Exoriel Posté(e) 11 novembre 2012 Signaler Share Posté(e) 11 novembre 2012 Et la gifle tomba, sa main, impérieuse s'écrasa sur ma joue. Son visage affichait une expression froide et colérique. Le ciel tempétueux s'éclaircissait pour laisser place aux étoiles. Mais son regard était noir. Mon expression désolée disparut au profit d'une orgueilleuse. Mon corps tendu et désappointé par le choc inattendu combla l'espace entre nous. J'entendis ma voix en écho dans ma tête lui ordonner de ne jamais recommencer. Quelques puissent être ses raisons, sa colère, jamais. J'en serrais les dents afin de retenir un nouveau geste que j'aurai pu regretter, encore. « Ne pars pas ... Restes ... » furent les mots qui me sortirent de ma léthargie. Encore un rêve ... Aux allures de cauchemar. Morphée n'offrait plus à mes songes la douceur des bras de Mon Prince. Il ne me laissait que l'amère goût des souvenirs désagréables. Je me relevais dans mon lit, m'asseyant contre les oreillers en ramenant mes genoux contre ma poitrine. Sotte. Me répétais-je mentalement. Idiote. Continuais-je. Le menton sur les genoux, je finis par y déposer mon front, laissant mes paupières se clore, lasses. Imbécile. Me réprimais-je. Plusieurs secondes, puis longues minutes s'étirèrent sur le temps, perdue dans mes pensées, avant que je ne reprenne pleine conscience de ma personne. J'étirais mes jambes, suivis de tout mon corps pour finir par me lever du lit. Prestement, je retirais la fine robe qui m'avait servie pour la nuit, afin d'enfiler une tenue plus adapter pour sortir. Une robe noire des plus simple, afin de rester parmi les ombres de la nuit. Je sanglais la ceinture contenant ma dague à ma cuisse, celle où siégeait mon orbe de sable à mes hanches et déposais l'autre en travers. De long gants noirs coulèrent du bout de mes doigts jusqu'au dessus de mon coude. Et pour finir, je chaussais mes bottes. Toujours en pleine remontrance mentale, je pris ma cape et la jetais sur mes épaules en couvrant ma tête d'un même geste. D'un pas leste, je descendis les marches de ma nouvelle résidence, veillant à ne pas réveiller les dormeurs. En bas m'attendait ma nouvelle monture. En partant, j'avais libéré Kasha, sans doute avait-elle apprécié sa liberté, je ne l'ai jamais revu. J'avais opté pour un mâle cette fois-ci, bien que ce fut lui qui vient à moi. Sa robe était aussi noire que ma tenue et il portait le nom de Lyr. Ma venue ne sembla pas le déranger, alors qu'il avait fallu du temps à Kasha pour s'habituer à mes départs irréguliers. Il s'y accommodait parfaitement. Ma main flattait son encolure un instant alors que je le scellais pour partir immédiatement. Je n'escomptais pas me rendre bien loin, juste au Manoir, à mon ancienne demeure. La bâtisse de Lumi se trouvait à environ une heure à cheval du Manoir, si je forçais le train de mon équidé, il me faudrait bien moins de temps. Sans le ménager, je le lançais au galop, lâchant sa bride jusqu'à la destination finale. Chez moi. J'avais différent « chez moi » mais celui-ci était ce qui s'approchait le plus de ce qu'on appelle une maison qui nous est propre. L'endroit était toujours protégé par mes maints sorts, mais je me méfiais, sans doute le nécromant qui vivait à présent ici avait rajouté quelques pièges "“ à mon attention, ce ne serait pas impossible. Prudemment, j'avançais, les pupilles grandes ouvertes - inhabituel comportement. Un à un, je désactivais les pièges et réactivais après mon passage, l'affaire de quelques secondes, des mouvements imperceptibles de mon corps, mon aura se dressait en seule maîtresse du lieu. Même après mon départ. Si l'occasion était autre, je me serai sentie frémir de plaisir sous les vibrations du Manoir. La soumission de Mon Manoir. Autrefois Notre ... Mais ils étaient tous partis ... Tous ... Disparus ... Lestement, je montais les marches, m'arrêtant au premier palier, m'enfonçant dans les dédales des couloirs. Avec la certitude de savoir où j'allais, sans pour autant en avoir la moindre idée. J'avançais, au début avec légèreté, puis avec fermeté, imposant au sol le contact bruyant de mes chausses. Le claquement régulier de mes pas éloignaient mes idées noires et mes mauvaises pensées. Je comptais . Un, deux, trois ... Sept ... Neuf ... Dix-huit ... Vingt-neuf ... Quarante et un. Puis plus rien. Le bruit cessa, le silence se fit. Mon regard fixait la porte d'ébène qui se trouvait face à moi. Immense, inébranlable, ténébreuse. Je me tenais au centre de l'ouverture, je relevais les yeux, les deux battants montaient jusqu'au plafond. Dans la nuit, elle semblait interminable pour tous les êtres non nyctalopes. Le Manoir n'était pas éclairé, à quoi bon, le seul résident, si l'on pouvait l'appeler ainsi voyait aussi bien dans la nuit que dans le jour, tout comme la seule qui venait en visite ... