Soraya Posté(e) 3 juillet 2008 Signaler Share Posté(e) 3 juillet 2008 (modifié) Mauvaise nuit... Je n'arrive pas à dormir. Sans doute que je m'étais habituée au sol de notre tente.C'est seule dans cette chambre d'auberge que je repense à ce qui c'était passé. Ce qui c'était passé... Finalement, ce n'est pas ce lit qui m'empêche de fermer l'œil mais bien ce ressentiment, cette amertume, cette rancœur et ce dégoût qui me hantent.Chers ennemis, réjouissez-vous car aujourd'hui ce bout de terre que nous revendiquions, ce morceau de toile fièrement dressé ne sont plus ! Détrompez-vous, ce n'est certainement pas l'œuvre de ces mains répugnantes qui chaque jour s'acharnaient sur cet abris, mais le résultat de notre abandon.Devant le danger, nous avons préféré remballer nos affaires et rebrousser chemin. Délaisser ce qui était la plus prestigieuse et pour qui certains y ont laissé leur vie en la défendant. Maintenant elle n'est plus... Sans doute était-ce le choix le plus raisonnable, c'est ce qu'on me répète sans cesse. Combattre avec fierté, prendre le risque d'être vaincu ou fuir et sauver nos biens ? Je ne suis pas devin, eux encore moins mais j'aime espérer. Peut être suis-je trop optimiste... Peut être que je croyais en nous.Je me remémore nos troupes en train de ramasser ce qui restait de notre maison pour les ramener en lieu sûr. Cet air empeste le défaitisme et la mauvaise volonté. J'étouffe sous cette atmosphère... Je ne me reconnais pas, ce n'est pas moi. Je ne suis pas de ceux qui déposent les armes sans combattre quand il s'agit de protéger ce que nous avons de plus précieux. Je ne suis pas lâche...Je me sens seule quand je me rappelle ces belles paroles. Quitte à mourir dans mon sommeil, cela importe peu mais je la défendrai... C'est ce que nous disions, ce qu'ils me disaient. Ceux-là sont partis la queue entre les jambes me laissant seule avec ces mensonges.Seule face à l'incompréhension quand certains cri victoire. Seule à voir ici un échec... Seule à avoir été défaite. Seule blessée.La chute fait mal, elle est décourageante et démoralisante. Je veux rester à terre et arrêter de croire à des chimères.Alors j'ai pris un coffret où ranger mon espoir et mon courage... Peut être pour un nouveau départ. Mais ce goût amer, il ne veut pas me quitter. J'abandonne ma chambre pour une autre. Je n'arriverai pas à dormir de toute façon et je ne veux pas rester seule cette nuit.Lentement j'ouvre la porte. Pas de loup. Je ne sais pas si lui y arrive mais je le rejoins pour m'allonger à ses côtés et me blottir dans ses bras. Il n'y a pas de raisons pour que cette tente nous sépare nous aussi... Modifié (le) 3 juillet 2008 par Ara Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
La Noireaude Posté(e) 3 juillet 2008 Signaler Share Posté(e) 3 juillet 2008 (modifié) « - Ara... prends pas toute la couverture ma biche... j'me gèle les miches sinon... Ara... merde, t'abuses... j'ai froid... »Ma main tâtonne à la recherche du bout de tissu si réconfortant en cette froide nuit... Mais seul le contact froid du sable me parvient... Mes doigts courent sur le sol et le balayent. Mon esprit encore endormi met du temps à réalisé... Comment peut-on un jour regretter les ronflements bestiaux d'Ilbyria ? Pourtant, malgré l'obscurité qui a depuis peu gagné ces terres, aucun bruit ne se fait entendre. La bucheronne s'est tu... Paradoxalement c'est cette absence de bruit qui me fait lever la tête. Ce que je vois autour est étrange... Un tas de vêtements au milieu d'une plaine, voilà ce que je suis actuellement...Bordel, ils m'auraient fait une blague et m'auraient transporté dans mon sommeil hors de notre nid d'amour ? Ils sont vaches tout de même... D'accord mettre du sable dans les couchettes des autres n'étaient pas très fin de ma part, mais enfin quoi... Me déposer là, comme ça, c'est un coup à me faire gober par un cactus géant ! Vicieux ces p'tites bêtes... Je me lève en titubant, les membres encore trop engourdis par cette longue sieste. Je rassemble mes quelques affaires : mes moon boots, mon marteau de combat, mon parapluie, mon phœnix en peluche, la petite