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Terre des Éléments

A la frontière de Terra


Helevorn
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Sa réflexion me tire un nouveau sourire, tout aussi piteux que le précédent tant j'ai d'angoisse, mais me permettant de me détendre un peu.

"La lumière des étoiles a toujours été ma plus fidèle compagne..."

Je lui emboîte le pas sans rajouter mot. La nuit est magnifique ce soir. Je savoure la splendeur du ciel étoilé en me demandant dans quelle histoire je me suis encore laissée emporter. Pour ne pas m'angoisser plus que nécessaire, je me concentre sur le paysage qui m'entoure, cherchant à graver dans mon esprit le chemin qui me permettra de rentrer chez moi. Sait-on jamais, des fois qu'il me faille revenir précipitamment et sans aide... Encore une pensée pessimiste...

Nous arrivons enfin devant une majestueuse forêt animée semble-t-il d'un caractère tempétueux. Loin de la douceur des bois de Terra, elle m'attire pourtant à elle d'une façon que je ne saurais qualifier. Mystérieuse. J'avise le sourire qu'Helevorn me destine et lui répond par le même moyen, un peu revigorée de savoir que nous entrons dans mon élément. J'acquiesce d'un signe de tête à son conseil teinté d'impératif, peu désireuse d'errer dans ces bois pendant des jours. Imperceptiblement, je me rapproche de lui afin de me rassurer, mais déjà, il est reparti. Ses mots encore à l'esprit, je me hâte de le suivre.

Les lieux sont quelque peu angoissants, même pour une amoureuse de la nature. Je reste près de mon guide, à un pas en retrait seulement, incapable de l'éviter s'il s'arrête brutalement. Chose qu'il ne fera pas, n'est-ce pas ?

Mon esprit est déjà retourné à d'autres considérations. Peur ? Non, je n'ai pas peur de ces lieux, pourtant je n'y suis pas à mon aise, comme étrangère. Cela est lié sans nul doute à la destination vers laquelle je me rends qui m'angoisse plus que je ne veux bien l'admettre. Alors, à défaut de mieux, cet homme est mon protecteur pour ce temps, face au pire qui m'accueillera là bas. Que je choisisse un homme pour me rassurer est indigne de mes habitudes, mais je suis désormais trop fatiguée pour réfléchir plus en détail sur la question. Mon corps répond automatiquement aux sollicitations qu'on lui appose. Mon esprit a dérivé hors de portée.

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Je m'enfonce entre les conifères, évitant agilement quelques souches et les racines déterrées des arbres, suivant un sentier invisible à travers les fougères qui fouettent doucement mes jambes et mes mains. Je jette de temps à autre un regard en arrière pour m'assurer qu'elle est sur mes traces. Si elle venait à se perdre, il y aurait peu de chances qu'elle parvienne seule au Domaine dans son état de fatigue. Ses pas sont moins assurés que les miens, la journée a été longue et Rhapsody commence à atteindre les limites que sa physiologie humaine peut supporter. La colère qu'elle a ressentit ce soir y aura d'ailleurs largement contribué.

Nous arrivons bientôt à un petit cours d'eau qu'il faut enjamber. Ma taille me permet d'une légère impulsion de me retrouver de l'autre côté, mais la jeune femme aura sans doute plus de difficultés. Je ralentis l'allure levant ma main a côté de ma tête pour lui indiquer mon arrêt.

Le ruisseau scintille d'un éclat argenté, nous enveloppant d'une aubade minérale. La rive est luxuriante rendant sont bord difficilement appréciable quand on ne connait pas. Je me tourne vers mon invitée.

"Il faut enjamber le ruisseau, le domaine n'est plus qu'a quelques centaines de mètres."

Rhapsody s'approche pour examiner le terrain.

"Est-ce que ça ira ?" sondant son regard.

Une façon de proposer mon aide sans le faire.

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Toujours perdue dans mes pensées, je ne vois pas sa main se lever. Je ne réagis qu'au moment où mon visage se rapproche dangereusement de son dos, m'arrêtant brusquement pour ne pas le percuter. C'était moins une.

