Aller au contenu
Terre des Éléments

Une rencontre inattendue


Tallulah
 Share

Recommended Posts

Je ne sais vraiment pas pourquoi j'ai suivi cette route. Le destin, mon instinct ou tout autre chose qui m'a incité à le faire, quoi que ce soit, j'ai pris cette direction. Je ne sais pas non plus pourquoi je suis partie alors qu'il faisait encore nuit. J'attends toujours l'aube pour voyager. Parfois il est bon de ne pas se poser tant de questions et de faire selon ses envies. Je marche sans but précis ou peut-être que si, mais je ne le sais pas encore.

Mes pas ont croisés, puis suivis les empreintes de sabots d'un cheval, laissées sur le sol. Je me baisse pour regarder de plus près, mes mains se posent sur la terre. Au moins deux personnes sur la monture. D'habitude je me méfies et je prends une direction opposée, mais là encore, je continue dans la même direction qu'eux.

La lune, de sa lumière, couvre mes pas sur le chemin. J'ai l'impression qu'elle me tient compagnie et je me sens moins seule comme ça. Le temps, lui est moins clément, et une pluie fine mais insistante se met à tomber. Au loin je vois une sorte de brèche dans la paroi de la montagne tout près de moi. Je vais pouvoir m'y abriter un instant, le temps de mieux me couvrir et ainsi poursuivre mon voyage.

J'hésite. Je m'arrête. Je réfléchie. Pourquoi tant d'hésitation ? Je décide de continuer et gravis les quelques mètres qui me séparent de la cavité. Mon acuité visuelle n'est pas aussi bonne qu'en plein jour naturellement, mais je vois très bien une forme qui se dessine peu à peu. Les contours deviennent plus nets. J'accélère mon allure. Une femme gît sur le sol. Je me mets à genoux à coté d'elle, pose mes doigts sur son poignet pour vérifier son pouls. J'ai un doute. Je pose mon oreille sur sa poitrine. Elle se soulève légèrement. Son souffle est à peine perceptible.

Il n'y a plus grande chose à faire pour elle, vu son état. Je décide néanmoins de tenter le tout pour le tout. Je pose mes mains stratégiquement sur les points vitaux de son corps. Une sur son cœur, l'autre sur son ventre. Je régule peu à peu ma respiration au rythme de ses battements sporadiques. Je murmure des paroles d'incantation que ma mère m'avait apprise plus jeune. Je psalmodie cette oraison que je connais par cœur. Cette litanie me met dans une sorte de transe. Une goutte de sueur perle sur ma tempe.

Nous ne sommes plus qu'une. Je lui apporte ma force et mon énergie que je puise dans les éléments qui sont autour de moi. Quatre de mes cinq sens ont disparus. Je ne sens que mes mains posées sur sa peau sombre et le vent sur mon visage. Une chaleur diffuse qui se propage dans mon corps pour aller vers le sien. La pluie qui n'a cessé de tomber, avec la force du vent, lave le visage de la condamnée. La terre a été son berceau sera-t-il son linceul ? C'est hors de question.

Mes forces, elles s'amenuisent tandis que je sens la vie revenir dans son corps. Son pouls devient plus stable. Sa poitrine se soulève régulièrement maintenant. Lentement, très lentement j'ouvre les yeux. Pour la première fois je la regarde et m'attarde sur son visage. Il est serein. Le bruit de la pluie tombant sur la terre ressemble à une mélodie et m'apaise. Je sais qu'elle est sauvée.

Je devrais retourner à l'extérieur mais je suis épuisée. Mon travail est loin d'être fini. Je préfère me reposer quelques heures puis j'essayerai de faire une civière pour la transporter jusqu'à un lieu plus sur. En attendant je m'allonge à ses côtés... et je m'endors.

Modifié (le) par Tallulah
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je flotte...

Je suis nichée dans un nuage épais et doux, tiède, un nuage qui flotte et me porte, un nuage qui me berce... Je n'ai pas mal, plus mal. Je ne suis pas seule, je sens le monde entier qui vire et plonge au-dessus de ma tête et je le trouve beau... Il est sombre et éclatant, il est complet, complexe, chaque chose, chaque vie s'articulant dans l'autre... Il est entièrement et profondément parfait, de par toutes les imperfections de chacun de ses éléments... Il est tout. Et moi, là, je suis en lui. Le nuage me l'a dit.

