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Terre des Éléments

La rencontre


Helevorn
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Le temps est à l'orage. La pluie bat le sol. Intensément.

Aqua contre Terra.

Elle ne lui laisse aucun répit depuis des heures. Elle l'abreuve, l'inonde, dessine dans sa chair de nouveaux paysages, de nouvelles cicatrices.

J'observe, silencieux, à l'abri d'un auvent.

Le repaire des Constels est désert. Je m'imprègne du lieu, de l'odeur de la terre mouillée, de l'architecture des bâtiments, de la forêt alentours, du son clair de l'eau cognant les toits et de la brume vaporeuse qui s'étend lentement sur le sol.

L'endroit m'est de plus en plus familier, je vais et je viens d'un bâtiment à un autre, croisant souvent quelques compagnons d'armes. La palabre est ma principale activité depuis mon intégration, je glane ici et là quelques informations utiles, je fais connaissance, je bois des verres puis je repars flâner, espérant trouver au détour d'un couloir un lieu que je n'ai pas encore exploré.

N'y a-t-il pas de salle d'entraînement quelque part ? pensais-je.

Je décidais de m'aventurer au sein d'un lieu que je n'avais pas encore examiné, espérant y trouver une salle remplie d'armes diverses, d'armures étincelantes, dont le sol serait recouvert de tapis de luttes et du plafond serait accroché quelques mannequins en sacs de jute emplis de paille.

J'arrivais dans un large hall circulaire, haut de plafond et entièrement recouvert de marbre, une atmosphère chaleureuse et humide planait dans l'air. Le mur du fond était flanqué de trois portes de bois noble comportant des inscriptions sur chacune. Curieux d'en apprendre plus sur cet endroit singulier, je m'approchais.

Dans le panneau de la première porte était gravé : Le Miroir de Diane, accompagné d'une mention "Réservé aux femmes".

La seconde portait l'inscription Antre des Mâles suivi de "Réservé aux hommes".

La troisième et dernière portait le nom de Les Sources Chaudes et se disait "Mixte".

Je reculais d'un pas, perplexe sur ce qu'il pouvait se cacher réellement derrière ces portes. Une étincelle d'espièglerie frétilla dans mes yeux à l'idée de pénétrer dans le Miroir de Diane, mais je me ravisais rapidement, le minimum de bonne manière qui m'habitait me pressait de ne pas passer pour un rustre violeur des règles d'une communauté que je venais à peine d'intégrer.

Je posa ma main sur la poignée des Sources Chaudes et pénétra dans les vapeurs du couloir.

Le corridor était éclairé sporadiquement par quelques bougies emprisonnées dans des bulles de verre pendues au plafond, se balançant doucement sous les vagues de vapeur. Vêtu comme je l'étais, la chaleur et l'humidité devenaient rapidement étouffantes.

Au bout de quelques mètres et après avoir retiré ma cape, je découvrais une ouverture dans le mur qui débouchait sur un vestiaire. Sur un banc de bois était disposé quelques serviettes sèches, et contre le mur quelques casiers abritaient les affaires des visiteurs.

Je retira mes vêtement sans tarder, le corps déjà échauffé, les fourra dans un casier libre et noua une serviette autour de ma taille. Reprenant le corridor, j'avançais pieds nus sur la dalle humide et tiède, passa par un petit bassin d'eau claire m'arrivant aux chevilles et fini par aboutir dans une pièce immense.

Le marbre se mêlait à la pierre brute. Je venais de pénétrer dans une caverne naturelle, creusée par l'eau, dont les courbes douces et rebondies invitaient la caresse. De nombreux bassins s'étaient formés par l'érosion et le temps. Plus ou moins étendus, plus ou moins profonds.

L'air tiède et épais s'accouplait au parfum âcre de la roche.

Une brume épaisse voguait sur toute la largeur du lieu, empêchant aux visiteurs de s'identifier clairement. Des nuages apparaissaient les formes des corps et des têtes, rien de plus. Pas un détail, à peine un geste, a moins de se tenir à moins d'un mètre. Impossible pour moi de dénombrer, et encore moi de déterminer s'il s'agissait d'hommes ou de femmes.

Ma serviette glissa au sol et je m'enfonçais dans l'eau chaude. Ma nuque se laissa bercer par le léger remous de la source. Je fermais les yeux, les oreilles immergées, profitant du silence sourd et mystérieux d'Aqua qui me portait amoureusement au creux de ses bras liquides.

