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Terre des Éléments

Manoir de sang


Lyna
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Sombres prières au cœur du désert, la faible lueur de mes bougies éclaire mon teint blanchâtre. Je me laisse aller à une petite mélopée portée par le vent frais du désert. Je ferme les yeux et me laisse aller aux visions les plus macabres. Ma tête tourne en même temps que le vent tourbillonne et m'enserre de plus en plus jusqu'à me plonger dans une profonde léthargie.

 

Le regard noirci par la douleur de mon rituel je m'éveille à l'intérieur d'un somptueux manoir. Sombre, sale, cette demeure sent le vice et la pourriture, la corruption et le sang. Quelles douces sensations. Une âcre odeur de sang me saute soudain au visage. Ma main en est pleine, je lèche lentement la plaie et me délecte du précieux nectar. Cette saignée était peut-être le prix à payer pour entrer...

 

Le mobilier est sombre, les bibliothèques sont ornées d'ouvrages de magie noire et d'ensorcellement. En haut de la plus grande trône même le Célèbre Nécronomicon...J'ai très envie de rencontrer le maître de ces lieux, ces goûts sont assurément exquis.

 

Soudain un claquement de porte vient interrompre ma transe. Je décide de suivre le courant d'air, peut-être que le propriétaire est un brin farceur. Je fonce et dévale les escaliers pour me retrouver dans les cuisines. Là dans les bocaux je distingue pattes de lézard, queue de scorpion ou bien encore ailes de chauve-souris. L'envie de concocter quelque mixture me prend alors. J'empoigne quelques uns des bocaux et commence à faire bouillir le tout, à triturer, à couper et bien entendu à goûter. Parfait, peut-être que ce petit mélange me sera utile plus tard.

 

A peine ai-je terminé que j'entends des sanglots plus loin dans la bâtisse. Une petite fille semblerait-il. Je n'ai jamais pu résister aux pleurs des enfants, non pas que mon côté féminin prenne le dessus, non surtout pas, en fait j'aime voir les enfants pleurer et les larmes d'enfants sont importantes dans la composition de certaines décoctions.

 

Je tombe nez à nez avec une petite vampirette qui sanglote. Son ton menaçant m'arrache un rire sarcastique. Je la saisi à la gorge en inclinant légèrement ma tête sur le côté et je lui dis d'un ton menaçant :

 

« Tu crois vraiment que j'ai envie de jouer aux poupées fillette, indique moi où se trouve ton maître où je t'arrache les canines pour en faire des poinçons ».

 

D'un geste de la main elle m'indique un escalier s'enfonçant dans les entrailles. L'obscurité ne m'effrayant point je laisse ma vampirette traumatisée à côté de son lit. Si elle venait à me jouer un vilain tour je lui arracherai bien les cheveux afin de m'en faire une écharpe pour l'hiver.

 

Sur son indication je descends l'escalier qui allait me mener à l'exquise vision d'une salle de torture. Tout y était, vierge de fer, chevalet, roue et autres instruments macabres maculés de sang. Quelques humains agonisaient dans les coins, un d'entre eux tentait de se traîner jusqu'à moi en implorant mon aide. Pauvre misérable, ma cruauté vaut 10 fois celle de celui qui t'as mis dans cet état. Je lui envoyais un coup de pied au visage qui lui valut la perte de nombreuses dents au passage. Je venais de l'achever, acte pour le moins noble de ma part, je m'en dégoutais.

 

Le tortionnaire se tenait en face du feu, je l'interpellai afin de lui demandait où se trouvait son maître. La chose hideuse tenta alors de se jeter sur moi. Je fis volte-face et lui envoya un sort de paralysie avant de me hisser sur son ventre.

 

« Dis-moi charogne, sais-tu où je peux trouver ton maître ? »

 

« Maître Mort, Maître mauvais, toi partir »

 

J'enfonçai mon poignard entre les côtes de l'ogre afin qu'il cesse de jouer aux devinettes avec moi.

 

« Maître tombe sous-sol »

 

Voilà qui était plus clair, je délivrai mon ogre et me dirigea vers la sortie de la salle de torture.

 

Les geôles se tenaient à présent devant moi, j'y interrogeai un prisonnier qui me dévoila le secret du maître, le Comte Alucard. Il était temps pour moi de le rencontrer mais pas sans me prémunir pour autant.

Je déversai ma mixture précédemment préparée sur le pieu en argent donné par le prisonnier afin de le rendre plus puissant. Une fois tous les éléments en ma possession je découvrais sans peine le lieu de repos de mon hôte.

 

J'ouvris son cercueil et tenta par quelques incantations de communiquer avec lui, peine perdue, le vampire se jeta sur moi et m'empoigna la gorge. J'eus juste le temps de saisir le serpent qui mordu le Comte à la main. Ce dernier quelque peu étourdi ne vit pas le pieu en argent se loger dans son cœur. Une giclée de sang en sortie et une lumière blanche m'éblouie.

 

Je me réveillai en plein désert, mon sac emplit de fioles diverses, je ne savais pas si j'avais rêvé mais mon seul regret fut d'avoir laissé derrière moi des ouvrages aussi passionnants que le Necronomicon.

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