Il m'indique alors qu'il faut traverser un ruisseau dont j'entends le chant chatoyant. Mon corps courbaturé me fait doucement souffrir, mais je me repais de cette sensation, heureuse de sentir cette fatigue physique propre à me conférer un sommeil sans rêve. J'effectue un pas sur le côté afin d'apercevoir l'obstacle qui traverse joyeusement la forêt. Il ne présente pas une grande difficulté à première vue, mais mon état de lassitude me laisse supposer le pire quant à mes capacités. Helevorn s'inquiète pour moi. Si j'avais été en pleine capacité de mes moyens, une réplique acerbe aurait probablement rabattu la superbe de ce prétentieux. Toutefois, considérant mon état, il était évident que la question se posait, et je me contentais de lever le regard vers lui.

"Je pense pouvoir y arriver encore. Je vous remercie."

L'eau doit être glacée. A cette pensée, je frémis, peu désireuse d'arriver dans cet inconnu trempée et complètement gelée. J'inspire profondément afin de me préparer à l'exercice puis m'approche précautionneusement du bord, prenant garde à ne pas glisser sur la rive boueuse. Examinant la situation, je repère une pierre saillante au milieu du cours d'eau relativement plate qui me permettrait de prendre un appui salvateur pour traverser.

Peu désireuse d'être gênée par ma cape dans cette acrobatie, j'en écarte les pans et la soulève, dévoilant mes longues jambes claires. Pensée ironique. Au moins ma robe ne me dérangera pas...

Ayant enfin calmement étudié mon affaire, j'envoie le pieds vers la pierre que j'ai repéré. Mauvais calcul ? Fatigue ? Prise en compte erronée de mon environnement ? Toujours est-il que mon soulier à peine posé sur la roche, il continue pourtant à glisser, me faisant irrésistiblement perdre mon équilibre. Alors que je lâche brutalement ma cape afin d'essayer de me remettre d'aplomb, je suis pourtant attirée vers l'arrière. Une seule pensée. Pourvu que je ne me fracasse pas le crâne...

Modifié (le) par Rhapsody
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Mauvaise idée. Encore un coup d'orgueil. Je pousse un soupir blasé qu'elle n'entend pas, trop concentrée sur les possibilités qui s'offrent à elle pour traverser.

Je pose mes mains sur mes hanches, l'observe, examinant ses mouvements hasardeux.

Nul doute qu'en pleine forme elle aurait réussi à passer de l'autre côté, mais pas dans cet état. Elle écarte les pans de sa cape, dévoilant une nouvelle fois ses jambes nues et se lance. Je m'approche un peu, libérant ma vue de l'amas de végétaux planté au rivage, et vois son pieds se poser sur une pierre plate bien trop glissante pour lui assurer une quelconque adhérence. Immédiatement elle perd pieds, et ce qui devait arriver arriva...

Elle bascule en arrière, agitant maladroitement ses bras pour tenter de retrouver l'équilibre, en vain. Une demi seconde de sadisme m'incite à la laisser s'écrouler dans la boue, une leçon qui lui servira peut être à l'avenir, mais je me précipite plongeant mes mains sous ses aisselles pour l'empêcher de se cogner la nuque contre une pierre. Une gerbe d'eau éclabousse mon pantalon quand ma botte percute la surface du ruisseau pour prendre appuis, l'autre, fléchie contre la pente terreuse.

Elle est a moitié allongée dans l'eau, le séant baignant dans la vase mais le dos, les épaules et la tête intacte si ce n'est mouchetée de liquide. Je la soulève à la force des bras pour la remettre sur pieds. Elle est alors dos à moi et je m'attends une fois qu'elle se retournera à subir sa mauvaise humeur, maintenant que sa robe est définitivement ruinée et qu'elle est trempée jusqu'aux os...

