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Terre des Éléments

Sceaux périlleux


Guix
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Le bruit d'une fiole brisé par terre dissipait le silence de mort qui régnait en ces lieux. le Manoir avait été abandonné depuis bien longtemps maintenant, et cela n'allait déranger personne d'autre que les rats. Une autre fiole encore, mais un hurlement l'accompagnait.

A combien en étais-je ? 50, 100 potions ? Mais rien n'y faisait. Depuis trois jours, une douleur sans précédent s'était emparé de mon bras. Elle me rongeait les entrailles comme jamais je n'avais pu l'imaginer. Et qui pourrait dire à l'écoute de mon hurlement de douleur qu'un simple sort de guérison était à l'origine de mes maux. Et pourtant, j'étais là depuis trois jours, à passer mes journées à boire des potions sans m'arrêter et à exploser des murs de rage. Et rien ne changeait. Ce sort était d'une efficacité redoutable redoutable, la douleur était présente car le sort faisait effet. Et ça faisait mal. Mal. C'était une erreur de revenir ici, une stupide erreur. Je n'avais pas de sang pour éponger la douleur. Je n'étais plus en mesure d'utiliser le mien après tout ce que j'avais perdu de sang en m'entaillant l'épaule, et pas la force de trouver une âme qui vive dans le coin pour m'en procurer. Et rien ne me disait de toute façon que cela était suffisant pour apaiser la douleur. Alors je faisais les cents pas dans le château, quand je n'étais pas allongé sur le sol quand mes forces me quittait. Et je hurlais encore entre deux fioles explosés contre les murs du Manoir.

Il fallait trouver quelque chose, ce n'était pas possible de continuer ainsi. Mais ce trop plein de signaux de douleurs envoyés à mon cerveau m'empêchait de réfléchir constructivement. La seule chose que je pouvais apercevoir en fermant les yeux était le sang. Encore, et toujours le sang. Rien d'autre ne pouvait me calmer. Thé, somnifère, épuisement physique, rien n'était suffisent pour me permettre même de dormir. Juste de simples micro-sieste. Rien de bon pour mon organisme. J'enrageais. Un rat passait devant moi, et je résistais à cette furieuse pulsion qui me murmurait de lui sauter dessus et de lui arracher la tête avec mes dents, rien que pour le plaisir de sentir la mort le quitter de mes propres mains. Et comme si cela ne suffisait pas, j'avais activé l'un des pièges qu'Exoriel posait ici et là dans le Manoir à ces heures perdus. Ma main gauche portait encore des marques de brûlure qui s'ajoutait à la douleur que j'éprouvais déjà. Encore un jour passait ici et je pensais devenir complétement fou. Complétement fou.

Et c'est surement cette parcelle de folie qui me poussait à faire ce que je m'apprêtais à faire, même si ce n'était pas la seule raison qui allait me pousser à choisir ce genre de solution. J'avais déjà envisagé à mots couverts cette utilisation un peu spéciale de la magie, et cette idée était resté figé dans mon esprit, mais pas pour ça. mais je n'avais plus tellement le choix à présent. Je courais - ou plutôt, rampait - le plus rapidement possible dans ma chambre à la recherche d'une plume et d'encre. j'écrivais à la hâte divers sceaux directement sur mon épaule. La douleur m'empêchait de réaliser correctement mon travail, mais le sort que je m'apprêtais à lancer ne nécessitait pas un sceau parfait. Tout du moins, je pouvais me contenter d'une efficacité moindre, à partir du moment ou il allait faire un peu effet. Lorsque la totalité des sceaux fut dessiné, je commençais à concentrer ma magie dans ma main gauche. La magie ne coulait pas en moi avec la même intensité lorsque je n'utilisais pas mon bras maudit, mais il fallait que je m'en passe aujourd'hui, et pour hélas quelques temps. J'étais prêt à commencer à canaliser mon sort, et une hésitation m'envahit. Nul ne pourra dire si ma détermination ou mon excès de douleur m'avait fait passer le cap, mais c'était fais. j'avais apposé ma main sur mon épaule et les sceaux s'étaient mit à briller. Cela ne dura qu'un court instant, et lorsque la lumière retomba, mon bras droit retomba lui aussi, inerte contre mon corps. Malgré la frénésie qui m'avait envahi en traçant les sceaux, ce sort était d'une efficacité effroyable. Magie. Mouvement. Douleur ... Rien. Je ne pouvais plus rien faire de mon bras. Ces sceaux de rétention étaient formidables. Mais cela ne m'empêchait pas de frissonner en me demandant si j'avais bien fait de faire cela. Ma " puissance ", je la devais à la canalisation de la magie via mon bras. J'allais être beaucoup plus faible dorénavant. Et pire encore, malgré tout, je sentais en mon épaule une sensation qui ne m'était pas inconnu. La malédiction était certes contenu dans mon bas à la base, mais l'absence de sensation dans celui-ci me faisait comprendre à quelle point elle avait progressé. Elle était loin d'être mise à l'écart et ce n'était en aucun cas le but de mon sort qui à l'époque n'avait de toute façon pas retenu grand chose de cette malédiction. Mais l'absence de douleur me faisait un bien tellement grandiose, que j'en oubliais ces petits tracas. Mon corps était de toute façon tellement fatigué qu'il sécroula quelques secondes après la fin de mon sort, me transportant dans un long et, je l'espérais, réparateur sommeil.