Une onde légère et fluide vogua jusqu'à mon corps, j'ouvris lentement les yeux et distingua une ombre se dessiner dans la brume...

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Immobile devant ma fenêtre, j'observe le ciel qui se déchire, une lutte entre de sombres nuages, de violents éclairs et le tonnerre, en cet instant tout se mélange et ne forme qu'un amalgame des éléments. J'aime ce temps secoué entre larmes cinglantes, et force colossale. Je souris, parce que tout ceci, nous ressemble tant. Tout ceci me rapproche un peu plus de ce qu'étais notre ancien Roi. Il n'a guère baissé les armes, il à juste décider d'être ce qu'il à toujours été un vent violent, ou une brise aguichante.

Je le ressens en ce moment, et tout ceci me décide à franchir le pas de ma porte pour humer un peu plus l'odeur qui se dégage dans l'air.

Le campement est désert, il y a juste les ombres qui se faufilent entre les troncs d'arbre. Elles surveillent et attendent le moment propice pour se montrer. Ce soir pourtant, je ne leur léguerai rien. Ils m'observent et s'est déjà don. D'ordinaire, ils savent qu'une fois leur devoir terminé ils doivent retourner sous terre, et rester à l'affût. Je leur offre juste une révérence en passant. Ils s'en retourneront.

J'hésite un instant, je ne sais quelle direction je vais prendre, l'envie de me rendre au Temple est bien grande, cependant, j'ai comme la sensation, qu'il ne faut point que je y aille.

Ou est-ce moi qui m'inflige cette barrière invisible ? Il est probable. Je sais que si je franchis les portes de notre Mausolée, alors, derrière moi je le refermerai, puis trouvera le moyen de sceller l'entrée. J'ai encore à faire en ces Terres, il n'est je suppose sans doute point l'heure pour moi de me retirer.

Guère tout de suite...

L'eau est mon élément, et lorsque mon cœur cogne, la pluie suis la mélopée des mes battements. En cette nuit qui s'avance, une tempête se profil, et l'eau se déverse en abondance. Il est difficile de voir à peine plus loin, tant le rideau de pluie est opaque.

Je traverse le chemin de terre, et sans même m'y faire allusion, je prends la direction des Thermes. L'eau, encore une fois, elle sait apaiser quand il le faut.

Je soupire longuement, et enfin me retrouve face aux entrées des trois bains.

Je regarde le ciel, et l'orage n'a point l'air de vouloir se calmer, il est hargneux, et ne veut point qu'on marche sur ces plates-bandes, du moins, c'est l'image que m'envoie mon esprit. Il est évident que pour jouir d'un peu de tranquillité, le miroir est à ciel ouvert, sans aucun réel abri. En général ce n'est guère ceci qui me déplait. Mais en cet instant, je ressens une présence de l'autre côté. Là ou tout est permis. Je me remémore alors avec malice un sourire sur les lèvres, la foi ou Malicius m'a entendu. Je peux être certaine qu'il ne s'agit pas du Guerrier de feu.

Mhmmmm ...

Je freine mon entendement dans sa lancée, parce qu'il serait encore capable de me titiller mon esprit !

Je secoue la tête à peine, et décide en bon escient de m'aventurer dans les mixtes...

La vapeur séjourne ou bon veut-elle, l'ont n'y discerne pas grand-chose d'où je suis, si ce n'est que l'eau ondule différemment à certains endroits. J'enlève alors mes vêtements, les fait choir au sol, puis emprunte les petits escaliers, et m'enfonce dans l'eau. Lorsqu'enfin, je suis recouverte d'eau jusqu'à la taille, je m'avance encore, encore un peu. La moiteur déjà me gagne, et il me tarde de totalement me plonger à l'intérieur du bain. Je passe ma main dans mes cheveux trempés et regorgeant d'eau de pluie, puis remarque à peine plus loin, un masse sombre qui semble ne point faire partie de la roche. Je fais appel à mon sens, et l'obscurité s'en devient bien plus clair. Il n'est guère loin le guerrier, un nouveau qui plus est. Un sourire sardonique se dessine sur mes lèvres, il ne peut s'imaginer même tout ce que je pourrais faire de lui...