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Alors que je m'attends à percuter la dureté du sol, c'est une fermeté de toute autre nature qui m'intercepte. Deux bras puissants et un torse musculeux amortissent ma chute et me réceptionnent avec douceur afin de m'éviter de me briser un os. L'eau glacée qui roule sur mes jambes m'arrache toutefois un cri de surprise et de douleur. Maintenant au moins, je sais que je vais pouvoir jeter définitivement cette robe.

Helevorn me relève sans dire un mot, pourtant, je sens poindre le "je vous l'avais bien dit" qu'il n'exprime pas. J'envisage un instant de me retourner vers lui et de passer ma colère sur sa personne, mais ce serait indigne de l'aide qu'il m'a apporté. Toujours dos à lui, j'égrène un chapelet de jurons, héritage là aussi de ma famille, propres à faire pâlir n'importe quelle demoiselle de qualité. Ce qui tombe bien, puisque je ne le suis pas. J'attends un moment avant de réussir à me calmer, désireuse qu'il ne prenne pas pour lui cet énervement qui n'est dirigé que contre moi même. La honte de m'être retrouvée dans une telle situation face à un homme ruine proprement tous mes espoirs de gagner son respect en tant que femme forte et de caractère. Qu'importe...

Alors que ma cape et mes jambes dégoulinent d'eau vaseuse, le reste de mon corps est moucheté de taches verdâtres promptement repoussantes. J'entreprends d'essorer la lourde cape pourpre qui déverse des litres d'eau sur mes pieds déjà trempés. Etouffant un nouveau juron, je finis par me dire qu'il va bien falloir que je l'affronte. Il n'est pas raisonnable de rester dans ce froid alors que j'ai plus d'eau sur moi qu'il n'en reste dans le ruisseau.

Je me tourne alors vers mon guide, le regard fuyant.

"Je vous prie de m'excuser pour cet incident... Je crois que je vais avoir besoin de votre aide si vous daignez me l'accorder."

Mes yeux clairs tombent alors sur son pantalon durement touché par la mésaventure.

"Je prendrai à ma charge les dégâts causés à vos vêtements."

Incapable de patienter plus longtemps, je finis par lever le regard vers lui afin de connaître son sentiment sur l'affaire, savoir si je vais me prendre un savon mémorable ou s'il va se contenter de me rire au nez...

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Elle marmonne. La colère monte, grondante. J'ai presque envie de rire de la situation en repensant à sa malchance. Deux fois qu'elle se retrouve dans une position inconfortable en l'espace de quelques heures.

Un peu trop d'émotions dans sa jolie petite tête d'enquiquineuse. Elle ne fera pas de vieux os en arrivant au Domaine...si elle y arrive en un seul morceau, qui sait la soirée n'est pas terminée. Il ne manquerait plus qu'elle se torde une cheville pour parfaire la soirée.

Ne voulant pas accentuer son malaise, je me contente d'esquisser un sourire et de la rassurer.

"Ce n'est rien qu'un peu d'eau et de vase, ça partira facilement sur du cuir."

Ce qui ne serait pas le cas pour sa robe malheureusement sur laquelle je ne prend guère le temps de m'attarder, soucieux d'éviter un nouvel incident diplomatique.

Je monte sur la berge, fléchis les jambes et tend mon bras dans sa direction. Elle attrape mon poignet tandis que je m'empare du siens et l'aide à gravir la pente. Une fois sur la terre ferme, je resserre les pans de sa cape, qui a été plus épargnée que le reste, sur ses épaules. Avec un peu de chance, elle n'attrapera pas froid avant notre arrivée.

"Nous allons faire vite, vous pourrez prendre un bain et vous changer."

Aucune robe dans mes placards évidemment, et vu l'heure je ne pourrais dénicher aucun vêtement féminin pour ce soir. Il me faudra trouver de quoi la vêtir pour la nuit.

Tout en y réfléchissant, je reprend le chemin du Domaine, pressant le pas sans trop m'éloigner de Rhapsody qui peine davantage sous la lourdeur vaseuse de ses habits.

Nous sortons enfin de la forêt. C'est avec soulagement qu'elle s'arrête à côté de moi, essoufflée, les traits tirés par la fatigue. La haute palissade s'étire jusqu'au ciel sous son regard délivré.