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Exoriel Posté(e) 11 novembre 2012 Auteur Signaler Share Posté(e) 11 novembre 2012 Je posais entièrement ma main sur le centre droit de la porte droite, sentant sous ma paume et mes doigts les détails finement ciselés de ses ornements. Commandées sur-mesures avant l'ouverture de cette salle à un ébéniste de Melrath, j'avais choisi un dessin différent et significatif pour chaque porte. Celle de gauche représentait la puissance physique : un guerrier à la lame puissante lançant l'assaut dans la direction opposée, cherchant le conflit avec celle qui représentait la puissance magique : un être magique "“ sur le bois, il était impossible de reconnaître la nature de la magie "“ frappant de son bâton contre le sol. Autour des deux personnages se trouvaient des symboles et dessins significatifs comme des dagues, des haches, des orbes, des grimoires. Au dessus, en lettres parcheminées étaient écris « Par les armes ou les mots, que la mort surviennent ... » En lisant cette phrase, un sourire narquois s'étira sur mon visage. Qu'il était bon de me rappeler à ma véritable nature. De longues minutes s'étaient écoulées alors que je contemplais le chef d'œuvre de l'ébéniste, perdue dans mes pensées, cherchant à comprendre pourquoi je me trouvais ici précisément, sans raison apparente. Je finis par glisser mes doigts sur les deux poignets et tirais d'un même geste, découvrant par là même la noirceur de la salle de combat qui se cacher derrière les portes. Je pénétrais dans la salle, sans un bruit, traversant la barrière magique, me protégeant ainsi de la mort "“ à proprement parler. Mais il planait sur le lieu une magie bien différente de l'endroit, et de la mienne. Je m'avançais au centre de la pièce, mon pied butta dans un caillou, créant un écho dans le silence nocturne du lieu. Et puis tout changea. Ce n'était pas censé être inhabituel, et pourtant ... Pour notre plus grand plaisir, elle était censée réagir à nos désirs, créant ainsi l'endroit où nous désirions nous entraîner, nous affronter, nous battre, mourir ... Mais là, les choses se passèrent trop vite. Je n'avais rien décidé. Je voyais le décors se mouvoir autour de moi, en faisant un tour sur moi-même. La salle d'un naturel rocailleux devenait une immense forêt où en arrière plan coulait "“ me semblait-il "“ une rivière. Le son était agréable à mes oreilles et la proéminente verdoyante belle à mes yeux. Mais quelque chose n'allait pas. Je caressais une feuille proche de ma main, appréciant son réalisme bien trop réel ... Je ne comprenais pas. Je n'avais rien demandé. Encore moins une forêt, qui faisait surtout écho à mes souvenirs, bien que par endroits, elles n'avaient aucun point en commun. J'hésitais à bouger, cherchant le danger dans mon propre Manoir, dans ma propre Maison ... Mais après tout, qu'avais-je à craindre dans cette salle si ce n'était une cuisante douleur sans conséquence ? J'avançais à travers le feuillage, à la recherche de la source étrange que je ressentais. Je m'enfonçais entre les arbres, me rendant compte que ceci grossissaient, nageant dans un dédale de feuilles immenses, de lianes et de ronces bloquant mon avancée. Avec l'impression de faire du sur place, m'agaçant et me frustrant à chaque pas arraché à la verdure. Cette salle n'était pourtant pas si grande, pensais-je. J'avais l'impression d'être là depuis des heures ... Lorsque je n'entendis plus le chant régulier de l'eau couler derrière moi. La rivière ne s'écoulait plus. Impossible. Malgré que ... Je fis un demi-tour, tentant de revenir sur mes pas. Vaine tentative car le chemin n'était plus le même. Je n'appréciais pas ce qu'il se passait ici. Et commençais à maudire Guix si il avait osé toucher quoi que ce soit dans le Manoir qui aurait pu le mettre à mal et faire dysfonctionner quoi que ce soit, surtout cette salle. Malgré qu'importait l'endroit, je l'aurai décapité pour avoir ne serait-ce qu'égratigner ma bâtisse. Je forçais le chemin, passant par la droite, et lorsque celle-ci était bloquée, par la gauche. Mais chaque chemin était inutile. Et je me lassais de ce petit jeu sadique. Je pris le premier arbre qui me tombais sous la main, y plaquais