangea quelque peu. Elle leva un sourcil d’un air curieux et finit par l’interpeller : - Que me vaut cette analyse insistante, cher titan ? - Suivez les flèches… Jingäo cherche les flèches et attend le signal pour les suivre. Mettant sa main sur son front, elle poussa un profond soupir. Manrek se frotta derrière la tête d’un air embarrassé et répondit à ce bon vieux barbare. -Suyvel est son prénom, comme toi tu t’appelles Jingäo, tu comprends ? -Hum… enchanté « Suivez-elle » je me nomme Jingäo chef et unique survivant du clan barbare d’Ogda, mon aîné. -Suis-je maladroit, j’ai oublié les bonnes manières. Comme tu as pu l’entendre, je me nomme Manrek, capitaine de l’armée de Raghénor et voici Cassy, également capitaine de cette même légion et ce cher barbare, Jingäo. Après quelques brèves présentations, Nelwen s’interrogea sur la présence de ses compagnons en ces lieux. Le guerrier au bandeau écarlate expliqua alors les événements récents qui s’étaient produits, amenant à cette situation assez critique. Sous le choc, elle garda néanmoins son sang-froid, malgré son jeune âge, puis elle s’adressa à Suyvel. - Je vais devoir y aller, nous reprendrons notre discussion un peu plus tard, dame Suyvel. - J’ai cru comprendre qu’il y avait des blessés ? Pour votre information, mes services d’herboriste sont à louer. Je connais quelques cataplasmes ou onguents qui pourront soulager maux et plaies… pour une rémunération correcte. - J’accepte volontiers votre aide en échange d’une bourse d’or ou de services. Suivez-nous jusqu’au village. Ils descendirent de la grotte de Vhéno et se rendirent au petit hameau où le reste des survivants se trouvait. A peine le temps des retrouvailles avec les troupes, que la jeune magicienne s’associait avec Sélénia pour prodiguer des soins aux trois malheureux. Le cas le plus inquiétant étant celui de Baranhor, toujours inconscient, Suyvel s’y pencha de plus près et réalisa un baume à l’odeur assez forte avant d’envelopper la jambe de ce dernier dans de gigantesques feuilles. Après plusieurs minutes, la fièvre du chevalier azur tomba puis il reprit peu à peu ses esprits. Manrek s’écarta un peu pour le laisser respirer, fouilla dans sa besace et tendit une petite bourse de pièces d’or à l’herboriste. Cette dernière le regarda d’un air curieux, le scruta quelques instants puis répondit. -Tu m’as l’air d’être un solide gaillard et talentueux guerrier. Que dirais-tu de m’aider à chasser une créature nocturne plutôt que de payer en or ? Nous irions ce soir tous les deux, pour la traquer afin que je puisse prélever quelques éléments dessus. Ne t’en fais pas, nous serions revenus avant l’aube. -Soit, je partirai en chasse ce soir donc, tu viens de sauver mon ami, je te dois bien ça. Profitant des dernières heures avant la nuit, il partit se reposer avant tout le monde, pour se tenir en forme et prêt à la traque crépusculaire. Pendant ce temps, les autres membres s’occupèrent des blessés, se remettant doucement sur pied, il était encore trop tôt pour résumer les récents événements. Cependant, Baranhor, à peine réveillé, attrapa le bras de sa sœur pour réclamer la vérité. - Frangine…Où sont tous les autres ? Où est Papa ? Incapable de prononcer le moindre mot, elle se mit à pleurer sans pouvoir s’arrêter. Le guerrier azur comprit et rabaissa la tête en frappant du poing le sol. Son regard s’assombrit, la haine l’envahit puis il s’adressa à nouveau à Sélénia. - Je vengerai notre père, je t’en fais le serment. Vide ton chagrin sur mon épaule, extériorise ta peine, Vadamar paiera ! Cassy, Cyria et Kélio venaient prendre part à la discussion et tentèrent de consoler également leurs amis. - Nous sommes là si vous avez besoin de soutien, votre père s’est sacrifié pour que nous puissions vivre. Nous allons retourner sur Raghénor faire notre rapport au Roi en espérant que du côté du Général Zaein tout va bien… - Merci Cassy, tu es une chic fille… J’imagine