Je la conduis sans tarder dans mes appartements, ne voyant pour l'instant nul part où la mener et pensant que la visite des lieux pourrait attendre jusqu'au lendemain. Nous avons sans doute quelques chambres libres pour les invités, mais je n'en n'ai pas les clés, et ce n'est pas une heure décente pour réveiller qui que ce soit. Nous devrons faire avec les moyens du bord.

Je la laisse entrer dans ma chambre, allume quelques bougies pour qu'elle y voit claire et lui désigne la salle de bain.

"Voulez-vous prendre un bain ?" me tenant dans l'embrasure de la porte, prêt à aller chercher de l'eau.

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Complètement épuisée. L'incident a non seulement achevé mon corps tremblant, mais ma colère aussi foudroyante que rapide a puisé dans mes dernières réserves de combativité. Désormais, véritable loque humaine, je suis Helevorn d'un pas titubant, peinant sous le poids de ma cape et de mon exténuement. Les mètres défilent sans que je parvienne à les compter, avançant douloureusement à chaque nouveau pas. Mon seul but désormais, arriver enfin dans ce lieu, m'étendre dans un bon lit et oublier cette soirée désastreuse.

Mon guide s'arrête finalement aux pieds d'une palissade. Je laisse échapper un soupir de soulagement mais m'avère incapable de lever le regard pour embrasser l'étendue de la construction. Plus tard. Pour le moment, atteindre le lit.

Je suis docilement l'homme vers des appartements où il me procure quelque lumière grâce à des bougies puis me propose un bain. L'indécision se peint à nouveau sur mon visage, tiraillée entre le désir de profiter d'une eau apaisante et l'envie de ne pas importuner mon hôte. Après tout ce que je lui ai fait subir ce soir, il serait peut être sage d'en rester là... Pourtant, en posant les yeux sur mes pieds, j'aperçois mes jambes maculées de traces verdâtres. Prendre un bain serait vraiment une bonne idée si je veux éviter de salir les draps qu'on m'offrira.

"Ce serait un réel plaisir. Je viens vous aider."

Au moment de me diriger vers lui cependant, je suis prise d'un vertige qui m'arrête un instant. La fatigue reprend peu à peu ses droits sur ce corps poussé à bout.Je me fige instantanément, tentant de retrouver doucement mes esprits afin de ne pas m'effondrer lamentablement. Une fois suffira ce soir. Afin de me sentir plus légère, je dégrafe ma cape que je laisse glisser au sol, avisant enfin l'étendue des dégâts de ma robe trempée. Heureusement pour moi, le lourd tissu pourpre n'est pas devenu transparent. Une fois que les murs ont fini de tanguer autour de moi, je finis par me raviser.

"Je vous prie de m'excuser, mais je crois que je ne peux malheureusement vous prêter mon renfort..."

Estimant que c'est plus sage, je pose la partie sèche de ma cape sur un fauteuil dans lequel je m'assoies, incertaine sur la fiabilité de mes membres. Je jette alors un piteux regard à mon hôte.

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M'aider ? N'as-t-elle pas encore conscience de l'état de fatigue dans lequel elle se trouve ? Je pourrais presque penser que c'est encore une bravade, mais finalement, je la sens désormais trop exténuée pour manifester sa combativité habituelle.

Elle vient vers moi dans le désir de m'accompagner mais vacille soudainement. Il ne manquerait plus qu'elle s'évanouisse. Je pose ma main sur son bras et la guide vers une chaise pour la faire assoir. Je la tiens quelques instants pour m'assurer qu'elle a assez de force pour tenir dans cette position, puis saisi une bouteille sur l'étagère de ma bibliothèque. Une boisson douce et sucrée qui la fera tenir, je l'espère, jusqu'à ce que je revienne.

Le liquide doré se répand dans un verre à pied, libérant une délicate odeur de fruits.

"Buvez, ça vous redonnera un peu d'énergie." le lui donnant.