Les morts sont partie du monde, évidemment, tout le monde le sait... Mais je sais que je ne suis pas morte. Le nuage, oui, encore lui. J'ai du mal à le croire, alors il rit... Son mouvement oscillant s'apaise et s'éteint, il se dissipe lentement, me dépose... Il me dit adieu, il me dit d'avoir confiance, et je lui réponds d'accord, si tu y tiens. Moi, avoir confiance... C'est drôle... Je souris.

La pierre sous moi, étrange comme elle murmure... J'ai vécu en son sein presque toute ma vie, je ne l'avais jamais entendu, ce lent chuchottis. Elle me parle, elle me dit d'avoir confiance. Elle aussi...

La pluie me touche, picotis d'eau froide chassé par le vent dans la grotte. Juste quelques gouttes, quelques perles d'eau, qui roulent sur ma peau nue. Leur baiser froid me donne envie de rire et de dire que ça me chatouille, elles rient avec moi et me disent d'avoir confiance...

La femme chante... Sa forme haute, cambrée, je l'entrevois dans un flamboiement qui miroite. Ses mains sont plaquées sur ma peau, elles me brûlent... Mais la brûlure est bonne... Et puis le nuage m'a dit, et la roche et la pluie... Alors je laisse faire et j'attends... Je laisse le feu se répandre en moi, je glisser dans mes membres, sous ma peau, jusqu'au fond de mes os, je m'ouvre à lui, je lui fais confiance.

Puis elle ôte ses mains, elle se tait, et c'est comme si on m'arrachait quelque chose, un morceau de moi, je voudrais crier et me débattre, la supplier de rester là, de chanter toujours. Mais mon corps reste immobile, mon souffle reste lent, lourd, mon visage inerte... Je vis. La douleur me le dit, et je la crois... Elle vibre dans mon ventre, elle vibre dans mon côté droit, elle pulse sourdement dans mon bras, ma jambe, tout mon corps meurtri... Maintenant que je vis, je retrouve la peur et la souffrance, je retrouve la solitude et l'amertume, et la haine, c'est toi, ta faute, j'étais morte et c'était doux, je n'avais plus mal, je n'étais plus seule, pourquoi, pourquoi ?

Puis j'entends son soupir. Lent, long... Elle bouge. Elle s'allonge... Sa chaleur tout le long de mon flanc. Elle est là. Elle reste là. Elle reste auprès de moi, et s'endort. Longtemps je goûte sa présence. Longtemps j'écoute son souffle lourd, j'avais oublié la musique douce de la vie des autres... Si longtemps que personne n'a dormi à mon côté... Les yeux ouverts, je fixe le plafond de la grotte, je pense. A l'homme qui m'a portée ici, contre lui. Est-ce lui qui m'a déposée ici, dans ce nid de roches ? Quelles ont été ses pensées ? Soulagement, pitié, peine ? J'aimerais le savoir... Mais je ne saurai pas.

Péniblement, je tourne la tête et je regarde la femme qui dort. Je vois ses cheveux sombres, la courbe de son épaule. Elle est allongée sur le côté, le dos contre mon bras. C'est dur, ça fait mal... Mais j'arrive à me tourner contre elle, et sans crier... Passer le bras par dessus sa taille et le poser, plonger le visage dans ses cheveux... J'ai bien chaud comme ça, c'est mieux... Bien mieux...

Un soupir heureux... je ferme les yeux... Le sommeil vient presque tout de suite...

Modifié (le) par Eileen
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je marche comme si j'étais sur un nuage. Le vent sur mon visage, la brise soufflant dans mes cheveux, un murmure dans le creux de mon oreille, comme une voix m'indiquant la route à suivre. Mon esprit dérive. Je ne vois plus le sol, mais je ressens la nature qui m'entoure.

Le soleil qui plombe réchauffant mon corps pendant que l'air frais le refroidit. En parfait équilibre. Et j'avance, observant la nature qui m'entoure, teintée comme s'il s'agissait d'un chef d'œuvre que j'aurais aimé peindre, le ciel avec ses gros nuages d'un blanc immaculés, que j'aurais aimé sculpter, la route sinueuse, que j'aurais aimé bâtir.