celle-ci et y influençais une grande partie de ma puissance. Je n'eus pas le temps de voir les dégâts qu'avais occasionné mon sort que l'illusion se dissipa afin de laisser place au terrain rocailleux habituel. Un bruit. Dans mon dos. Rapide. Presque imperceptible. J'eus à peine le temps de me retourner, que la salle changea de nouveau, laissant place cette fois au désert ensoleillé de Melrath. Immédiatement éblouie, je cachais mon visage par réflexe et rabattis ma capuche sur mon visage. Serrant les dents avec rage sans bouger. « Je suis l'unique maîtresse de ces lieux. Je n'autoriserai personne à violer mon Manoir » Mes iris de la même couleur que le sable et le soleil réunis pointaient droit devant moi, en direction d'un point invisible, face au vide, je relâchais mon aura avec violence. Espérant que celle-ci me permettrais de découvrir qui était l'investigateur de ce piège, ou quel était ce sort fatiguant. Un pas, un sourire triomphant sur mon visage de marbre, la tête haute. Je l'avais trouvé. Mais lui aussi, il m'avait trouvé. Au second pas, une nouvelle illusion se matérialisa. Toujours aussi aveuglante, mais moins brûlante. « Non ... Impossible... »soufflais-je. Tout, du sol au plafond se trouvait être d'argent. Jamais cette illusion n'avait été programmée dans la salle de combat. Quelle torture ... J'en avais la gorge serrée. C'était plus que je ne pouvais le supporter. Si il s'agissait d'une mauvaise farce de Guix, il le payerait de sa vie. « Treize minutes et vingt-sept secondes. Si peu et pourtant si longtemps pour comprendre. » Je rabaissais ma capuche et me tournais dans la direction de cette voix familière et chérie. Je fronçais les sourcils. La colère. Et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une certaine joie à le revoir, après tant de temps. « Tu n'es pas réel. -Ravi de te revoir, aussi. -Que fais-tu ici ? Qu'elle est cette mauvaise blague ? » Pour deux amants perdus depuis une très longues années, nous aurions pu rêver de plus belles retrouvailles. C'est à grand pas que j'approchais, il me fallait vérifier la véracité de sa présence. Mais il disparut à nouveau quand je ne fus plus qu'à cinq ou six pas de son corps. J'aurais presque pu poser ma main sur son torse ... Son torse ... Quel douloureux souvenir ... Il n'est pas réel. Il n'est pas là. Tu es encore en train de rêver. Te voilà devenue folle ... me murmurais-je. Derrière ! Je me retrouvais déjà plaquer contre le mur que j'avais approché. Le corps du Prince pour lequel mon cœur battait contre le mien. Perdue. J'ignorais comment réagir. Ce n'était pas lui, son regard était si froid. Il n'avait pas le vert de l'émeraude. « Tu es si faible. Voilà pourquoi je suis parti. Il y a tellement de créature plus puissante dans ce monde et dans les autres que toi, pourquoi n'encombrer de ta présence. » Une question implicite. Ce n'est pas lui. Ce n'est pas lui. Ce n'est pas lui. Je lui souris, je ne pus m'empêcher. « Une magnifique copie, c'est indéniable. » lui murmurais-je alors que j'essayais d'atteindre mon orbe qui avait glissé dans mon dos. Il ne répondit rien, si ce n'est à mon sourire, du même sourire charmeur qui brisait chaque barrière de mon être. Mais après un an, il n'en fut rien, les choses avaient mines de rien changé, et son sourire ravageur de laissa de marbre. Sauf que je ne m'attendais à ce que celui-ci soit le révélateur de représailles pareilles. Occupée à attraper ma fidèle amie, je n'avais pas fait attention à son rapprochement et ce n'est que lorsque je sentis ses lèvres contre les miennes que je compris mon erreur. L'orbe aurait du attendre. La dague était préférable. Il était ma seule faiblesse ... Son baiser, je me sentis défaillir, plutôt deux fois qu'une. Ses lèvres avaient tout pour être réel, la chaleur qu'il mit dans son embrassade également. Tout comme l'épée qu'il sortit afin de me faire goûter à la douceur de la mort. Je ne le remarquais qu'après. En sentant ma robe humide de mon sang. La maîtresse de ces lieux... Tu parles ... Tu viens de te faire avoir ... furent mes dernières pensées. « Je t'ai abandonné » ses dernières paroles. Je me révélais dans ma chambre. Celle du Manoir, la journée était bien avancée, mes ceintures trônaient sur le siège de mon bureau, ma cape sur le dossier. Je portais la même robe que dans mon souvenir. Je n'avais pas rêvé. J'en étais sûre, presque ... Ma tête ... J'ai si mal au crâne ... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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