que tu dois t’inquiéter pour Adonis et les autres… - A vrai dire… Adonis a quelque peu changé ces derniers temps… Je ne le reconnais plus…Il a tendance à s’éloigner… La relation qu’elle avait avec ce jeune guerrier, parti avec le Général Zaein sur le territoire de Zymgär, semblait l’affecter. Elle qui vivait une petite idylle récente avec lui, craignait de perdre ce qu’elle avait commencé à construire avec ce dernier. Baranhor sentait le malaise monter et décida de changer de sujet. - Bon… parlons d’autre chose, je pense qu’on a eu notre lot de peine, discutons de choses plus… joyeuses. - Oui… tu as raison… Ils continuèrent de discuter jusqu’au soir, se remémorant le passé et les bons souvenirs, pour garder le moral. Malgré les malheureux événements, l’esprit était plutôt bon enfant, un brin jovial et s’endormirent un à un devant ce doux feu de camp. Une ambiance paisible et chaleureuse bercer ce petit groupe de survivants qui avait vécu un véritable enfer. Soudain, la jeune aventurière au teint sombre s’approcha du jeune capitaine au bandeau rouge, lui tapotant sa jambe avec son pied. - Manrek ? C’est l’heure d’y aller. - … Bien, j’arrive. Il enfila son armure, équipa sa lame, et quitta le campement en toute discrétion, pour ne pas réveiller tout le monde. Il avait pu remarquer que certains s’étaient endormis ensemble devant les braises, puis il rejoignit sans tarder sa coéquipière nocturne, dans cette petite forêt, aux abords de la grotte de Vhéno. Il avait un sourire en coin, quand il aperçu une deuxième silhouette aux côtés de Suyvel. - Je ne sais pas pourquoi mais je m’attendais à te voir ici, Nelwen. - Je t’ai laissé une fois tout seul… Vu les conséquences de mon absence, c’est terminé ! Je ne te lâche plus d’une semelle. - Dites donc vous deux, un peu moins de bruit, nous sommes ici pour traquer cette... Un bruit dans le feuillage, à quelques mètres, interrompit leur discussion. - Baissez-vous, elle est là ! Une créature immonde, aux couleurs grisâtres, semblable à un humanoïde au visage effroyable, avançait sous la lumière de la lune. Une monstruosité jamais vu sur ce continent. - Qu’est-ce que c’est ? - C’est une Tristombre, une créature connue pour ses larmes dans ma région natale. On en trouve généralement dans les grottes ou forêts assez denses, principalement de nuit. J’ai besoin de leurs larmes pour concocter des potions. - Bien, alors allons-y ! Comme ça, ce sera réglé ! - Attends, il ne doit pas… Manrek sauta sur le monstre sans hésiter et un peu précipitamment quand ce dernier se mit à pousser un cri suscitant l’effroi, immobilisant quelques instants le trio. Puis quand ils reprirent leurs esprits, pas moins d’une dizaine de ces créatures les avaient encerclés. - …crier… Elle enfouit son visage dans ses mains avant de grogner : - Mais quel ballot… - Ah ah oui, il est un brin fonceur. - Ok, mea culpa… Je vais régler ça. Tournoyant sur lui-même, lame en main, il terrassa la moitié des immondices, puis enchaina de multiples taillades rapides en se déplaçant rapidement pour occire les autres. Le combat fut expéditif et productif pour la récolte attendue de la jeune aventurière. - Tu es irréfléchi, mais tu compenses par ta maîtrise de l’épée. Sans tarder, Suyvel récolta toutes les larmes qu’elle pouvait prendre, le sourire aux lèvres. - J’ai bien plus de larmes qu’espéré, je vais pouvoir fabriquer une bonne douzaine de potions. De quoi réaliser des ventes intéressantes. Je peux même vous en donner quelques-unes, ça sera utile pour vos blessés. - Un marché est un marché, tu n’es pas obligé de nous donner quoi que ce soit, garde tes ressources. - J’insiste ! - Hihi Manrek tu ne changeras jamais. - Bien, bien, j’accepte… C’est toutefois étrange qu’il y ait autant de créatures venues de ce continent voisin… De plus en plus bizarre… - Je ne suis qu’une simple aventurière qui parcourt le monde, mais selon moi, quelqu’un aurait trouvé un moyen