Stanislas Posté(e) 1 décembre 2009 Signaler Share Posté(e) 1 décembre 2009 (modifié) Dans la taverne, le brouhaha ambiant est plus exaspérant qu'à l'accoutumée. On est loin des éructions grasses et malodorantes qui accompagnent le bruit habituel des chopines qui s'entrechoquent. Bien loin même. Aujourd'hui, c'est plutôt couinements stridents supra aigus et sauts à pieds joints simultanés de chaque petit groupe rassemblé dans la taverne. Il n'y a qu'une seule et unique chose qui puisse justifier un tel élan de niaiserie : les soldes. Et les nouveaux accoutrements de ces ahuris qui ne semblent pas en avoir profité pour s'acheter une paire de testicules semblent confirmer cette hypothèse. Et il n'y a pas de quoi s'extasier : des moufles tout ce qu'il y a de plus banal et de vulgaires amulettes. Un tel engouement général doit pourtant bien se justifier ; qui plus est, jusqu'alors il n'y avait pas de vendeur d'amulettes, sans doute un nouveau marchand est arrivé. Comment pourrait-on avoir envie de devenir vendeur dans le coin ? Entre les allumés du gourdin et les pyromanes, entre autres, qui n'hésitent pas à montrer tout leur savoir-faire sur ceux qui sont en train de faire affaire avec les vendeurs, il faut vraiment que ça soit par amour du métier qu'ils acceptent de voir leur boutique parsemée de morceaux de cadavres fraichement brouillés ou calcinés. Reste à trouver sans attirer l'attention grâce à un ingénieux système de mon invention où trouver ce nouveau venu pour me moquer de ses bibelots ridicules, lui mettre un coup de marteau dans le museau et lui souhaiter la bienvenue. L'ordre des choses à faire est sans doute à revoir, mais j'aurai à loisir d'y réfléchir sur le trajet. Grand temps de sortir d'ici, application de mon ingénieux et discret système en cinq étapes : Etape 1 : Repérer celui qui crie le plus fort ou celui dont les semelles causent le plus grand fracas dans la taverne... Fait. Etape 2 : S'approcher très discrètement de la personne précédemment repérée et saisir fermement son marteau... Fait. Etape 3 : Faire un swing du tonnerre dans les genoux dans le sens qui d'usuel ne peut se plier et rire grassement... Fait. Etape 4 : Observer l'individu se recroqueviller et hurler de douleur dans un simili de position fœtale pathétique... Fait. Etape 5 : Questionner le gros bébé qui vide toutes les larmes de son corps sur la localisation du nouveau vendeur... Fait. Tiens, il semblerait que je me sois fourvoyé. Pas de nouveau vendeur, simplement une horde de trolls qui font une escale à proximité et qui sont aussi simples à tuer qu'un jeunot fraichement arrivé sur Melrath Zorac après avoir eu une paisible enfance. C'est assez intéressant cette histoire de trolls, parce qu'on aura beau dire, les petits nouveaux c'est marrant deux minutes, mais ils ne nous laissent pas des moufles ou des médaillons en mourant, et ce même si ces objets sont d'une utilité relative. Il est grand temps que j'aille me farcir un ou deux trolls, parce qu'aux vues du nombre de moufles et de médaillons qui se trémoussent avec le corps de celles et ceux qui les portent, le troll doit être une espèce en voie d'extinction. C'est ça de faire des comas de plusieurs jours, on est déconnecté du monde et de tous les évènements marquants, du plus mémorable au plus insignifiant. Voilà l'entrée de leur campement. Ils ne se sont pas pris la tête pour ce dernier, ils ont purement et simplement squatté la caverne du golem de feu. Tiens, il y a déjà quelqu'un qui attend devant. Je ne l'avais jamais vu auparavant celui-là, il a du venir de loin pour avoir sa paire de moufles. Ce serait dommage qu'il prenne un coup de marteau dans la nuque qui le renvoie d'où il vient. Hé ! Hé ! ... Bon sang, il m'a vu. Mais pourquoi est-ce qu'il s'approche ? Il va me parler ? Mais... Il pleure en plus, et ce n'est même pas un elfe. En plus, je ne comprends pas un fichu mot de ce qu'il me dit, drôle de langue qu'il parle, et avec les sanglots qui font se hérisser chaque poil de mon corps, ça n'aide pas. « J'suis