Si proche, il ressent ma présence comme une ombre parmi les ombres, ma silhouette, juste elle taillée dans l'obscurité se répercute sur le drow insouciant. Qu'il ouvre donc les yeux, et je serai déjà bien plus loin que ce qu'il peut penser. Il entendra juste le bruit d'une goutte qui tombera et s'échouera à même ses lèvres.

Je passe à côté de lui, peut-il me distinguer ? Je tends ma main, puis d'un doigt fais couler la perle cristalline. Je suis déjà parti, un peu plus loin, je l'observe ensuite un bref moment, souris à nouveau, secoue la tête , puis la plonge sous l'eau rien qu'un instant.

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Une goutte d'eau chaude perla sur ma bouche. L'ombre avait déjà disparu. Mon instinct alerta chacun de mes sens. Quelqu'un était ici, je n'avais pas rêvé. Je fermais à nouveaux les yeux, inspirant sereinement les effluves caressant la roche, guettant le moindre mouvement d'onde, la mélodie langoureuse des remous. Une odeur singulière, un parfum familier mélangé à l'humidité s'insinua jusqu'à mes narines. Je l'inspira profondément, saisissant toutes les notes de la fragrance. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Une vague délicate remonta sur mon torse. Mon regard de jade scintilla d'excitation. Le jeu venait de commencer.

Je m'immergea lentement dans les eaux du bassin, et nagea dans le fond aussi lestement qu'une murène en prédation. Je contournais ma cible dont les courbes devinrent bientôt plus précises. Sa chevelure de feux dessinait un voile déchirant dans les profondeurs. Son pied chercha un appuis, une impulsion et elle remonta la tête à la surface. Arrivant dans son dos j'en profita pour m'élancer sur elle. Le mouvement naturel de l'onde fût brisé par ma brasse de fond, la jeune femme fit volte face au moment où mes mains saisirent fermement ses poignets. Mon visage surgit de l'eau face au sien. Par réflexe elle résista un instant à ma poigne puis nos regard se pénétrèrent en silence.

OLOTH ZHAH TUTH ABBIL LUETH OGGLIN, IGNIS...

Tu te fais prendre à ton propre jeu ma chère.

Lui lançais-je avec ce sourire insolent qui me caractérisait, et qui je savais, avait tendance à la provoquer plus que de coutume.

Modifié (le) par Helevorn
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Dans les profondeurs marine tout ce sait, tout se sent, et tout se vit. Je ressens vibrer la roche comme si un volcan était prêt à s'éveiller. Se doute-t-il vraiment que je ne le sens point venir ?

Je refais surface, pour reprendre ma respiration. Qu'il vienne donc un peu plus près, et je lui céderai quelques pointes de mon savoir. Un rire discret s'évade de ma bouche. L'eau adopte à présent un remous bien plus violent qu'auparavant je baisse la tête un instant, je ne sais d'où il va émerger. Et ça a le don de m'exaspérer. Je décide alors de me retourner la chaleur s'intensifie juste derrière mon dos, j'en déduis que c'est de là qu'il va apparaître.

En effet, avec un bruit d'éclaboussure, il me fait face, et nos visages sont à courte distance. Je le regarde alors ardemment, ses mains sur mes poignets me fait sourire.

Que croit-il ainsi?

« Helevorn, Helevorn, crois-tu réellement que je me laisse piéger aussi facilement ? »

Je secoue la tête négativement.

Je profite de ce mystérieux instant pour murmurer une incantation inintelligible. Alors, l'eau remue, tourne et se laisse entrainer par le vent. D'abord bien gentiment, ensuite, un peu plus fort, jusqu'à ce que se mélange intensément l'air et l'eau. Tout ceci dans une étrange moiteur, tout s'amplifie et finit par former un léger typhon à l'aube de sa naissance prêt à s'abattre sur sa proie.

L'elfe lâche prise et desserre un brin son étreinte sur mes poignets. J'en profites alors, je les libère, et d'un coup sec je retire mes mains, puis me penche vers son oreille pour lui susurrer quelques mots.

« Tel est pris qui croyait prendre au final. Que vas-tu faire à présent Drow ? Ne cherche point à toucher là ou tu pourrais te bruler, c'est dangereux. »

J'ai cette petite touche de provocation qui vient s'insinuer dans ma dernière phrase. C'est à mon tour de lui afficher un sourire, et celui-ci se fait carnassier.