de connecter ces deux terres… Cette grotte en est peut-être la clé… mystère. - Oh oui j’aimerais tellement aller sur Bathen et voir si je retrouve mes parents… - Tu perds ton temps, Nelwen, il n’y a rien de bon à cet endroit… et il est hors de question que je retourne là-bas, je te l’ai déjà dit. - Oh, bon… - Bien, nous reprendrons notre conversation plus tard, je vais retourner à mon humble repaire concocter mes potions. Je vous souhaite une bonne nuit. Tandis que la jeune femme retournait à la grotte, afin de commencer la préparation de ses mixtures, les deux Raghénoriens retournèrent ensemble au campement en échangeant quelques confidences. - Tu sais, je t’envie Manrek. Tu as tes parents, bientôt ta propre petite famille, tu es bien entouré. Tandis que moi… si je n’avais pas rencontré Volker, je ne t’aurais sans doute pas connu non plus… et je serais toute seule à l’heure qu’il est… - Tu sais que tu peux compter sur moi et les autres. - Oui… mais j’aimerais tellement connaitre ma vraie nature… mes parents… Je pense que Suyvel a des réponses ou qu’elle me cache des choses sur cette région de Bathen, que j’ai parfois dans mes visions… - Si un jour nous avons la possibilité d’y aller, je t’y emmènerai, en prenant toutes les précautions utiles et en rassemblant le plus d’informations possible avant. Il est hors de question de t’amener dans un endroit hostile, tu comprends. - Merci…Manrek… Il se fait tard *baille* je vais dormir, bonne nuit. Tout deux retournèrent à leur couchage afin de profiter des dernières heures de repos qu’il leur restait, avant le lever du jour. Après un terrible et éprouvant périple, tout le monde dormait à poings fermés. Modifié (le) 8 avril 2022 par Manrek Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manrek Posté(e) 1 juin 2022 Auteur Signaler Share Posté(e) 1 juin 2022 (modifié) A L'Aube d'une Renaissance... Après un passage pluvieux, le soleil revint enfin au bout du troisième jour, encourageant ainsi le départ, pour rejoindre Raghénor. Les blessés reprirent un peu du poil de la bête et tout le monde commença à préparer ses affaires pour reprendre la route. Nelwen manquait à l’appel avant le départ, obligeant Manrek à retourner à la grotte de Vhéno, lequel se doutait qu’il la trouverait là-bas en compagnie de Suyvel. Ce dernier fut surpris en arrivant sur les lieux, avec une drow également sur le point de partir. Il entama la discussion sur un ton amusé. -J’ignore comment tu as motivé dame Suyvel, ma chère Nelwen, mais celle-ci semble partir avec nous. -Ah ah ! Bien essayé jeune capitaine, mais je ne prends la même direction que vous. Ma destinée se trouve ailleurs… -Oh je vois, et bien je voulais te remercier une dernière fois avant de partir également. Merci pour ce que tu as fait pour nos compagnons d’armes mais aussi pour Nelwen. Tu lui as redonné espoir sur le savoir de ses origines et je comprendrais si elle désire te suivre. -Non Manrek, nous avons bien discuté avec dame Suyvel sur mes ancêtres et la région de Bathen. Je vais me laisser le temps de grandir et forger mon expérience encore à tes côtés. J’ai encore pas mal de temps devant moi pour me rendre sur la Terre des Eléments. -Sage décision Nelwen, reste auprès de ton capitaine, pour l’heure. Comme je te l’ai déjà dit, il n’y a rien de bon qui t’attend là-bas… -Bien… alors allons-y, les autres nous attendent. Dame Suyvel, je vous dis adieu, je doute que nos chemins se recroisent de sitôt, ce fut un plaisir de vous rencontrer. -Un plaisir partagé, mon cher Manrek. Pour ma part, je m’en vais sur le continent voisin. J’ai déchiffré une partie de cette mystérieuse grotte de Vhéno, et le nom de Sikiah en ressort… Ma curiosité me pousse à en apprendre un peu plus à son sujet… Sur ces dernières paroles, les deux Raghénoriens saluèrent l’aventurière solitaire, et retournèrent au campement avec le reste du groupe. Volker avait préparé le chariot et les chevaux, les