Je me retrouve sur le bord d'un fleuve, assise simplement sur une grosse pierre, à noyer mon regard dans l'eau pendant des heures. Je rêve de recevoir un baiser sous une pluie douce inondant mon âme de fantaisies. Je revois des gens que j'ai perdus. Je me vois marchant sur des jolies feuilles d'automne qui me servent de tapis rouge.

Je suis dans un endroit où le présent, le passé et le futur sont réunis en un, où je vis tout ce que je veux vivre en un instant, le ressentir comme si j'y étais réellement.

Je sens un bras autour de moi qui me donne l'impression de me protéger. J'ouvre les yeux. Ce n'était qu'un rêve. Ce bras, lui est bien réel, ainsi que ce souffle sur ma nuque. L'espace d'une seconde je suis sur le qui vive, prête à bondir sur cette personne. Je reviens lentement à la réalité. C'est elle. Je sais que c'est elle.

Je n'ose bouger de peur de la réveiller ou de lui faire mal. D'ailleurs, ai-je vraiment envie de m'en aller d'où je suis ? Le soleil est déjà à son zénith, et j'ai pris trop de retard. Doucement, j'écarte son bras en faisant attention à ne pas trop la bousculer. Je change ses bandages en ayant pris soin de bien nettoyer ses blessures. Chose faite, je me dirige vers la forêt non loin de là, pour faire une civière.

Il me faut une bonne heure pour la construire. Je suis en nage et essoufflée. Je prends dans ma besace, une gourde en peau et la remplie d'eau bien fraîche. L'eau me désaltère rapidement. La transporter ne sera pas une tache facile. J'ai trop peur d'empirer ses blessures, déjà nombreuses mais je n'ai pas d'autres alternatives.

Genoux par terre, je prends son avant-bras pour soulever un peu son corps, puis en prenant de l'élan, je mets mon épaule sous son ventre et me relève. Je vacille sous le poids. Elle se réveille et laisse échapper un cri de douleur. L'est pas légère la d'moiselle...

Je voudrais la rassurer, lui dire que je ne lui veux aucun mal, mais les mots ne sortent pas de ma bouche. Une de mes mains prends appui sur la paroi de la montagne histoire de me stabiliser un peu. Il faut que je fasse vite. Heureusement que la civière est à coté et en très peu de pas, j'y suis. Je me baisse et pose mes genoux assez lourdement sur le sol. Un nouveau grognement de sa part. Quant à moi, un léger cri de surprise s'échappe de mes lèvres. Je ne m'attendais pas à un tel choc.

Ma mâchoire se crispe un peu et dans un souffle, je la dépose sur son lit de fortune, ma main tenant sa nuque. Je la couvre enfin d'une fourrure épaisse que j'ai. Pour la maintenir je la sangle légèrement.

Je bois une dernière fois et me mets devant le brancard. Je récupère un cheval, laissé là à l'abandon. Sûrement est-ce le sien. Puis j'atèle le cheval au travois. Un dernier regard sur la blessée dont le souffle est régulier et je poursuis lentement mais sûrement mon chemin.

Modifié (le) par Tallulah
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Ca faisait trop mal.

Je dormais, je crois, et puis soudain, c'était comme j'avais à nouveau cette lame dans mon ventre. Je crois bien que j'ai perdu connaissance, soit à ce moment-là, soit plus tard, quand un autre choc est venu me déchirer le corps. LEs deux fois, peut-être...

Quand je rouvre les yeux, le monde se balance... J'entends le pas d'un cheval, tout proche, et les branches des arbres vivent dans la lumière éclatante, douloureuse. Je voudrais lever un bras pour me protéger les yeux, mais quelque chose m'en empêche...

Alors je les referme...

Et dans le balancement rythmé et hypnotique, je me rendors...

Je rêve du pas d'un autre cheval, d'une chaleur contre mon dos, forte et protectrice, de l'odeur d'une chevelure d'homme. J'ai envie de sourire et j'ai envie de pleurer. Mais je ne fais rien de tout celà...

Parce que je dors...