Modifié (le) par Ignis
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La sorcière incante l'élément qu'elle maîtrise le mieux, l'eau. Ses lèvres poussent des paroles inaudible d'une magie de destruction élémentaire. La surface liquide vibre puis boue autour de nous, et se forme peu à peu un tourbillon grossissant de seconde en seconde, s'emparant de l'eau des bassins alentours. Je fronce les sourcils. Ignis profite d'un instant inattention pour se défaire de ma prise et me susurre à l'oreille.

« Tel est pris qui croyait prendre au final. Que vas-tu faire à présent Drow ? Ne cherche point à toucher là ou tu pourrais te bruler, c'est dangereux. »

J'accroche son regard. Son besoin de domination et son arrogance sont telles qu'elle semble oublier à quelle camp j'appartiens, seul compte sa victoire. Je m'interroge alors sur ce qu'elle compterai faire de moi si elle parvenait à me réduire au silence.

Le tourbillon se transforme bientôt en typhon, mes pieds ont touchés le fond, le niveau de l'eau m'arrive sous les genoux, des rafales de pluie me fouettent le corps. La nécromante à les bras levés, un simple geste de sa part et la tornade s'abattra sur moi. Milles alternatives se pressent dans mon esprit, mais je dois agir. Je soutiens à nouveau son regard, élevant la voix pour qu'elle m'entende au milieu de la tempête.

Que cherches-tu, Ignis ? Ma reddition ? Mon humiliation ? La victoire ? Si tu es ici pour me vaincre, sache que je ne suis pas là pour asseoir ma domination. Tu te trompe d'homme, et plus que tout, tu connais très mal les elfes noir...

Pour toute réponse, la sorcière ordonna aux trombes d'eau de s'abattre. Sans la quitter du regard, je prononça une incantation dans ma langue ancienne et disparu soudainement.

Les yeux d'Ignis s'écarquillèrent face à ma disparition quand une vague de plusieurs mètres tomba dans le bassin. La violence du choc fût telle qu'elle se fit surprendre elle-même et alla se réfugier au sommet d'un rocher.

De mon côté, dissimulé par un sort d'invisibilité propre aux capacités naturelles des drows, je n'eûs pas le temps de rejoindre la rive et fût brutalement projeté contre les rochers. Un filet de sang s'échappa de mon arcade sourcilière et de ma lèvre inférieur. Je me débattis contre le courant quelques instants avant de réussir a prendre appuis sur la rive et a m'y hisser. Le sang gouttait abondamment sur la pierre. Je remercia mentalement la déesse de l'Air qui, dans sa bonté pour ses enfants, avait amoindri la violence du tourbillon. Le choc aurait pu avoir raison de moi.

Sonné, je me traîna dans le renfoncement d'une cavité, là où la sorcière ne pouvait me voir de son poste d'observation. Je m'assis, le corps endoloris, le souffle court, le dos contre la pierre tiède et tenta à l'aide de mes faibles facultés de guérison d'arrêter l'hémorragie. Le sort d'invisibilité se dissipa progressivement, me livrant à la lumière des lieux. Mes sens décuplés par l'adrénaline, je guettais le moindre mouvement autour de moi...

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Du haut de la roche j'observe, est-ce donc le fait qu'il me provoque sans cesse qui m'ai fait abattre le typhon avec tant de hargne ? Cela n'aurait point du se produire, il me pousse, encore et toujours jusqu'à ce que je cède, et qu'il me fasse atteindre un point proche du non retour.

Dans la tourmente, viennes se déchainer les visions chaotiques, je lui inflige le savoir, je lui montre certainement l'apocalypse là plus troublante qui soit. La totale improbabilité. Il tourne le typhon, mais en aucun cas s'abattrait sur une étoile, il ne me connaît point, et s'avance dans une hypothèse qui ne peut se réaliser. Se rend-t il compte qu'il est à l'instant même prisonnier de ses propres appréhensions. Ceci, je peux l'infliger, Ensuite la route est longue jusqu'à ce qu'il comprenne qui sont les Constellations, il est des nôtres à présent, rite de passage ? Il est probable, Déchaîné par son insolence.

Je souris alors, parce que de son corps je peux le voir souffrir de ces tourments. Mais je vois en lui l'appétence qui le dévore. Il apprendra. Qu'il ne craigne guère, je ne pourrais le tuer. C'est là qu'il se brûle, verra-t-il en moi ce que je suis réellement ? Sans nuls doutes. Et cela lui fera prendre les mesures qu'il voudra y mettre.