convalescents s’installèrent dans la carriole et aussitôt rejoints par les deux retardataires, ils prirent la route en direction de Raghénor. Le trajet qui séparait les monts de Gälya jusqu’aux portes de leur Royaume, dura environ deux semaines. Entre les plusieurs haltes pour des pauses nécessaires, la traversée de la Forêt de Jihil et ses nombreuses créatures qui y rôdent, ou encore le rempart d’Almon et ses funestes histoires passées, le voyage se déroula malgré tout sans encombre. Pas l’ombre d’une réelle menace à l’horizon, qu’elle réponde au nom de Sigrith ou bien de Vadamar, une atmosphère calme les accompagnait tout le long du périple. Les derniers survivants du désastre des Terres de Kyzall arrivèrent à bon port, poussant enfin les deux grandes herses d’entrée du Royaume. Le Roi Rähor s’empressa de les accueillir, avec à ses côtes le Général Zaein déjà rentré de mission, mais très vite, la préoccupation se dessina sur son visage, lorsqu’il vit le faible effectif de retour à la maison. Il convoqua alors Volker, Cassy et Manrek à la salle du trône, pour demander un rapport rapide sur la situation. Dans la même pièce, se tenant à côté du siège du roi, une main posée sur son ventre arrondi et le visage inquiet, Naéhlya attendait impatiemment le père de son futur enfant. Lorsque les trois capitaines entrèrent dans la salle, une atmosphère morose s’installa. -Veuillez m’excuser de vous convier à peine rentrés de votre périple épuisant, je ne prendrais que quelques minutes de votre temps pour avoir un rapport sur ce qui s’est passé. Tout le monde s’attendait au pire en ne voyant qu’une dizaine d’hommes rentrer de mission, et le Roi, loin d’être dupe, savait qu’il devait s’attendre au pire. Volker débuta alors la conversation. -Nous nous sommes rendus aux portes du château de Kyzall, de là nous avons rencontré ce couard de Roi Lyrhus. A ce moment précis, nous avons subi un assaut d’une rare violence pendant une tempête de sable, ce foutu pleutre nous laissa devant l’entrée du fort, portes closes… -D’après ma sœur, les monstres proviennent du continent voisin, mais il n’y avait pas seulement des Entys, Hatilas ou encore des Gardabras… Vadamar était là… Un bref instant de silence régna dans la pièce, puis Manrek reprit le rapport sur un ton nerveux et fébrile. -Le Général Siménor est tombé au combat… lui, ainsi que la majeure partie de notre armée… Le Seigneur Rähor s’assit, une main sur son front, bouleversé par la nouvelle, tandis que Naéhlya fixa son conjoint, les yeux larmoyants et emplis de tristesse. - Par chance nous avons pu revenir sains et saufs grâce à ce colosse qui répond au nom de Jingäo. Nous devons notre survie au sacrifice de Sire Siménor et le frère de ce titan… - On peut dire que les nouvelles ne sont pas bonnes. D’abord le Seigneur Gabrön du Royaume de Zymgär qui a clairement clamé son assujettissement à Vadamar et entamé une guerre contre nous, nous faisant perdre une poignée d’hommes. Maintenant on apprend le massacre du bataillon de Siménor, nous devrions rassembler nos forces et mener un assaut décisif sur la partie Est du continent, et ainsi… -Assez ! Nous avons perdu bien assez de soldats et nous avons besoin de pleurer nos morts. J’ai pris ma décision et je vais l’annoncer de ce pas à l’ensemble de notre peuple. Manrek rejoignit sa douce Naéhlya portant leur enfant, et posa sa main sur son ventre ainsi qu’un baiser sur son front pour la rassurer après cette terrible épreuve. Pendant ce temps, le Roi Rähor dépêcha plusieurs gardes afin de rassembler le plus de monde possible devant la salle du trône. En quelques minutes, une foule se tenait devant le fort, citoyens, soldats, lieutenants, une grande partie du peuple raghénorien avait répondu présent pour écouter le discours du Roi. -Raghénoriennes, Raghénoriens, l’heure est grave ! Le royaume de Zymgär s’est rallié aux sinistres individus qui répondent aux noms de Vadamar et