Elle le saisi d'une main fébrile et le porte à ses lèvres sans réfléchir. Je pourrais à ce moment faire tout ce que je souhaite d'elle. La boisson liquoreuse ne libère aucune note d'alcool pourtant il s'agit bien là de vin. J'espère qu'elle ne s'en apercevra pas, sinon qu'elle ne m'en tiendra pas rigueur car c'est tout ce que j'ai sous la main.

"Je reviens vite."

Le puits. Il faut que je me hâte. Mon front se plisse soudainement.

Il faut de l'eau chaude !

Je peste, laissant tomber mes épaules dans un soupir, les yeux au ciel. Je ne lui ai pas demandé si elle connait un sortilège pour chauffer le liquide, mais vu sa fatigue, ça n'aurait pas changé grand chose. Je réfléchis à la recherche d'une solution.

Les sources !

Je m'empare de deux grands seau de métal qui conserverons la chaleur et me précipite dans les thermes.

Après quelques minutes, me voilà de retour, gravissant les marches menant à ma chambre, deux anses de fer tendues sous le poids dans chaque main, les récipients fumants remplis à raz bords. J'avance précautionneusement, poussant du pieds la porte de ma chambre et y pénètre. Je les pose sur le parquet sans regarder où se trouve Rhapsody, frottant mes paumes douloureuses l'une contre l'autre avant de lever la tête...

Modifié (le) par Helevorn
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Affalée dans le fauteuil, je saisis avidement le verre qu'il me tend afin de désaltérer ma gorge sèche et espérer trouver un peu d'énergie pour ne pas être totalement amorphe quand il reviendra. La boisson a un goût exquis que je savoure, mais bientôt, je sens sa douce chaleur parcourir mes veines, brûlant d'autant plus vite mes dernières maigres réserves. De l'alcool à n'en pas douter. Après tout, qu'importe, je suis bien incapable de faire quoi que ce soit de compromettant vu mes difficultés à bouger. Je trempe donc à nouveau mes lèvres dans le breuvage avant de le regarder partir.

Laissée seule à mes pensées, je récapitule une soirée pour le moins étrange. Mais très vite, tout se brouille dans mes souvenirs et m'échappe, refusant de me laisser répertorier mes sentiments. Après tout, peut être vaut-il mieux ainsi vu les déconvenues successives... Un vertige nouveau affleure. Estimant cela plus sage, je pose le verre à mes pieds avant que mes doigts sans force ne me trahissent. Il serait inconvenant de briser un objet, et d'achever cette soirée sur un dernier rappel de ma maladresse...

Incapable de faire mieux, je reste donc assise, posant mon regard clair dans un coin quelconque de la pièce que je ne quitte plus. Le vide s'est fait dans mon esprit désormais incapable de plus réagir.

Un bruit se fait entendre à l'entrée. Dans un geste lent, je porte mes yeux indéchiffrables sur le nouvel arrivant lourdement chargé. L'eau du bain...

Soudainement ramenée à ma présence ici, une étincelle de compréhension traverse mon regard. Pourtant, je n'esquisse pas le moindre mouvement. A la vision d'Helevorn, tous les souvenirs désagréables de la soirée ont resurgi en bloc, m'accablant de la honte et de la déception que j'ai pu ressentir tour à tour. Je perçois alors une digue que j'avais soigneusement bâtie avec le temps commencer à se fissurer. Le trop-plein d'émotions ressentie monte peu à peu, me donnant une force nouvelle. Je veux finir dignement cette soirée, afin de lui montrer que je ne suis pas si... pitoyable que ce qu'il a pu le voir. Je ne veux nulle compassion. Je ne veux aucun regard indulgent. Je vais lui montrer que je suis plus forte que ce qu'il ne veut bien le croire.

Sans un mot, je me lève lentement du fauteuil, le temps de reprendre quelque peu mon équilibre, puis me dirige vers la salle de bain, dernière bravade que je ne pourrais maintenir que le temps strictement nécessaire. A peine sera-t-il parti que je m'effondrerai à nouveau. D'ici là, je dois tenir. Une étincelle farouche s'est éveillée en moi. Après tout, l'alcool peut avoir du bon.