Le rêve se déroule et la chevelure est sombre, et le corps est tout en courbes douces. C'est ma soeur que je serre, ma soeur devenue grande, comment ses cheveux sont-ils devenus noirs, je ne sais. Mais je la serre contre moi, et je lui dis tout mon amour et ma tristesse d'avoir dû la laisser... Pardonne-moi Asyr, ce n'était pas ma place, ma place n'existe pas à dire vrai, il faut que tu comprennes et que tu me pardonnes, j'en ai tant besoin. Mais son dos reste obstinément tourné et elle ne me parle pas et je pleure...

Etrange.

Je dors, mais je pleure quand même...

C'était pas sensé être impossible, ça ?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Apaisée.

Un temps agréable pour une journée commune.

Comme de coutumes, je passe la majeure partie de mon temps à essayer de vider ma tête des évènements précédents. Voilà plusieurs jours que j'ai quitté ma ville natale, et que je vis au jour le jour, en essayant de retrouver mon calme, de reprendre mes esprits, et de me reconstruire. J'essaie de fuir le dilemme inévitable, choisir de vivre dans le passé ou dans le futur, dans mes souvenirs ou dans la vie active. Je me contente seulement du présent, c'est le seul temps que j'apprécie en ce moment. Le seul temps qui n'a pas tendance à me nuire, le seul dont je peux profiter pour bander mes troubles.

Le destin m'a fait héritée de la monture la plus patiente qu'il puisse exister. Elle est noire. C'est l'une de mes couleurs préférées. Malgré ce détail, elle est physiquement ordinaire. Néanmoins, je me demande toujours comment peut-elle rester avec moi, sans vivre la moindre action depuis notre départ, à me contempler et m'attendre sans fin. Ma préoccupation journalière est de me trouver un endroit tranquille afin de vaquer à mes loisirs. De l'aube au crépuscule, j'écrivais. C'est l'une des façons de soulager le poids de ma conscience. Je reste assise, l'encrier à proximité, la plume dans la bouche, penchée vers la page blanche, à qui je confie mes tourments. J'imagine le cheval frustré, par le fait que je préfère gaspiller mes dernières pièces d'or dans mes loisirs plutôt que dans sa nourriture, mais du moment qu'il mange à sa faim, je ne l'autorise pas à se plaindre.

Aussi, je compose de nouvelles mélodies, à la flûte, ou à la lyre. Je joue celles que j'ai apprises, puis, j'essaye d'y ajouter une suite, ma touche d'originalité. Je ne suis pas une experte en composition. Celles dérivées ressemblent aux originales, mais ce n'est pas un problème. Je suis satisfaite, c'est l'important. Peut être que la monture l'est également.

Je reste donc assise, deux épées attachées à ma ceinture, par prévention. J'ai la tête dans mes projets. Je traîne, à tuer le temps de la meilleure façon que je le peux, celle qui me profite.

Un bruit. Celui d'un mouvement de pas, rythmé, rapide, frappant la terre de toute sa puissance.

J'ai cru que ma monture avait enfin décidé de prendre son envol et de vivre sa vie, sans que je ne m'en rende compte, après patience perdue, mais le bruit était trop lointain. Je me retourne.

Elle est toujours là, fidèle, les oreilles relevées, sa vue dirigée vers le côté, d'où provenait l'écho.

Je suis son regard. Je vois une autre bête de selle, et son propriétaire, au loin, légèrement indistincte.

Je n'y laisse presqu'aucune attention.

Je me tourne juste dans son sens, puis reprends mes occupations sans traîner, plume dans la main, un oeil en direction de mes feuilles, l'autre, à mi-temps, en direction de la monture qui se rapprochait.

Après jugement hâtif, il n'y a rien à signaler, je ne vais pas me préoccuper plus d'une situation ordinaire.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La monture commence à montrer des signes de faiblesses. Il serait plus que raisonnable de nous arrêter un peu surtout après cette longue marche. Je n'ai franchement pas envie de tirer ce travois. Je vois au loin un endroit simple avec de l'herbe bien verte et un cours d'eau à proximité. L'endroit parfait pour nous arrêter, nous reposer un peu et ensuite reprendre la route, frais et dispos à nouveau.

A mesure que j'avance, je vois deux silhouettes se profiler. Celle d'une monture noire et d'une jeune femme à ses cotés. Une plume à la main, des parchemins, il ne faut pas être une lumière pour deviner qu'elle écrit. Une lettre... ses mémoires ...un sort ... je ne sais pas mais peu importe à vrai dire. Un sentiment de calme l'entoure.