culotte d'Eliyane, mes trophées d'athlétisme, mon bonnet de nuit, ma gravure fétiche de Pat et Rik Saib'A'stien, mes chopes de bière vident dérobées à la taverne de Melrath, les porte-jarretelles d'Ara, un martinet, des menottes, un costume de... Euh... bref... Je ramasse tout mon kit de survie et commence à me repérer.Un palmier là... un autre là... à gauche encore un... Ok, alors premier bilan je suis dans un endroit avec beaucoup d'arbres. Ça c'est fait... Je fais quelques pas dans la plaine, la terre a été récemment remué, quelques taches de sang me font pousser un cri. Bon sang, mais ils sont stupides ou quoi ? Un peu plus et ils me déposaient dedans ! Ca aurait pu salir ma soyeuse chevelure, mais à quoi pensaient-ils ? Où m'ont-ils déposé... Bon et bien c'est parti pour une balade nocturne. On va pouvoir tester mon incroyable sens de l'orientation.Mon baluchon sur l'épaule je me faufile telle une ombre entre les arbres. Enfin telle une ombre... en plus bruyant : les couverts que j'ai discrètement emprunté à l'auberge tintent dans mon sac... Bizarrement personne n'est attiré par le boucan que je fais...Voilà des heures que je marche dans la nuit... L'impression de tourner en rond m'oppresse. Alors que je me laisse aller au désespoir je le vois... LE lieu où est confortablement posé notre mignonne tente chérie. Je cours vers la clairière aussi vite que mes petites jambes me le permettent.« - Ohééééé les copaiiiiiins, je suis rentréeeeeee ! »Les fourbes ne font pas un bruit, sans doute espèrent-ils être enveloppés par la nuit et qu'ainsi je passe mon chemin sans LA voir. Ils ont raison... On y voit goutte. Là où devrait fièrement flotter l'étendard des serviteurs de Kilinaí« il n'y a rien... C'est alors que je reconnais l'endroit... C'est là où ils m'ont étendu... Je suis revenu sur mes pas. MERDE ! Je fais quoi maintenant ? Et bien tiens, je vais camper ici et ils seront bien emmerdés de voir que j'ai bien dormi, que je n'ai pas été attaqué par un ennemi ou bien dévoré par un... un cactus géant... Oh et puis ils risquent de s'inquiéter si je ne rentre pas ce soir... Je... je... je vais continuer mes recherches...A nouveau je me remets en route... Le premier palmier me stoppe dans mon élan... Un papier y est soigneusement cloué. Ah bah va lire ça en pleine nuit sans lumière... Heureusement que j'ai ces allumettes que j'ai trouvé dans les poches d'Ilbyria alors que mes mains s'y étaient malencontreusement perdues. Je craque la première... « La Noireaude, tu dormais si... »... Elle s'éteint... J'en allume une deuxième... « ...si bien qu'on a préf... »... Troisième... «...préféré te laisser d... »... Quatrième... « ...dormir. Nous avons... »... Cinquième... «...avons été attaqué... »... J'attrape fébrilement la sixième allumette... « ...attaqué cette nuit. Alors.. » ... La septième me glisse des doigts et tombe par terre. Déjà le sable la recouvre. HUITIEMEEEE ! «... Alors nous avons décidé... »... Décidé d'organiser une soirée mousse géante ?... « ...décidé de démonter nous même la... » L'allumette me brûle les doigts et tombe par terre. J'ouvre la boite à la recherche de la dixième allumette. Mes doigts tombent sur un seul petit bout de bois... Plus qu'une allumette... suspense... « ...la tente. Dors bien ! »... Signé : les Ombres... Alors ça c'est vache les p'tits potes... Me laisser là ? Offerte aux intempéries, et qui sait : à un brigand qui pourrait me... détrousser et peut-être me voler mes vêt... Euh bref... C'est vraiment pas sympa...Après avoir chouiné un moment et maudit chaque Ombre sur au moins 14 générations, je me mis en route pour l'auberge. Route assez courte car notre tente (qu'elle repose en paix) était situé proche de notre tenancière préférée. C'est devant cette dernière que je m'aperçus que mes poches étaient vides... Ou presque vide : seulement quelques petites cuillères d'un restaurant de Melrath. Hop regard de velours, air de jeune fille apeuré.