Quelque part au milieu des ruines...

[Zarkness]

La tombée de la nuit approche.

Il ne devrait pas tarder...

[Togarini]

Le crépuscule tombe sur la ville, les ombres s'agrandissent enfin, la lumière est repoussée enfin et les ténèbres prennent la place qui leur revient de droit.

Mon monde s'ouvre, vague déferlante de terreur, les astres sont enfin propices, l'air dégage une odeur chaude et enivrante venant du désert.

Rangeant mes affaires prestement, je me met en route pour ma destination. D'un pas rapide, je franchis la distance me séparant des ruines sans me préoccuper des créatures sillonnant la contrée aride. L'aura de Nospheria me protège, je sais que je n'ai rien à craindre pendant mes déplacements.

Arrivant au lieu de rendez-vous, j'hume l'air, ressentant d'un coup l'odeur du sang. Il est tout proche, notre entrevue va bientôt débuter, l'excitation du moment hérisse mes poils, mes sens s'en retrouve aiguisés. IV est plus que ponctuel, j'espère ne pas l'avoir fait trop attendre. Après tout, c'est moi qui ai demandé cette rencontre, son acceptation est un soulagement. J'avais eu peur qu'il ne vienne pas, le fait qu'il prenne le risque de me retrouver ici me flatte, beaucoup veulent notre mort, pour lui comme pour moi. Si des ennemis nous trouvaient ici maintenant, il y aurait une sanglante bataille qui ne serait pas forcément à notre avantage.

Tout est calme, aucun bruit ne vient perturber ce moment. L'heure est enfin venue, l'air est lourd, pesant. Je m'approche encore un peu, pour que notre conversation soit la plus inaudible possible pour d'éventuels espions, vaux mieux être paranoïaque qu'insouciant sur ces étranges terres.

- Bonsoir IV, je vois que tu m'attendais, notre entrevue va pouvoir débuter. Comme tu le sais, nous avons beaucoup de choses à voir ensemble.

[Nospheria]

Le crépuscule tombe sur la ville, les ombres grandissent, la lumière est repoussée et les ténèbres prennent enfin la place qui leur revient de droit.

Il se prépare rapidement, je peux sentir son excitation, aussi forte que le trouble qui m'enserre les entrailles. Pas question qu'il aille au-devant d'un si grand danger seul... alors ce soir je me fais cerbère, gardienne farouche de sa vie.

En silence, je le regarde franchir la porte, l'air impassible, comme à mon habitude, même si je sais qu'il n'est pas dupe. Puis, lorsqu'il s'est assez éloigné, je sors à mon tour, le suivant pas à pas dans l'obscurité, sans quitter des yeux sa silhouette fragile.

Pas de velours sur le sable encore tiède, restituant la chaleur de la journée à mes pieds nus. Silencieuse, tel un félin en chasse, je me faufile derrière un mur à demi-écroulé lorsque je le vois ralentir.

Je ne prends pas le risque d'essayer d'apercevoir l'inconnu. Il est impossible qu'il m'ait vue ou entendue. Moi-même je ne saisis des paroles de Togarini qu'un murmure indistinct. Quand à nos auras, elles sont si semblables que je pourrai mettre au défi quiconque sur ces terres de les distinguer.

A l'abri de mon paravent de pierre, je me concentre sur le flux vital de mon "autre", comme je me plais à l'appeler. Prête à bondir en cas de danger... Que cet individu ose seulement effleurer sa peau dans un geste hostile et... Un sourire cruel se dessine brièvement sur mes lèvres.

Les yeux fermés, immobile... mon attente vigilante commence.

[Zarkness]

Voila celui qui m'a envoyé cette lettre. Contre toute attente, je me suis surpris à lui répondre. Je ne sais pas pourquoi mais il y avait quelque chose d'intéressant.

Si je l'attends ? Oh que oui je t'attends. Une ombre. Ce n'est pas chose facile de vous voir. Alors quand c'est de vous-même que vous vous montrez à la lumière, je ne vais pas priver. Et puis mon maître sera content. Ce n'est pas la première fois qu'il entend parler de ce clan, de ce qu'ils recherchent...

Mais pour l'heure c'est lui qui veut des informations. Il semble être seul. Ce qui selon moi n'est pas normal et risqué. Fini de penser.

Autant lui exposer mon point de vue. Une guerre de manipulation. C'est peut être ca la solution.

-Bonsoir Togarini.