Arrivée à son hauteur, je la salue avec un léger mouvement de tête. J'ai peur de l'ennuyer ou de troubler cette quiétude avec ma voix, mais je ne peux résister et d'une voix très douce, j'entame la conversation.

« Bonjour »

Fichtre ! Quelle entrée en matière... Je suis plus éloquente d'habitude, mais là je ne sais pas pourquoi, je ne sais que dire. Tout ce que j'espère, c'est que sa réponse sera, elle, plus volubile.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Calme.

Un oeil sur ma feuille. Un regard vers l'étranger. Retour sur mon texte. Puis...

Un manque de concentration.

J'ai laissé échapper de l'encre sur l'une de mes oeuvres. Deux tâches, épaisses, se sont formées. J'ai ressenti un sentiment d'amertume.

Je lève la tête, à nouveau, en direction de la visite que j'allais recevoir. Mon regard est dorénavant fixe. Mon travail est gâché, ma motivation pour ce texte s'est envolée. Je peux enfin m'occuper de cette personne, que je portais directement comme la responsable de ma distraction.

Viens, mon seul bouc émissaire. Je te vois, tu arrives.

La bête de selle se rapproche, lentement. Je suis tellement réceptive que j'ai l'impression d'attendre depuis des heures. La distance se réduit, les formes de son propriétaire se dessinent. C'est une femme.

J'ai ressenti un bond, au niveau du coeur, après un simple regard. Je la trouve magnifique.

Je baisse ma garde. Je me sens plus sereine après avoir vu l'être auquel je vais me confronter, si je m'y confronte.

Elle est là. Nos regards se croisent.

Non, ma belle, je ne t'adresserai pas la parole la première. Je n'oserai jamais.

Elle n'est pas seule. Elle transporte une civière, portant une autre femme, blessée. J'ai remarqué assez rapidement sa peau, différente, colorée. Je ne sais pas comment l'expliquer, origines étrangères, maladie, victime d'un sortilège... Dans tous les cas, son état semble critique. Je me suis sentie touchée par cette situation. Je mets une part de ma fierté de côté, et je m'interresse au problème.

Un coup d'oeil vers l'autre. Celle qui menait la monture. Un doute me survient...

Aurait-elle pu faire ça ? Je l'ignore. C'est une hypothèse à ne pas écarter. La blessée semble différente. L'autre aurait pu la chasser, puis la ramener en tant que prime.

J'y crois à contre-coeur. Je n'ose pas penser une femme capable de ça. C'est peut être une question d'entraide, comme je l'espère.

Seul moyen de le savoir, l'aborder.

Elle me parle, la première. Elle me salue. Je ne peux pas encore la juger, pour l'instant.

J'élève la main, ouverte, et lui fait un geste bref, court, lui répondant.

Puis, je me lève, je me dirige vers sa monture, lentement, et je lui réplique, d'un ton vague.

- Vous aussi.

Je prends mes feuilles, ma plume, l'encrier, mes textes composés, et mes instruments. Je les range, puis je m'interresse à nouveau à la blessée.

- Comment elle va ?

Elle ne m'aurait pas abordé si c'était une tueuse. Elle n'aurait pas essayé de dialoguer avec moi, en portant sa supposée victime.

Elle n'aurait eu pas cet air là, si elle l'avait vraiment mise dans cette état.

Modifié (le) par Roxanne
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Comment elle va ?

Je regarde en direction de ma protégée. Un coup d'œil rapide, car je sais déjà son état. Je m'agenouille vers elle, histoire de vérifier une énième fois son pouls. Il est lent mais régulier. J'espère que c'est bon signe. Après avoir regarder ses bandages, je rehausse la couverture pour ne pas qu'elle ait froid, puis me relève et m'adresse à l'inconnue devant moi.