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Trois semaines ... Quasiment une lune que j'avais quitté le Manoir sans y revenir. Après cette expérience plus qu'éprouvante. Je n'avais pu me résoudre à y retourner malgré toutes mes interrogations. Je m'étais laissée retomber dans la léthargie. Dans ma faiblesse mentale. Au fond, cette illusion n'avait peut-être pas si tord que cela ...

Et si ce n'était pas une apparition ?

De nervosité, mes doigts tambourinaient l'un après l'autre, d'une manière régulière et encore plus agaçante contre le bois. Je finis par perdre mon sang froid et balayais d'un grand revers de main tout ce qui se trouvait sur mon office. Parchemins, papiers, encres, plumes, fioles. Tout s'écrasa lamentablement par terre. Tout fut gâché.

« Et ... merde ... » grinçais-je entre mes dents. Contrariée.

Fort heureusement, aucun manuscrit, ni ouvrage ne se trouvaient présent sur mon bureau "“ ni à proximité "“ à ce moment là. Le sang affluait à nouveau contre mes tempes, rappelant la douleur à l'ordre. Je la haïssais. Elle me dérangeait et inconvenance autant par son improbable arrivée que par les questions qui gravité autour d'elle.

Je soupirais en me baissant afin de tout ramasser. Brûlant les parchemins couverts d'encres noires et rouges avec un faible sort qui se consuma de lui-même. Néanmoins, il restait de l'encre et du liquide qui s'imbibaient dans le parquet en bois, je jetais un bref coup d'œil autour de moi, me rendant à l'évidence que je n'avais rien pour éponger le tout. Et que le temps que je trouve quoi que ce soit, le sol aurait entièrement bu le contenu de ma bêtise. Et il étais hors de question que j'use de ma garde de robe pour si peu ...

Mes recherches, si l'on pouvait appeler ça ainsi, n'avaient pas avancé. Elles se résumaient surtout à une errance entre ma chambre et le jardin pour la plus partir du temps. J'avais à nouveau sombré, depuis mon retour. La douleur me réveillant de temps à autre, lorsque je contemplais la voûte céleste. Perdue dans mes pensées, à réfléchir sur les dernières semaines. A ressasser encore et encore le passée. A me remémorer ce que j'avais cru avoir rêver. Allongée sur le banc de marbre blanc, bien qu'inconfortable à souhait, j'en avais fait un de mes lieux de repos privilégiés. Sûrement parce qu'il était entouré des rosiers de Lumi et qu'il me cachait aux yeux de tous. Je me sentais en sécurité ici ... Bien étrange sensation alors que je pouvais être en sécurité où je le désirais.

Je méprisais ces moments de troubles de ma vie ... Mais je ne faisais rien pour les empêcher. Bientôt, je finirais par me détester. Sans raison apparente ... Juste parce que je laissais les ténèbres m'engloutir plutôt que de les posséder comme je l'ai toujours fais.

Et comme à mon habitude, je recommençais à me laisser aller à mes pensées. Brutalement, je me relevais, ne désirant pas marquer mon visage d'opale, je ne me giflais que mentalement, malgré l'envie qui me taraudait de me corriger plus durement. Je trouverais bien une activité plus douloureuse plus tard. D'autant que, mystérieusement, mes tempes ne me faisaient plus souffrir ...

Je décidais de regagner le Manoir afin de comprendre ce qui s'y était déroulé trois semaines plutôt.

J'arrivais au Manoir, sur le dos de Lyr, qui s'était une joie de galoper à nouveau après une trop longue pause à son goût. Je le laissais aller librement sur les terres entourant le domaine et pénétrais dans le Manoir. Ouvrant ses portes d'un revers du poignet. Celles-ci eurent du mal à obéir. Je n'étais pas seule. Il y avait peu d'option sur les présents dans le manoir. Mais sa présence ne incommoderait pas.

