Exoriel Posté(e) 31 mars 2014 Signaler Share Posté(e) 31 mars 2014 Une bâtisse en bois en siège. Un fortin de pierre campée. Une autre bâtisse en bois embêtée. La même bâtisse devenue pierre égratignée. Combien de héros a-t-il fallu pour accomplir tant d'acte héroïque ? Tellement qu'à chaque offensive, indénombrable et inutile, les doigts des deux mains du seul présent pour défendre n'étaient pas suffisants. Le pire dans l'histoire, c'est que le pauvre malheureux, tellement atteint par les effets drogue hallucinogènes de ses encens, en se levant pour mettre fin à ce capharnaüm quotidien s'est souvent trompé dans les chiffres. Il est dorénavant très difficile de trouver des hommes fiables. Mais au moins, il était capable de mettre en déroute une armée : environ une dizaine des plus braves combattants de ces Terres ... Et quelle bravoure ! Il en faut pour quitter le confort du lit près de l'âtre brulant, quitter son piédestal dans le haut creux de la montagne des Cimes. Tout perdre pour quoi ? Quelques expéditions nocturnes, diurnes, tout au plus elles furent taciturnes. Mais brave ... Sans doute est-ce les mots doux de réconforts qu'ils se murmurent le soir, lorsqu'ils se retrouvent dans une chambre de l'une des auberges des sœurs Germaines. Tout ça pourquoi ? Pour que le Mal contre lequel ils ont lutté ardemment dorme paisiblement. Seulement dérangée par quelques coups de cailloux "“ entre l'aurore et l'aube, une période où le machiavélique après avoir chassé et hanté la nuit et les rêves des innocents se reposent. Juste devant leur ancien pallier. Ce ne fut pas faute d'avoir entamé des négociations afin de prendre possession de leur place, et pour l'élégance du geste, leur laisser l'ancien emplacement qu'il semblait tant convoiter. Après tout, ils sont mieux à hiberner sagement dans la glace. Otant les enclaves de ce groupuscule avide de guerre dans un clan pacifiste. Une soif brimée depuis des années, nourrie de l'illusion que le monde est, que l'être humain est bon. Les voilà sur les crocs ces braves chevaliers, ces grands défenseurs de la veuve et l'orphelin. Après des années à lutter contre le rocchus passant, le traocle féroce, parfois la manthe guerrière. Fuyant le fléau de l'acier s'entrechoquant contre son pair, la magie crépitant au contact d'une puissance similaire. Mais non, ils ne connaissent pas cette sensation, ce sentiment intense d'être chassé et de chasser. Qu'au moindre faux pas peut-être l'ennemi sera plus fort. Le plaisir que procure l'adrénaline du combat. Ils ne connaissent pas cette valse sanglante, ce charmant ballet mortuaire. Leur seul savoir est fantasmé par les récites épiques de leurs prédécesseurs, les vrais combattants. Après avoir tant cherché le combat par la plume "“ si piètre soit-il- les voici cherchant le combat physique. L'adage dit qu'il vaut mieux exceller dans un domaine que d'être moyen dans tous. Malheureusement pour eux, l'excellence a préféré quitter leur camp, autant le mot que le muscle. Souris entre leurs griffes, ils furent d'une délicate occupation. Mais il faut un temps pour tout. Et toutes les bonnes choses ont une fin. Et détrompez-vous, une mort lente n'est toujours dès plus délectable pour un bourreau. Surtout lorsque la victime s'essouffle et devient ennuyeuse. Tout n'est qu'un jeu, la vie, la leurs, leurs morts. Et le jeu fut parfait. De l'espoir total à la désillusion perpétuelle. Elle fut si grande que déjà leurs convictions et les murmures de l'Unique s'en étaient allé. Il est aisé de prôner les fadaises d'un dieu pour se couvrir d'acte que l'on n'assume pas. Néanmoins, il est moins facile d'expliquer pour il n'apporte point le soutient salvateur face à l'impie. Ainsi, les crocs n'ont eu le loisir de s'effiler. Ils ne sont que de petites quenottes. Par contre, après cette tentative de violence, le naturel est revenu au galop : la fuite. Encore une fois, ils n'ont pas assumé l'échec. Ils ont préféré retrouver le confort d'un foyer chaleureux, d'un point de repli, bien loin du repère des suppôts du mal. Mais s'ils avaient mis autant de ver à réussir qu'à tout essayer, ils auraient pu aboutir à quelque chose. Exceller dans un domaine. Devenir un lion dans une où abondent les proies et où seul règne en maitre les mêmes. Mais c'est ainsi que l'on reconnait les forts des faibles. Sans doute est-ce une question d'habitude : vivre sous les ordres, vivre dans la domination, avancer dans la crainte, fuir. Ils ont une propension à s'en accommoder si facilement, que cela ne doit plus les déranger. Alors pourquoi changer cette routine, pourquoi vivre dans la paix. Ils peuvent bien changer de blason, de nom, de conviction. Leur crédo sera toujours le même : la fuite. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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