Les prévision d'un Historien

[Guest Onirie]

Les sages sont - ils fous ou les fous sont-ils sages selon vous? La réponse se trouve peut être dans leurs marmonnements, là où enflent les plus lourds secrets, éclatant comme une bulle de savon avant d'avoir trouvé une oreille attentive pour les décrypter, et les exploiter. Parfois, cependant, quelqu'un passe, toujours à l'écoute, capte un mot, une phrase.

Pour ceux, comme l'historien Frajole qui étaient des inconditionnels de la recherche compulsive quotidienne, tout mot pouvait déclencher une myriade de possible. Et ceux qu'il entendit en faisaient parti.

Il ne resta guère longtemps à écouter les divagation de l'homme croisé par hasard. Quelques instants lui suffirent à prendre note de l'ampleur du message transporté par l'errance d'un tel esprit. Les gens qui l'ont croisé sur son chemin de retour, racontent que ses pas s'effaçaient vite du sable du désert qu'il foulait pendant des lieux. Pressé d'arriver dans un quelque part que lui seul connaissait, sans doute. Cet endroit rassemblait tout son savoir, celui d'autres, d'érudits, et, pendant des jours il compulsa ses notes, recoupant les informations alors que, ignorants vous poursuiviez vos rêves.

A mesure que ses bougies se consumaient, son teint devenait plus pâle. L'homme qu'il avait croisé avait murmuré de nombreuses choses, mais une par dessus toute avait retenue son attention. Innocente, pourtant. Il avait parlé de destin. Ce concept n'avait jamais effrayé l'historien, ne serait - ce que parce qu'il n'y croyait guère. Mais pour d'autres cela avait une puissante signification. Après tout, n'avait "“ on pas des divinités capable de modifier notre existence au gré de leur envie? D'autant que, lorsqu'on en parlait, ce fameux destin avait toujours un peu trop tendance à plonger vers les chemins escarpés, au lieu de tranquilles routes de campagnes où volettent les moskitos.

Les fois passées cela l'avait alerté, mais sans plus. Ses recherches le menaient sur bien d'autres fronts après tout. Mais là, peut être était il le seul à pressentir ce qui risquait d'arriver. Et il cru bon de venir vous en alerter.

En route, il le fut très vite, le temps semblait avoir un nouveau cours, pour lui. La rapidité était de mise, et les abords de la cité de Melrath Zorac ne lui firent même pas ressurgir les vieux souvenirs d'enfance qu'il avait. Son esprit était entièrement pris par ce qu'il voulait dire. Près de la fontaine à l'intérieur de l'enceinte, il chercha à attirer tous ceux qui passaient par là.

« Peuple de ces terres, écoutez mon message, il est de la plus haute importance. Je suis un historien, oublié par le temps, féru d'éternité. J'ai découvert des choses qui risquent de concerner votre avenir! A chaque instant, vous imprimez par vos actes votre volonté dans l'Histoire de cette cité.. Mais tout me porte à croire que nous ne sommes pas les seuls... Eloignées d'ici des forces sont en oeuvre pour obscurcir l'avenir... Des esprits agressifs cherchent toujours et encore à amener la destruction. Les pierres de ces bâtiments reconstruits en sont la preuve. Vous avez connu des luttes, et vous en connaîtrez d'autres...

La souffrance et le changement frappent, tout un chacun. Et tout me porte à croire que d'une certaine façon, elle va frapper à nouveau. Mais pas aussi concrètement. L'Histoire le montre. Régulièrement, le malheur et l'indigence s'abat sur les êtres qui se trouvent confrontés à d'intolérables problèmes. Régulièrement, des coups du sort interviennent, modifiant vos vies, leur apportant richesses ou difficultés. Une nouvelle vague va frapper. Quel est donc ce fléau qui amène à réclamer de l'aide, vous faisant oublier, à vous ce qu'est l'oisiveté? Je l'ignore...

Mais un destin est en marche, et nous sommes aveugles de la teinte qu'il prendra. Nous devons nous préparer, à tout. L'inconnu pourra apporter son lot de joie nouvelles, mais ne vous y trompez pas, derrière se cache toujours de futurs tourments! Méfiance, prudence, et que l'Unique nous protège. souvenez vous des enseignements que vos traces de pas offrent. Si elles s'effacent du sol ne les laissez pas pour autant disparaître de votre esprit! »

Sur cette longue diatribe l'homme s'arrête. On le prenait pour un fou, sûrement. Cela signifiait "“ il qu'il devenait sage? Lorsqu'il prit conscience du marmonnement qui s'échappait de ses lèvres, il faillit sourire. Mais c'est vous qu'il regardait, couverts d'armures et de protection, d'armes ou de sortilèges. Curieux, hostiles. Peu importe.

