Les insurgés

[Ombre et Lumière]

Ils étaient réunis autour d'un feu de camp improvisé au plus profond d'une sombre forêt.

Loin de toutes oreilles indiscrètes, ils écoutaient religieusement un être courbé, encapuchonné, de sorte que l'on ne pouvait distinguer les traits de son visage.

Ce personnage mystérieux leur parlait de magies anciennes, d'étoiles, de liberté.

Il leur parlait de l'origine des choses.

Les autres portaient sur leurs poitrines l'étoile blanche, signe des factions des Constellations.

L'être mystérieux sorti de sa manche une longue dague recourbée.

Il la tendit à Ghurty, générale des Constellations du Crépuscule.

Sans hésiter, celle-ci prit la dague et l'enfonça de quelques centimètres dans sa poitrine.

Le sang commença à couler.

L'étoile blanche se teinta de rouge.

Au bord de l'évanouissement, Ghurty passa le poignard à ses camarades assis à ses côtés.

L'un après l'autre ils renouvelèrent le cérémonial.

La terre se nourrit de leur sang.

Modifié (le) 9 mai 2008 par Ombre et Lumière

[Ombre et Lumière]

Ombre et Lumière repris la dague du dernier qui s'était devant lui, volontairement mutilé.

Il leva les bras au ciel, les mains tendues vers les étoiles.

Le poignard retomba de toutes ses forces et s'enfonça entre ses côtes, brisant son cœur.

De longs jets de sang noir en sorti.

Là où tout être humain se serait écroulé, mort, lui resta debout et éclata d'un rire à vous glacer le sang.

Il lécha ensuite le couteau.

" Mes frères, moi aussi je me nourris de notre sang.

Le vôtre coule désormais en moi.

Les Constellations sont éternelles.

Rien ni personne, jamais, n'y est venu à bout.

Notre liberté guidée par les étoiles est notre seul règne.

Ces pactes qui paralysent nos actions ne peuvent perdurer.

Il nous faut protéger nos légendes quelqu'en soit le prix à payer.

Nadhir a la noblesse en lui. Il est un Roi irremplaçable pour notre peuple.

Il nous faut le protéger malgré lui.

Les ennemis sont partout.

Dorénavant les membres du Crépuscules se doivent d'agir, sans pitié.

Il vous faut renoncer à ces pactes qui n'ont d'utilité que de protéger ceux qui tentent par tous moyens d'échapper à ces guerres qui se profilent sur ces terres."

[Malicius]

Il avait donné son sang à cette homme, cette Ombre...

Ses paroles me donnèrent de simples frissons, une brève montée d'adrénaline, car je m'en rendis compte, c'était le moment...

"Il est temps de briser tous liens avec l'inutile, et de montrer que les étoiles ne se cachent pas devant la difficulté."

Un simple mouvement et la dague déserta la carcasse de l'Ombre. Pas un mot, un murmure, si ce n'est le doux son de ma lame se frottant contre cette dague, délaissant son venin sur l'outil qui me suivrait, et qui tranchera de futiles paroles pour y laisser des cris.

"Enfin..."

[Ghurty]

Cette dague pleine de sang pur. Signifiant que le sang coulera à flot.

Elle pris cette lame rougeâtre, la leva au dessus de sa tête et attendit.

Qu'une goutte de sang tombe sur son front, qu'elle parcoure le long de son corps

Le rituel est terminé. Ghurty replaça la dague au plus profond de la carcasse de l'Ombre.

Et cria !

Fini de figurer dans les êtres inutiles !!

Elle repartit avec son emblème de Générale en évidence...

A coté d'elle, tout ses fidèles au sang devenu démoniaque

Modifié (le) 25 mai 2008 par Ghurty

[Ombre et Lumière]

Les choses prenaient place.

Ghurty quittait la forêt accompagnée de ses comparses mais cela ne suffisait pas à Ombre et Lumière.

Le sang qui coulait en lui était incomplet.