Je fis quelques pas à l'intérieur et rabattis ma capuche en arrière, dévoilant ma chevelure d'ébène à mon dos.

« Je vais le tuer ... » disais-je froidement.

Mon pied venait de s'enfoncer dans un liquide dont j'ignorais la source et la contenance. Je savais uniquement qu'il se trouvait dans le tapis à l'entrée. Et que ce dernier pouvait aller à présent mourir dans un brasier sans nom. Car ce n'était pas l'unique tâche. Environ un tiers du tapis était recouvert de manière irrégulière, des morceaux de verres éparpillés.

Je lui confie la garde du Manoir, et la seule chose qu'il trouve à faire, c'est ... mettre le chaos. Pensais-je avec énervement.

Mécontente, je suivis les traces laisser par son méfait. Espérant, vainement, que cela s'arrête ici. L'espoir qui m'animait s'éclipsa en une dizaine de seconde. Lorsque mes iris se posèrent sur des gravats au sol, remontant jusqu'à ce qui était censé être l'un des murs de la grande salle. Mes paupières se fermèrent lentement, une fois, puis deux. Mais non, je voyais clairement la grande table avec ses nombreuses chaises, les chandeliers, les fauteuils, la cheminée. Le mur effondré.

Et sa tête se dessinait à mes yeux.

Je continuais mon chemin, dans l'espoir "“ cette fois-ci macabre "“ que ses pérégrinations catastrophiques me conduiraient à lui.

Je vais l'abattre.

Je montais les escaliers, un à un, en silence, avec une lenteur déconcertante, de manière à ce qu'il ressente ma présence et mon aura qui réclamait son sang. Il n'avait aucun moyen de s'enfuir. J'activais tous les pièges derrière mon passage. Si il le fallait, je le traquerais dans tout Melrath.

J'atteignis le premier étage, découvrant encore des murs effondrés. Mais il n'était toujours pas là.

Il avait de la chance, si les murs fondateurs avaient été touchés. J'aurai fait du Manoir son caveau.

Je grimpais le dernier étage, celui des chambres des généraux, celui où se trouvait nos chambres, surtout la mienne. Qu'il brûle la sienne si ça lui chante ...

Il traînait encore des résidus de ses mélanges détonnant jusqu'ici. Je me demandais ce qu'il avait bien pu faire pour mettre un tel bazar.

Sur le pallier du second, face aux quatre chambre, je sortis ma dague de son fourreau. J'entendais le faire souffrir longuement avant de le mettre à mort. Apparemment, il s'agissait du seul étage qui n'avait rien subi. Sa mort n'a sera pas moins douloureuse et atroce. Aucun son, aucun bruit ne me parvenait, je ne captais qu'à peine son aura. Rien d'étonnant, il n'était pas d'une grande puissance ... Mais la porte de sa chambre était ouverte.

J'y entrais.

Quelle ne fut pas ma déception de le voir étendu par terre. Je m'approchais et défis ma cape, la posant sur un fauteuil proche. Après vérification de son pouls, il n'était pas mort, pas encore. C'était toujours ça de gagner, au moins. Mais il semblait fort mal en point. Légèrement brûlé par endroit, sans doute avait-il oublié un de mes pièges du sous-sol. Je ne pu m'empêcher de sourire à l'idée de l'avoir châtié à l'avance.

En temps normal, j'aurai fait en sorte de le conduire chez un soigneur, mais en temps normal, il n'aurait pas détruit partiellement mon Manoir. Peu m'importait la raison. Je m'asseyais sur son torse, un geste fort sadique au vu de son état et plantais ma dague vivement à droite de son visage, frôlant de peu son oreille.

A présent, j'attendis qu'il se réveille. Observant les marques sur son épaule droite.

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Doux. C'était doux. Comme la douce caresse d'une main féminine qui de bout de ses doigts parcourait mon visage, mon cou, mon torse.

Si apaisante sensation, moi qui me trouvait dans un état psychologique quasiment ... parfait. Oui, j'allais bien, très bien même. Depuis combien de temps je ne m'étais pas senti aussi bien. A ce que ma mémoire s'en souvienne, c'était quand ... quand je m'étais amputé le bras. Mon bras. Merde, c'était ça ...

Les souvenirs de la veille m'ont tiré de mon sommeil en sursaut, et je m'étonnais de ne pas réussir directement à me relever. J'avais un poids sur l'estomac, ou plutôt quelqu'un. Que j'aurais préféré éviter vu le regard qu'elle me lançait.