« Elle ne va pas bien, je le crains. J'ai essayé tout ce que je pouvais... Maintenant je laisse le temps faire les choses... Mais pardonnez-moi mon impolitesse, je ne me suis même pas présentée. Mon nom est Tallulah, fille du brave Abooksigun et de Aiyana, de la tribu des Kha-Po. »

Mes paroles sont suivies par un mouvement de tête vers le bas en signe de respect. Puis nos regards se croisent à nouveau. Elle me jauge, je m'en rends compte. Elle se méfie de moi. Mais je ne saurai dire réellement pourquoi. Peut-être croit-elle que c'est moi la coupable des blessures de la jeune femme ? Je décide de lui dire tout ce que je sais à propos de l'alitée, même si j'en sais que très peu.

Un des avantages de la marche en solitaire, c'est que cela permet de réfléchir sur bien des choses, et c'est ce que j'ai fais. J'ai essayé de comprendre son histoire... et je pense que je ne suis pas loin de la vérité. Sa couleur de peau est son signe distinctif. Sa signature. C'est une Korgaï, même le plus simple d'esprit le devinerait aisément. Celui étroit d'esprit lui, lui affligerait ses blessures... et c'est très probablement ce qui s'est passé.

« Je pense pouvoir dire sans me tromper, qu'elle a été battue à mort par des personnes peu tolérante. Et au vu de ses blessures ils étaient sûrement plusieurs. Quant à la cause de cet acharnement, je suppose que c'est par rapport à ses origines...non humaines »

Je regarde mon interlocutrice. Elle ressemble plus à une poétesse, qu'à un médecin... dommage pour la belle endormie. Je me demande si mes paroles ont réussi à baisser sa garde ? J'attends impatiemment une réponse, un geste de sa part.

Modifié (le) par Tallulah
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je la juge.

S'il s'agit réellement d'une criminelle, je suis témoin de son acte. Je courre un risque.

Si j'ai le quelconque doute, il faut que je la déstabilise, avant qu'elle puisse me saigner.

Elle s'occupe de l'infirme, avec soin. Elle s'assure que cette dernière est encore vivante. Puis...

Elle se présente, de manière classique en mettant en avant ses origines.

Je suppose qu'un assassin ne prendrait pas cette peine, ou aurait tourné cette situation d'une différente façon.

Je suis enchantée, Tallulah, mais pour l'instant, tu ne le sauras pas.

Physiquement, elle n'a pas l'air d'une personne nuisible. C'est une femme, une fille de, en compagnie d'une Korgaï blessée, qui se déplace, je ne sais encore où.

Oui, une Korgaï. Mes talents littéraires ont pu me servir dans la jungle hostile.

Je connais l'existence des Korgaï à travers les livres. Je suis stupéfaite d'avoir croisé une représentante de ce que je considérais comme une légende.

Je suis à la fois effrayée, intimidée, mais interressée.

Et c'est parce que c'est une Korgaï que je me permets de juger sa tutrice.

Si elle avait été une femme d'origine humaine, dans cette même scène, Tallulah incarnerait la femme altruiste, déterminée à la survie de son prochain.

Ici, elle peut tenir ce beau rôle, autant qu'être une chasseuse de proie, motivée par l'argent, l'honneur, ou des notions nécessitant le sang.

Elle me parle, me décrit son opinion, qui concorde avec la mienne.

J'ai du mal à imaginer un assassin aborder les blessures de sa victime. Ce serait vicieux.

Je ne veux soupçonner une femme capable d'un tel acte.

Elle prend trop de peine à déplacer un corps étranger, à s'occuper de ce dernier, à chercher du secours à mon chevet, alors que je ne peux lui en apporter.

Et pendant ce temps, une vie est en jeu, et je ne peux rien pour elle. Ce n'est pas le moment de débattre sur mes doutes.

- Enchantée...

Voilà, maintenant elle le sais.

- Elle va s'en sortir ?

Finalement, j'ai baissé ma garde, parce que je me suis sentie insensée.

Après tout, la Korgaï pourrait aussi bien être sa protégée.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Cela faisait maintenant plusieurs lunes que je suivais cette femme. Celle avec la couleur de peau bizarre.J'étais en train de l'observer lorsqu'elle s'est faite frapper par tout ces hommes. J'aurais voulu l'aider, mais j'étais tétanisée par la peur.J'étais là aussi lorsque cet homme, qui est venu à son secours, l'a abandonnée dans la nature.

Je me suis approchée d'elle pour essayer de l'aider mais je n'ai rien pu faire. Je me suis contentée de rester là, pour observer ce qu'il allait lui arriver. Peut-être allait-elle se réveiller et avoir besoin de mon aide.

