Terpsichore Posté(e) 12 septembre 2021 Signaler Share Posté(e) 12 septembre 2021 (modifié) La consœurie GerGer avait le monopole sur la terre des Éléments pour le plus grand malheur de ses habitants. Pratiquant des prix exorbitants sans aucune honte, les sœurs accueillaient les visiteurs en les reluquant de haut en bas et elles n’avaient cure de détrousser les plus jeunes aventuriers sans jamais proposer un verre d’eau ou un thé chaud gratuitement. Les frères Gésouaf et Géfin n’avaient pas d’autres choix que de leur obéir s’ils ne voulaient pas se prendre des coups de torchon ou être renvoyés sur le champ. Connaissant les difficultés des gens du coin lui demandant toujours de les aider, Terpsichore comprenait que les rouquins n’avaient jamais tenté de fuguer ou de contredire les GerGer. En auberge, ils avaient au moins un toit, à boire et à manger. Leur pire corvée était de supporter leur patronne et de nettoyer les vomis après une grosse soirée. Appréciant chaque boisson à la carte et les possibilités de débauche dans l’établissement, Terpsi passait quotidiennement en taverne pour s’amuser. Il y avait une ambiance différente ici. Les gens étaient plus souriants, moins vieux, de tous bords, avec des histoires particulières. Personne ne l’ennuyait. Elle avait oublié le goût de la piquette qu’on lui servait avant qu’elle ne débarque sur Terra. Qu’elle soit blonde ou brune, la bière était délicieuse et coulait à flots dans sa gorge. La jeune archère disait parfois beaucoup de bêtises à cause de l’alcool mais elle avait été acceptée comme elle est par la plupart des itinérants. Au diable la bienséance des idiotes de GerGer, toujours prêtes à la gronder en voyant un bout de cuisse dépasser ou en la voyant baver sur le comptoir. Ces saintes-nitouches n’offraient pas leur corps à Fimine, c’était une certitude ! Elle avait vu une fois un voyageur musclé déguster un banana split devant Germaine en lui faisant des clins d’oeil malicieux mais cette dernière n’avait même pas compris le message. Quel gâchis ! Atteignant le sommet enneigé des cimes frigorifiée et assoiffée, Terpsi se frotta les mains en rentrant dans le refuge hivernal. Il était temps pour elle de se réchauffer devant le poêle au bois et de boire un vin chaud aux épices et d’autres breuvages en compagnie des ascensionnistes du jour. Après avoir discuté avec BobaFat, un chasseur légendaire reconnu ayant tué un grizzli, elle chercha la GerGer de l’endroit pour faire la fête. Elle la trouva à quelques mètres de la porte. Avec son bonnet blanc et sa robe verte, on ne pouvait pas la rater. Lorsqu’elle s’avança devant elle pour lui demander l’accès à la taverne, celle-ci lui sortit tout un charabia en lui demandant de retrouver ses enfants perdus. Ce n’était pas une membre de la consoeurie mais une servante du nom de Saurinia, quelle désillusion! Elle lui promit de l’aider et retourna à la recherche du lieu saint, la taverne sacrée. Elle regarda autour de la table, entra dans l’enclos aux moutons, enleva les manteaux de fourrures des présentoirs à vêtements mais aucune trace d’une satané Gersœur. Elle secoua quelques pièces dans sa main dans le but d’attirer l’une de celles-ci mais même son attrape-avare ne fonctionna pas. Ce n’était pas possible, un refuge ayant échappé au contrôle d’une de ces persécutrices ! En plus, l’endroit était propice pour ouvrir un commerce. Affolée, elle fit sa danse de la détresse, des petits bonds en tournant sur elle-même. Toute l’énergie qu’elle avait perdue en grimpant jusqu’au faîte des cimes ressurgit et l’anima d’une volonté d’en savoir plus. Tournoyant pendant de longues secondes, elle s’arrêta soudainement, écarta les jambes, leva son bras gauche et pointa un doigt vers le ciel en criant « Moi, Terpsichore, je vais mener l’enquête ! ». Personne ne lui répondit bien sur, parce que les autochtones ne pensaient qu’à leur petite vie ou leur gagne-pain mais elle n’avait pas besoin d’un public pour être motivée. « Et cette fois, je