Sigrith, la peur a fait ployer le genou du Seigneur Gabrön, ne suivons pas son exemple. La couardise du Seigneur Lyrhus, quant à elle, nous a conduit à une décimation quasi-totale du groupe d’armée mené par le regretté Général Siménor… Suite à ces événements tragiques et nos pertes humaines, j’ai donc pris la décision de fermer les frontières, du port d’Elvon jusqu’au rempart d’Almon. Pour la sécurité de chacun, personne ne devra sortir du Royaume sans mon approbation, les échanges avec nos alliés seront limités, mais nous devons restreindre nos mouvements et nous focaliser sur la défense de nos terres. Je place notre Royaume en mode « sauvegarde », pour préserver nos citoyens et former nos futurs soldats ! Nous devrions tenir quelques années, et quand nous serons enfin prêts, nous mènerons un assaut décisif sur l’Est du continent ! Pour l’honneur ! Pour l’avenir ! Pour la survie ! Longue vie au peuple de Raghénor ! Un tonnerre d’applaudissements et des cris de guerre retentissaient glorieusement à la fin de ce discours. Le Roi avait su trouver les mots justes pour annoncer la gravité de la situation sans pour autant baisser les bras, et ainsi, remonter le moral de ses citoyens et de son armée. Se tenant légèrement à l’écart, le regard un peu désappointé, Zaein n’était pas ravi de la tournure des évènements. Lui, qui depuis toujours, attendait le bon moment pour réaliser son sombre projet, il le voyait à nouveau retardé par la prise de décision du Roi. Il retourna à ses quartiers, faisant un signe de tête à ses fidèles lieutenants, qui le suivirent, profitant que le monde soit tourné vers le Seigneur Rähor afin de trouver une alternative à ses plans… Manrek observa cette courte scène d’un œil peu méfiant, sans se douter une seconde qu’elle allait jouer un rôle majeur sur l’avenir de ses terres natales. Le destin allait préserver le Royaume Raghénor, mais pour combien d’années… ? **** **** **** -La situation bien que profitable, aux premiers abords, à notre projet, n’a finalement pas le résultat désiré. Rähor n’est pas décidé à mener l’assaut sur ce cher Seigneur Gabrön et nous permettre ainsi de nous débarrasser des restes des survivants. Nous n’avons pas encore assez de disciples avec nous pour renverser le pouvoir, et la marque de Mahzael n’a, pour l’heure, laissé aucun survivant… Pendant que Rähor renforce son armée, nous allons en asservir certains pour qu’ils servent nos idéaux. Vadamar et Sigrith vont devoir également préparer une nouvelle armée pour que nous puissions frapper une seule et unique fois. Profitons de la désertion de Manserk et de la mort de Siménor, pour changer nos plans et aviser pour ces futures années qui nous attendent. Halguéran, j’obtiendrai une dérogation du Roi pour que tu puisses partir hors du territoire avec Erzssak et ainsi, recruter des mercenaires, des clans isolés ou autres créatures qui seront prêts à nous servir. Ma chère Danaé, continue de jouer de ton charme et de tes envoutements pour conserver l’esprit de Kazzhir, Lysandra et récemment Adonis. Idéalement il faudrait que tu retentes avec ce brave Manrek, n’hésite pas à utiliser Naéhlya pour arriver à tes fins, il a quelque chose qui m’intrigue chez lui... Tu observas également les nouvelles recrues que notre cher Roi entrainera, et tu feras en sortes d’en prendre plusieurs sous ton aile. Pour ma part, je vais perfectionner ma magie d’asservissement et préparer des rituels pour offrir la « marque de Mahzael » aux plus valeureux raghénoriens. Ah ah, tôt ou tard ils succomberont à ce maléfice, ou mieux, ils deviendront mes démons domestiques. Bien, c’est parfait, finalement tout est une question de temps… La patience portera ses fruits et nous refaçonnerons le monde à notre image… Ah ah ah ! FIN de Cendre d’un Souvenir A suivre… Modifié (le) 2 juin 2022 par Manrek Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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