Mais non, c'est cette femme qui est venue la chercher. Peut-être se connaissent-elles ? Je ne sais pas, la seule chose que je sais c'est que je m'en veux de l'avoir laissé seule contre tous ces hommes. Du coup, je ne peux m'empêcher de les suivre de loin pour voir ce qu'il va lui arriver, pour voir si cette femme en veux à sa vie ou pas.

C'est le deuxième jour que cette femme s'occupe de la blessée. La nuit commencait à tomber lorsqu'elle fit la rencontre d'une autre femme.

Elle était svelte et avait de longs cheveux noirs et ne semblait pas avoir une attitude hostile. Je tentais d'écouter ce qu'elles se disaient mais je ne pouvais pas, car trop loin . Je suis donc décidé à me dévoiler à ces deux femmes, mais comment ? Je ne peux tout de même pas arriver et raconter mon histoire, on me prendrait pour une sans coeur ou que sais-je d'autre !

Bon... Improvisons. J'avance donc pas à pas. *Crack* ... Merde, fichue branche ! Tous les regards se tournent vers moi, enfin, les deux regards. Je ne sais pas quoi dire, je reste muette.

Modifié (le) par Aya
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

"Elle va s'en sortir ?

Et bien, il lui en a fallu du temps pour me faire confiance... bien que j'avoue, j'ai encore des doutes. La belle ne s'est pas présentée encore. Je ne connais même pas son nom. Peut-être que pour elle je ne suis qu'une vagabonde, une fille du peuple. Vu la condescendance qu'elle affiche, elle doit sûrement venir de la haute bourgeoisie. Et bien oui ma grande, je suis une fille de peuple, peuple nomade qui plus est et proche de la nature et j'en suis fière. Fière de mes origines. Et si tu te montrais moins orgueilleuse tu pourrais faire de moi une amie. Mais peut-être me fais-je des idées également, et comme tout poète qu'il se doit, si tel est bien le cas, elle a la tête au-delà des nuages qui sont au dessus de nos têtes.

Elle a réussi à me mettre de mauvaise humeur. J'affiche un air renfrogné. Je n'ai presque pas envie de lui répondre. Mais contrairement à elle, je ne prends pas d'air supérieur et ne me comporte jamais ainsi face à autrui. Je prends une légère inspiration. Je sens que ma réponse risque d'être cinglante mais peu importe.

"Oh et bien à dire vrai, même si je suis d'une intelligence supérieure à la moyenne, que j'apprends très vite ce que l'on m'enseigne, je n'ai malheureusement pas la science infuse, et n'ai acquis, pour l'instant, aucun pouvoir divinatoire pour le savoir. Donc je crains qu'il va falloir attendre pour le savoir. Ceci dit, si ça peut vous rassurer un tant soit peu, je pense que son état n'est pas ou plus critique"

L'espace de quelques secondes, je prends la peine de regarder autour de moi. La lumière du jour commence à décliner et il faudrait penser à faire un feu pour pouvoir camper ici cette nuit. Je m'adresse de nouveau à elle

"Je crois qu'il serait grand temps de nous arrêter, le voyage a été usant autant pour moi que pour ma monture et l'endormie qui suit derrière. Je vais donc m'absenter un peu pour aller chercher du bois pour le feu. "

A cet instant précis un craquement de branches. Je tourne ma tête. Une autre inconnue est là, devant nous, muette. Décidément, c'est une journée peu commune que je vis aujourd'hui. Un peu trop d'aventures, de surprises et de rencontres en une seule fois. Je la dévisage. Elle ne me semble pas dangereuse et n'a pas l'air d'avoir une attitude agressive. Je dirais même qu'elle à l'air plus effrayée que nous... ou du moins aussi surprise. Un silence s'ensuit. Je décide de le rompre.

"Bonjour, que bon vent vous amène jusqu'à nous ? Serait-ce vous l'ombre qui me suit depuis maintenant deux jours ?"

Je rencontre donc celle qui je soupçonne, me suit depuis que je suis partie de la grotte. Je suis soulagée de savoir que c'est une femme et non un de ces brigands qui a laissé pour morte la korgaï. J'attends impatiemment sa réponse.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Quelle modestie. J'avoue le penser, avec beaucoup d'ironie.