le Velsans ». Ça doit surement être son nom de famille... « J'ai pris un beau nusse pour devenir le Velsans super vite parce que trois chiffres c'est le pied ». Alors là, rien compris. « Sans beau nusse je serai pas le Velsans et j'aurais pu revendre plein de moufles et être riche ». Je passe mon tour. « Pourquoi le le Velkatrvindizneuffe serait riche et moi pauvre ? Y a aucune différence entre nous ! ». Il me saoule. Et voilà, il m'avait cherché. J'ai rien contre les étrangers, ils ont le droit de parler aussi, ça ne me pose aucun problème, mais à essuyer sa morve sur ma cape qui n'est presque pas tachée de vomis et autres excréments, il a dépassé les bornes des limites. Enfin, ce petit échauffement m'aura fait un sacré bien, je suis fin prêt à éclater les trolls. J'ai oublié de prendre de l'acide ou du feu pour achever les bestioles, mais avec toutes les bières que j'ai bues, mon urine sera sans doute suffisamment acide. Ah, voilà l'entrée ! ... Et encore un guignol que je n'avais jamais vu qui se tient devant l'entrée. Celui-là j'ai bien envie de ne pas lui laisser le temps de dire un seul mot. « Vouuuuuuus ne passerez paaaaas !! ». C'est à moi qu'il parle ? Non parce que deux guignols "“ trois en comptant celui de la taverne "“ c'est déjà plus que la dose autorisée par jour pour un nain. Je vais lui dire gentiment de me laisser passer, on verra bien ce qu'il en dit. « Fuyeeeez, pauvre fou ! ». Moi ? Fuir ? Aurais-je à faire à un vulgaire bouffon divertissant les aventuriers qui vont et viennent du campement troll ? Allez, rien de tel qu'un coup de marteau pour marquer le coup ! ... Il n'a rien senti. Là, il y a quelque chose qui m'échappe. Suis-je encore dans le coma ? « Stupide Hobbit joufflu ! ». Hobbit ? Moi ? Mange donc le marteau du Hobbit en travers de la figure et on verra si je ne suis qu'un vulgaire pieds-poilus. Vraiment étrange. Il ne ressent rien. Sa puissance serait-elle telle que mes coups sont vains ? Bref, je ne vais pas m'égosiller avec cet homme étrange, je repasserai plus tard, il doit bien y avoir quelques badauds à broyer dans les parages pour faire passer le temps. Vraiment personne, c'est d'un ennui ! Etonnant de ne voir personne aux alentours, il ne me reste plus qu'à aller marcher sur toutes les fleurs que je verrai pour faire enrager les elfes. C'est nettement moins divertissant que le son du nez qui s'incruste de trois ou quatre centimètres à l'intérieur du crane, mais c'est ma foi mieux que rien. Oh, un champignon. Etrange champignon. ... Son goût est à son image, étrange. Mon estomac est en feu, j'ai ce curieux flash qui va et vient dans mon esprit... «1UP ! 1UP ! 1UP !», encore un charabia inexplicable. Puis, chaque muscle de mon corps semble devenir aussi flasque qu'un chamallow, et ce bien que chamallow soit un mot que je vienne d'inventer mais qui me semblait convenir parfaitement à la situation. Je prend donc la décision spontanée de m'écrouler à l'endroit même où je me trouve pour faire un petit somme, qui plus est dans la position fortement inconfortable que j'ai prise en m'écroulant. Je sens que je n'aurai aucune difficulté à m'assoupir, si je ferme les yeux ne serait-ce qu'une seule seconde, je vais aussitôt m'endor... Modifié (le) 1 décembre 2009 par Stanislas Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Stanislas Posté(e) 1 décembre 2009 Auteur Signaler Share Posté(e) 1 décembre 2009 (modifié) « ... Miiiiiir ! Miiiir ! Luigiiiii, tu entends ça ? Mir est en vue ! On arrive bientôt ! Yehaa ! Peach et Bowser, nous voilà ! » Est-ce que je suis revenu dans la taverne ? L'odeur a beau être différente, les couinements et les tremblements causés par des sauts successifs pieds joints sont, quant à eux, bel et bien là. J'ouvre un œil, puis l'autre. Je suis au milieu d'une pièce circulaire faite d'un matériau étrange, et lorsque je regarde par la fenêtre, je vois... Qu'est-ce que c'est que ce truc ? On dirait des étoiles. Des étoiles à gauche, à droite, en haut, en bas... Partout. En supposant qu'il y ait bien une