Il crie et me défie, il a peur pour sa vie, il n'en sera point ainsi. Il a le don de déclencher sa sombre magie issue de son héritage. Je n'ai guère d'autre choix que de répondre pour qu'il entende.

« N'as-tu donc rien compris Helevorn ? Qui sont-elles ces Constellations ? D'où viennent-elles ? Le sais-tu seulement ? Bien loin de moi l'envie de te vaincre, cela n'a aucun sens ! Qu'en aurais-je de plus ? »

Nous sommes issues de peuples divers, mais ce qui nous lie se sont les Etoiles, et leur ancestrale magie, l'a-t-il déjà oublié ? Il ne prête guère encore assez l'oreille lorsque les astres s'éveillent et veulent lui parler. Maître air, même lui insuffle en son esprit. Qu'il écoute juste ...

Il a certainement raison, je ne connais que peu de chose de son peuple. Les légendes et les mythes que se sont partagé d'ancêtres à jeune pousse, je ne peux les connaître. Qu'il m'apprenne alors.

Lorsqu'on intègre les Constellations, il peut arriver que parfois le passage soit douloureux, dans ces certains cas. Il arrive aussi parfois que ce soit la mort qui mène en notre demeure. Tout cela à été le cas pour ma sœur. Comme cela à été le cas pour notre Roi. Au final, les chemins se croisent en nos propres contrées.

Il est présentement fragile et pourtant dégage une force mystique. Il fuit, c'est un Guerrier il se protège. Il faut juste qu'il comprenne que seul il ne l'est point. Nous sommes dès lors une peuplade nomade qui au gré des envies agissons comme cela nous est dicté par nos propres étoiles. Il y a cas voir déjà, la sienne s'enflamme et s'affirme. Il y arrivera. Qu'il se laisse guider jusqu'au tréfonds de la voie lactée, qu'il la laisse le bercé jusqu'à ce que son astre et lui soient intimement lié.

Qu'il ne voit guère en moi ce que je peux être face à l'ennemi.

La torture s'enlise perpétrant la fin du voyage et de sa tempête. Je le cherche des yeux, puis regarde le ciel. Ce qui s'y lit est bien véridique, alors, d'une geste précis, et d'une nouvelle incantation, je fais se ralentir la tornade, quelque chose se divulgue un peu plus bas, c'est bien lui, blessé et en son essence coule encore une force qui se puise en son adrénaline. C'est risqué, mais je décide tout de même de plonger dans l'eau, et je me dirige en sa direction. Je me fonds aux maigres abysses, et reste dissimulée à son regard, du moins, jusqu'à ce que je sois assez proche de lui. Enfin, je me dévoile, et son sang s'écoule lentement laissant une couleur vermillon s'insinuer dans les mouvements de ce pour le moins étonnant bain.

Je soupire alors, probablement de soulagement, qu'en serait-il advenu si je l'aurais retrouvé inerte ? Mon Roi, ne me le pardonnerais certainement point. Quand aux étoiles, je n'ose l'imaginer.

Sur mes lèvres, s'échouent avec discrétion quelques mots.

« Elfe noir, pourquoi fais-tu cela ? »

Je fais alors tomber une légère pluie de cette eau issue de la source bienfaitrice, et sur ses blessures, le sang s'efface, laissant lentement place juste à la meurtrissure.

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La tempête se calme. Je reprends peu à peu mon souffle, la main posée sur cette plaie qui me lance.

A quelques mètres, un remous, suivi du son léger d'une démarche à la fois prudente et délicate. Je me colle au rocher, m'apprêtant à contrer toute attaque.

Aurait-elle reniflé l'odeur de mon sang ? Est-ce cela qui l'attire ? Elle sait que je suis blessé, elle veut en profiter...

A cet instant, toutes les mises en garde des étoiles, du baron et du Roy même tournoient dans mon esprit. Je dois être vigilant.

Ignis, la peau ruisselante, sors de derrière la parois et plante son regard dans le miens. Mes muscles se bandent, prêt à bondir pour l'affronter au corps à corps cette fois, un mode de combat que je maîtrise sans nul doute bien mieux qu'elle. A mon grand étonnement, je ne décèle à son expression aucune trace de colère. Elle observe ma cachette dont le sol est parsemé de tâches sanglantes, puis mon corps et mon visage, rougis de long filets vermeil.

Ses lèvres s'entrouvrent alors :

« Elfe noir, pourquoi fais-tu cela ? »

Me demande-t-elle dans un murmure.

