Duel

[Ignis]

Les Terres regorgent de caches, sont emplies de diverses essences, les Terres dès lors, se font dépeuplées, se font vierge de mouvements. L'obscurité plane, mais la lumière aussi, bien trop pour que l'équilibre puisse subsister. S'en est inquiétant. Vils chasseurs en mal de proies. Abjectes pâtures qui s'en deviennent trop rare. La nuit, et le jour défile sans rien changer de ses habitudes. Qu'en est-il alors des perfides plaisirs ? Il reste encore heureusement façon de s'amuser parfois sans le sang qui coule abondamment, cela peut être épisodiquement aussi exquis que le gout du sang. Malgré ceci, l'ennui s'éveille et quand celui-ci vient et s'octroie chaque partie de la chair alors, il est tant de boire plus que de raisons, il est tant d'étendre ses armes pour gouter l'attrait.

La nuit déploie son voile obscure sur les plaines environnantes. Devant les portes de l'auberge je soupire avant de m'engouffrer à l'intérieur de la taverne. L'endroit n'est ni désert, ni bondé. Je repère alors Ombre accoudé à la table du fond. í€ ses côtés se tient Selene et Helevorn. Si fourbe Drow. Je serre la mâchoire puis me joint à eux. Ils ont déjà commencé à festoyé cela se remarque dans les yeux d'Ombre. Il ne saurait trahir qui que se soi en cet état. Cela me fait sourire et peu à peu, j'en oublie la proximité presque étourdissante de l'elfe à la peau sombre.

Des bouteilles fleurissent à mesure que le temps passe, des verres vides jonchent le bois de la table. L'alcool commence gentiment à faire effet, effet grisant pour une soirée ou l'ennui aurait pu prendre le dessus. Il n'en est rien ! Ombre nous sers sa fameuse prière, et je m'apprête à aller rejoindre l'aubergiste pour une commande spéciale quand une missive trône sur le coin de notre tablée et attire mon regard. Alors d'instinct, je laisse filer mes yeux sur toutes personnes présentes. Un peu plus loin un Guerrier de feu observe. L'espace d'un instant, j'aurais pu croire qu'il s'agissait là de Malicius, je me rends compte rapidement que ce n'est pas lui, et que son odeur n'aromatise point l'endroit.

Intriguée, je déroule la missive.

"Si tu souhaites prendre ta revanche sur Moi lors d'un duel, soit dans la hutte de la mine dans 10 minutes."

Ces quelques mots y sont griffonnés. Un franc sourire s'empare alors de ma bouche. Je jette un œil sur mes compagnons, avant de me diriger vers la sortie...

Il choisit de m'offrir une mort, c'est un mâle vigoureux, je le sais pour en avoir fait les frais plus d'une fois. Point de peur, juste la hâte de se faire saigner à vif. L'engouement de voir les lacérations se dessiner.

Il est déjà sorti attendant avec passivité que je me montre. Un regard aux travers de carreaux, juste pour distinguer les étoiles. Juste pour écouter leurs chants avant que je me lance à corps perdus dans cette lutte infernale.

Le ballet funèbre débute par une course latente, des sorts, des incantations, contre des coups donné avec hargne et ardeur. Le sang s'écoule, baignant avec parcimonie ma peau visible sous les vêtements qui se déchire à mesure que la tranche de son arme de guerre s'échoue sur mon corps. La souffrance, délicat tourment qui laisse échapper le frissonnement. Il m'atteint, mais ne me touche guère là ou je pourrais défaillir. Dans un élan d'énergie, je l'affaibli, ses force l'abandonne l'espace d'un instant. Je lui tourne autours tel un corbeau prisant sa proie. Une étrange valse qui me porte bien plus loin qu'une simple émulation.

Mes yeux découvrent une énième fois le Guerrier de feu, mais en cette nuit, je le perçois d'une manière différente.

Plus rien n'existe, juste un duel acharné, des souffrances échangées, de la véhémence partagée.

[Elrindil]

Elle avait répondu à l'appel. Elle était là. La magie contre la force brute. L'eau contre le Feu. Le Bien contre le Mal. Ils se regardèrent un instant avant que le guerrier ne sorte son arme. Le combat était engagé. Les sorts de l'Aqua fusèrent, la lame de l'Igné s'approcha dangereusement d'elle plusieurs fois dans le combat, sans jamais parvenir à atteindre un point sensible. La nécromancienne entreprit alors un sort différent des autres, que le guerrier ne pu éviter. Il eut une sensation désagréable lorsque la vague de magie sombre le traversa.

Cet incantation, aucune douleur, mais une perte presque totale de force. Un classique de cette nécromancienne qu'il avait déjà affronté auparavant. Le guerrier avait désormais du mal à lever son épée. Dans un élan de rage, il frappa plusieurs fois sans parvenir à blesser grièvement son adversaire. Après un échange de quelques coups, les forces semblaient lui revenir. Il resta un moment à respirer profondément sans bouger, laissant croire à cette magicienne de la mort qu'il était au bord du malaise. Il mit un genou par terre et posa son épée. Son bras droit glissa lentement dans une poche de son sac, et en sorti une flute du phénix. Il l'approcha de ses lèvres, et joua ces notes qu'il connaissait par cœur. Son ennemie était maintenant étourdie. Le guerrier pouvait maintenant frapper sans risque. Il ferma les yeux quelques instants et les rouvrit sur le visage de son ennemi, le sourire aux lèvres. C'était le moment.

Le courage, ou la folie, s'était emparé de lui. Il s'élança, épée en avant. Plusieurs côtes se brisèrent au passage de la lame. Autour de la plaie, une tache de sang venait d'apparaître. Il retira son épée et regarda le corps de sa victime tomber sur le sol. Il se pencha et lui ferma les yeux. Il avait une sensation étrange... Le sentiment de respect, qu'il n'avait pas ressenti pour un adversaire depuis bien longtemps. Après s'être relevé, le froid significatif de la recycleuse d'âme se fit ressentir. Après avoir jeté un dernier regard sur la dépouille, il la laissa aux mains glacées de la mort.