Il rédigea 4 missives, à l'attention de pages de sa connaissance travaillant dans ces territoires touchés d'ostracisme. Envoyant par là une copie de ce qu'il avait dit, à faire connaître. D'une mission qu'il leur confiait. Il avait besoin d'informations pour étayer son hypothèse.... Sous l'ombre de la fontaine, il attend. Les curieux, les hostiles. Vous tous, qui pourraient faire la différence entre connaissance et ignorance, par votre appui.

L'aiderez vous?

Modifié (le) 8 novembre 2009 par Onirie

[Guest Onirie]

Les jours avaient passés, et une aide, nécessaire, lui avait été apportée. Il venait de recevoir le dernier compte rendu envoyé par l'un des pages situé sur les terres élémentaires. Mais tout était loin d'être pour le mieux. Des détails, apparemment anodins emplissaient son esprits de promesses funestes, tortueuses. Il était certain de savoir. L'ennui c'est qu'il ne savait pas quoi. Pas encore.

Quelques badauds trainaient encore à proximité, et il hésita à les héler. Mais il n'avait rien de précis à dire, sinon qu'il leur ferait part bientôt des conclusions de ses recherches. Rien qu'il n'avait déjà laissé entendre en sommes...

Il croulait sous les vélins, mais ne s'en formalisait pas. Son esprit était bien au delà de l'horizon, loin des faiblesses d'un corps qui l'accompagnait depuis trop longtemps. Au loin, il voyait le savoir l'aguicher, l'attirer. Se dérober.

Il partit à sa poursuite, réponses en tête et plumes et graines en poche.

Il ignorait alors que lui-même était poursuivit par ce qu'il cherchait.

[Guest Onirie]

Ses pas s'étaient depuis longtemps effacés dans le sable du désert. Ses angoisses s'y étaient maintenues. La peur est ce qui accroche le plus aux grains de sable, et la sienne avait suinté de tout son être à chaque pas. Les informations que vous lui aviez donné étaient-elles utiles?

Vous ne le saurez peut être jamais.

Un dernier regard vers la fenêtre, avant d'éteindre la bougie ou de sortir faire sa besogne quelle qu'elle soit. Quelque chose dans l'air, d'opaque, comme si à votre insu un discours passé avait fait son chemin. Ou que le cuisinier du coin a tenté de vous empoisonner avec ses piètres talents, au choix. Tout est possible, mais pas forcément réel.

Ce malaise, pourtant si. La nuit défile, et les têtes de toutes tailles sont posées sur de charmants petits oreillers. Ceux-ci, fournis par les soins d'une des soeurs aux mains usées, à force de les frotter l'une contre l'autre en comptant mentalement les sommes que vous leur versez au matin, récoltent tous vos secrets. Mais la question n'est pas là pour l'heure. L'heure est au trouble qui ponctue vos rêves. Au lieu des habituels lapins / limaces / gobelins / charmant être aimé(e) et autres papillons qui peuplent ces délires habituels, vous vous retrouvez, oppressés, luttant contre des créatures immenses aux crocs acérés, errant dans un cimetière et conversant avec un fantôme à l'attitude louche. Ou vice versa. Tout est question de gout après tout...

Mais l'angoisse est là, quelque soit sa forme, et même si le sommeil vous fuit, vous l'apercevez. Au fond d'un verre, dans une étoile, le clapotis de l'eau, le crépitement du feu, la course du vent ou les vibrations du sol.

Vous la sentez.

Comme vous êtes certain, pendant un instant, d'entendre résonner un cri depuis l'horizon jusqu'au plus profond de votre corps. Différent de celui que vous connaissez depuis toujours d'un Melrathien tombant sous les coups de son assaillant. Différent de ce que vous pouvez connaître. Si humain, et si... définitif.

Il vibre, traverse votre quotidien comme un éclair, laissant une marque en vous.

Mais telles les traces dans le désert, elle s'efface....

Cela s'est il réellement produit? Rêverie éveillée, absence ou reste d'un rêve....

Bien sûr vous vous souvenez encore de cet historien, Fra-quelque-chose un peu siphonné qui avait des questions idiotes... Mais pourquoi penser à lui maintenant, d'ailleurs?

Et vous retournerez à votre activité précédente, qu'elle qu'elle soit. Comme si de rien n'était.... Ou presque.

Ce que vous ne saurez pas, cette nuit - là, c'est qu'il revenait vers vous. Peut-être avait il trouvé quelque chose? Ou oublié de poser une autre question... Une lubie quelconque...

Il avait des craintes...

Celles - ci l'ont peut être rattrapées...

Peut être, qu'un jour, la vérité vous atteindra. Mais serez vous capable de la reconnaître?