Akaresh Posté(e) 2 févier 2014 Signaler Share Posté(e) 2 févier 2014 Je hume l'air chaud qui souffle sur les dunes des abords de Melrath Zorac, insensible à ces grains de sables qui s'immiscent au cœur des plis de ma soutane, tels tous ces hommes et ces femmes décidés à entraver ma marche glorieuse. Tous s'interrogent sur mes buts finaux. Même ceux qui semblent, contre toute attente, manifester de la sympathie face à mes projets. Étonnante nouvelle que celle-ci ... ainsi, dans cette humanité branlante, résistant tant bien que mal à la tempête dévastatrice qui secoue les fondations de ce monde, certains ont déjà fait le choix de vivre en marginaux, d'épouser mes idées, de combattre l'avilissement de ces terres, son nivellement par le bas, imposé par ces fratries aux désirs les plus flous. Le moment du Réveil approche. Les Sept n'attendent que leur libération de ces entraves trop injustement créées pour les empêcher d'exprimer leur potentiel. Nul doute qu'au moment de notre apogée, nous n'aurions pas laissé les Sept être enfermés. Voici une des raisons qui me poussent à abhorrer les cohortes des Hommes : leur amour de la vie, et leur haine de la mort. Ces derniers mois, j'ai découvert beaucoup de leurs traits de caractère : aucun ne me paraît suffisant pour leur assurer la dignité de diriger ce monde. La haine de l'inconnu, la peur du saut dans le vide, cette appréhension du risque... Combien encore peuvent se vanter d'être étrangers à ces sensations ? Alors, prétextant leurs faiblesses, démontrant le vice enfoui dans chacun de leurs petits cœurs si prétentieux, j'ai commencé à tisser ma toile, dans l'ombre tout d'abord, puis à la lumière du jour, lors de la rébellion des mutins. L'œuvre de ma longue vie, la finalité de l'errance après tout ce temps... après Sildi Han. Certains y verraient certainement une vengeance : c'est plus complexe que ce sentiment de revanche finalement si propre aux Humains. D'autres préfèrent y voir, encore et toujours, la patte noire d'un dévot d'un dieu obscur : ceux-là sont bien perdus en-dehors des sentiers battus de la raison. Je ne possède ni maître, ni religion : ce ne sont que des chaînes qui entravent les esprits libres. Ma race a bien trop souffert de ces chaînes pour que je réédite sa grossière erreur. Poursuivant mon œuvre, j'ai retrouvé la trace du Rachsräk, mine perdue des nains, et j'y ai fait s'affronter trois races dans un combat dont nul ne pouvait imaginer les aboutissants. Même aujourd'hui, bien peu se préoccupent des véritables enjeux de cette quête : combien d'Hommes regardent leurs parchemins, attendant que sur la matière magique apparaissent de nouveaux caractères, leur indiquant la piste d'un nouveau trésor ou d'un fait d'armes qui assouvira leurs rêves de grandeur personnelle ? Mais la mine n'était qu'un jalon dans cette quête mythique, et je me suis ensuite employé à trouver Hersyn et ses descendants, afin de récupérer le legs qui avait été le leur. Les origines de cet héritage se perdent dans l'obscurité des temps, et si l'Histoire nous apprend quelque chose, c'est bien qu'elle n'est écrite que par ceux qui veulent la voir s'étoffer. Combien de héros contemporains sont d'illustres inconnus, parce que nul n'a jugé judicieux de conter leur geste ? Trop d'évènements sont restés dans le silence, ne devenant plus que des ruines lacérées par les affronts du temps, tombant dans l'oubli de toutes les mémoires. Et avec ces souvenirs antiques, figurent les destinées des miens. La réminiscence de ce nuage noir, de cette promesse de l'entité née de l'Unique, qui avait trompé les miens me meurtrit encore le cœur. Je ne peux me permettre une telle faiblesse : mon plan est sans failles, et touche à son but. Déjà, quatre de mes machines ont été déployées par des mercenaires dans le marais. Ces engins, posés à des endroits stratégiques, vont pomper l'eau du marais en rejetant dans l'air tous les immondices, bactéries et virus, dont la vase d'IssCaNak était le berceau. Nul doute qu'ils trouveront rapidement un nouveau refuge, dans l'organisme de l'Homme, si frêle lorsqu'il se sait malade. Il ne me manque plus qu'une seule chose pour parachever mon œuvre : une arme si puissante que mêmes les plus solides fortifications de la ville la plus défendue ne pourraient l'arrêter. Or, mes espions m'ont appris que, sous l'impulsion de la Garde de Melrath Zorac et d'un certain Kiram, des mages tentent de résorber mon attaque dans le marais. Mieux encore, ces hommes semblent posséder les plans d'une gigantesque machine, pacifique, mais qui, entre mes mains, deviendrait une arme destructrice. Les rouages dans mon esprit se mettent en place, un plan est imaginé. Je dois faire enlever ces savants. Les phases de cette opération se succèdent dans ma pensée ... avant que ne naisse un projet plus simple, plus rapide, plus expéditif : faire assassiner les savants. Car les morts ne parlent pas, et ainsi, ils ne risqueraient pas de dévoiler au reste du monde ce que je désire. Même si, finalement, ça n'est qu'un détail, le principal restant la Cause, les Sept. Mon ultime héritage à ce monde décrépi. Les temps sont proches. Il faut à chacun, maintenant, choisir son camp. Tenter d'enrayer, une fois de plus, mes projets. Ou bien les soutenir. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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