Mes sourcils se froncent. Je ne comprends pas. D'un geste harmonieux des doigts elle commande une ondée de guérison qui vient inonder mon visage. Mes plaies se referment, laissant un vague souvenir de la meurtrissure.

Pourquoi faire quoi ? Fuir ? Je ne comprends pas. Tu uses de la menace, on me met mille fois en garde contre toi, tu déchaîne ensuite ta colère, puis tu viens me soigner, et c'est toi qui me demande ça ?

Je me lève et lui fait face.

Tu m'es étrange Ignis. A la fois tu te veux maléfique mais tu ne veux pas être prise comme telle. Les dommages inéluctables sans doute d'une Nécromante au karma si bon...

Je la regarde avec intensité. Derrière elle, les bassins ont presque retrouvé leur sérénité, mais sur ma peau l'air est désormais plus frais. Un frisson me remonte jusqu'à la nuque.

J'ai appris tout au long de ma vie à me méfier. J'ai aussi beaucoup appris a me méfier des femmes. Aux origines, mon peuple était gouverné d'une main de fer par des femelles dominantes et sadiques, réduisant les mâles en esclavage. J'ai fuis cette société depuis plus de 150 ans, mais cette emprunte est inscrite là, fis-je en posant mon poing fermé contre mon torse, ce qui fait que je ne sous estime personne, car je connais la cruauté et la détermination dont les femmes peuvent faire preuve...Tu peux donc être satisfaite de ton effet si tout ceci n'était qu'un jeu...auquel je n'ai plus fini par croire à la fin...

Je restais immobile face à elle, ne la quittant pas des yeux, m'interrogeant sur ce qu'elle allait bien pouvoir me dire à présent...

Modifié (le) par Helevorn
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  • 4 weeks later...

Ainsi se lit la défaillance, ainsi s'inscrit la décrépitude. Il est là à se poser bien des questions. Qui est-il pour me juger ? Qui est-il donc pour oser poser son opinion. Il n'a rien compris ... Croit-il vraiment qu'il est de mon devoir de déchainer mon courroux sur une étoile ? Les Etoiles, tous, formons l'équilibre. Qu'adviendrait-il si je me mettais à les saigner ? La question ne se pose même point.

Il s'expose, et se questionne. A-t-il donc raison de le faire ? Les années laissent place aux connaissances, mais lui, il ne peut me deviner. Personne ne le peut, et à jamais ne le pourra. La complexité est de mise, ainsi me croit-il altruiste ? C'est bien là le problème, qu'on ne me confonde point avec celle que je ne peux être. Qu'il s'adresse alors à ma sœur, si tant est qu'elle daigne lui répondre sur ce que je suis.

« Crois-tu réellement que je pourrais saigner une étoile sans aucunes représailles ? Crois tu réellement que là est mon chemin ? Tu veux mourir ? Alors Soit, je peux te faire goûter la mort. Et je le ferai avec attirantes pensées, et même que peut-être bien, que je t'y accompagnerais.. Alors, demandes le moi...

Si je te soigne, c'est pour que tu reste vivant. Si l'envie te prend, je peux t'infliger les pires souffrances si tu le désires vraiment. »

Le vent se lève, Je suis tant échaudée, que point même la fraîcheur de l'air parvient à se frayer un passage sur ma peau.

Je m'apprête alors, à me retourner, le laissant à ses questions, il finira peut-être par comprendre.... Je n'en ai guère le temps, il se relève et m'assaille encore une fois de paroles. Celles-ci me font bondir ...

Je le toise, avance calmement, jusqu'à me trouver à quelques centimètres de lui. Je le regarde puis lui souris narquoisement. A nouveau, il me provoque, veut-il vraiment me pousser à bout, encore ? Mon sang s'échauffe et j'ai peine à garder mon sang-froid.

Pourtant, il le faut ... Je n'y arrive ...

Mes doigts me démangent, prêts à faire intervenir ma dague qui se trouve sur le rivage. Pour finir ma main part avec brutalité pour atterrir violemment sur sa joue couleur ébène. Il est probable qu'il y réponde, qu'il vienne alors !

Sur ma paume s'inscrit alors la saveur de sa peau. Deux effets ...

Je ne suis guère elle ... D'autant moins que les femmes de son peuple.

