Essénaï Posté(e) 11 avril 2009 Signaler Share Posté(e) 11 avril 2009 Pluvia, le 11.Souvenirs..."Garde la tête droite, oui, voilà, comme ça, le menton un peu relevé.Lèvres pincées, ou moue boudeuse, ou bien encore dédaigneuse, je ne sais pas, c'est toi qui voit.C'est pas grave pour les yeux hein. Qu'ils brillent parfois on s'en moque. Surtout s'ils brillent parce qu'un homme est mort de ta main. C'est même mieux. Qu'ils brillent, mais pas n'importe quand non plus. Et surtout, surtout, qu'ils ne brillent pas parce qu'ils seront remplis de larmes, je te l'interdit, tu m'entends ?C'est bien ma petite, tu apprends vite.Ne jamais courber l'échine aussi.Et ton sourire, ce sourire franc et qui fait briller ton visage, tu le gardes pour toi. Si je le vois sur ton visage, je n'hésiterais pas à te frapper pour que tu comprennes qu'il est trop précieux pour être offert à tous. Surtout que peu sont ceux qui comprennent la beauté de ce sourire. Alors garde le.Il va falloir apprendre à contrôler ton corps et tes émotions mieux que ça ma petite. Je ne veux pas arriver à lire tes émotions sur ton visage. Tu as mal ? Entraine toi à garder un visage neutre. Tu es en colère ? Triste ? Heureuse ? Toujours pareil, un visage, sans la moindre trace d'émotion.Ton seul problème, ce sont tes yeux... Je ne sais pas comment on se débrouillera, ils brillent vraiment trop...Ah oui, il ne faut pas non plus parler. Enfin si, un peu, mais juste ce qu'il faut. Ne pas dévoiler quoi que ce soit sur toi par tes paroles. Juste dire le principal. Tant pis si on te trouve malpolie pour ça, après tout, l'avis qu'ont les autres de toi, leur jugement, doit glisser sur toi comme le vent sur les feuilles.Tu gardes tes pensées pour toi, tu te tais, tu écoutes. Quand je dis écouter c'est pas attendre gentiment que les autres parlent, ni non plus n'écouter que leurs paroles. Il faut faire plus que ça, voir la façon dont la voix vibre lorsqu'ils parlent, observer leurs yeux, leur posture... Toutes ces choses qui te sont interdites.Tu peux tout à fait ressentir des choses, je ne t'en empêche pas, mais garde ça pour toi !Et n'oublie pas pourquoi tu fais ça." Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Essénaï Posté(e) 11 avril 2009 Auteur Signaler Share Posté(e) 11 avril 2009 Je me recroqueville sur moi même, mes mains cachant mon visage. Je sens les larmes monter, un sanglot s'échappe. Et puis... Plus rien... Rien... Même plus de sanglot, même plus de larmes. Les yeux secs...Finalement, mon maitre est arrivé à faire de moi une personne sans émotions apparentes, je n'arrive même plus à pleurer ! J'en rirais bien, mais ça non plus je ne sais plus faire.Je me rappelle, quand il est mort, mon maitre, des gens sont venus. Je ne savais pas qu'il connaissait tant de monde, d'ailleurs ils étaient les premières personnes que je voyais depuis des mois, sans compter mon maitre bien entendu.Ils étaient là, tourbillonnant autours de son corps raidit par la mort, pépiant, certains pleurant, geignant. Il n'aurait pas aimé, oh non, il n'aurait pas aimé. Il aurait voulu que l'on fasse comme si nous n'étions pas triste, que l'on garde nos émotions pour nous.Et oh combien il aurait été fier de moi s'il m'avait vu ! Mains dans le dos, adossée au mur, je les regardais sans rien dire, sans rien faire, avec ce visage inexpressif qu'il m'avait appris à avoir, en toute circonstance. Même mes yeux, pour une fois, ne brillaient pas. Et je les regardais, et je les haïssais. Ils salissaient la mémoire de mon maitre, ils le bafouaient !Et sans cesse à dire son prénom. Korshar par ci, Korshar par là ! J'avais envie de leur crier d'aller se faire foutre, de se taire, d'aller pleurer ailleurs. Ne savaient-ils donc pas qu'un mort, on ne prononce plus son prénom ?J'avais envie qu'ils partent, pour ne plus les entendre, mais ils restaient, m'ignorant. et finalement c'était bien la meilleure chose qu'ils pouvaient me faire, m'ignorer...Le reste, je ne souviens plus vraiment. Je pensais à après, qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire moi ? "N'ai jamais peur de ta colère. Au contraire, dompte là. Tant que tu restes sur Terra, tu peux te permettre de perdre ton sang-froid. Mais une fois partie, tu ne pourras plus, et tu sais pourquoi.Alors laisse la colère t'envahir.Ainsi tu pourras mieux savoir comment te calmer, comment garder ce sang-froid si précieux. Tu saura faire en sorte que personne ne puisse comprendre que tu es en colère. Et c'est ça le plus important, que personne ne te devine.Alors laisse la colère t'envahir, concentre toi sur ta respiration, dompte la.Tu y arrivera.Ou alors..." Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Essénaï Posté(e) 12 avril 2009 Auteur Signaler Share Posté(e) 12 avril 2009 Pluvia, le 12.Je crois que mon maitre aurait préféré que je sois un homme. Je crois qu'il aimait les hommes. Je crois que j'ai de la chance d'être une femme. Lorsqu'il me parlait, il s'adressait à moi comme si j'étais un homme. Il m'achetait des habits d'hommes. Quand il était heureux, il me mettait de grandes claques dans le dos, qui m'envoyaient la plupart du temps au sol, et après il hurlait. Était-ce ma faute s'il ne se rappelait plus, parfois, que je n'étais pas un homme ?Je m'en moquais, du moment qu'il m'apprenait comment être forte. Et puis c'était pas bien difficile je pense. Quand il m'a trouvé, j'avais déjà fait la moitié du travail. Je m'étais enfermée sur moi-même, je ne parlais plus. Il m'appelait d'ailleurs le muet. Ça le faisait rire, eh le muet, vient là ! et le muet fait ci, fait ça...Le muet, je ne pense pas qu'il ai jamais su mon prénom. Et je me dis que c'est tant mieux. Je le garde pour moi, c'est mon secret, mon bien le plus précieux, personne ne peut me le prendre. Alors je suis devenue le muet.Mais parfois, je ne sais pas pourquoi, je me mettais à parler, parler, parler. Je racontais n'importe quoi. Des choses complétement décousues. Ça aussi ça le mettait en rogne. Et le muet, tu vas te taire ? qu'il disait. Alors j'ai du apprendre à ne plus parler comme ça. J'ai trouvé le truc, je parle aux arbres. Je crois que, si mon maitre l'avait su, il aurait fait en sorte que plus jamais l'envie ne me reprenne.Et il est plutôt fort pour ça, enfin, il était.Mais c'est pas lui qui m'a marqué le plus profond. Non, lui, ses coups, ça faisait mal, mais sur le moment, ça marquait, forcément, ma peau marque vite, mais ça partait.Alors que l'autre. Le beau parleur je l'appelle maintenant, parce que, dans ma tête, il est mort, alors son beau prénom, banni, oublié... Chut...Le beau parleur, ça lui va bien à l'autre. Lui, il m'a marqué profondément. Et physiquement, et mentalement. Le salaud.Chut... Tu ne ressens rien, tu as oublié. Hein que tu as oublié ce type qui t'a fait du mal.Comment oublier ? Il m'a marqué. Et puis c'est devenu un tic à force, à chaque fois que je réfléchis, que je me sens seule, que je me sens mal, je passe mes doigts sur la cicatrice qu'il m'a fait, sur mon poignet droit. Je ne sais même plus comment il a fait, je me souviens juste de la douleur.Et puis s'en est suivie celle mentale... Un beau parleur, ah ça oui, qui vous fait rêver, et qui vous jette, qui vous trahis...Mais ça c'est fini.Le beau parleur et le muet. On aurait fait un ravage nous deux. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Essénaï Posté(e) 12 avril 2009 Auteur Signaler Share Posté(e) 12 avril 2009 L'ironie me va bien quand je veux. Mais c'est fini. Fini, il est mort. Et moi je suis en vie. Je n'aime que le début. Il n'y a que le début qui soit bien, après, ça change. Fatalement. Il faut toujours que ça change, jamais que ça soit comme au début. Au début, Il me respectait, après Il est parti, comme si nous deux c'était pas important. Mon maitre aussi, au début il aimait bien mes yeux, après il les a détesté. Tout ça parce que trop brillants.La vie, c'est presque pareil, mais il suffit, quand je sens que ça commence à changer, de trouver un autre truc à faire. Toujours innover, tant pis si on a pas fini le truc précédent. Qui s'en soucie ?C'est pas que ça me fait peur, mais quand ça change... En fait si, ça me fait un peu peur. C'est pour ça sans doute que j'ai appris à ne plus extérioriser mes émotions. Je me disais que ça irait mieux comme ça. J'avais peut-être un peu tord en fait.Mais là.. La mort de mon maitre, je m'y attendais pas. Et puis, étrangement, c'est la première fin qui ne me fait rien. Il est mort, ça ne change rien. Enfin si, je suis libre de mes pas.Je ne savais pas trop, au début, ce que je voulais faire. Un nouveau début, ça oui, mais où ? Pour faire quoi ?Et puis ya des bruits qui courts. Melrath Zorac, ça pourrait être un bon début non ?Pour ça faut être forte qu'ils m'ont dit. Pas de problème j'ai répondu.Oh ça non, pas de problème. Ça viendra. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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