Pas besoin de te dire mon nom. Je ne le porte plus maintenant. Et je n'ai pas envie de te le donner.

Pas la peine de le cacher. Je ne suis pas vraiment seul ici. Certaines griffes ne sont pas loin. Au cas où. Et à y penser, tu prends beaucoup de risque.

Peu de chance de sortir vivant de ce lieu.

Peu de chance d'avoir réponse à tes questions

Et peux tu être sur de t'adresser à la bonne personne ?

Quoi qu'il en soit je suis curieux de savoir ce que tu veux savoir. Et déjà voici une première réponse.

*Je lève mon cache œil ou la marque d'un grand IV se pose sur ma paupière.*

Je suis bien IV

[Griffe V]

J'abaisse le capuchon noir un peu plus sur mon visage, le vent est frais, la nuit est douce, il est seul, tant mieux... Nous sommes en position si quelque chose arrive à IV, je dissimule un poignard dans ma manche, et laisse mon arme habituelle aux autres Griffes présentent. Une fois de plus, je sonde les environs, rien, très étonnant pour eux qui se cachent en permanence dans la sombre forteresse où ils résident. Je me déplace dans les ruines, prenant soin de ne pas être aperçu, toujours rien...

Je m'en retourne près de mes frères.

- Il est bien seul.

Ils échangent quelques mots que nous ne cherchons pas à discerner, alors, IV lui montre sa marque, par prudence, je vais y aller, je n'aime pas cette Ombre... Je sors de l'ombre sans rien dire, m'approchant de IV aux yeux de Togarini, il ne peut voir mon visage, la nuit et le capuchon l'en empêche. Je lui tourne le dos, et, délicatement, lui dévoile ma nuque, où est inscrit mon nouveau nom...

- V, pour vous servir...

Je lui fais face à nouveau, et me recule de quelques pas pour laisser une intimité à leur conversation...

[Togarini]

Une deuxième griffe avec IV, et surement pas la seule. Je la laisse se présenter, sans rien dire. Elle ne m'intéresse pas, je suis venu pour parler à IV et je me moque des mesures de protection qu'il a pu prendre. Les astres éclairent faiblement le désert, donnant une teinte grisâtre au sable alentour.L'air est sec, le vent capricieux ne souffle que pour envoyer des rafales sablonneuses. L'homme tatoué recule, j'ai l'impression de le connaitre, comme si je l'avais déjà croisé hors de Melrath Zorac.

Je reste silencieux encore un moment, analysant la situation. IV m'a indiqué ne pas être seul, une mesure qui reste logique lorsque l'on est dans ce genre de situation. L'autre griffe s'est présenté après avoir inspecté les lieux. Le fait qu'il se présente, qu'il se mette en évidence me laisse à penser qu'il craint quelque chose et que son acte lui a redonné confiance et le rassure. Il va falloir que je garde un œil sur V, la panique pourrait lui faire commettre un acte malheureux ou désespéré. IV lui a l'air plus décontracté, c'est une bonne chose. Je n'aurais pas apprécié qu'il en soit autrement. Finalement je me décide à lui répondre.

- Tu as eu raison de prendre tes précautions, on ne sais jamais ce qui se cache à l'abris de la lumière. Bien entendu j'ai aussi pris les miennes au cas où vous m'auriez tendu une embuscade. Néanmoins je préfère penser que notre entrevue se passera sans anicroche.

J'esquisse un sourire, la situation est si excitante. Les ruines pourraient se retrouvé couvertes de sang à la moindre erreur. Un numéro de funambule oral, une joute d'esprit qui pourrait tourner en massacre...Le divertissement risque d'être fort passionnant. Mes pensées m'ont encore amené ailleurs, j'espère que je n'ai pas laissé un blanc trop long, la notion de temps m'étant si peu familière.

- Comme je te l'ai indiqué, j'aimerai en savoir plus sur les griffes, savoir ce que vous recherchez, savoir vos motivations, ce qui vous a fait sortir de l'ombre aussi. Peu de choses sont connues de vos agissements, et beaucoup de rumeurs circulent sur votre arrivée. J'aimerai aussi connaître vos intentions concernant certaines factions, notamment une qui nous a déclaré une guerre farouche depuis quelques temps. J'espère que vous pourrez étancher ma soif de connaissances.

Dans ma missive, je lui avais marqué que je ne ferai pas de sous-entendus et jouerai franc-jeu, et je compte bien tenir ma parole. Il ne me reste plus qu'a attendre les réponses tant attendues.