Prends-moi donc pour qui tu veux Drow, si pour toi ce qui m'est juste résonne alors comme quelque chose de bon, c'est que tu as encore beaucoup à apprendre. Tu ne sais rien de moi, il en est sans nul doute préférable. Je ne te juge, point. Aussi sombre que ton histoire peut être, tu as bien raison de te méfier. Mais ne me prends guère pour ce que je ne pourrais être.

Tout ceci prend une tournure qui me déplaît. Je commence à comprendre biens des choses, aussi, je suis tenaillée entre deux sensations. L'une m'est réellement appréciable, quand à l'autre, elle n'est que fureur.

Alors pourquoi ?

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Du venin dans ses paroles, de la colère, de la rage. Tout boue en elle. Elle me dit peu de choses mais je sens un milliers de pensées fuser dans son esprit. Attend-t-elle que je lise dans son âme, derrière cette bouche rougeoyante qui pourrait me mordre ? Il faut que je la devine. Elle l'attend sans l'attendre, le veut et le rejette. Furie de paradoxes.

Ses paroles sont de tranchantes éclaboussures, reflets de mort, de souffrance, de sadisme...si je le demande.

Elle semble m'en vouloir tout en me sachant incapable de l'atteindre. J'esquisse un sourire. Son air hautain, elle me toise...toute l'arrogance des hauts-elfes. En serait-elle une finalement ? Où est-ce un simple mécanisme de défense...Une carapace pleine de pics qui cachent...Sa main s'échoue sur ma joue, je saisi immédiatement son poignet et l'immobilise. Nos regards se mêlent. Je suis le vent qui fait grandir le typhon. Sans air, l'eau n'a aucune puissance destructrice...Elle est passivité, elle façonne, sculpte avec le temps, elle est matrice de la vie. D'un geste brute je l'attire contre moi et lui murmure.

Assez de souffrance entre nous...

Puis la relâche.

Tu n'es pas une ennemie, je n'en suis pas un non plus, tu exècres qu'on te prenne pour ce que tu n'es pas, nous avons alors un savoureux point commun...

Aluve '

Esquissant un sourire à l'attention de la nécromante, je me dirige tranquillement vers le vestiaire des sources chaudes...

Modifié (le) par Helevorn
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Je m'attendais à vindictes, et pourtant, rien de tel n'arrive. Il attrape encore une fois moi poignet, m'empêchant de faire tout autre geste. Dans le vert émeraude de ses yeux, je me perds un court instant. L'eau m'est prospère que lorsqu'elle écoute ma rage, et lui, il m'oblige à ne point user de ce sort. Ce qu'il me souffle au creux de l'oreille, me parait dénué de sens. Sans la souffrance je ne peux exister, sans la douleur, je ne peux demeurer.

Enfin, il me relâche la main, et me parle encore une fois.

Il à raison, nous ne sommes ennemi, il est comme moi ... Et tout comme moi, Il hait qu'on le prenne pour ce qu'il n'est guère. Il termine sa phrase par un Au revoir dans sa langue natale, alors, de ma bouche sortent ces mots, ils ont un ton contradictoire et un caractère improbable.

« Morfeth t'yin, sevir!»

Qu'il en soit ainsi.

Aussi curieux que cela puisse paraître, ce sont ces mots qui me sortent de la bouche. Il est étrange, parce que c'est comme si le vent m'avait murmuré cette phrase. Je sais ce qu'elle signifie, et pourtant, d'aussi loin que je m'en souvienne, je ne peux dire avec certitude si c'est mon Maître qui me l'avait insufflé. Point ne sais d'où réellement il venait. Qui il était, il est ... Peut-être est-ce là ce qu'il m'avait dit, peu de temps avant que je n'essaie pour la première fois de m'en aller. Il à toujours réussis à me rattraper. D'une manière ou d'une autre .. Par contre, je me souviens des traces qu'il m'a gravé à jamais dans la peau.

Je suis amère, et serais prête à l'empaler. Si je prends la même direction que lui, je sais que je regretterais ce que je pourrais faire.

Est-il la question de coups échangés ?

Qu'importe au final, plus loin il est, et moins je peux ressentir cette algarade à double sens, c'est certainement mieux pour lui. Qu'il s'éloigne, encore, et encore car il ne pourrait m'endurer.

Alors, je me retourne, puis prends la direction opposée. L'eau va se faire compensatrice, et sa chaleur en cet endroit va m'emporter dans d'autres songes ...

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