Essénaï Posté(e) 18 octobre 2010 Signaler Share Posté(e) 18 octobre 2010 (modifié) Jour un : quelle heure est-il ? Depuis combien de temps suis-je ici, à attendre les indications de Asinus pour me placer, aider pour ce totem. Ce n'est pourtant pas la première fois que je viens ici, aider, mais je n'arrive pas à me souvenir. Une place ici, une autre là. Je le fais sans un mot. Je m'assoie là où il faut, et attend que les autres s'organisent. Enfers, Souffle, Escorte. Peu importe qui cherche à faire le totem, la pagaille règne toujours. La fin est proche. Nous sommes attaqués. Je rentre à l'auberge. Ce soir je n'ai pas envie de me suicider en me battant contre plus fort que moi. Il faut savoir reconnaître ses forces, et surtout ses faiblesses. Si encore Ao avait été là, peut-être que... Alors je rentre, je zigzague. Évite les batailles, les hommes que je ne connais pas. On doit appeler ça de la lâcheté. Je m'en moque, je n'ai pas le temps d'y penser. Ça alors... Ces yeux... Je me retourne, qui est-ce ? Il me semble les avoir déjà vu. Mais déjà je me retrouve devant l'aubergiste. [...] Je sors. Paie l'aubergiste. Mon pas se fait de plus en plus rapide à mesure que je m'avance vers le Nord. Pourquoi ? Voilà que je cours. Je n'ai pourtant aucun ennemi à mes trousses. L'autre aubergiste. Je suis essoufflée, mais elle comprend ma demande. Une chambre, dans laquelle je dépose mes affaires, sans y faire attention. Et je cours encore, vers la taverne. Ça y est. Trouvé. Il est là, dans un coin. Il m'attend. Oui, vraiment. Quelqu'un m'attend moi, pour une fois. Je reprends mon souffle et je me dirige vers lui. Ce qui n'était au début qu'un jeu à propos de sa beauté, devient vite une chose plus forte, que je n'arrive plus à contrôler, et qui m'embarque. Un échange. Une rencontre. Il n'est pas ce qu'il semble être. Il se dit mort, parle mieux que les vivants de ces choses. Prétention et orgueil ne le décrivent plus. Un sourire amusé flotte même à mes lèvres lorsque je me souviens de notre premier échange. Physique de rêve, culture hors norme. Tout cela est dépassé. Et c'est tant mieux. Un peu de profondeur dans une conversation ne fait pas de mal. Et puis les épaules... Mais ceci... Chut... Un autre jour je le raconterais, ou jamais. Ce soir, je parle de l'homme. L'homme. Qui parle, répond. Raconte. Se raconte. Enfin. Le manque de réponse sur ces Terres est désolant et voilà que, à présent que je trouve quelqu'un qui me réponde "“ qui m'attende, et un certains nombres d'autres critères tout à fait subjectifs - , ce dernier va bientôt disparaître. La mort arrive toujours au mauvais moment. Ou alors je suis juste en retard. Jour deux : il est toujours là. Moi aussi. Il me parle toujours. Je devrais aller m'entrainer, pour ne pas être à la traine avec Ao, et pourtant je reste là. Épaules nues, mais chut... Combien de jours encore ? Huit... C'est bien peu. Je voudrais lui apprendre ( réapprendre ? ) certaines choses. Pourquoi oublier ? Pourquoi ne plus savoir faire, ressentir ? Pourquoi la mort, si lente, qui le prend ? Non, cette dernière question n'en est pas une, il m'a expliqué, et puis, je le sais. Je l'ai déjà vu, sur d'autres que lui. Sur moi un temps. Avant Ao. Le sauveur. Et lui, en face de moi, a qui j'ai enlevé l'armure. Ai-je bien fait ? N'est-ce pas là sonner le glas de son passé de guerrier ? Est-ce une bonne chose, de ne laisser que l'homme devant moi, non plus le guerrier ? Après tout, il ne faut pas l'oublier, il n'est pas que guerrier, que meurtrier, il est aussi homme. Trop souvent les gens s'arrangent pour que l'on oublie cette simple idée. Alors, l'homme reste devant moi. Me parle. Me touche "“ mentalement, physiquement ? J'aimerais être son sauveur. Mais je ne suis qu'une femme. Jour trois : il pleut. Quelques mots. Douceur. Un autre regard qui se porte sur cet homme. Comme quoi la nature humaine n'est pas si simple. J'ai l'impression de retourner en Enfers, avec ces hommes qui tuaient pour Hadès, mais qui au fond étaient aussi aimables que d'autres une fois que tu savais leur parler. Une fois que tu avais fait un pas vers eux. Il pleut. Mes poches sont pleines, je ne demandais rien, juste quelques paroles, et des épaules. Un sourire me monte aux lèvres. Ses dernières paroles y sont pour beaucoup. Les miennes seront : merci, pour les épaules et la discutions, même si cette dernière n'est pas finie. Jour quatre : il ne sert plus à rien de compter les jours. Il est parti. La mort l'a emportée. J'aurais aimé qu'elle attende un peu, juste un peu plus... Mais c'est déjà beaucoup. Un bref aperçu. Un homme de plus est parti. Rejoindre les innombrables autres. Un homme aux yeux rouges. Un homme. Un guerrier. Caine. Modifié (le) 18 octobre 2010 par Essénaï Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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