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Elle semble avoir repris un peu de force. Voilà qu'elle se dirige vers la salle de bain.

Je reprend les seaux et la suis. La pièce n'est pas très grande mais est somme toute correcte. La baignoire est faite de métal et retiendras la chaleur du bain le temps qu'elle s'y délasse. Un œil vers elle.

J'espère qu'elle ne s'y endormira pas...

Un bref soupir, chassant cette nouvelle ébauche de catastrophe loin de mon esprit. Je verse la totalité de l'eau que j'ai pu récupérée. Le niveau est assez bas mais sera suffisant pour qu'elle puisse se laver. Une épaisse brume envahit la pièce, brouillant légèrement notre vision.

Je pose un pain de savon et une serviette sur le rebord.

"Je vais chercher de quoi vous vêtir. Prévenez-moi quand vous avez terminé."

J'hésite à lui dire de faire attention à ce qu'elle ne s'assoupisse pas, mais je me ravise. Son regard bien que fatigué semble être suffisamment alerte pour tenir le temps de son bain.

Je m'éclipse donc, refermant la porte derrière moi, et me plonge dans mon armoire à la recherche de quelque chose qui pourrait l'habiller pour la nuit. Je passe en revue mes vêtements et finis par me rendre à l'évidence, je ne pourrais lui prêter qu'une chemise. Je glisse ma main sur ma nuque, hésitant. Je n'aime pas l'idée de reproduire les mêmes scénarios, bien que celui-ci soit différent, mais ce point de comparaison me gêne.

Je fouille ma commode, mon coffre, sans rien trouver de mieux. Je finis par abandonner mes recherches, vaincu par le manque de possibilités. Une chemise lacée fera l'affaire. Je vérifie sa longueur d'un geste de la main. Elle lui arrivera au dessus des genoux.

Je me sépare de ma cape et de mon arme, prend place sur mon lit et patiente, guettant les bruits de la salle de bain.

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A peine est-il sorti de la pièce que la fatigue s'abat à nouveau sur moi. Mais la vue du bain m'a revigorée et l'idée de m'y tremper ne fait qu'accroître cette volonté. Je délace ma robe, ou plutôt ce qu'il en reste, et la jette en boule dans un coin. Suivent mes sous vêtements que je traite avec un peu plus d'égard, en ayant encore besoin.

Une fois totalement nue, je jette un regard à un miroir proche qui me renvoie une bien piteuse image de ma personne. Couverte de taches vertes, le regard éteint, et un bleu qui commence déjà à mordre ma peau sur mon poignet à l'endroit où Helevorn m'a percuté pour me désarmer. Il ne manquerait plus que... Me retournant, je peux apercevoir les premières marques de meurtrissures qui fleurissent sur le bas de mon dos. Foutue peau si sensible !

Désireuse de ne pas découvrir d'éventuelles autres mauvaises surprises, je me plonge dans l'eau chaude avec délectation, tout mon corps se repaissant de cette douce caresse. Un instant, je plonge totalement la tête sous l'eau puis ressort ma chevelure dégoulinante avec délice et m'ébroue. Prenant le pain de savon, j'entreprends alors de nettoyer ma peau diaphane afin de lui rendre sa paleur habituelle. Après de longues minutes, je suis redevenue plus présentable, et même mes cheveux ont eu droit à quelques soins. Après m'être accordée encore un peu de temps à profiter de la douce chaleur, je décide de sortir avant de m'assoupir. Il serait bien inconvenant que je m'abandonne à l'inconscience dans un tel lieu.

Finalement, je sors de l'eau encore tiède, frottant d'abord mes cheveux avec la serviette puis tout mon corps, jusqu'à la nouer autour de ma poitrine en une courte robe. De longues mèches de nacre gouttent doucement sur mes épaules, mais le bain m'a agréablement réchauffée. En outre, la fatigue qui engourdissait mes membres s'était quelque peu apaisée. Faisant quelques pas beaucoup plus assurés, je me dirige vers la porte. L'entrouvrant, je me glisse dans l'embrasure et cherche mon hôte du regard afin de voir s'il a trouvé de quoi me vêtir. Le trouvant sur le lit, je lui souris sincèrement, revigorée.