« - Ma bonne dame, je n'ai pas d'argent... Et j'ai si froid... »La mégère me reluque et d'une moue dubitative me tourne le dos pour s'occuper d'autres problèmes plus important qu'une demoiselle qui pourrait se faire agresser dans le centre-ville de la ville. On pourrait lui arracher sauvagement ses vêtements et voir ses petits-dessous en dentelle. Oh mon dieu ça serait affreux... « - Auriez-vous une planche en bois dont vous n'avez pas l'usage ? »D'un signe de tête son poireau m'indique un vieux cageot dans un coin. Ni une ni deux je m'avance vers l'objet et sors de mon baluchon un pot de peinture ainsi qu'un pinceau que j'ai accidentellement trouvé dans le sac d'Atalante. Trois petits coups ça et là et le tour est joué. Je remercie la bonne dame, la salue courtoisement et m'en vais dans la rue.Première étape : équilibrer tout mon barda. Deuxième étape, prendre l'air perdu. Troisième étape, je n'ai pas le souvenir d'une troisième étape. J'attrape le panneau que je viens de fabriquer. Sur celui-ci on peut lire « Ombre désespérée aimant les petits chiens cherche toit pour dormir pour cause de tente démontée. Pas sérieux s'abstenir. » La nuit allait être longue... oh oui très longue... Modifié (le) 3 juillet 2008 par La Noireaude Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Zam Burza Posté(e) 3 juillet 2008 Signaler Share Posté(e) 3 juillet 2008 Seul, couché dans ma chambre d'auberge, je rumine les évènements récents qui viennent d'avoir lieu.Cela faisait des jours maintenant que des combattants isolés s'acharnaient sur notre tente, essayant vainement de ...de faire quoi au juste ?Je ne saurais y répondre.Puis vient l'assaut massif, celui que l'on commençait à attendre au vue du manque d'actions des derniers jours.Mais encore une fois, il fut inutile, la tente résista.Pas tant que ça en fin de compte. La lassitude gagnait les rangs. Certains en avaient assez de ce harcèlement, de ce gaspillage de ressources. D'autres ne voulaient pas baisser les bras et désiraient défendre jusqu'au bout.J'ai alors dut prendre la décision la plus difficile depuis que la direction des Ombres m'a été confiée. J'aurais tant aimé défendre nos positions encore et encore. Défier jusqu'au bout ces fous qui se prennent pour ce qu'ils ne sont pas et les narguer jusqu'à mon dernier souffle...Mes yeux ont balayé l'assistance, cherchant à se raccrocher à quelqu'un, à trouver la solution dans un regard. J'ai vus Ara qui semblait perdue, dépitée. Je suis sur qu'elle aurait aimé rester, comme moi....Mais il me fallait avant tout penser aux intérêts de la faction, à l'avenirCe n'était pas une défaite, mais pourtant, elle en avait le goût...Plein d'amertume, j'ai donné l'ordre de plier le camps.Les quelques endormis furent réveillés et firent leurs paquetages, le coffre fut vidé....et la tente abattue.Je me retourne une nouvelle fois sur ma couche, ne parvenant pas à trouver le sommeil. J'observe la nuit au travers de la fenêtre ouverte, étendu sur le coté.Seul....Je n'aurais jamais crut que dormir seul, sans tout ces autres membres tapageurs en train de vaquer à leurs occupations sans se soucier du chahut qu'ils font me manquerait autant. Même ce lit m'était insupportable, ses draps m'étouffaient.Le plancher du couloir craque derrière moi, la porte de ma chambre s'ouvre doucement en grinçant presque imperceptiblement.Tout mes sens en éveil, je guette le moindre geste brusque de mon assaillant afin de le contrer.Aussitôt je reconnait sa présence. Je la reconnaitrait toujours. C'est Elle....Elle qui m'inspire, me grandit. Elle dont l'aura me nourrit.Je pensait être privé de sa présence avec la perte de notre habitat, et la voilà qui vient à moi...Je retiens ma respiration, mon cœur bât la chamade. Elle s'approche toujours, se glisse dans les draps et se colle à mon dos.Alors je me retourne, et délicatement passe mes bras autour d'elle, la serrant contre moi, embrassant sa chevelure....Comme si je craignais de la perdre comme j'ai perdu notre repaire.Et encore une fois, je sens une confiance sans borne m'envahir, comme à chaque fois qu'elle est la.L'avenir ne s'annonce pas brillant, au contraire...L'Ombre va s'étendre, et tout avaler dans ses ténèbres. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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