gauche, une droite, un haut ou encore un bas dans cette chose étrange. Tiens, ils ont remarqué ma présence. « Mario, c'est qui donc que cet énergumène que nous avons là ? » L'énergumène il s'appelle Stanislas, foutre dieu ! C'est ce que je lui répondrais si je n'étais pas autant désappointé. Mais je reste là, les yeux exorbités, la bouche entrouverte accompagnée d'un léger filet de bave. « Surement un mécanicien Luigi, les gens n'apparaissent pas ici comme par magie. La base a du omettre de nous parler de lui à l'heure du départ, tu sais bien que Toad a fait tout un foin aux ingénieurs et au chef de projet pour que mon kit main libre fonctionne même ici car il veut que je l'appelle chaque soir pour lui faire un compte-rendu de l'avancement de notre aventure... Y a de quoi décontenancer même le plus grand ingénieur du monde ! ». Je ne sais pas qui sont ces deux là, mais ils sont originaires du même endroit que celui que j'ai éclaté tout à l'heure entre la taverne et la grotte des trolls. « En tout cas, il n'a pas la tenue réglementaire, je vais régler ça... ». Tenue réglementaire ? C'est quoi encore que cette chose là ? Il va falloir que je me trimballe avec les mêmes choses qu'eux ? ... Ah et bien apparemment oui. Alors on commence par la sheumiz comme ils disent... la salope quelque chose ensuite et la casse kète pour finir. Non, pas pour finir aux vues de leur bavardage, j'ai droit à un rasage de ma barbe trentenaire et de ma chevelure. « Bon, Luigi, va lui chercher une clef à molette, des fois qu'il faille faire des réglages dans les réseaux d'aération avant l'amirissage. » SYMPA LE GOURDIN ! C'est bien plus solide que mon marteau, la prise en main est ma foi aisée et en tournant ce bidule là ça permet de régler la largeur de ce machin et ainsi de... Ouuuuuh, je vais me faire plaisir moi avec ça. Alors que je suis perdu dans mon extase devant la clef molle, drôle de nom d'ailleurs, j'entends celui en rouge dire à celui en bleu et à moi d'aller nous allonger pendant la mirssage. Je m'exécute, soucieux d'atteindre l'instant où je pourrai utiliser la clef molle. « Bon, vous le savez déjà, mais durant l'amirissage, on risque tous de tomber dans les pommes et, de sorte à voir celui qui tient le plus longtemps, on va tous compter dans nos têtes jusqu'à nous évanouir, et celui qui aura atteint le plus haut chiffre aura gagné. Ça vous va ? » Je n'ai pas tout suivi, n'étant pas un fanatique des phrases excessivement longues ni même des pommes, mais j'ai compris qu'il fallait compter. Ça je sais le faire. Pas très loin, mais assez tout de même, du moins je l'espère. Un... Deux... Trois... Quatre... Cinq... Six... Hu... euh Sept... Huit... Neuf... Dix... Onz... Onze... Do... Do... Modifié (le) 1 décembre 2009 par Stanislas Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Stanislas Posté(e) 1 décembre 2009 Auteur Signaler Share Posté(e) 1 décembre 2009 « Douze ! Oui douze ! Douze milles ! J'ai vendu l'amulette du troll pour douze milles pièces d'or ! Je suis riche ! RICHE ! » Qu'est-ce qu'il se passe ? Je suis où là ? Ah, de retour là où je me trouvais avant, et une flaque de ce qui semble être ce que j'ai bu hier soir et mangé tout à l'heure, à savoir le champignon, orne ma sheumiz et le sol. ... Ma sheumiz ? Comment est-ce possible que je puisse porter ces haillons ? Cette faille spatio-temporelle est vraiment des plus étranges. Qui plus est, il va falloir que je tache d'arrêter d'inventer des mots, ça en devient lassant. Surtout que je me les dis à moi-même et qu'ils n'auront donc jamais la chance de percer et d'être employés par la majorité des nains et des autres espèces. Il ne me reste donc plus qu'une chose à faire pour terminer cette matinée en beauté : tester la clef molle sur cette olibrius qui chante à tue-tête qu'il a sur lui douze milles pièces d'or et voir si cette faille spat... si ce bidule étrange qui m'est arrivé en valait le coup ! Fin. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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