"Je vous remercie pour ce bain." Il faudrait vraiment que je pense à arrêter de lui présenter ma gratitude à tout moment, le sentiment de culpabilité et de honte que j'éprouve à son égard n'est en rien une raison.

"Avez vous trouvé quelque chose pour moi ?"

J'ai tout de même hâte de pouvoir m'endormir, un peu à bout de force...

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De longues et à la fois courtes minutes passent. J'ai tout le temps de repenser à cette soirée des plus mouvementée, pourtant pas comme je l'avais imaginée. Ma maîtrise de moi-même me surprend. Quelques pensées ont fusées, bien évidemment, je ne peux nier ma nature profonde, mais je me suis sentis étrangement quiet.

Si j'en crois mon ressentis sur cette jeune personne, je pense avoir une explication toute trouvée qui épouse parfaitement l'hypothèse que j'avais émise. Rhapsody dégage une énergie bénéfique sans tomber dans l'extrême, son karma s'allie alors parfaitement au miens...pour le moment.

Mes réflexions sont interrompues par son retour. Je lève les yeux. Elle s'est enroulée dans la serviette, laissant voir davantage son corps que lorsqu'elle avait raccourcis et fendu sa robe. Je me serais attendu à ce qu'elle passe un bras par la porte pour me demander un vêtement, mais non. La terran aux cheveux de nacre est décidément pleine de surprises, et infiniment bercée par les paradoxes.

J'apprécie sans trop appuyer mon regard son nouveau visage. Elle semble satisfaite et détendue. Il ne lui manque plus que la chemise que je lui tend pour passer une bonne nuit de sommeil, des plus réparatrices...Elle en a bien besoin.

"C'est tout ce que j'ai trouvé." me relevant du lit. "Demain, je vous apporterais quelque chose de plus adapté."

Je lui souris, satisfait que la soirée se termine finalement sans catastrophe.

"Bien...il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une agréable nuit. Je viendrais vous chercher dans la matinée pour vous faire visiter le domaine, et nous en profiterons pour rencontrer les étoiles."

Sur ces paroles, je remet ma cape, passe mon arme, reprend les seaux vides et me dirige vers la sortie.

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J'attrape la chemise qu'il me tend et l'observe discrètement. Elle devrait amplement faire l'affaire. Il décide alors de prendre congé en me souhaitant une agréable nuit et se retire vers la porte. Confusément, je sens qu'il faudrait que je fasse quelque chose. Une impulsion soudaine. Un instinct enfoui.

"Helevorn !"

Je comble en un instant la distance qui nous sépare alors qu'il se retourne. Posant une main froide sur son avant bras, je plonge mon regard dans le sien. Un souffle.

"Merci."

Mot chargé de plus de sens que tous mes remerciements de la soirée. Implicite aveu de mon respect pour lui. Le jeu est fini pour ce soir. Demain, une nouvelle confrontation sera lancée. Pour le moment, je n'ai plus ni l'envie, ni la combativité nécessaire. Je ne suis pas une ingrate.

Avant de voir sa réaction, je retourne dans la salle de bain afin de me changer. La chemise me couvre la moitié des cuisses, et retombe amplement sur mes épaules. Peu importe, elle sera parfaite pour dormir.

Après une dernière tentative pour sécher mes cheveux, je sors de la salle de bain et me dirige vers le lit. Finalement tout bonnement épuisée, je me glisse sous les draps, ramène un oreiller sous ma joue, attrape l'autre entre mes bras et m'endort en quelques instants.

~

Position étrange qui a bercé la jeune femme dans toutes ses années de solitude. Réconfort du doux tissu à la chaleur rassurante. Dans cette nuit noire dont elle n'a pour une fois pas tenue compte, elle s'endort rapidement. Fragile enfant...

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