Beaucoup de mots pour dire que sa patiente est mal en point, mais pas aussi mourrante que je le pensais.

Elle est sarcastique, alors qu'elle n'est pas dans les conditions de l'être. Elle a tourné autour du pot, alors que je lui ai posée une question simple. Il n'y a rien à penser à cela. Mis à part quelques manières, on ne fait que discuter, et elle ne m'insupporte pas.

Quant à la malade, c'est la bête de foire de la situation. Celle qui est destinée à faire face aux regards. Finalement, aujourd'hui n'est pas une exception pour elle. Je l'ai pointée du doigt, et sans doute Tallulah aussi. Le récit rapporté par cette dernière pourrait m'inspirer.

Enfin, si son état de la Korgaï n'est pas si critique, tant mieux. On saura peut être ce qui s'est réellement passé, pour qu'elle en soit ici, aujourd'hui. Ce serait l'idéal.

Elle décide de s'arrêter. De camper ici. J'ignore si c'est en ma compagnie qu'elle souhaite être, ou non, mais je n'ai nul part où aller, ou probablement en ville, même si ce n'est plus dans mes moyens.

Je ne lui demande même pas si tel est son désir. Je n'en ai pas eu le temps, ni le courage d'oser demander de l'aide. Elle est partie directement d'elle même chercher du bois. Elle veut peut être que je l'assiste. Dans tous les cas, elle s'absente, et me laisse la responsabilité de l'infirme.

J'ai un soupçon.

Elle pourrait très bien s'enfuir, me laissant le poids d'une femme blessée sur le dos. Après l'idée de la chasseuse de prime, je passe à l'idée qu'elle est de bonne foi malgré elle. Elle pouvait très bien la recueillir, dans un élan de bonne foi, l'aider, jusqu'à épuiser toutes ses ressources pour un être sans conscience apparente. Forcément, elle doit vivre, elle aussi, la Tallulah. Peut être qu'elle voulait rendre service, mais qu'elle a été dépassée. Dans tous les cas, si elle ne revient pas, je me sentirai piégée. Une nouvelle inquiétude de plus.

Elle a laissé sa monture. Serait-elle capable de faire le chemin complètement seule ? Après réflexion, ce serait peut être plus facile sans deux bouches à nourrir.

Mais moi, je ne veux pas de cette responsabilité. Je sais où mes capacités s'arrêtent, et même si je suis touchée par la situation, je ne peux pas me permettre de prendre sous mon aile les nécessiteux. Je suis navrée de ce manque de respect auprès de la demoiselle allongée. Je pense qu'elle m'aurait comprise, si elle avait été, en plus de ses blessures, victime d'une lâcheté dont je soupçonne l'amazone au grand coeur.

En tout cas, elle m'a prévenue de son excursion dans les bois. Bon signe.

Un craquement de branche. Elle s'est arrêtée.

J'aperçois une deuxième personne, une seconde femme. J'ai une impression étrange en la voyant. Je ne sais pas si c'est de l'insécurité, de l'angoisse, de l'étonnement ou de la stupéfaction. Je n'en ai aucune idée... Et après tout, peu importe.

C'est peut être une connaissance de Tallulah, vu la réaction qu'elle affiche.

Cette dernière lui parle. D'après ses dires, on comprend qu'elle ne la connait pas. Elle est très sociale, cette fille, aborder naturellement, comme ça, qui que ce soit. Je ne sais absolument pas ses intentions. On peut supposer qu'elle a vraiment le coeur dans la main. Elle va à la rencontre d'inconnues, spontanément.

C'est trop gros pour que ce soit une chasseuse de tête.

Je n'ai rien à dire. Tallulah ne pourra pas me présenter, elle ne connaît pas mon nom. Et puis je suis assez grande pour le faire de moi même, mais...

Je préfère juste m'assoir à nouveau, cette fois ci à côté de la blessée, qui me préoccupe.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Pasted as rich text.   Paste as plain text instead

  Only 75 emoji are allowed.

×   Your link has been automatically embedded.   Display as a link instead

×   Your previous content has been restored.   Clear editor

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.

 Share

×
×
  • Créer...

Important Information

By using this site, you agree to our Terms of Use.