" Je ne sais pas ce que tu veux, mais ne compte pas sur moi pour te satisfaire de quelconque manière que ce soit. "

J'affrontais son regard, sans à me soucier d'une quelconque contre-attaque. J'avais sabordé ma magie destructrice au profit de l'absence de la douleur, mais je savais toujours comment utiliser mes sorts de protection.

" C'est rare de te voir ici. Cela dit, je ne viens plus très souvent non plus ... Je te servirais bien une tasse de thé, mais je suis légèrement indisposé, comme tu peux le constater. "

Un sourire ravageur s'échappait de mes lèvres, ultime affront avant mon coup de grâce.

" Laisse moi quand même te dire que tu te ramollis. Il n'y a pas si longtemps, j'aurais déjà fini la gorge tranché sans que tu ne prennes la peine de t'annoncer. Qu'est-ce qu'il y a ? Encore un sempiternel chagrin d'amour ? "

Je voulais accompagner ma phrase d'un rire, mais je souhaitais rester courtois. C'était la maîtresse de la maison après tout. Mais c'est quand même bien fait, parce que c'était MA baliste qui fût détruire il y a quelques jours.

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  • 2 weeks later...

Coude sur le genou droit, ma main embrassant ma joue, pendant que mes doigts jouaient lentement contre cette dernière. Je fixais intéressement son visage, sans ciller, me trouvant dans une sorte de transe. A nous deux, dans cette position, l'on pourrait croire que nous sommes morts "“ même si ainsi cela paraît peu probable, statufié l'étant plus. Les choses étaient plus aisées lorsque la victime était en endormie. Et apparemment, il en savait un rayon sur ce sujet là.

Un sourire s'étira sur mon visage à son réveille, me sortant ainsi de ma transe. Je ne voudrais pas qu'il puisse remarquer ma petite escapade mentale alors qu'il appréciait la compagnie de Morphée. Je croisais mes bras sur mes genoux, raffermissant ma prise sur son corps alors qu'il tentait de se lever. Remarquant par là même ma présence.

Plutôt lent. J'ignorais ce qu'il venait de subir, mais cela l'avait suffisamment ébranlé pour ralentir son temps de réaction. Déjà qu'il était faible. Le pauvre ...

Il finit par me parler, et mon sourire s'effaça, pour laisser la place à ma face la plus impérieuse et mon regard le plus froid, malgré sa couleur brûlante.

Parfois, j'en arriverai presque à me demander si avec le temps, dans sa folie, ce nécromant n'était pas tout simplement devenu idiot ou si il était vraiment suicidaire pour me provoquer ainsi. Ignorer la but de ma visite ... Je peux bien l'admettre, il n'est point mon mari "“ heureusement pour lui, ce dernier étant mort. Mais quand à ne pas savoir pourquoi je me trouvais là, sur lui, mon aura si tempétueuse qu'à sa seule perception la mort pouvait se sentir.

Bien sot, ou bien fou il était de penser qu'il pouvait croire en réchapper. La folie n'a pas ma clémence.

A la fin de sa tirade, je pus commencer à déclamer la mienne, en posant avec force un genou contre son torse, et la pointe de mon pied contre le sol. Je m'abaissais près de son visage, glissant ma main dans son cou, l'étreignant doucement comme l'on enlace un amant. Nos visages étaient si proches que ma chevelure d'ébène nous entourait comme un rideau de ténèbres...

« Et toi, mon cher Guix, que faisais-tu gisant ici ? As-tu enfin décidé de mettre fin à tes jours après être tombé si bas ? Ou bien préférais-tu mourir par toi-même plutôt que de te délecter des sévices qui t'attendent pour m'avoir saccager Mon Manoir ? »

Je me m'attendais pas à ce qu'il réponde, même si je savais qu'il le ferait, pour le plaisir de jouer.

Je lui souris et la caresse de mes doigts jusque là douce et affectueuse devenir des serres sur sa gorge.

« Saches que j'aurai pu te tuer il y a deçà dix minutes. Mais tu m'est bien plus utile à rénover tes sottises que comme tapis. »

Même si parfois ... Mon Manoir y gagnerait plus à ce que ce fou soit un vulgaire tapis.

Je me relevais, après l'avoir suffisamment menacer, récupérant ma dague planter à côté de son visage, ce n'était pas assez en fait. Je fis goûter à l'acier la chair et le sang de sa gorge en l'entaillant en me relevant lestement. Lui rendant son entière liberté de mouvement, et allant m'asseoir sur un fauteuil plus loin.

« J'accepte ta proposition à m'offrir le thé. Cependant je préfère l'hydromel, mais tu as oublié ce genre de détail. »

Lui disais-je en lui souriant avec innocence, comme si rien ne c'était passé. Comme si nous étions en pleine conversation amicale.

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