Les chaines n'étaient pas entièrement tombées.

Les premières têtes tomberont mais ca ne suffirait pas. Il en fallait bien plus. Il fallait qu'il en soit autrement.

Le vent des origines devait souffler.

Il fallait attiser le feu.

Il devait entendre la terre trembler.

L'eau du lac sacré devait les nourrir.

Ombre et Lumière ne bougea pas.

Il attendait.

[Le baron]

De son pas lourd et tranquille qui le caractérisait, le vieux troll se figea devant l'être encapuchonné.

Un silence inhabituel, une ambiance froide et lourde avait envahit la forêt.

Seuls quelques crépitements du feu de bois semblaient vouloir survivre à cette atmosphère morbide.

Les deux individus se toisaient stoïquement.

L'autour du baron vint à briser cet immobilisme.

Le fidèle oiseau de proie se posa sur une branche au dessus des deux comparses.

Il ne fallut que quelques secondes pour que Ombre et Lumière leva le bras et lança vers l'animal son sort mortel.

Pitoyablement, le noble volatile s'écrasa sans vie aux pieds du Baron.

Celui-ci ne broncha pas.

Il devait en être ainsi.

Sans dire un mot, le sorcier sorti un tison rouge sang des braises fumantes du feu.

A son bout, la marque de la salamandre.

Chacun savait ce qu'il avait à faire.

Le Baron déchira sa chemise d'un geste rageur.

Sans la moindre hésitation, Ombre marqua le torse du Baron d'une marque à jamais indélébile.

Le troll ne desserra même pas les dents sous l'effet de la brulure.

Calmement il s'adressa à Ombre et Lumière.

Tu as voulu que nous reprenions notre liberté face aux pactes établis à notre arrivée sur ces terres, c'est chose faite.

Tu as voulu que tombe la tente emblématique des enfers, c'est chose faite.

Mais le passé ne t'intéresse pas, n'est ce pas ?

Pour toi, cela n'est déjà plus, même plus une ombre du passé.

Je sais ce que tu souhaites à présent.

Cela prendra plus de temps.

Ceux-là sont courageux. Leur organisation est sans faille. Beaucoup parmi eux ont l'honneur du guerrier.

Cela fut facile jusqu'à présent, ce ne sera plus le cas avec notre nouvelle tache mais la machine est déjà en route.

Mais après cela ? Sera-ce la fin ?

Te contenteras-tu de cela comme ultime offrande ?

[Le baron]

Quelques lunes s'étaient éteintes.

Le Baron se dirigeait une fois encore à la rencontre du sorcier.

Sa mission était accomplie.

Aucune joie ni gloire pourtant dans son cœur.

L'amertume et la tristesse l'envahissaient.

Lui qui pourtant fut le premier à mettre tant d'espoirs en ces terres nouvelles, ces terres d'espoirs... lui qui poussa tant d'étoiles à briller en ces lieux.

Une pensée pour son peuple si fier, son roi si digne, oh combien il les portait dans son cœur.

Il les avait vus bâtir et rebâtir leur campement avec tant d'entraides. Il avait vu leurs regards s'illuminer devant leur œuvre. Il avait vu celui-ci s'éteindre quand leur bâtisse ne fut plus que chimère.

Pourquoi ?

Aujourd'hui encore les raisons de cela lui échappaient.

Aujourd'hui les plus belles demeures n'étaient plus que néant, de pars et d'autres.

Pourquoi ?

Qu'avaient ils gagnés à cela ?

S'imaginaient-ils victorieux d'une quelconque façon ?

Aujourd'hui, tous étaient perdants.

Demain, de nouvelles terres s'ouvriront.

Tous seront tentés d'y rebâtir un nouveau foyer.

Un nouveau leurre.

Sans paix, ces nouvelles demeures tomberont de plus belle et qu'importe le sang qui coulera...

Modifié (le) 15 juillet 2008 par Le baron