vais faire ça toute seule ! » Modifié (le) 26 novembre 2021 par Terpsichore Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Terpsichore Posté(e) 29 janvier 2022 Auteur Signaler Share Posté(e) 29 janvier 2022 A peine sortie du chalet, l’appel de l’alcool avait fait oublié à la jeune femme sa mission. Elle avait dévalé les cimes à toute hâte pour se rendre à la taverne à côté de la mine. Après avoir bu plusieurs chopes d’hydromel et tenté de rapprocher Gédelore et Gésouaf en allant parler à l’un puis à l’autre comme elle le faisait avec les petites fées du marais, Terpsichore se souvint qu’elle devait mener l’enquête. Elle se dirigea vers la GerGer du lieu, bien décidée d’en savoir plus. - Bonjour Gertrude, tout va bien ? Elle lui grommela qu’elle souhaitait une bourse de 632 pièces d’or sans même la saluer. - Je comprends. J’aurais pu donner cette somme à votre consœur des cimes mais je n’ai pas réussi à la trouver. Où est-elle ? La gérante lui répéta les mêmes mots sans aucune trace d’émotion sur le visage. Décidément, il n’y avait que l’argent qui comptait. Terpsi aimait ses deux sœurs et elle aurait remué ciel et terre si l’une d’entre elles avait disparu. D’ailleurs, peut-être que Clio et Thalie la cherchaient en ce moment si elles avaient survécu à l’attaque des orcs? Sachant qu’elle ne pourrait jamais quitté la Terre des Elements, elle chassa cette triste pensée et regarda avec une profonde aversion la Gertrude devant elle. Cette idiote ne réalisait pas la chance qu’elle avait d’être en compagnie de ses sœurs. Peut-être qu’elles n’avaient pas eu le temps de tisser des liens solides et qu’elles avaient été éparpillées dès leur plus jeune âge aux quatre coins du monde dans l’unique but d’enrichir leurs parents. L’histoire de la consoeurie Gerger était floue et vu qu’elles ne parlaient pas ou très peu, on pouvait s’imaginer tout et n’importe quoi. - Mais je veux t’aider moi, elle est où ta sœur des neiges? - 632 pièces d’or Ne pouvant compter que sur elle-même, Terpsi se rangea devant le poêle à charbon et, tout en basculant d’avant en arrière, se mit à réfléchir. Les sœurs Gerger devaient être victimes d’une malédiction qui les empêchaient d’accéder aux cimes. La sorcière du marais leur avait sûrement jeté un maléfice pour se défouler. Cette garce d’Hécate Homb était capable du pire, elle en était convaincue. Non, elle ne pouvait pas être assez puissante pour toucher toutes les sœurs en une seule fois et puis elle n’aurait pas eu la patience de créer des poupées vaudous pour chaque Gerger. Et si elles étaient toutes allergiques à la neige suite à une maladie héréditaire? Non, elles auraient trouvé un moyen de s’habiller de la tête au pied pour réussir à grimper au sommet enneigé. Il devait bien y avoir une explication… Une Gertrude avait forcément visité le refuge hivernal pour lancer un commerce. Par qui avait-elle pu être dérangée ou par quoi ? - AAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!! Terrifiés par le cri, tous s’étaient retournés sur Terpsi qui courait dans tous les sens. Elle s’était brûlé les genoux contre le poêle à force de sa balancer. Deux belles tâches rouges s’étaient formées et elle cherchait un moyen de calmer la douleur. Alors qu’elle avait décidé de rouler sur le parquet, Géflora sacrifia l’eau de ses vases en la jetant sur les jambes de l’archère. Terpsi s’arrêta de bouger et remercia la fleuriste. Sa tunique verte y avait échappé de peu, le tissu couvrant juste le haut de ses jambes. Soulagée de ne pas finir calcinée par sa maladresse, elle se releva et attrapa sa besace pour y glisser une dizaine de bières. Elle avait décidé de regagner les cimes pour analyser attentivement l’intérieur du chalet. Elle n’obtiendrait aucune réponse autre qu’un nombre en interrogeant les Gerger et les cimes étaient trop isolées pour avoir des témoins aux alentours de Melrath Zorac. En tant que grande enquêtrice autoproclamée, elle devait retourner sur les lieux de la disparition afin de trouver des indices. Elle le savait car un certain Cédille ne lui avait rien appris. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Terpsichore Posté(e) 29 mai 2022 Auteur Signaler Share Posté(e) 29 mai 2022 Après avoir claqué la porte, elle sortit une première bière pour la vider en deux secondes. L’air frais lui avait donné soif et il lui fallait un petit remontant avant de traverser la passerelle menant à l’accès aux cimes enneigées. Chose faite, elle entama sa procession quant un garde lui fit de grands signes. Elle s’arrêta par politesse en espérant ne pas perdre trop de temps. Curieusement, elle n’avait pas vu ce monsieur la première fois qu’elle était passée. Probablement s’était-il caché contre le mur en tentant d’éviter le dragon incendiaire survolant la mine. Elle hocha la tête sans vraiment l’écouter, lui répondit qu’elle allait s’occuper de son problème et emprunta le pont du désert. Les grognements des cochons l’accueillirent. Ces porcelets tendaient leur queue en tire bouchon, la tête enfoncée dans l’herbe à la recherche de nourriture, insouciants et bienheureux. Terpsi aimait beaucoup les cochons, surtout en croûte à la moutarde ancienne. Elle se dirigea vers la droite et évita les fourmis en sautillant avant de remarquer une entrée dans la roche. Ça alors, une grotte ! Elle entra toute excitée à l’intérieur en admirant les voiles de toiles à l’intérieur. Une œuvre d’art signée par les araignées vertes du coin. Quel talent, Fimine a dû les envoyer pour embellir le lieu et rajouter une touche terrane, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Admirant le travail des tisseuses, elle s’enfonça dans les arantèles en s’excusant et tomba sur des araignées plus coriaces de couleur jaune. La cavité se prolongeait et Terpsi se demandait si la sœur Gerger des cimes ne se serait pas perdue ici. Elle continua de s’avancer par la droite tout en criant différents prénoms commençant par Ger : « Gertrude ? Géraldine ? Géromine ? Germaine ? Gersende ? Gervaise ? Gérardine ? ». Aucune réponse ne lui parvint, même pas un montant, juste des bruits étranges de pas. Mais pas des pas humains, des pas plus délicats, des pas dansants, rapides. Curieuse, elle plia ses bras devant son visage et courut dans l’amas de fils qui l’empêchait de deviner l’auteur de ces derniers. Une araignée gigantesque l’attendait à la sortie, les pattes pianotant le sol, prête à la dévorer. Elle tenta de voir si un corps n’étaient pas piégé derrière elle mais il n’y avait rien du tout. Réalisant qu’elle était trop faible face à l’arachnaïde, elle la salua avant de repartir par le passage qu’elle s’était créé. Elle reviendrait avec les FNous pour explorer le fond de la grotte. Le chemin vers la gauche ne lui apporta pas plus de succès, elle trouva juste un marmot coincé dans les toiles. Soupirant sa déception, elle quitta l’endroit et partit vers l’est où se trouvait l’ancienne carrière. Son regard s’illumina lorsqu’elle vit Kiki, son pigeon domestique, trônant fièrement sur la tourelle du bâtiment. C’est donc ici qu’il venait quand il n’était pas dans la coquille. Terpsi se demandait parfois ce qu’un pigeon pouvait faire de sa journée. Elle lui avait déjà posé la question mais il s’était contenté d’un simple « rouuu rouuuu » mélancolique. L’archère était convaincue que Kiki avait beaucoup voyagé en son absence. C’était un battant, un oiseau redoutable. Nourri à la bière depuis tout petit, il devait être chef d’une escouade de volatiles, une star parmi les siens. Elle l’imaginait parfaitement en héros de pièces de théâtre : « Un pour Kiki, Kiki pour tous ! », « Il faut sauver le soldat Kiki. », «Kiki et les pigeons féroces du navire englouti», « le Bon, la Brute et Kiki ». Elle décida de se poser dans l’herbe et de l’observer tout en ouvrant une nouvelle bière. Kiki allait peut-être lui apporter un indice crucial dans son enquête. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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